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Calder, Zed et Axon, ex-guerriers de la Coalition, n’ont rien en commun, hormis le fait d’avoir combattu la Ruche des années durant et le fait de vouloir enfin prétendre à leur récompense —une Épouse Interstellaire.
Des nouvelles fraîches viennent d’arriver sur Viken, leurs épouses seront bientôt là, deux surprises fort désagréables les attendent à leur arrivée au terminal de transport.
Primo, une seule et même femme leur a été attribuée, et personne n’est disposé à partager.
Secondo, leur épouse a refusé de venir.
Elle ne compte pas quitter la Terre, et encore moins s’installer sur Viken.
Ils n’auront même pas la possibilité d’essayer de la séduire.
Ces guerriers ne vont pas se laisser abattre.
L’un d'eux compte se rendre sur Terre pour enlever sa femme, les autres ne vont pas le laisser effectuer le voyage seul.
Ils vont séduire leur femme.
L’épouser.
Ils vont la dompter tour à tour.
Jusqu'à ce qu’elle leur appartienne.
Que le meilleur gagne ...
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Possédée par les Vikens
Copyright © 2020 by Grace Goodwin
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Publié par Grace Goodwin as KSA Publishing Consultants, Inc.
Goodwin, Grace
Possédée par les Vikens
Dessin de couverture 202 par KSA Publishing Consultants, Inc.
Images/Photo Credit: Deposit Photos: nazarov.dnepr, magann
Note de l’éditeur :
Ce livre s’adresse à un public adulte. Les fessées et toutes autres activités sexuelles citées dans cet ouvrage relèvent de la fiction et sont destinées à un public adulte. Elles ne sont ni cautionnées ni encouragées par l’auteur ou l’éditeur.
Le test des mariées
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Épilogue
Contenu supplémentaire
Le test des mariées
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Violet Nichols, Centre de Recrutement des Épouses Interstellaires, Miami
J’avais dû rêver. Ça paraissait vrai. Tellement vrai.
J’avais les yeux bandés. J’étais nue. Des gémissements de plaisir masculins me parvenaient, mon vagin me brûlait. Mais je ne voyais pas à qui appartenaient ces grosses mains qui empoignaient mes hanches, j’étais assise sur le visage d’un homme qui me bouffait la chatte. J’enserrais sa tête entre mes cuisses, il était si doué que mes muscles frémissaient, je me contractais et me relâchais tandis que sa langue glissait sur moi, s’arrêtait, prenait mon clitoris sensible dans sa bouche et le suçotait à loisir, le lâchait et recommençait. Je poussai un gémissement lorsqu’il se mit à lécher une zone très érogène. Il avait de grosses mains, ses longs doigts maintenaient la fente de ma vulve bien ouverte en prévision de ses futurs assauts. Je n'arrêtais pas de trembler, ça oscillait entre une succion impérieuse et des effleurements tout en douceur. Il se montrait très attentionné pour un mec si baraqué.
Je n’étais pas en mesure de le lui dire, hormis en le suppliant de continuer, en poussant des gémissements sexy et en m’agitant désespérément ; tandis qu’il était sous moi, un autre homme enfonça sa verge dans ma bouche. Son membre épais était glissant et dur comme l’acier, je le léchais, une veine saillante courait le long de sa verge.
Il recula afin que je puisse lécher le bout de son gland, je pris une profonde inspiration avant de l’engloutir à nouveau, il s’enfonça profondément et toucha le fond de ma gorge. Son grognement de satisfaction et la façon dont il tirait mes cheveux indiquaient visiblement que je lui procurais du plaisir. Je posai une main sur son ventre et ses abdos ciselés, je l’explorai du bout des doigts, je le touchais comme s’il m’appartenait. Il s’arrêta, recula, essaya de garder son sang-froid, je ne le laissai pas faire, je me pressai contre lui, je l’avalais comme s’il était à moi, comme si son plaisir m’incombait. Je baissai la main, l’attrapai doucement par les couilles et l’attirai vers moi, il poussa un grognement en guise d’avertissement, je fis la sourde oreille. Il m’appartenait, je ne lui laisserais aucune chance de m’échapper, je savais en mon for intérieur qu’il n’avait pas la moindre envie de s’en aller, mais que je lui fasse, au contraire, une gorge profonde.
