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Découvrez les aventures extraordinaires d'une petite fille curieuse et pleine d'imagination !
Pain Bruni est une petite fille d'une dizaine d'années, vive, pétillante, curieuse, et surtout très imaginative. Avec beaucoup d'humour et de tendresse, elle vous invite à sombrer dans son monde imaginaire sous son œil d'enfant.
Ce roman fantastique, drôle et vivifiant, vous immergera dans un monde imaginaire rocambolesque créé par l'auteur pour aider ses deux filles à s'endormir !
EXTRAIT
Quelques minutes s’écoulent. Interminables. Et puis soudain, je le vois, droit devant à une dizaine de mètres du fuselage. Il doit certainement dépenser une énergie incroyable pour se maintenir à notre vitesse. Il oblique vers la gauche. La falaise se rapproche. J’entends Oncle Fernand :
— Pain Bruni, tu es sûre de ton oiseau ? Il nous dirige droit sur le plus haut versant !
— Suis-le, mon Oncle ! Suis-le ! Fais-lui confiance !
L’avion bascule vers la gauche, puis descend. Oncle Fernand suit les moindres mouvements de Piat-Piat. Nous allons percuter la falaise de plein fouet…
Contre toute attente, derrière un rideau de bosquets s’ouvre un passage. Un immense trou naturel, suffisamment large pour nous laisser passer, et qui traverse la falaise de part en part. Un passage que seul un oiseau peut découvrir…
L’avion s’engouffre dans l’étroit goulot. L’extrémité de ses ailes frôle la paroi, sans la toucher, mais nous passons. Sitôt dépassé ce tunnel naturel, nous découvrons une large plaine dégagée de toute végétation.
Mon Oncle reprend :
— Pain Bruni, Piat-Piat, comme guide, il n’y a pas mieux ! Fallait le savoir qu’il y a une piste d’atterrissage là derrière…
L’avion sursaute, il hoquette, il halète. Les moteurs s’arrêtent. Oncle Fernand maintient le cap, fait fléchir l’appareil et se positionne. Je sens les roues qui touchent le sol. Nous roulons encore sur quelques dizaines de mètres. Nous nous arrêtons enfin.
Nous sommes sains et saufs. Nous sommes au Zoulouksthan.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Après de solides études commerciales,
Jacques de Chanly a terminé sa carrière professionnelle en tant que Responsable Financier. Baigné dans le monde des chiffres, il n'a jamais cessé de s'évader dans celui des lettres en dévorant les romans de tous styles qui lui tombaient entre les mains, passant au petit bonheur de Charles Dickens à Stephen King, de Edgar Allan Poe, au
lion de Joseph Kessel à Pierre Lemaitre.
Pain Bruni est né de son imagination fertile lorsqu'il racontait des aventures extraordinaires à ses deux filles pour les endormir... Il consacre maintenant son temps libre à la lecture, l'écriture, ses petits enfants et à sa passion : la moto.
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Jacques de Chanly
Pain Bruni
Roman
© Lys Bleu Éditions – Jacques de Chanly
ISBN -978 – 285113-8354
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
À mes filles : Fanny et Sarah
Livre I
Chapitre I
« PAIN BRUNI »
J’étais dans ma chambre. Couchée sous l’édredon. J’entrouvris un œil, le gauche, celui de mon meilleur profil. Le soleil était déjà haut dans le ciel et je savais déjà que la journée était bien entamée. Comme dirait Maman : « Allez debout ma fille, c’est l’heure des braves ». Des braves, des braves, elle en a de bonnes ma maman, si elle savait la nuit que j’ai passée, tous les monstres que j’ai combattus… J’ai dormi « profond ». Je m’étais laissé sombrer dans des aventures les plus extravagantes…
Après une rapide toilette (pardon, maman), j’enfilai rapidement un jean, un pull à même la peau, et décidai de rejoindre les vivants de la maison. Je trouvai maman dans la cuisine, déjà occupée à préparer le dîner. Une merveilleuse odeur d’oignons, de poivrons et de champignons flattait mes narines. Je lui lançai :
— Salut, M’man
— Pain Bruni, ma chérie. Je te croyais morte !
