Les orphelins - Tome 2 - Amarnath Hosany - E-Book

Les orphelins - Tome 2 E-Book

Amarnath Hosany

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Beschreibung

Un gardien a disparu à L’île aux Cerfs. Des chiens errants ont envahi les lieux et un curieux personnage les accompagne. Alors que les préparatifs pour un grand spectacle se pressent, il se passe des évènements étranges sur l’île le soir. Rico, Tania et Mori débarquent à Trou d’Eau Douce, village qui sert de point d’embarcation pour rallier L’île aux Cerfs. Ils découvrent par la suite que derrière le concert organisé par le nouveau Président du conseil de village se cache un piège pour transformer les jeunes participants en des loups-garous. Pendant ce temps, les hommes du M.A.L enquêtent dans les orphelinats.
Nos trois amis doivent alors réunir toutes leurs compétences pour empêcher ce drame.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Amarnath Hosany vit à l’île Maurice et est employé à la mairie de Quatre Bornes. Auteur jeunesse, il anime des ateliers d’écriture dans les écoles. Il est lauréat du prix du livre insulaire en 2015 et lauréat du prix Saint-Exupéry en 2019. Les Orphelins tome 2 est son vingtième ouvrage.

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Amarnath Hosany

Les orphelins

Les chiens de L’île aux Cerfs

Tome 2

Roman

© Lys Bleu Éditions – Amarnath Hosany

ISBN : 979-10-377-1659-0

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Chapitre 1

Sur la plage de Trou D’Eau Douce, plus précisément à l’ombre d’un filao, se dressait une tente. Rico se trouvait à l’intérieur. L’adolescent avait les yeux fermés et semblait plongé dans un autre monde. En effet, comme à chaque rendez-vous avec le Maître, le décor avait changé. Cette fois-ci, c’était un champ de cannes où le soleil et le vent imposaient leur ardeur.

Curieusement, la voix du Maître se fit entendre claire et nette au milieu des sifflements du vent dans les branches !

— La région grouille d’énergie négative. Tout n’est pas clair pour l’instant. C’est la raison pour laquelle je vous demande d’enquêter. Le temps pour moi de découvrir ce qui se trame là-bas.

Rico était très attentif. Il enregistrait dans sa mémoire les propos du Maître dans les moindres détails. Il était formé pour ce genre d’exercice. De plus, l’expérience acquise lors de la dernière mission avait forgé son caractère.

— Votre mission sera de chercher tout événement qui aura lieu dans les heures et les jours à venir. Tu reprends contact avec moi aussitôt que tu as du nouveau. Mais s’il y a urgence, tu n’hésites pas à revenir vers moi !
— Mori et moi, nous nous en chargeons dès notre arrivée sur les lieux.
— Soyez discrets et surtout pas d’imprudence. Taniava vous rejoindre bientôt !

Rico ouvrit les yeux et sortit de la tente que lui et Mori avaient érigée la veille, aussitôt après avoir mis les pieds sur la plage de Trou D’Eau Douce.

Mori l’attendait à l’ombre d’un filao, une énorme glace à la main. Son ami n’avait pas changé, sauf sur le plan physique. Il était devenu plus grand, plus costaud et tout cela se voyait à travers son débardeur et ses shorts. Comparé à Mori, Rico se demandait si lui avait grandi, car il avait l’impression d’être resté le même. Peut-être que sa tignasse bouclée qui avait doublé de volume pouvait indiquer aux autres que Rico est en pleine croissance. Il sourit sous cape et se dirigea vers le petit colosse. Le soleil était brûlant.

— Alors ? demanda Mori.
— Rien de précis pour l’instant. C’est à nous d’aller enquêter.
— On commence quand et par quoi ?
— Je ne sais pas vraiment. Il s’agit de nous servir de nos sens. Le Maître a dit que des énergies négatives convergeaient dans ce quartier.
— Ce grand village ! Ce n’est pas évident.
— Servons-nous de notre expérience de la première mission à Camp Maudit.
— Tu as raison. Commençons par observer ce qui se passe autour de nous.

Ils s’avançaient en direction du débarcadère, où une certaine animation avait déjà commencé. Le reflet des rayons du soleil sur la mer et le sable aveuglait les garçons. Mori sortit alors des lunettes solaires de sa poche, tandis que Rico rabaissa sa casquette.

Des pirogues faisaient la navette entre le village et l’îlot le plus proche. Ils transportaient du matériel qu’un camion débarquait sur la plage. Le bruit incessant des moteurs couvrait les clapotis des vagues.

En s’approchant de plus près, nos deux amis remarquèrent que c’était de grands poteaux en métal de différentes dimensions. Ils s’installèrent juste à côté et suivirent le déroulement des opérations.

Mori finit sa glace, tandis que Rico prit des notes dans son calepin. Une brise légère soufflait de la mer.

— C’est un premier signe à ne pas négliger, Mori.
— C’est clair que tout cet équipement doit servir à une réception, un concert ou quelque chose de ce genre.
— À nous d’en savoir plus sans nous faire remarquer !

Les deux amis firent le tour du point d’embarcation d’un air nonchalant. Mori se mit à grignoter un sandwich acheté à un marchand de la plage. Puis, Mori s’adressa à un des piroguiers.