Mais ça ne me suffisait pas. Ils ne me suffisaient pas. Ce rêve ? Il devait y avoir un truc.
Non, il y en avait un autre. Un troisième homme me touchait. Je me sentais en sécurité, bien que cernée. Non, bien plus qu’en sécurité. En manque. Désespérée. Comme si j’allais exploser en mille morceaux—je voulais exploser en mille morceaux —tout en sachant qu’ils me rattraperaient. Trois hommes, rien qu’à moi. Le premier me broutait le minou, je faisais une gorge profonde au deuxième—j’avais la bite du troisième en main et lui faisais une branlette, sa semence glissait sur mes doigts.
Je n’avais jamais eu de bite aussi longue et épaisse en main ; mes doigts n’en faisaient pas le tour. Il n’était pas bêtement agenouillé à côté de moi, le membre dressé, pour mieux recevoir sa branlette. Non, il me touchait. Il pelotait mes seins, pinçait et tirait mes tétons. Tandis que les autres me prodiguaient leurs attentions, lui se montrait plus exigeant, me pinçait plus violemment, tirait plus longuement, c’était presque douloureux. J’étais encore plus réceptive. C'était encore mieux. J’allais jouir, j’allais avoir mon orgasme. Mon dieu, ça n’allait pas tarder.
Il baissa la main, empoigna mes fesses et effectua des cercles autour de mon anus hyper-sensible. Je m'arcboutai en gémissant face au choc de cette caresse, je jouis sur la bouche du premier mec, j’avais envie que ça continue. J’avais besoin de sentir quelque chose en moi. Ma chatte béante me faisait mal. C’était douloureux. J’avais envie d’eux. J’avais envie qu’ils me tringlent, de recevoir leur sperme, de surfer sur la vague du plaisir.
L’idée me paraissait étrange mais je ne bronchais pas. Je savais que leur sperme était magique, que le moindre contact sur ma peau, le goût dans ma bouche, me procurerait un orgasme d’une intensité à couper le souffle. Et j’en avais envie, j’avais envie qu’ils se donnent à moi, j’avais envie de leur appartenir, tout comme eux m’appartenaient.
Je mouillais d’autant plus, justement parce que … à cause de … ça. L’homme situé en-dessous s’en aperçut, il me léchait, me titillait plus lentement, glissait sa langue dans ma chatte, me branlait, m’excitait, et toujours cette impression de pas assez.
Je ne pouvais pas parler mais j’avais d’autres moyens pour communiquer. J’empoignai fermement la bite du troisième homme, pris le membre raidi du second dans ma bouche en le mordillant gentiment, pas suffisamment pour lui faire mal, mais assez pour qu’il comprenne que j’avais envie de passer aux choses sérieuses. De m’amuser. J’avais besoin de jouir, j’en avais tellement envie que mon cœur allait bondir hors de ma poitrine.
“Notre femme a certaines exigences.
Je sentais le désir dans sa voix ainsi qu’une pointe de sarcasme. Il ferait moins le malin si j’avais sa queue dans ma bouche.
— Il va falloir qu’on lui montre qui commande ici. La main glissa sur mes fesses, le troisième homme introduisit son pouce dans mon anus. Et qui obéit.” Il chuchota ces trois petits mots à mon oreille, son haleine chaude était si excitante que je gémis tandis qu’il me doigtait le cul, il m’excitait, son doigt effectuait de lents va-et-vient en moi, m’assurant par la même qu’il maîtrisait parfaitement le sujet.
Je l’aurais imploré si j’avais pu mais je ne pouvais rien faire. J’étais complètement à leur merci, débridée, rebelle.
Juste ciel, j’avais envie qu’il continue. J’avais envie qu’il me sodomise, avec l’autre bite dans la chatte et une gorge profonde pour le troisième. Ce serait trop bon. Je savais que ce serait forcément bon. Je m’en souvenais …
Attends un peu. Quoi ? C’était impossible. Ce n’était qu’un rêve. Je n’avais jamais fait de plan à trois. Ça ne m’était jamais venu à l’idée. Mais c’était mon rêve, je faisais ce dont j’avais envie. Avec qui je voulais. Avec trois mecs si ça me chantait.
