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Petit Panda retrace le voyage d’un petit panda, rempli d’aventures rebondissantes et enthousiasmantes. Ce conte baigne entre le rêve et la réalité où ce panda vulnérable en sera, malgré tout, la clef.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Inspiré d’un rêve de sa fille Maria, Kerboua S. L. M. n’avait, au préalable, aucune intention de faire de Petit Panda un livre. Il trouva le récit tellement beau que sa première volonté était d’en faire un poème. Puis pris au piège et absorbé par ce dernier, ce fut avec un grand plaisir et satisfaction qu’il en fit un conte pour adolescents et jeunes adultes.
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Seitenzahl: 73
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Kerboua S. L. M.
Petit Panda
Conte
© Lys Bleu Édition – Kerboua S. L. M.
ISBN : 979-10-377-7017-2
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivante du Code de la propriété intellectuelle.
À Maria, ma fille, qui m’a inspiré ce conte
par le biais de son rêve et que j’ai édulcoré,
parfumé et épicé d’un regard d’adulte.
Lancer le fil de sa vie, selon ses convictions, ses aspirations et ses désirs, reste un droit naturel et louable.
Mon peuple vivait, loin des océans et des mers, au-delà des plus hautes chaînes de montagnes de notre monde. « Fajr », la terre de mes ancêtres, restait ignorée des autres peuples. Une frontière naturelle et insoupçonnée délimitait nos deux mondes. Pour seule porte d’entrée, une cascade d’eau, rideau ondulant et sauvage permettait d’accéder à un défilé étroit et sinueux. Celle-ci s’ouvrait généreusement sur une vaste vallée verdoyante où des milliers de cascades se jetaient du haut de ces pics pour s’abattre dans un fracas lointain et harmonieux. Au beau milieu de cette contrée, un lac s’imposait par sa coloration bleu turquoise, contrastant avec le bleu azur de l’horizon céleste.
Il s’étendait sur des kilomètres tandis que sa profondeur accueillait chaque soir, l’astre rouge. Aux abords de ce lac, identique à un manuscrit de papyrus, se déroulait une luxuriante bambouseraie, royaume du peuple Panda. Ainsi, depuis des lunes, la vie battait son plein, au rythme des saisons.
Né aveugle, petit Panda vint au monde, dans une grotte surplombant la bambouseraie.
En sécurité, baigné dans un havre de paix, il se noyait dans l’amour maternel. Les yeux fermés, le cœur éveillé, cette petite boule blanche et noire somnolait paisiblement. Sensible au monde extérieur, une mélodie de bienvenue lui parvenait comme un léger murmure.
Ce petit ourson bicolore, nourri au lait naturel et de surcroît à l’affection sans limites d’une mère, prit rapidement force et poids. Son langage s’enracinait dans un passé lointain pour se développer sereinement. Insouciant, petit Panda s’abandonnait instinctivement, dans cette épaisse fourrure qui lui servait de protection, de nourriture et de repère.
Reflet d’un puits profond et sans fond, ces émotions, faisceaux de ses expressions, façonnaient sa réalité, ébauche de sa vérité.
Démuni du mot et de l’image, petit Panda, vulnérable, se sentit soudainement, aspirer dans un univers parallèle. Où, l’espace-temps, surprend, à plus d’un titre, le voyageur qui s’y aventure. Empruntant un long tunnel, isthme mystérieux et réel cordon ombilical, petit Panda entra, ainsi, dans le royaume des rêves.
Assis, sur une plage déserte, au sable fin, face à une mer agitée, petit Panda observait impuissant, à la disparition inéluctable, de son île. Le mouvement incessant, des vagues, érodait lentement, les contours du littoral. Sa terre, en sursis, se mourait, au beau milieu de l’océan. L’air iodé s’invitait, au plus profond de son corps, sans filtre, sans masque. Les yeux clos, il aspirait à la tranquillité. Son esprit s’échappait dans l’antre des émotions, en quête de perception intuitive. Son corps recevait une multitude d’informations transcrites en sensations. Traduites et retranscrites, dans l’immédiateté, l’écrit prenait forme et sa lecture imprégnée d’authenticité, puisait son inspiration, dans un lac pur et imaginaire. La plume à la main, petit Panda traçait sur le sable, une histoire dont l’aventure surprenante, contraignante et pleine d’espoir, abordait ce conte, en toute sérénité.
Témoin privilégié, maman Panda, affective et pleine de bonté, était en extase devant ce chef-d’œuvre endormi. Cet être cher, issu de sa chair, se laissait bercer sur le fleuve de l’amour. L’amour.
L’amour qui tenait, à distance la peur, tout en l’ignorant. Ainsi, petit Panda venait de vivre sa première expérience onirique.
