Mellya et les dragons d’Azraqa - Amira Benbetka Rekal - E-Book

Mellya et les dragons d’Azraqa E-Book

Amira Benbetka Rekal

0,0

Beschreibung

Mellya, une jeune collégienne harcelée par ses camarades, n’aspire qu’à une chose : s’évader avec sa famille dans leur maison de campagne pour les vacances d’été. La veille de son départ, elle est témoin d’un phénomène inexplicable dans le placard de sa chambre. Elle reçoit la visite d’une étrange créature fantastique venue tout droit du royaume d’Azraqa, la cité des Dragons Bleus. C’est le début d’une aventure extraordinaire pour Mellya, qui ne se doute pas encore des rencontres incroyables qu’elle est sur le point de faire et qui changeront à jamais sa façon d’appréhender la vie.

À PROPOS DE L'AUTEURE

Née en 1992 à Paris, Amira Benbetka Rekal refuse de se laisser enfermer dans un style particulier et met en valeur de manière éclectique sa passion pour l’écriture par la publication de quatre ouvrages très différents les uns des autres. Se plongeant dans l’univers du fantastique, elle signe avec Mellya et les dragons d’Azraqa son cinquième ouvrage.

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern
Kindle™-E-Readern
(für ausgewählte Pakete)

Seitenzahl: 146

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



Amira Benbetka Rekal

Mellya et les dragons d’Azraqa

Roman

© Lys Bleu Éditions – Amira Benbetka Rekal

ISBN : 979-10-377-2651-3

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Je dédie ce livre à toutes celles et tous ceux qui, comme Mellya, ont quotidiennement subi les injustices du harcèlement scolaire.

Qui que vous soyez, ne laissez jamais quelqu’un vous faire croire que vous n’êtes rien.

Tout comme l’héroïne de cette histoire, j’espère que vous trouverez la force de vous rendre compte de votre valeur et que vous reprendrez confiance en vous.

*****

La sonnerie de la libération venait de retentir au collège de la Baie Rouge. Les grandes vacances étaient enfin là, et tous les élèves manifestaient leur bonheur en jetant leurs cartables, cahiers et autres fournitures scolaires en l’air. Quand certains passeraient leur été sur une plage paradisiaque avec leurs parents ou partiraient au bout du monde faire un safari, d’autres resteraient en ville. Pour Mellya, jeune élève de quatrième au collège de la Baie Rouge, le programme serait quelque peu différent. Ses parents prévoyaient de passer l’été dans leur charmante petite maison de campagne, loin de l’agitation et de la pollution de la ville. Cela convenait parfaitement à Mellya. Du haut de ses quatorze ans, elle était différente des autres élèves de son âge. Peu lui importaient les traces de bronzage à montrer à la rentrée, le teint hâlé excessivement prononcé ou même les photos à mettre sur son profil Instagram. C’est simple, elle n’en avait pas. Tous les autres élèves de son collège s’étaient déjà créé un profil. On y voyait un peu de tout : photos d’anniversaires (auxquels elle n’était bien évidemment jamais invitée), derniers achats de vêtements de marque, photos en gros plan des plats mangés au restaurant… Seulement, ce n’était pas le genre de Mellya. Elle n’avait jamais été attirée par les réseaux sociaux. Elle trouvait son bonheur dans l’écriture de son journal intime, qu’elle noircissait sans faute chaque soir, et dans la pratique du violon, instrument dont elle était une véritable virtuose. Elle ne comptait plus le nombre de représentations et de concerts auxquels elle avait participé. Le directeur de son conservatoire lui avait d’ailleurs conseillé de faire du violon son métier, chose que Mellya et ses parents considéraient de plus en plus. Bien entendu, ses camarades, derrière leur jalousie flagrante, ne manquaient pas de se moquer de Mellya chaque fois qu’elle parlait de violon et de partitions. Il était donc normal qu’elle ne soit aucunement intéressée par le fait d’afficher sa vie sur les réseaux sociaux. Premièrement, personne ne s’intéressait à ce qu’elle aimait et deuxièmement, être témoin de la supposée vie de rêve que vivaient les gens de son école était le cadet de ses soucis. Cet été, elle voulait juste profiter de sa famille : ses parents et son chien Pops. Cette escapade de deux mois dans leur maison de campagne, elle l’avait attendue toute l’année. Un peu de vacances loin de ses camarades de classe lui fera du bien. Il est vrai qu’ils ne s’étaient jamais montrés amicaux avec elle. Et ce, depuis sa plus tendre enfance, lorsque pour son premier jour d’école en maternelle, on s’était amusé à lui tirer ses longs cheveux noirs et bouclés, sans raison. Sans compter cette fois où, en primaire, on lui avait déchiré tous ses cahiers et ses livres pendant la récréation. Non, Mellya ne se sentait pas du tout nostalgique du collège en cette chaude et ensoleillée journée de vendredi. Elle ne salua personne, sauta dans le bus qui la ramenait chez elle, et regarda le collège s’éloigner peu à peu, le cœur léger et apaisé. Pendant deux mois, elle serait débarrassée de cette angoisse qui la torturait de l’intérieur. Alors que le bus roulait, elle regardait par la fenêtre les filles de sa classe se faire des étreintes chaleureuses et se promettre de se téléphoner pendant les vacances. Mellya, elle, n’avait jamais connu cela. Néanmoins, elle s’y était faite. Après tout, elle n’avait besoin de personne, se disait-elle pour se consoler. Elle allait passer le plus agréable et le plus tranquille été de sa vie, et cette perspective l’enchantait grandement.