Dans mon rêve, je rêvais de coucher avec trois hommes. J’avais le droit d’être en sueur, exigeante. J’étais ivre de plaisir, mes tétons étaient si durs et sensibles que j’aurais pu jouir rien qu’en les excitant. Mais quand il suçait mon clitoris …
Oh oui, c’était la partie de jambes en l’air la plus torride que j’aie jamais vécue. On m’avait déjà fait un cunnilingus mais je n'avais jamais chevauché le visage d’un homme. Je n’étais jamais tombée sur un homme qui … savait exactement ce que j’attendais. Qui savait qu’avoir une bite tout au fond de ma bouche m’excitait, je me sentais soumise, une vraie chaudasse. Mais je n’avais pas honte. Aucune culpabilité, aucun jugement, aucun rappel à l’ordre de la part d'une vieille dame qui me reprocherait d’avoir fait preuve de perversité. Comment refuser alors que je n’avais qu’une envie, celle d’être justement vénérée ? Adorée ? Comblée de plaisir ?
“Jouis pour nous. Jouis pour moi et je t’offrirai ce que tu souhaites par-dessus tout. L’amour. Je vais sodomiser ce p’tit cul.” Son doigt s’enfonça plus profondément, juste assez pour que je m’arcboute et m’empale, pour qu’il continue, pour obtenir ce qu’il m’avait promis. Lui. Enorme. Brutal. Bien profond.
Il me tira les cheveux et me força à relâcher la bite que je retenais captive dans ma bouche. L’homme placé sous moi branlait violemment et rapidement mon clitoris, il le titillait plus encore qu’auparavant. J’étais cernée. Dominée. A leur merci, soumise à leur bon vouloir, ça m’excitait. J’adorais ça, l’orgasme m’ébranla telle une explosion. Je hurlai de plaisir ... mes oreilles bourdonnaient, mes muscles tendus se relâchaient. Les parois de mon vagin se contractèrent sur … du vide.
“Tu as eu ta dose, femme ?” demanda une voix rauque. Il s’agissait du deuxième homme, l’homme dont j’avais goûté le sperme sur ma langue, ce goût torride ne signifiait rien pour moi, je savourais le goût d’avance. Mais mon rêve était incomplet. Je ne savais pas comment ils s’appelaient, mais je savais qu’ils étaient grands, costauds, et très musclés. Je savais, tout au fond de moi, qu’ils m’appartenaient. C’était tout ce qui importait.
“Non, dis-je. Je ne pus réprimer un sourire moqueur. Pas encore. J’ai besoin de mes partenaires. J’ai besoin de vous sentir en moi.” Oh, je jouais le jeu, je les aguichais, je leur faisais perdre leur sang-froid. En temps normal, ça m’aurait rendue nerveuse, mais il s’agissait d’un rêve, je n’avais pas à rougir de mes besoins, de mes désirs. Je les désirais, ils allaient me combler. J’en avais la certitude, telle une drogue qui coulerait dans mes veines, mon corps le savait, je n’avais jamais ressenti pareille assurance au lit. Jamais.
“T’es en manque. Et on n'a pas encore baisé, répondit le deuxième. Une main caressait mon dos. T’en veux encore ? T’as envie qu’on te saute ? D’être à nous pour toujours ?”
Les parois de mon vagin se contractaient devant pareille éventualité. Oh oui, j’en avais envie. Enormément envie.
“Oui.” Oui ! Je m’entendais crier, mais je n’avais pas l’air d’entendre, ou alors, ça entrait par une oreille et ressortait par l’autre. Cette gloutonne de garce savait très bien qu’elle obtiendrait forcément ce qu’elle/ce que je voulais.
“J’espère que tu as bien dormi. Tes maris avaient besoin de toi et de ton sexe. De ta bouche. De tes gros seins. De ton petit trou du cul parfait.” La main qui empoignait mes fesses pivota, je poussai un cri en sentant un doigt s’enfoncer dans mon anus. “Tu nous appartiens de A à Z, ou du moins, tu nous appartiendras d’ici demain matin.”
Oh mon dieu.