— Bonjour, Monsieur, on fait comment pour aller à L’île aux Cerfs ?
— Tu prends une pirogue comme tout le monde, petit, et en dix minutes tu débarques.

Une autre voix se fit entendre. C’était un jeune homme, les mains chargées de matériel.

— Je ne crois pas que les visites sont autorisées en ce moment, mon gars.
— Ah bon ! Pourquoi cela ? questionna Mori.
— Je ne pourrais te dire plus. J’ai remarqué qu’il n’y avait pas de visiteurs depuis quelques jours.
— Vous faites quoi là-bas ?
— Tu es curieux, petit ! Je n’en sais pas plus que toi. On reçoit des instructions pour y acheminer le matériel, un point c’est tout.

Rico fit un signe à Mori et ils s’éloignèrent.

— Il ne faut pas se faire remarquer, Mori. On a quand même quelques indications utiles.

À ce moment-là, l’autobus s’arrêta et libéra son flot de passagers. Parmi, une femme qui se précipita vers le débarcadère. Son attitude ne laissa pas les garçons insensibles. Elle se mit, aussitôt arrivée, à discuter avec les piroguiers en pointant son index en direction de l’îlot.

Rico et Mori revinrent sur leurs pas. La femme mit fin à sa discussion. Elle était en larmes.

— On peut vous aider, Madame ? demanda Mori.
— Vous êtes gentils, les enfants. Je veux aller sur l’îlot et personne ne veut m’y emmener.
— On n’accepte plus les visiteurs actuellement, d’après ce qu’on nous a dit, ajouta Rico.
— Je sais, mais mon mari est gardien de nuit là-bas et il n’est pas encore rentré, fit-elle en s’essuyant les larmes.
— Vous avez parlé à son employeur et à la police ?
— Tout le monde fait la sourde oreille, on me dit qu’il fait sûrement la fête avec des amis. Il devait être là depuis lundi matin et nous sommes mardi ! Je suis inquiète et je ne sais quoi faire.
— Donnez-nous vos coordonnées, Madame, on va se renseigner et on vous fait savoir, proposa Rico.
— Tout va bien se passer, vous verrez, Madame, rassura Mori.

Sur ce, la femme partit. Sa frêle silhouette semblait être guidée par le vent qui commençait à souffler fort.

Chapitre 2

Le soleil brillait haut dans le ciel ce matin quand Tania descendit d’un taxi. Trois autres passagers se trouvaient à bord. Le taxi-train, comme on les surnommait familièrement dans l’île, fit demi-tour et s’arrêta un peu plus loin. Un groupe de personnes se bouscula pour s’y engouffrer. Mori observait cette scène avec intérêt, tout en emboîtant le pas de Rico pour aller accueillir leur amie.

Celle-ci était coiffée d’un chapeau de paille, sa longue chevelure ondulant sur ses épaules. Elle était vêtue d’une robe à fleurs et chaussait des sandales. Tout le contraire des deux garçons qui portaient des shorts et des vestes sans manches. Son visage s’éclaira à la vue de ses partenaires.

— Content de te revoir, Tania ! s’exclama Rico.
— Comme tu as grandi, tu n’es plus la petite qu’on a connue à Camp Maudit, ajouta Mori avec son habituel humour.
— Cesse de te moquer de moi, Mori, cela fait à peine quelques mois depuis cette aventure.
— Tania, mais c’est lui qui a bien grandi comme tu peux le constater, enchaîna Rico avec un sourire.
— C’est évident, tu as raison, Rico. En tout cas, je suis heureuse de vous revoir, mes chers amis.
— Allons dans un lieu plus discret pour parler de la raison de notre rendez-vous ici, chuchota Rico.

Tania suivit ses guides jusqu’à la plage. Une légère brise sifflait entre les feuilles filamenteuses des filaos. Les vagues se faisaient aussi entendre, couvrant au passage les gazouillis des moineaux. Plusieurs tentes se dressaient à l’ombre, dont deux pour le trio. Les deux garçons se partageraient l’un, laissant l’autre à la fille.

— Voilà où on va être logé jusqu’à la fin de notre mission, indiqua Mori.
— Installons-nous sous la mienne pour la discussion, proposa Tania.

Une fois tout le monde installé, la fille sortit une grosse enveloppe de son sac et la remit à Rico.

— De la part du Maître. Je l’ai récupérée au temple du village.

Une liasse de billets se trouvait à l’intérieur. Rico se mit à compter pendant que Tania continua à parler :

— Le prêtre officiant au temple m’a dit que cela servirait à nos dépenses courantes et de le contacter sans hésiter si on avait besoin d’aide.
— On ne sait pas encore en quoi consiste notre mission. Le Maître nous a, pour l’instant, demandé de rester discret et d’observer.
— C’est exactement ce qu’il m’a conseillé de faire lors de sa dernière communication avec moi, il y a deux jours à Camp Maudit. On doit noter, dans les moindres détails, tout ce qui se passe dans la région.
— Il nous faut faire une liste des faits divers aussi. Depuis notre arrivée, Mori et moi, nous consultons les journaux et sommes en alerte lors des ballades improvisées.
— D’après les jeunes qui voyageaient avec moi en taxi, il y a une grande fête qui se prépare dans une île assez proche, annonça Tania.
—