Le bus s’arrêta quelques stations plus loin. Elle habitait dans une charmante ruelle résidentielle où les maisons étaient toutes plus belles les unes que les autres. Parfaitement alignées, elles étaient toutes de couleur pastel. L’atmosphère qui régnait était si calme et faisait penser aux jolies habitations du quartier de Notting Hill à Londres. Ces couleurs faisaient du bien à Mellya. Chaque soir, l’idée de rentrer chez elle en passant par ce quartier si coloré et chaleureux rassurait la jeune fille. Rentrer chez elle après une journée de harcèlement à l’école était comme un sas de décompression. Elle poussa la petite clôture de sa maison à la façade violette et pénétra dans son beau jardin fleuri. Sa mère vouait une grande passion au jardinage et avait réussi à réaliser un véritable travail d’artiste. Elle s’arrêta un instant pour sentir le doux parfum que les roses et les dahlias dégageaient. Elles avaient une odeur étonnamment différente de celle que Mellya avait l’habitude de sentir chaque après-midi en rentrant du collège. Cette fois-ci, elles avaient la délicate senteur de la liberté et de la tranquillité d’esprit. Pops, son petit chien Jack Russel, accourut vers elle dans l’espoir d’obtenir des caresses, chose qu’elle ne lui refusait jamais. Satisfaite et heureuse, elle monta les marches qui la conduisaient à sa maison, son chien sur les talons, et poussa la porte d’entrée. Ses parents étaient déjà là, rentrés du travail plus tôt que d’habitude pour apporter la dernière touche aux préparatifs de départ. L’effervescence battait son plein. Les bagages s’amoncelaient dans le hall d’entrée. Elle entendait sa mère dans la cuisine qui demandait à son père s’il avait bien pensé à programmer l’alarme de la maison. Et son père répondait pour la millième fois qu’il l’avait fait. Mellya sourit. La bonne entente qui régnait chez eux à chaque veille des grandes vacances était spéciale.

Mellya, c’est toi, ma chérie ? Tu es rentrée ? cria sa mère depuis la cuisine.

Oui, maman. J’arrive tout de suite, lança la jeune fille.

Elle entra dans la cuisine et embrassa ses parents, occupés dans la bonne humeur à préparer un pique-nique pour le trajet du lendemain.

Alors, demanda son père, ce n’était pas trop dur de dire au revoir à tous tes amis ? Ne t’en fais pas, deux mois, ça passe vite ! Tu pourras les retrouver très bientôt. J’espère qu’ils ne vont pas trop te manquer.

Les parents de Mellya ne se doutaient pas que leur fille n’avait jamais vraiment eu de véritable ami à l’école. Pour ne pas les chagriner, elle inventait toujours des histoires en leur racontant qu’un jour, elle avait déjeuné avec une telle et un autre qu’elle avait pris le bus avec une autre. Elle leur avait même fait croire que tout le monde dans sa classe l’aimait beaucoup, qu’elle était leur chouchoute. Ses parents travaillaient dur pour pouvoir lui offrir la vie la plus parfaite possible. Ils s’étaient toujours sacrifiés pour elle. Elle ne voulait pas leur faire de la peine et les tracasser en leur révélant qu’en vérité, elle était la cible régulière des garçons et filles de sa classe. Elle repensa soudain à ce jour traumatisant où plusieurs de ses camarades l’avaient enfermée dans l’armoire à livres de la classe après les cours. La pauvre Mellya avait dû taper de toutes ses forces sur la porte pour que l’homme de ménage la libère enfin, après plus d’une demi-heure passée dans le noir absolu. Ce jour-là, elle n’en avait parlé ni à ses parents ni aux professeurs. Ce jour-là, elle avait préféré garder le silence et souffrir seule dans son coin.

Oh si, papa ! C’était vraiment dur de dire au revoir aux copines. On s’est d’ailleurs toutes offert un bracelet de l’amitié pour ne pas s’oublier pendant ces deux longs mois, mais je ne sais plus où j’ai mis le mien, mentit-elle rouge comme une tomate, en faisant mine de chercher dans ses poches le bracelet imaginaire.