Il paraît que certaines femmes éprouvaient des orgasmes en plein rêve. C’était vrai, j’en étais la preuve vivante. Et puisque je rêvais, je décidais d’être pluri-orgasmique. Pourquoi s’arrêter à un ? J’étais trop excitée, trop en manque pour m’arrêter en si bon chemin.
“Oui je le veux. Je prendrais tout ce que vous voudrez bien me donner.” Je n’avais jamais testé la sodomie, on m’avait doigtée, je ne pouvais pas le leur refuser à tous les trois. Ces trois hommes étaient parfaits pour ce genre de domination.
“C’est exact.” Le premier avait parlé, il ponctuait chacune de ses paroles par un baiser sur mon clitoris, comme s’il le saluait. Sa voix était plus grave, sa cadence plus lente, comme s’il avait tout son temps … ou du moins, toute la nuit, il était exactement là où il avait envie d’être. “Il s’agit d’un orgasme préliminaire pour que tu sois bien prête, que ta chatte soit toute douce. Gonflée. Humide.” Son dernier mot était à mi-chemin entre la séduction et la promesse, mon corps frémit en guise de réponse. Je venais tout juste d’avoir un orgasme mais mon corps était en demande, je les suppliais.
“Je veux vos bites, grondai-je. Donnez-les-moi. Tout de suite.
— Mademoiselle Nichols.”
Non ! Non. Allez-vous-en. Cette femme à la voix agaçante interrompit mon rêve. J’essayai de lever la main pour la rembarrer mais je n’y parvins pas. J’étais entravée. Comment osait-elle m’interrompre en plein ébat avec mes trois mecs ?
“Mademoiselle Nichols,” répéta-t-elle.
J’ouvris grand les yeux, je me trouvais dans la salle d’examen aseptisée du centre de recrutement des épouses. Mur gris. Carrelage blanc. Mes poignets étaient menottés sur un étrange fauteuil, même un guerrier extraterrestre n'aurait pas pu en venir à bout. Merde.
Je n’avais pas envie d’être là. Je voulais être là-bas. Pour la première fois de ma vie, je me sentais totalement sexy et libérée. Je fermai les yeux pour ne pas voir la réalité en face.
Je serais forcément déçue tôt ou tard. Ce n’était qu’un rêve. Un rêve de rien du tout, sans importance, qui aurait tôt fait de faire ressortir le ridicule de la situation, tout ce que je n’osais pas demander et que je n’aurais jamais.
Trion. On m’envoyait là-bas. Je devais en parler sérieusement avec ma sœur déjà sur place. Je savais que les hommes de Trion étaient experts dans la domination et détestaient partager, je commençais à me faire à l’idée que j’allais débarquer sur une planète inconnue, que ça me plaise ou non, pour y être attachée et frappée des heures durant par un nouveau mari. Mais trois hommes ? Il était impossible que ça se passe sur Trion. Peu importe que j’aie vécu l’extase. Ce n’était qu’un rêve.
Mon dieu. Ma peau était trempée de sueur, ma chatte gonflée palpitait suite au premier orgasme qu’ils m’avaient procuré. Mais j’étais encore survoltée, comme dans le rêve. En manque. Si je fermais les yeux, j’arrivais à sentir mon amant caresser doucement mon dos. Mon petit clitoris durci était sensible et gonflé. Mes tétons me faisaient mal à force d’être tripotés. La gorge profonde m’avait donné mal aux muscles de la mâchoire.
Il s’agissait d’une illusion. C’était un méga-leurre. Ces hommes n’étaient pas ici avec moi. La gardienne Egara, si. Elle était séduisante mais c’était pas mon style. Non. Non avec un N majuscule.
Résignée à l’inévitable, je soupirai et ouvris les yeux, elle me dévisageait avec une sainte patience. Elle me regardait comme une infirmière qui venait d’apprendre une mauvaise nouvelle et ne savait pas comment l’annoncer. Vous voyez cette aiguille gigantesque ? Oui ? Je vais vous piquer le dos. Vous aurez la sensation qu’on serre votre moelle épinière dans un poing. Désolée, ma belle.
La gardienne Egara me regarda d’un air perplexe :
“Vous êtes là, Mademoiselle Nichols ?
— Je parie que les femmes que vous réveillez après le test vous détestent autant que je vous déteste à l’instant présent,” dis-je d’un ton plus que méprisant.
