Tabatha - Philippe le Flochmoen - E-Book

Tabatha E-Book

Philippe le Flochmoen

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Beschreibung

Un professeur de philosophie mène une vie secrète en tant que tueur en série et développe une obsession délirante pour Tabatha, l’une de ses étudiantes. Incapable de l’approcher directement pour réaliser son tableau sanglant, il décide de s’en prendre à ses proches et à ses amis. Cependant, l’histoire adoptera une tournure inattendue lorsque le professeur trouvera la solution ultime à sa maladie meurtrière.
Pourra-t-il enfin atteindre Tabatha ?


À PROPOS DE L'AUTEUR 

Philippe le Flochmoen est introduit dans le monde fascinant de la littérature grâce à sa mère qui lui a présenté les œuvres de figures emblématiques comme Stephen King, Mickaël Crichton et bien d’autres. Inspiré par ces grands écrivains, il a donc conçu une série de onze opus, dont Tabatha, afin de divertir sa famille et ses amis.

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Philippe le Flochmoen

Tabatha

Roman

© Lys Bleu Éditions – Philippe le Flochmoen

ISBN : 979-10-377-9991-3

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

À toi, Josette.

Et remerciements à Delphine et Francisca.

Lui

Je suis petit, tout petit, mais je ne sais pas si cela m’a gêné un jour. J’ai toujours été petit même quand je l’étais, petit. Et même si ma mère et tous les gars immenses qui passaient dans notre caravane m’appelaient « mon grand », pour m’ordonner « va me chercher ceci », « mon grand, une bière, un pétard », « va nous attendre dehors, comme un grand », et j’en passe…

Et même si je désirais vraiment les croire, je n’ai jamais aperçu le plateau d’un buffet, jamais pu changer une ampoule sans un escabeau, voire une échelle, jamais, mais là je mens, jamais osé aborder une Suédoise de plus d’un mètre cinquante.

Mais petit, j’ai commencé à tuer de petites bêtes, des insectes en maternelle, des chatons tout mignons, des lapins tout doux. Les chiots, adorables chiots, sont venus tout naturellement s’ajouter à mes collections.

À neuf ans, j’ai tué mon premier labrador adulte. Il était fort affectueux, gentil, mais débile d’avoir placé toute sa confiance en moi. Un peu plus tard, j’ai égorgé un poney avec une machette qu’un ami de ma mère avait oubliée dans la cuisine. J’étais couvert de sacs poubelle, mais le sang a giclé dans tous les sens. J’ai dû, au risque de me noyer, me tremper dans la rivière pour ne pas rentrer sous les traits d’un zombie.

J’ai essayé avec un cheval, mais je n’ai pas pu atteindre sa carotide. Je me suis vengé sur lui deux ans plus tard avec le pistolet d’un autre ami de ma mère, ma très chère maman. Je l’avais réquisitionné. Là, je m’arrête, j’aime bien ce mot réquisitionné. Si j’avais eu vingt ans durant la Seconde Guerre mondiale, j’aurais travaillé pour la Gestapo ou au moins pour la Milice. Pas de nazi en moi, pas d’Hitler, ni de Mussolini, pas de tatouage SS ou de croix gammée, mais cette envie incontrôlable de torturer, de faire très mal et par-dessus tout de tuer. Réquisitionné me fait penser à ça. J’ai donc pris l’arme pendant qu’ils dormaient, baignant, pas poètes pour un sou, dans les vomissures de la veille, les vapeurs d’un très mauvais whiskey et surtout du sexe fait à la va-vite. Étais-je trop jeune pour percevoir toutes nuances ? Je n’en sais rien, elles me reviennent quand j’y pense.

Il m’aura fallu deux ans de plus pour mettre le feu à la caravane, assassiner ma mère et son ultime amant dans un barbecue géant.

J’en ai éprouvé un plaisir fou, un bonheur intense, la très grande satisfaction d’un devoir accompli et surtout la soudaine clairvoyance d’un avenir radieux.

Quand les pompiers sont arrivés, heureusement bien trop tard, j’étais assis sur une pierre, je pleurais en criant : « Maman !!! »

À l’Aide Sociale à l’Enfance, je me suis entraîné. J’ai torturé mes congénères, tué tous les animaux domestiques, laissant accuser au comble de l’ironie de plus petits que moi. J’ai trucidé Martha, la plus aimable des femmes de service avec un tisonnier. L’idiote s’était baissée afin de m’aider à refaire mon lacet. Je lui ai ouvert son joli crâne en deux, elle n’a pas sourcillé. On a cru à un accident, personne n’a retrouvé le tisonnier. Le soir, dans ma chambre, j’ai célébré mon premier meurtre humain, j’étais très excité, mais ceci ne regarde que moi.

Je n’avais plus de limites. Ils allaient voir ce que le presque nain, l’enfant chétif que j’étais était capable de faire, j’étais irrémédiablement lancé.

Et puis j’ai eu quatorze ans. J’ai lu, beaucoup, de tout, des trucs sur les tueurs en série, sur les meurtres et aussi sur les filles, car si on peut dire, j’ai découvert ce genre nouveau et, dans l’immédiat, je me suis retrouvé bête, ne sachant pas du tout quoi faire de ces créatures.

J’ai pensé les séduire pour les tuer ensuite, mais ma taille, maudite taille, et je mentais quand je disais qu’elle ne m’avait jamais gêné, ma taille m’a joué bien des tours. En classe, la plupart m’ébouriffaient les cheveux, comme on touche, par superstition, la bosse d’un infirme.

Ne pouvant les amener directement dans les buissons ou ailleurs, j’ai dû composer au fur et à mesure.