Oh, un bracelet de l’amitié ! Comme c’est charmant ! lança sa mère pleine de

nostalgie tout en préparant les sandwichs. Ça me rappelle ma jeunesse. Mon amie et moi on s’était fabriqué des colliers de l’amitié. À notre retour des vacances, chacune avait ramassé le plus beau coquillage de la plage qu’elle accrocha au collier de l’autre.

Son mari prit son air taquin et lui dit :

Une chance que je n’aie pas été ton ami pendant notre jeunesse ! Autrement, je me serais coltiné ton collier bizarre toute l’année au vu de tous ! dit-il en plaisantant.

Mellya voyait ses parents se chamailler avec amour et son chien remuer joyeusement la queue autour d’eux. C’était pour elle la définition du bonheur.

Ma chérie, tu ferais mieux de boucler ta valise. Tu sais bien que nous partons demain matin à la première heure. Tu connais ton père, il a horreur des bouchons.

J’y vais, maman. Allez, viens Pops, on va faire notre sac.

Et elle grimpa les marches quatre par quatre, heureuse de pouvoir empaqueter les choses qu’elle préférait pour les emporter dans son endroit favori sur terre.

La chambre de Mellya était à son image. Simple, ordonnée et paisible. Les tons bleu pastel donnaient à la pièce une atmosphère de sérénité. Ses meubles étaient blancs, ses rideaux d’un violet transparent. Sur les murs, étaient accrochés dans de beaux cadres ornementés, les dessins qu’elle réalisait à l’aquarelle. Elle sortit sa valise qui était rangée sous son lit, et commença à la remplir de toutes les choses avec lesquelles elle désirait s’occuper pendant ces deux mois qui l’attendaient. Ses papiers à dessin, ses peintures, pinceaux, son violon ainsi qu’une montagne de romans qui avaient patiemment attendu toute l’année sur sa bibliothèque le moment d’être dévorés. Une fois ses derniers vêtements ajoutés, elle referma sa valise d’un air triomphant et se mit à imaginer à quoi allaient ressembler ces deux mois sans avoir à se préoccuper des misères que ses camarades pourraient lui infliger. Elle se sentait libre et en sécurité, après une année scolaire chaotique sur le plan de la camaraderie. Pendant deux mois, elle n’aurait plus à se soucier d’attacher ses longs cheveux en un chignon très serré afin que son voisin de derrière ne lui coupe pas une longue mèche. Elle n’aurait pas non plus à se soucier de ranger soigneusement ses affaires avant la récréation afin qu’elle n’ait pas à retrouver ses stylos et ses cahiers éparpillés dans toute la salle de cours. Oui, c’étaient là les méchancetés auxquelles Mellya devait faire face quotidiennement. Ces vacances représentaient une trêve durant laquelle elle pourrait recharger ses batteries en attendant de commencer une autre année de bizutage.

Après le dîner, Mellya dit bonne nuit à ses parents et monta dans sa chambre en compagnie de Pops qui la suivait toujours comme son ombre. Elle devait se lever tôt, mais avec l’excitation du voyage elle ne tenait pas en place. Elle tourna en rond dans sa chambre, incapable de fermer l’œil. Elle écrivit quelques pages dans son journal, dessina quelques croquis et écouta de la musique. Pops, lui, avait réussi à s’endormir sur le champ au pied de son lit. Vers minuit, Mellya commença à piquer du nez. Elle s’installa dans son lit et s’abandonna au sommeil sur son oreiller, comptant les heures qui la séparaient du grand départ. Elle fut extirpée de son sommeil par un bruit étrange. Tout comme Pops, qui grognait d’avoir été réveillé au milieu de ce qui semblait être un très beau rêve, Mellya se redressa sur son lit et mit tous ses sens en éveil. Rien. C’était probablement le vieux parquet qui avait craqué, pensa-t-elle. Elle replongea la tête dans ses oreillers et fut sur le point de se rendormir lorsqu’elle fut arrachée à sa somnolence par un autre bruit. Cette fois, se dit-elle, je n’ai pas rêvé. « Maman ? Papa ? Il y a quelqu’un ? » Pas de réponse. Inquiète, elle se précipita hors du lit et se dirigea vers l’endroit d’où semblait provenir cette chose. La penderie. D’une main tremblante, elle saisit la poignée de la porte et la tourna doucement. Elle l’ouvrit et fut instantanément aveuglée par une lumière bleue vive. Pops courut se cacher sous lit, effrayé par cet objet qui brillait sur le sol. Surprise, Mellya se couvrit instinctivement le visage avec le bras et tomba à la renverse. Le premier moment de surprise passé, elle se releva en tremblant de tout son corps. Reprenant ses esprits et rassemblant son courage, elle avança à tâtons vers l’objet. Là, la diffusion de la lumière commença à s’estomper et finit par disparaître. Mellya s’approcha alors doucement et s’accroupit pour mieux observer « la chose ». C’était une petite figurine bleue en métal qui gisait sur le sol. Elle la prit dans sa main et regarda avec curiosité cet objet tombé de nulle part : il avait la forme d’un dragon. Mellya regarda partout dans sa penderie pour tenter de comprendre d’où il provenait. Elle avait pourtant fait le ménage à peine quelques jours avant. Elle n’était encore jamais tombée sur ce dragon. Elle ne savait pas l’expliquer, mais elle sentait au fond d’elle que cette chose était parée d’une force spéciale. Elle retourna dans son lit, rassura Pops et se glissa sous les draps, le dragon dans la main. Pourquoi avait-il brillé avec tant d’intensité ? Il n’y avait pourtant pas de pile dans cette figurine, elle avait bien regardé. Elle était intriguée par ce dragon aux détails si bien exécutés et d’un bleu hypnotisant. Fascinée et curieuse, elle était convaincue que cette figurine n’était pas arrivée là par hasard. Elle était bien décidée à l’emmener avec elle, pour essayer de comprendre son mystère. Surexcitée, elle s’imaginait déjà jouer aux détectives en vacances. Elle fit jouer le dragon entre ses doigts, et finit par s’endormir, éclairée par la lumière de la lune.

