7,99 €
Un réverbère magique qui s’allume et s’éteint tout seul chaque jour dans un coin de la rue, une colonie de chenilles qui entreprend un voyage périlleux pour aller trouver un nouveau nid, un garçon de dix ans, collectionneur de papillons, qui est emporté par enchantement dans le royaume de ces derniers, et enfin, une tomate qui refuse de mûrir… Voilà les quatre histoires trépidantes et pleines de rebondissements qui vous permettront de vous endormir d’une très belle manière.
À PROPOS DE L'AUTEURE
Grany est attirée par la littérature et l’art dès son plus jeune âge, à travers les récits et poèmes que lui racontent ses grands-parents. À l’aide de Petites histoires pour t'endormir, elle transmet, à son tour à la jeune génération, sa passion pour la nature et les animaux.
Das E-Book können Sie in Legimi-Apps oder einer beliebigen App lesen, die das folgende Format unterstützen:
Seitenzahl: 34
Grany
Petites histoires pour t’endormir
Roman
© Lys Bleu Éditions – Grany
ISBN : 979-10-377-7021-9
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Dans les rues du vieux Paris, il faisait froid.
Cette nuit de novembre était une des plus froides que l’on avait connues depuis le début du siècle.
À part quelques chats et chiens égarés, des rats parfois, personne ne traînait dans les rues à cette heure tardive.
La brume qui enveloppait les maisons, les arbres, plongeait l’endroit dans une curieuse ambiance de calme et donnait quelques frissons aux très rares attardés qui descendaient d’une calèche ou courraient pour rentrer rapidement chez eux se mettre au chaud et déguster une bonne soupe régénératrice.
Un seul petit bonhomme marchait tranquillement sur le trottoir, sans se presser.
Bien emmitouflé dans un épais manteau, avec un curieux bonnet sur la tête et de gros gants, il portait à la main gauche une lanterne et dans la droite, un drôle de petit instrument.
C’était M. Jacques.
Un peu maigre, un gros nez et une épaisse moustache, il avait une allure plutôt sympathique et sa démarche traînante donnait l’impression qu’il était toujours fatigué.
Il connaissait bien ce quartier dans lequel il habitait depuis son enfance. Les rues n’avaient plus de secret pour lui.
Tout petit déjà, il suivait son père sur les pavés glissants, en faisant attention de ne pas faire trop de bruit pour ne pas déranger les habitants du quartier.
En ce temps-là, il n’y avait pas d’électricité. Dans les maisons et dans les rues, pour s’éclairer, on utilisait des becs de gaz.
Sur les trottoirs, au croisement des ruelles, il y avait de grandes lampes très hautes que l’on appelait des réverbères.
M. Jacques était « allumeur de réverbères ».
Qui dit allumeur, dit aussi « éteigneur » car, si le soir, à la nuit tombée il devait faire le tour de toutes les rues du quartier pour allumer toutes les lampes, il devait, le matin venu, éteindre toutes les lucioles qui avaient éclairé le dédale des ruelles pendant le sommeil du jour.
Quel beau métier que celui-là ! Tous les soirs, c’est lui qui assurait la tranquillité des habitants en illuminant le quartier et en donnant vie aux coins sombres. Le matin venu, c’est lui qui donnait le signal pour démarrer une nouvelle journée.
Ce soir, comme les précédents, M. Jacques avait l’air préoccupé. L’œil inquiet il avançait un peu plus rapidement que d’habitude pour se rendre au coin des rues de La Capelle et Montplaisir.
Car, dès que le jour pointait, des choses bizarres se passaient.
M. Jacques était très sérieux dans son travail. Il n’oubliait jamais d’allumer ou d’éteindre un réverbère, passant plutôt deux fois qu’une si le doute le prenait. Parfois même, arrivé chez lui, il n’hésitait pas à ressortir pour s’assurer que tout était bien fait.
Mais, malgré toutes ses précautions, M. Jacques n’arrivait pas à résoudre ce problème.
Pourtant, ce réverbère était tout à fait commun. Noir, comme les autres, haut, avec une lanterne munie de quatre vitres toujours propres – M. Jacques prenait bien soin de les nettoyer quand les oiseaux avaient tendance à trop les salir.
Se servant de son drôle de petit appareil, il approchait la torche du bec de gaz et tournait la manette qui, libérant le produit inflammable, permettait à la flamme de grésiller et d’éclairer les trottoirs à la ronde.