De retour dans la grotte, petit Panda, allongé près de ses parents, sombrait dans un océan d’amour infini. Inconscient et sensible, ce petit ourson terminait paisiblement sa nuit, loin, bien loin de notre île perdue. Pour seul refuge immédiat et temporaire, cette caverne dont l’entrée était cachée par une végétation dense. Elle-même, habillée d’un long manteau givré et enneigé.
Loin de tout regard, petit Panda représentait le plus beau joyau, réelle lueur d’espoir.
Aux yeux incomparables, ses pupilles brillaient de mille feux. Petit Panda pesait avec justesse et célérité l’équilibre instantané de la lumière et de l’ombre. Aucun être dans l’univers, à nos jours pouvait prétendre à cette faculté d’adaptation, proche d’une perfection indéfectible. Don inouï !
Pourtant, ce doux cocon avait été fragilisé.
Sur ce vaste continent, dans cette nuit profonde et glaciale, son territoire, sa belle bambouseraie, limitée à quelques îlots de forêts, dévoilait un tableau de désolation, à perte de vue. Le temps s’était cristallisé. La nature, invisible, sommeillait. Parées d’un manteau blanc, la faune et la flore se soumettaient à la rudesse hivernale. Le vent, violent, en furie, gémissait, rugissait de toute part. Nulle âme semblait pouvoir y survivre.
La vie de ce petit ourson fut mise à mal, bouleversée par un être, étrange et inconnu du peuple Panda. La terre de ses ancêtres s’était vue, spolier, défigurer, au point d’en être réduite à une simple réserve, surveillée et protégée. Sa subsistance se raréfia de jour en jour. La disette, puis sa grande sœur, la famine s’abattirent implacablement sur le peuple Panda. Face à ce tableau douloureux, le destin en décida autrement pour lui et sa famille. Parvenus à se réfugier dans ce lieu sûr, ils avaient échappé, in extremis, à la plus dégradante des humiliations, le puçage forcé.
Le temps s’était arrêté. La précipitation, la fuite suivie d’une course-poursuite n’étaient plus qu’un souvenir. Enfin, libre de leurs pensées, de leurs mouvements.
À l’abri de tout prédateur, ces rescapés d’un génocide prémédité s’étaient promis de conjurer le sort afin de se redonner un souffle, une impulsion vitale à leur existence.
Cependant, petit Panda dormait profondément.
Sans résistance, il se vit, à nouveau absorbé dans cet espace symétrique qu’était le rêve où le temps se diluait dans l’infini.
Ce monde se révélait, sans esquisse, sans coloris. Oscillant entre le blanc et le noir et dans lequel petit Panda, se voyait marcher sur un chemin de campagne, avec un détachement absolu. Fier de suivre son destin, il affectionnait la présence de ses parents et marchait, pas à pas, derrière son papa et sa maman, robustes créatures. Rien ne pouvait les détourner de ce voyage. De temps en temps, papa Panda se retournait pour scruter, au loin, bien loin, sa terre natale. Seule, la canopée de sa belle forêt ou ce qui l’en restait se distinguait, à peine et sans peine du reste. Le souvenir venait leur rappeler de ne pas oublier leur identité, loin de leur point d’origine. Cette migration forcée, à petits pas, se fondait cordialement à préserver l’esprit Panda et à le transmettre sur un sol plus propice. Déchirement ou résurgence, petit Panda, se réveilla…
Les yeux tout écarquillés, l’ourson se leva pour se rendre auprès de sa maman, son cœur d’amour. Papa Panda, quant à lui, témoin de cette scène, pleine de tendresse, s’attelait à reprendre le chemin de la liberté. Au-dehors, la nuit s’évanouissait au gré des premières lueurs de l’aube. Se donnant comme objectif d’atteindre au plus vite le sommet de cette montagne, cette belle famille, déterminée avait la ferme intention de rejoindre l’autre monde. Les éléments naturels, omniprésents rendaient l’ascension délicate. Suprême épreuve à surmonter. Car, la neige tombait, le vent soufflait, réels compagnons de fortune, effaçant, sans façon leurs traces, soupçon d’un passage. Le sentier, escarpé emprunté par nos itinérants, surplombait une vallée encaissée, au fond de laquelle serpentait une rivière, couleur émeraude, pour disparaître entre deux rangées d’arbres dont la cime semblait percer le ciel. Au loin, bien loin, le soleil, rouge vif, auréolé d’une couronne or pâle se levait, derrière une chaîne de montagnes enneigées.
— Quel contraste percutant :
La rudesse à la douceur. L’obscurité à la clarté.
— Quel beau panorama ! s’exclama petit Panda.
Un bref instant d’extase volé à l’espace. Moment exquis pour les sens où le mental, assujetti au cœur le ramena à lui.
Soudain, dans cette immensité céleste, surgi de nulle part, un aigle, menaçant, fit son apparition.
Cet oiseau noir et blanc, majestueux, au bec aquilin, aux serres acérées s’imposait de sa toute-puissance comme le maître incontesté, de ses lieux.