Le lendemain matin, Mellya se réveilla aux aurores. Sa mère la trouva prête, habillée et la valise à la main.

Si seulement tu pouvais être aussi rapide

pour te préparer à aller en cours, nous n’aurions plus à nous dépêcher pour prendre le petit déjeuner

chaque matin ! plaisanta-t-elle.

Son père avait terminé de charger leur voiture spacieuse. Au total, cinq valises, quatre sacs et deux parasols avaient été chargés.

Pourquoi faut-il que les femmes s’encombrent autant ? marmonna-t-il. Un seul sac me suffit amplement. On ne part tout de même pas au bout du monde !

Tu seras bien content de retrouver toutes tes affaires dans notre maison de campagne. Chaque année, c’est la même chose, tu râles toujours sur le nombre de bagages. Économise ta salive pour l’an prochain, ce sera pareil, je n’enlèverai aucune valise, lui répondit sa mère du tac au tac.

Mellya était d’humeur exquise. Entendre ses parents se disputer le matin de leur grand départ était de bon augure pour des vacances remplies d’ambiance joyeuse. Elle grimpa à l’arrière de la voiture, son chien près d’elle et le voyage commença. Son père avait mis la radio. Une douce mélodie de piano et de violoncelle les accompagnait sur leur trajet. Mellya, pensive, et le sourire aux lèvres, admirait le lever du soleil depuis le siège arrière. Elle se souvint soudain du phénomène étrange de la nuit dernière. Puis, comme prise de panique, elle fouilla frénétiquement ses poches et celles de son sac à dos. Elle avait oublié la figurine en forme de dragon chez elle, sur sa table de chevet ! Dépitée et agacée, elle s’en voulait d’avoir été si hâtive à se préparer ce matin. Elle s’était pourtant juré de la prendre avec elle, bien décidée à l’étudier sous tous les angles et à en percer les mystères pendant ses vacances.

Papa, tu penses qu’on pourrait faire demi-tour ? J’ai oublié quelque chose dans ma chambre, se risqua à demander Mellya.

Pas question, ma chérie, on est pile-poil dans le timing. Si je fais demi-tour, on se retrouvera en plein dans les embouteillages. Tu sais à quel point les embouteillages me donnent des crises d’angoisses, pas vrai ? lui dit-il en la regardant dans le rétroviseur.

Mellya était déçue. Elle savait qu’il y avait quelque chose à creuser avec cette figurine, qu’elle n’était pas tombée par hasard dans sa penderie.

Qu’est-ce que tu as oublié, ma grande ? lui demanda sa mère en se retournant avec un sourire bienveillant.

Euh, j’ai oublié les croquettes pour Pops ! dit-elle à la hâte.

Pops, qui s’était assoupi, se réveilla en sursaut en entendant cet affront.

Rassure-toi, Popsy, le consola sa mère, j’ai préparé tout un sac avec tes croquettes préférées.

Le chien émit un petit son rassuré et continua sa sieste comme si de rien était.

Essaye de dormir un peu, Mellya. Nous avons encore un long chemin devant nous, lui conseilla sa mère en ajustant son cache yeux sur son visage pour dormir.

Mellya sentit monter en elle une vague de contrariétés. Elle s’en voulait tellement. Les sourcils froncés, elle décida de s’endormir pour ne plus y penser. Elle qui avait hâte d’arriver sur place, c’était bel et bien raté.