Elle se pencha sur moi, elle portait un uniforme impeccable, ses cheveux bruns étaient relevés dans un chignon net, elle arborait une expression presque sévère mais une certaine tristesse se lisait dans ses yeux gris, comme si elle portait tout le poids du monde sur ses épaules. Il y avait de quoi si elle était chargée de superviser les épouses provenant de la planète Terre avec le reste de l’univers. Ma répartie lui tira un demi-sourire.
“C'est à vous que j’ai demandé de me la mettre, et non pas à trois mecs canons bien montés. C’est ça ? Dites-moi que j’ai pas parlé à haute voix.
Elle souriait pour de bon.
—Ne vous inquiétez pas. J’ai entendu pire.”
Ha ! C’était pas que moi en tout cas. J’étais si gênée que j’aurais voulu disparaître dans un trou de souris ou m’évaporer. Je me tortillais sur le fauteuil autant que faire se peut, il était dur, inconfortable et mes poignets étaient attachés.
“Mon test est normal ? C’était tout à fait normal ?Elle hocha la tête et recula. Pourquoi avoir arrêté s’il était normal ? C’est pas cool. Des rêves pareils sont nécessaires.”
La gardienne hocha la tête en signe de compréhension—mais c’était tout de même elle qui avait interrompu mon rêve durant le test—et prit place sur une chaise ordinaire derrière un bureau non moins ordinaire. “Ce ne sera bientôt plus un rêve. Ça peut devenir votre réalité. Vous avez réussi le test, Mademoiselle Nichols, avec une compatibilité de quatre-vingt-dix-sept pour cent, c’est remarquable.
Je hochai la tête.
— D’où ma présence ici. J’accepte. Téléportez-moi. Je suis prête.” Il était temps que je me tire de cette planète pour retrouver ma sœur jumelle. Comment Mindy avait pu oser me laisser toute seule ici ? J’étais partagée entre l’envie de pleurer et de lui crier dessus. Je me contentai de cligner des yeux à plusieurs reprises pour retrouver mon self-control et me concentrai sur la gardienne. Je la dévisageai sans la voir. Je pensai à Mindy, au message qu’elle avait laissé sur mon portable.
Ce salaud de Josh m’a laissée tomber. JE TE JURE qu’y’a que des mecs pourris sur Terre. Je sais que tu vas me détester mais je me suis portée volontaire pour devenir une Epouse Interstellaire. Je pars pour Trion ! Je t’avertis pour que tu t’inquiètes pas. Fuir ... ou partir. Peu importe. ‘Téléporte-moi, Scottie !’ Je vais épouser un extraterrestre. Ha ! Je t’adore, Sissy. Je t’enverrai un message dès que possible. Je suis excitée comme une puce. Je me barre.
J’avais entendu parler de textos de rupture mais c’était pire encore. Bien pire. Ma petite sœur—ma sœur jumelle, plus jeune de trois minutes—me laissait un texto à la con pour m’informer qu’elle quittait cette putain de planète afin d'épouser un extraterrestre. Sur Trion en plus. Elle n’avait pas cherché à me voir avant de partir. Non, elle me l’avait dit au dernier moment, alors qu’elle était en train de quitter cette putain de planète. Une fois l’affaire conclue. Je ne connaissais rien à la planète Trion, hormis que les hommes étaient grands, dominateurs et vachement coquins.
Ça me convenait parfaitement. J’avais enfin eu le feu vert après deux mois passés à me morfondre. J’allais où Mindy allait. Nous étions identiques, personne n’était aussi proche de moi au monde, dans tout l’univers. Mais elle n’était plus sur Terre. J’étais furax qu’elle m’ait laissée tomber. Même encore maintenant.
Si elle m’avait parlé de ses intentions, je serais là-bas moi aussi. On aurait passé le test et on serait parties ensemble sur cette nouvelle planète. Double mariage. Nos beaux mâles extraterrestres se seraient frotté les mains en songeant voir arriver une épouse, sauf qu’on aurait été deux. Offre promotionnelle. Deux pour le prix d’une. Inséparables.
Sauf que c’était pas le cas. Elle m’avait laissée en rade.