Ça, c’est bien maman. Elle a une façon de parler qui n’appartient qu’à elle. Tout en images. Je vous dois une explication. Pain Bruni, c’est bien mon nom ! Papa et maman m’ont raconté l’anecdote mainte et mainte fois. Je vous la livre : « Tu comprends ma chérie, lorsque tu es née, ton visage était tellement beau, tellement brun, que l’on ne savait pas mieux le comparer qu’à celui d’un beau pain brun sortant du four. Nous avons sans hésitation décidé de t’appeler Pain Bruni, cela nous semblait tomber sous le sens ! ». Moi, cela me convient, je ne voudrais jamais changer mon nom pour tout l’or du monde. Cela correspond bien à mon teint basané et mes cheveux bruns bouclés encadrant deux yeux bruns noisette.
Je regarde maman s’activer et l’interroge :
— Dis, M’man, quand est-ce qu’il arrive Oncle Fernand ?
— Tu connais mon frère ! Jamais là quand on l’attend. Aux dernières nouvelles, il devrait arriver pour midi. Si son avion est réparé.
— Un avion ? Il a un avion ?
— Oui, un vieil avion anglais de l’armée. Un « uricane », ou un nom ainsi, je ne sais plus. Ton Oncle a passé tout l’hiver dans son atelier pour le retaper. Il paraît que ta pauvre Tante Berthe désespérait de l’appeler à l’heure des repas…
Un avion ! Un avion, c’est tout mon Oncle Fernand ça, imprévisible ; et son avion il en a toujours rêvé de son Hurricane. Il me l’a tant et tant décrit… Lors de nos longues promenades en forêt, il me parlait de son rêve le plus fou : piloter son avion. Son avion, il le voyait « léger comme la plume et beau comme un camion ».
Tout en me remémorant ses paroles, je me suis surprise à regarder par la fenêtre. À la plus basse branche du tilleul se tenait Piat-Piat, fièrement dressé sur ses deux petites pattes et pépiant frénétiquement. Piat-Piat, mon oiseau à moi ! Un petit moineau sauvé miraculeusement d’une mort certaine à l’entrée de l’hiver. Nous l’avions trouvé mon papa et moi sur le seuil de la maison, une patte certainement brisée et agonisant avec ses petits cris. Avec une infinie patience et beaucoup de tendresse, je l’ai soigné et nourri. Sur les conseils avisés du vétérinaire du village, maman lui avait confectionné une attelle minuscule pour ressouder sa patte brisée. Nous l’avions installé dans une belle cage que j’avais posée sur la cheminée. Piat-Piat y a passé tout l’hiver. À force de patience, il s’est laissé apprivoiser. Je le tenais dans ma main et sautillant sur ses deux petites pattes totalement guéries, il grimpait le long de mon bras et venait se blottir sur mon épaule.
Au printemps, totalement rétabli, il pépiait tellement fort dans sa cage que j’ai bien dû me résoudre à lui rendre sa liberté. Sitôt dehors, après un long vol circulaire dans le jardin, il est revenu se poser sur le tilleul et m’a regardé. Ses petits yeux, deux minuscules billes noires semblaient me remercier et me dire : « Tu vois, je ne pars pas, je suis toujours là… » Et effectivement, depuis ce jour, il ne m’a jamais quitté. Il reste dans le jardin et m’accompagne dans toutes mes sorties. Maman me dit que j’ai un « fluide » avec les animaux. Je ne sais pas ce qu’elle veut dire par là…
Piat-Piat continuait de pépier et de me fixer attentivement, attendant très certainement que je vienne le retrouver dans le jardin. Certains jours, je me dis que même s’il lui manque la parole, il doit certainement lire dans mes pensées… Après avoir rapidement avalé ma tartine de confitures et bu un grand bol de lait, je déposai un baiser furtif sur le front de maman maintenant assise à table et lui glissai :
— Je m’sauve M’man. Pierre m’attend.
— Ah, et il ne sait pas se passer de toi ! Et toi non plus à ce qu’il me semble… reprit-elle avec son petit sourire.
— M’man, ce n’est jamais que mon voisin.
— N’oublie pas, je t’attends pour midi. Je sonnerai le gong. Je compte sur toi ma fille.
