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- Herausgeber: Le Lys Bleu Éditions
- Kategorie: Für Kinder und Jugendliche
- Sprache: Französisch
- Veröffentlichungsjahr: 2021
Youka est un joli galet blanc et lisse. Il rêve de voyages mais ne peut se déplacer sans aide. Ramassé par un petit garçon, sur la berge d'une rivière, il parcourt le monde et fait de magnifiques rencontres…
À PROPOS DE L'AUTEUR
Fanou Marin œuvre pour le vivre-ensemble, l'acceptation de la différence.
Les petites histoires de Nonna - Youka, le petit caillou qui rêvait de voyages est un univers créé au fil de ses évasions littéraires.
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Fanou Marin
Les petites histoires de Nonna
Youka, le petit caillou qui rêvait de voyages
Conte
© Lys Bleu Éditions – Fanou Marin
ISBN : 979-10-377-3981-0
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
À mes cinq enfants, Anthony, Olivia, Joran, Louisiane et Mallory et à mes petits-enfants : Romane, Aaron, Amélia et Chloé.
1
Youka
Youka était né d’une montagne… Youka était né d’un rocher… Youka était né d’une pierre… D’une pierre qui s’était détachée du rocher. Du rocher qui s’était détaché de la montagne. Et Youka avait jailli de la pierre : le petit caillou bondissant avait sauté dans la rivière. Il avait roulé encore et encore, emporté par le courant, et de petit caillou pointu il était devenu galet tout blanc, doux et lisse ! Emporté par les eaux, il avait longtemps voyagé avant de s’échouer, tout propre et tout brillant, sur les berges de la rivière.
Il avait attendu longtemps, coincé entre un gros caillou qui ronchonnait toute la journée et une branche de bois mort si lourde que le courant avait renoncé à la faire bouger. Youka rêvait de repartir. Il avait envie de voir autre chose que le ciel au-dessus de lui, d’entendre d’autres bruits que le clapotis de l’eau. Youka s’ennuyait.
Il enviait les enfants qui jouaient au bord de la rivière. Il les entendait rire et les voyait courir partout. Ils passaient parfois tout près de lui. Le petit caillou aurait bien voulu crier « Hey, je suis là ! Vous me voyez ? Ramassez-moi ! Emportez-moi avec vous ! » Mais comme vous le savez, les petits cailloux ne parlent pas. Alors Youka attendait.
L’automne arriva puis s’en alla. Il ne plut pas assez pour que le courant emmène Youka. L’hiver arriva puis s’en alla. Il ne plut pas non plus. Le niveau de l’eau ne bougea pas et Youka resta là où il était. Le printemps arriva. Mais les faibles pluies ne suffirent pas à faire gronder la rivière. Le petit caillou se résigna. Jamais plus il ne voyagerait… Youka se trompait !
Un jour, un petit garçon plus curieux que les autres fut attiré par ce joli galet blanc, si lisse et si brillant. Il dut soulever le gros caillou qui ronchonnait et bouger la branche de bois mort pour pouvoir prendre le galet. Youka se sentit soulevé dans les airs. Il quittait l’eau de la rivière ! Pourvu que le petit garçon n’ait pas l’idée de le lancer pour faire des ricochets ! Youka avait souvent vu des enfants le faire. Mais non, le petit garçon le tint fermement dans sa main. Il courut jusqu’à l’endroit où sa maman l’attendait. « Regarde, maman ! J’ai trouvé un magnifique caillou beau comme un trésor ! » s’exclama-t-il en ouvrant sa main pour qu’elle puisse admirer sa trouvaille. « On peut le ramener à la maison ? » ajouta-t-il. Sa maman répondit qu’effectivement ce galet était très joli et qu’il aurait certainement sa place sur une étagère de la chambre du petit garçon. Youka aurait bien sauté de joie mais, comme vous le savez, les petits cailloux ne sautent pas.
Youka fut déposé dans un seau en plastique, puis le seau dans un grand sac, puis le grand sac dans le coffre de la voiture. Pour la première fois de sa vie, le petit caillou allait se déplacer en voiture ! Vous en connaissez beaucoup, des petits cailloux qui voyagent en voiture ?
Youka regretta quand même un peu sa rivière et la caresse de l’eau sur son dos lisse et brillant… Et le ciel. Youka adorait regarder le ciel et ses couleurs changeantes. Dans le seau dans le sac dans le coffre, le petit caillou ne voyait pas grand-chose… Mais il entendait les voix du petit garçon et de sa maman. De la musique, aussi. Youka connaissait un peu la musique. Celle du chant des oiseaux ou du souffle du vent. Mais la musique dans la voiture était nouvelle pour lui. Le petit caillou se laissa bercer par ce son qu’il ne connaissait pas et finit par s’endormir. Ah bon, vous ne saviez pas que les petits cailloux dormaient ?
Lorsqu’il se réveilla, il faisait noir. Youka se demanda s’il faisait nuit ou s’il était enfermé dans un endroit sombre. Il ne voyait pas le ciel et n’entendait aucun bruit. Un peu paniqué, il se demanda où il était. Le petit caillou était toujours dans le seau dans le sac dans le coffre de la voiture. La voiture était dans le garage. Le petit garçon et sa maman étaient rentrés chez eux et avaient oublié de sortir le joli galet blanc du coffre. La nuit était tombée et le petit garçon dormait déjà à poings fermés. Youka n’avait plus qu’à attendre et à espérer qu’on viendrait le chercher le lendemain. Il repensa à sa rivière, au gros caillou qui ronchonnait, à la branche de bois mort et se sentit un peu triste…
2
Le jardin du petit garçon
Youka attendait patiemment dans le seau dans le sac dans le coffre de la voiture. Que pouvait-il faire d’autre ? Les petits cailloux ne savent ni parler ni se déplacer tout seuls. Enfin, c’est ce que l’on dit…
Le coffre s’ouvrit tout à coup et un flot de lumière inonda Youka. Le petit caillou se sentit soulevé, le seau fut trimbalé pendant quelques minutes puis il entendit la voix du petit garçon : « Oh merci maman ! J’avais complètement oublié mon galet ! » À ces mots, Youka fut un peu vexé. Comment pouvait-on oublier un petit galet aussi beau, si blanc et si lisse ? La main du petit garçon plongea dans le seau. Youka cessa aussitôt de bouder et regarda autour de lui. Une pelouse verte, des massifs de fleurs et des jeux d’enfants… Il devait être dans un jardin.
Le gros caillou qui ronchonnait toujours avait beaucoup voyagé et il avait passé des heures à raconter au petit galet tout ce qu’il avait pu voir. Coincé entre le gros caillou et la branche de bois mort, Youka n’avait pu faire autrement qu’écouter. Il avait ainsi beaucoup appris ! Le petit garçon garda longtemps le caillou dans sa main. Il chantonnait, inventait des histoires et y faisait participer son joli galet blanc. Mais lorsque sa maman l’appela pour passer à table, le petit garçon jeta à la hâte le petit caillou dans l’herbe et ne s’en soucia plus.