Être larguée par un mec n’était rien en comparaison d’être abandonnée par une sœur téméraire, impulsive et irresponsable. Je veillais sur elle, je m’assurais qu’elle n’ait pas d’ennuis. Je n’avais que quelques minutes de plus mais j’avais l’impression qu’on avait plusieurs années d’écart.
Une vingtaine d’années d’écart, pour être précise.
Le départ de Mindy m’avait coupé la chique, je devais me faire violence pour ne pas pleurer, je me sentais cruellement rejetée. C’était encore pire qu’être larguée par un mec. Pire que lorsque nos parents nous avaient largués chez nos cousins pour ne plus jamais revenir. Pire encore que lorsque j’avais dû tirer un trait sur mon rêve d’entrer à l’université. Pire encore que lorsque Mindy avait refusé de s’inscrire à l’université et décidé de devenir dentiste.
Je détestais tout ce qui touchait au secteur dentaire. Je détestais aller chez le dentiste. Je voulais devenir architecte mais entre mes notes en-dessous de la moyenne et ma note d’examen d’entrée à l’université, les universités reconnues ne m’avaient pas vraiment déroulé le tapis rouge. Lorsque Mindy avait refusé ne serait-ce que de s’inscrire, il était arrivé ce qui devait arriver, j’avais arrêté les études. Mon job consistait à réaliser les plans d’une équipe de mecs bedonnants d’une cinquantaine d’années, leurs femmes revêches et leurs ados me traitaient comme si j’étais leur domestique et leur coursier dès qu’ils se pointaient au bureau.
J’avais cru mourir quand Mindy était partie. Je me sentais tellement vide, j’avais tellement mal que je n’arrivais plus à réfléchir. D’un autre côté, j’étais tellement en colère que j’avais envie de lui casser la figure quand je la verrais sur Trion. Lui crier dessus. La gifler et lui demander des comptes. Elle me haïssait tant que ça ?
Qui que ce soit mon nouvel époux extraterrestre, il allait vite devoir comprendre que ma sœur était ma priorité. On se foutrait à poil après que je me sois assurée qu’elle aille bien et après que je l’aie tuée. J’irais alors vivre au pays imaginaire pendant une minute d’extase et j’aurais quelques—espérons-le—orgasmes de folie avec un extraterrestre sexy rien qu’à moi.
Je n’étais pas quelqu’un de violent. Je n’ai jamais été violente. Je n’ai jamais frappé personne, j’avais pas pour habitude de cogner. C’était Mindy qui s’en chargeait. Moi j’étais la fille sage. Responsable. Toujours maîtresse de la situation. Prévoyante. Je nous
sortais de la merde dans laquelle elle nous mettait.
Mais j’étais terrorisée à l’idée de ne pas pouvoir la sortir de ce guêpier. Terrifiée à l’idée de la perdre pour toujours. Terrifiée comme jamais.
Je ne voulais pas rester seule. Entièrement seule. Je ne m'étais jamais retrouvée seule. Ma sœur avait constamment besoin de moi. Toujours. Et maintenant ? J'étais à la dérive, inutile. Je me sentais perdue.
Elle avait bien entendu laissé un message pendant ma réunion hebdomadaire au bureau, je ne pouvais pas l'en empêcher. J'avais passé le test huit semaines et deux jours après Mindy. Et j'étais terrifiée. J'avais enfin pris ma décision, j'étais montée en voiture et j’avais foncé. C'était l'une des choses les plus irresponsables que j’avais faite de toute ma vie. Je n'avais ni donné mon préavis, ni vendu mes meubles, ni résilié mon portable.
Le monde s'apercevrait de mon départ ultérieurement. Je voulais filer d'ici. Retrouver ma sœur.
Si je réfléchissais un peu trop—ou un peu plus—ça risquait de devenir trop tangible, trop flippant, je craignais de perdre mon sang-froid.
Je serais bientôt sur Trion, je pourrais me lancer à sa recherche et lui donner la fessée qu'elle méritait puisque j'avais accepté le mariage. Ou une mort horriblement douloureuse de mes propres mains—avant de la prendre dans mes bras, histoire qu'on soit ensemble une bonne fois pour toutes. Nos parents ne nous avaient jamais câlinés, ni endossé la moindre responsabilité. On avait dû compter que sur nous-même dès le départ.