J’ai fermé la porte sur ses dernières recommandations en lui envoyant des bisous de la main. Notre maison, un adorable petit chalet en rondins niché au milieu des bois, était située à deux minutes à peine de la maison de « Petit Pierre » comme je me plaisais à l’appeler. Petit non seulement par la taille, mais aussi par son âge. Imaginez, il n’a que huit ans, alors que moi, j’en aurai bientôt dix. Je le trouvais mignon avec ses cheveux roux et ses taches de rousseur. Ce qui n’était également pas pour me déplaire il parlait avec un léger accent dû à ses origines espagnoles. Les « JE » devenaient des « yé », et les « U » devenaient des « ou ». À se tordre ! Mais je ne me moquais jamais. J’essayais de le corriger au contraire. À l’école, je l’aidais en français, et lui m’aidait en maths.
Après avoir descendu notre longue allée bordée d’arbres et enjambé le ruisseau qui bordait la propriété, j’arrivais enfin chez Petit Pierre. Piat-Piat me suivait à distance comme d’habitude et je savourais l’agréable chaleur du soleil d’été. Petit Pierre m’attendait. Il était assis sur un rocher et semblait perdu dans ses pensées. (À moi, peut-être…) Il m’apostropha gentiment de sa petite voix :
— Pain Bruni, « tou » est en retard ! Comme toujours…
— TU, Pierre. TU, on dit tu.
— Oh s’il te plaît Pain Bruni, ne commence pas avec tes leçons. Déjà que « yé » dois réviser pendant les vacances. « Yé » dois faire des rédactions.
— Okay, okay, j’insiste pas. Alors, quoi de neuf ?
Piat-Piat s’était posé sur un buisson à quelques mètres et semblait nous observer.
— Tiens, Piat-Piat s’exclame Petit Pierre, « tou » est là aussi ? « Tou » comprends ce que « yé » dis ?
— TU Pierre ! Tu et Je. Mais non, gros malin, il ne parle pas. Mais quelques fois, je me dis qu’il lit dans mes pensées et qu’il me comprend…
— Moi, « yé » sais hypnotiser !
— Hypno quoi ?
— Hypnotiser. « Yé » sais endormir les gens, quoi !
— Tu rigoles ou quoi ? Je ne te crois pas.
— Ah, « tou » ne me crois pas. Reste là, « yé » reviens.
Je le vis partir vers sa maison, rentrer dans celle-ci, et j’attendis. Il revint peu de temps après portant délicatement dans ses bras croisés « Mi-Mile », le chat de la maison. Il revint s’asseoir sur son rocher et posa le chat sur ses genoux.
— Regarde bien, dit-il « Yé » vais l’endormir…
Il commença par une série de gestes bizarres avec ses deux mains au-dessus de la tête de Mi-Mile qui semblait totalement indifférent, tout en prononçant des incantations tout aussi bizarres.
Je ne pus réprimer un sourire.
— Tes paupières sont lourdes ! continue-t-il. « Tou » est fatigué. Tes yeux se ferment. « Tou » dors ! « Yé » le veux !
Tout en prononçant ces paroles, il gratouillait le dessus du crâne de Mi-Mile. La brave bête, heureuse, commença à ronronner en fermant légèrement les yeux de béatitude…
Petit Pierre me dit alors tout sourire :
— « Tou » vois ? « Tou » vois, il dort…
Il me regardait avec ses yeux bruns brillants d’excitation, et avec une telle sincérité dans la voix que je ne pus qu’acquiescer d’un mouvement de tête.
— Merveilleux, lui répondis-je. Tu es doué. Mais j’attends tout de même que tu essaies sur un humain…
Il semblait néanmoins satisfait et continuait de gratouiller Mi-Mile qui ronronnait de plus en plus.
Soudain, un autre ronronnement, et d’une autre nature se fit entendre… Un ronronnement sourd et harmonieux déchirait le silence de la campagne. Mon Dieu, ce bruit. Ce bruit. Cela ne peut être qu’un… qu’un avion ! Levant les yeux au ciel, je m’écriai :
— Oncle Fernand. C’est Oncle Fernand !
— « Yé » crois plutôt que c’est « oune » avion.
— Oui, c’est un avion, mais c’est mon Oncle Fernand qui pilote. Mon Oncle Fernand, je t’en ai déjà parlé. Il vient chez moi aujourd’hui.
— « Oune » pilote ! Ton Oncle est « oune » pilote d’avion ? Quelle famille !
— Ça, tu peux le dire, et encore tu n’as pas vu le personnage… Viens, on va à sa rencontre, je vais te présenter.
Et joignant le geste à la parole, je pris Pierre par la main et nous nous mîmes à courir vers la clairière.