Les mains dans le polar - Gildas Feré - E-Book

Les mains dans le polar E-Book

Gildas Fere

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Beschreibung

Une maternité, un parking, deux nourrissons disparus. Un protagoniste voleur se retrouve plongé dans l’horreur lors d’une visite inattendue dans une résidence. Une enquête palpitante et un jeu de pistes se dessinent, impliquant un policier alcoolique et obstiné. Les mains dans le polar rend un vibrant hommage à l’esthétique du cinéma en noir et blanc, tout en offrant une intrigue captivante.




À PROPOS DE L'AUTEUR




Gildas Feré s’est fait remarquer en publiant des ouvrages destinés aux jeunes lecteurs et en participant à des projets avec France Culture. Son sixième roman, intitulé "Les mains dans le polar", constitue un brillant exemple de son style littéraire, mettant en scène des crimes crapuleux et un protagoniste qui est lui-même un voleur recherché par les forces de l’ordre.

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Couverture

Page de titre

Gildas Feré

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les mains dans le polar

Roman

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Copyright

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

© Lys Bleu Éditions – Gildas Feré

ISBN : 979-10-422-1746-4

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122- 5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122- 4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335- 2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour Aurélie, Julie et Mathis…

À la mémoire de Jean-Paul

Belmondo à qui je songeais

en écrivant ce livre…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Première partie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chapitre 1

 

 

 

« Le casse »

Henri Verneuil

 

À quelques minutes près, il doit être deux heures du matin.

Sam a quasiment fini.

Un dernier tour.

Pour vérifier.

Contrôler qu’il n’a pas commis d’erreurs.

Boucler la valise.

Sortir par le portail à l’arrière du jardin.

S’engouffrer dans sa voiture et filer.

 

Rentrer chez soi.

Dormir.

 

Pour le butin, on verra ça demain matin.

À tête reposée.

 

Sam, bientôt trente-six ans, les cheveux courts et bruns, une barbe de trois jours, des lunettes rafistolées, a un CV qui n’a rien à envier à celui d’Arsène Lupin.

Solitaire, c’est un autoentrepreneur du cambriolage.

Un self-made-man de la visite de maisons bourgeoises.

 

Nourri aux polars de Verneuil.

Gabin, Delon, Belmondo.

 

Avec des professeurs pareils…

 

Sam est un voyou tout autant qu’un cinéphile.

 

La cambriole est un art et Sam est un artiste…

Sam a beau être encore jeune, il a déjà des habitudes de vieux garçon.

Il prépare toujours son café la veille au soir pour n’avoir plus qu’à appuyer sur un bouton le lendemain matin.

 

Tandis que la machine se met en route dans un fracas assourdissant, il roule sa première cigarette.

 

Minutieusement.

Le café du matin avec sa petite clope, c’est presque une religion.

 

Un cérémonial.

Un rite.

 

Des gestes répétitifs, comme ceux d’un voleur qui a du métier.

 

Et Sam a du métier.

Un savoir-faire.

 

Il prépare ses affaires comme un bon écolier la veille de la rentrée.

 

Comme un bon artisan…

 

Des films en noir et blanc de sa triste jeunesse, il a gardé les gants de cuir et le pied de biche.

 

À l’ancienne peut-être, mais avec aussi des moyens sophistiqués…

Un as des nouvelles technologies.

 

Et son carnet d’adresses de maisons à dépouiller n’est pas près de s’épuiser.

Il renouvelle son stock régulièrement grâce à la complicité de son ami d’enfance, Eric, agent de voyages chez Visite Planète dans le centre-ville de Caen.

 

Complice, oui, mais bien malgré lui…

Sam et Éric se sont connus à l’école élémentaire Jacques Prévert au milieu des années 90.

 

Un cancre et un intello, unis pour le meilleur comme le pire.

 

Sam fut le témoin de mariage d’Éric lorsque celui-ci épousa Marie en 2013.

 

Et il fut choisi comme parrain de Léo, cinq ans aujourd’hui, devenu son petit protégé.

 

Sam osera-t-il un jour dire toute la vérité à Éric ?

Et si leur amitié se brisait à cause de cet aveu…

Alors Sam s’est peu à peu enfoncé dans le mensonge.

 

Jusqu’à oublier lui-même qu’il était devenu un menteur professionnel.

Lorsqu’Éric est en pause déjeuner, il lui arrive de demander à Sam de passer une heure ou deux à l’agence pour assurer une permanence.

Or, Sam qui est un malin a vite compris qu’il y avait là une opportunité extraordinaire.

Prendre en photo avec son smartphone le fichier des clients pour connaître les adresses de familles qui vont bientôt déserter leurs maisons pour aller se faire bronzer aux Caraïbes…

Il n’a ensuite qu’à repérer les lieux, le voisinage, les allées et venues des uns et des autres…

 

Une routine bien familière.

Sam n’est pas trop gourmand.

 

Il vole le minimum syndical.

Il se comporte en gentleman.

Il ne saccage pas les souvenirs familiaux.

Il ne vole pas du passé, lui qui fait tout pour que le sien remonte à la surface…

 

 

 

 

 

Chapitre 2

 

 

 

« Les choses de la vie »

Claude Sautet

 

Tant d’années ont passé depuis le drame.

Brusquement, pour les parents du petit Samuel, la vie s’est arrêtée.

 

Départementale D893.

 

Sam n’avait que onze ans.

 

Accident fatal.

De la voiture n’est resté qu’un tas de ferraille.

 

Sam a navigué de familles d’accueil en foyers.

 

Une vie sans repères.

Sans amour.

Une vie à reconstruire.

Sam est orphelin.

 

Réapprendre à vivre.

Plus de comptes à rendre à personne.

 

Sam est seul, mais Sam est libre.

 

 

 

 

 

Chapitre 3

 

 

 

« La piscine »

Jacques Deray

 

Sam n’a que deux coups d’avance.

Deux maisons à visiter et sa liste sera épuisée.

 

Les Legrand habitent une belle maison sur la route qui mène à Luc-sur-Mer.

 

Un parc.

Une piscine.

Il doit y avoir de quoi s’occuper pendant qu’ils seront en République dominicaine.

Sam est garé à cinquante mètres de ce que l’on devrait appeler une villa.

 

Protégé par une enceinte en pierres de Caen, ce coffre-fort ne devrait pas résister bien longtemps aux mains expertes de Sam.

 

Ce sera pour demain soir.

Tout est calme.

Sam est serein.

Une bonne nuit de sommeil l’attend.

Une bonne nuit de sommeil et des rêves à dévorer…

 

 

 

 

 

Chapitre 4

 

 

 

« Le voleur »

Louis Malle

 

Les heures qui précèdent une mission sont des moments particuliers pour Samuel.

Rien n’est laissé au hasard.

L’outillage est vérifié.

La voiture est contrôlée.

Les plaques d’immatriculation sont changées.

Aujourd’hui, au regard de la taille de la maison, Sam a décidé d’emporter une valise et deux sacs de voyage.

Petit repas du soir : une assiette de coquillettes au beurre, deux tranches de jambon fumé, un morceau de camembert et une banane.

 

Un bon café.

Une dernière cigarette.

En route…

 

La nuit de juillet est tombée.

Le vent frais s’engouffre dans la voiture de Sam qui roule prudemment.