“Super. La gardienne semblait satisfaite et effleura sa petite tablette du doigt. Ce faisant, elle poursuivit, les épouses dont je m'occupe ne sont pas toujours aussi motivées que vous. Les criminelles se montrent en général récalcitrantes pour se porter volontaire.
— Ouais ben ch'uis pas une criminelle, mais je suis plus que partante. Ma sœur a également été recrutée.
Elle me lança un bref regard.
— C'est parfait. Je compris au ton de sa voix qu'elle considérait cette information comme totalement déplacée. Voilà tout. J'ai quelques détails à régler avec vous avant de lancer les préparatifs de transport.
— Allez-y, répondis-je, j'avais hâte d'y être.
— Déclinez votre identité.
— Violet Nichols.
— Etes-vous mariée ?
Ah oui, effectivement.
—Non.
— Avez-vous des enfants, même adoptés ?
—Vous voulez dire que certaines femmes abandonnent leurs enfants ? demandai-je, sans répondre à cette question toute simple.
— Nous éliminons cette éventualité, répondit-elle, même si le cas s'était forcément présenté.
—Non. Je n'ai pas d'enfants.
—Vous acceptez cette union de votre plein gré et sans contrainte ?
Je hochai la tête.
— Oui, je le veux. Je signe où ?
— Votre accord verbal est suffisant, Violet, tout est enregistré et sauvegardé. Merci.”
Ça me gênait de savoir que mon rêve torride avait été enregistré mais la gardienne avait dit que j'étais pas la seule femme à éprouver de l'embarras suite à l'excitation provoquée par le test. Je n'étais qu'un numéro de plus. Un autre test, un autre transport. Je serais bientôt sur Trion. La Terre et son centre de recrutement seraient très, très loin.
“Génial.” Je tapai mon pied nu contre le fauteuil dur, j'étais galvanisée. L'orgasme de mon rêve m'avait peut-être motivée. J'allais bientôt retrouver ma sœur et rencontrer mon amant extraterrestre torride.
“Fantastique. Je n'ai plus de questions.” Elle recula, une fente éclairée par une lumière bleu clair se matérialisa dans le mur. Une section du mur coulissa, le fauteuil glissa latéralement dans une sorte d'alcôve. Bon sang. Je partais sur Trion. Maintenant. Là, tout de suite.
Je fermai les yeux mais sentis quelque chose qui me piquait derrière l'oreille. Je poussai un cri perçant mais la gardienne Egara me calma sur le champ.
“J'implante votre Neuro Processeur, Violet, afin que vous puissiez comprendre et parler leur langue. Tout va bien.”
Je poussai un soupir de soulagement et me détendis. On y est presque. Je vaisretrouver Mindy.
“Je suis prête pour un aller simple sur Trion.
Elle fronça les sourcils.
— Trion ? ”
J'essayai de lever les mains pour frotter mes poignets, bien qu'ils ne me fassent pas mal. J'avais envie de gigoter, de mettre mes cheveux derrière mon oreille, de m'agiter dans ce pseudo-fauteuil de dentiste. Cette douleur à l'oreille était plus efficace que la Novocaïne. Cet endroit était cent fois mieux que chez le dentiste. On y rêvait d'hommes sexy.
“Oui, sur Trion. C'est là que vous allez m’envoyer.
La gardienne me regarda d'un air incrédule et pencha la tête de côté.
— Vous pensiez vous rendre sur Trion ?
— Ma sœur est là-bas, je veux la rejoindre. J'en étais absolument certaine. Nous étions jumelles. Identiques. Inséparables. Pour toujours.
— C'est chouette pour votre sœur, dit la gardienne d'un ton neutre, comme si elle avait déjà sorti cette excuse à d'autres jumelles auparavant. Mais votre partenaire n'est pas originaire de Trion.
Je restai bouche bée et regardai la femme avec de grands yeux.
— Bien sûr que si. Je vais sur Trion.
Elle secoua lentement la tête.
— Non, Mademoiselle Nichols. Vous partez sur Viken. Une union compatible à quatre-vingt-dix-sept pour cent est remarquable, surtout sachant que vous avez trois guerriers pour partenaires.”