D’un abord sympathique, j’étais souvent invité aux boums et aux soirées. Et là, je laissais libre cours à mon imagination.

Je suivais un couple qui s’esquivait discrètement, je filmais leurs ébats avec le téléphone volé à l’un des éducateurs de mon foyer. Puis je repassais la vidéo des centaines de fois et, au summum de l’extase, il fallait que je tue. N’importe qui, n’importe quand. Un chauffeur de taxi hélé dans une rue déserte, une prostituée qui m’avait frôlé l’entre-jambes, et au et j’ose l’avouer, un bébé abandonné quelques secondes de trop par sa mère dans sa poussette très moderne. J’ai tué un flic aussi, contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce fut très facile.

Les filles de mon âge, je n’y touchais pas et j’ai dû patienter deux très longues années avant d’en découper une en rondelles.

J’ai eu enfin 16 ans. J’étais plutôt bon élève. Je m’attirais les bonnes grâces de mes professeurs. La plus jeune, mademoiselle Gleeson, enseignante d’anglais, arborait des jupes ultra-courtes à la grande joie des ados et de tous ses collègues masculins. Fort bienveillante, et je dirais bien imprudente, elle accueillait les élèves chez elle pour revoir l’accent ou la grammaire. Je prétextais un petit problème de compréhension pour me présenter à son domicile. Et, après avoir ingurgité un très bon café, je déteste le thé, je décidais d’en finir avec cet étalage de chair fraîche. Muni d’un petit poignard, je me glissais derrière elle alors qu’elle s’affairait dans son bureau. Je lui piquais d’abord le bas des reins qu’elle avait fort sexy, je dois le reconnaître, et, au moment où elle se retournait, je me hissais sur la pointe des pieds et je l’égorgeais d’un coup habile et sûr. J’étais un tortionnaire expert du KGB. Je m’écartais dans le même mouvement afin d’éviter la marée sanguine qui s’échappait de ce corps splendide. C’était une scène digne des plus grands maîtres alors qu’elle tombait tout d’abord à genoux sur un magnifique tapis d’Orient.

Je ne conterai pas en détail comment j’ai enveloppé chaque partie de ce cadavre dans du film alimentaire, après l’avoir, dans un feu d’artifice de plaisir, découpé à l’aide d’une petite scie électrique empruntée sur un chantier.

J’en fis quelques sacs poubelles que je semais dans toute la ville bien consciencieusement. Elle disparut, on ne retrouva jamais rien d’elle.

Je vivais ainsi ma spécialité, dans le meurtre, le meurtre esthétique, j’étais et je suis un véritable artiste, je ne vous permettrai pas d’en douter, je pourrais vous le faire payer, très cher, au centuple peut-être, mais ce serait une autre histoire, la vôtre, le tome le plus sanglant de ma vie trépidante, de mon œuvre à venir…

Et bien malgré cela, malgré l’expertise de mes mains, je suis moi-même devenu prof. J’ai souvent changé d’établissement, la police me talonnait parfois et puis, et je le dis avec une émotion intense, il y eut Tabatha. À ma manière, je suis tombé fou amoureux.

Tabatha est l’une, la seule en fait de mes élèves. Elle est grande, très belle, bien plus intelligente que tous ces bovins qui acceptent sans sourciller tout ce que je leur raconte parce que je suis leur prof de philo.

Tabatha me plaît tant que je vais la tuer. Elle est si jolie que je ferai des brochettes de la chair de ses cuisses. Je garderai ses yeux dans un aquarium qui lui sera dédié, pour me souvenir à jamais de cet incommensurable amour. Je vais la mutiler, la détruire, l’écraser, la massacrer, je l’aime tant. Ne t’impatiente pas trop chère et tendre Tabatha, j’arrive.

Elle

Je m’appelle Tabatha, j’ai dix-sept ans, je mesure un mètre soixante-dix-huit, je ne suis ni blonde ni brune et en terminale au lycée Cabu. Les garçons m’apprécient, mes copines me le disent, moi, je me trouve passable, un peu grassouillette seule devant ma glace. Je suis sortie avec quelques élèves quand j’étais au collège, mais, je sens bien que je suis attirée par les garçons un peu plus âgés, mais pas vraiment.

L’un d’eux m’effraie parfois d’ailleurs. C’est mon prof de philo qui, sous de nombreux prétextes, me demande de me lever. Il semble m’épier durant les pauses, me déshabiller de ses yeux étranges et si sombres. Je l’ai même aperçu, je pense, dans les tribunes du stade, durant une séance de sport. Il est très petit, ce n’est pas vraiment un nain, mais il me fait un peu peur.

Cela n’a rien à voir, mais j’ai rencontré quelqu’un, il y a une semaine aujourd’hui, à la salle de fitness située à deux pâtés de maisons de chez moi. Il s’appelle Alex. C’est Marlène, ma meilleure amie qui me l’a annoncé, elle tient la caisse de cet établissement qui appartient à son frère.

En tant que meilleure amie, elle m’a inscrite au cours de CrossFit. Je ne connaissais pas du tout ce concept, mais Marlène a une quête, une seule peut-être dans sa vie, c’est que je perde ma virginité.

Mais revenons au beau ténébreux, ça fait vraiment journal intime qui, dans sa tenue de sport tout à son avantage, s’est arrêté devant l’entrée de la salle, s’est accroupi pour parler de longues minutes à un magnifique Golden Retriever. Celui-ci n’a pas bougé quand Alex nous a rejoints. Je dois être un peu folle, car cette petite scène m’a émue aux larmes. Ce garçon m’a plu immédiatement. Marlène me dit qu’il a inscrit « détective privé » sur sa fiche, mais il semble si jeune, presque autant que moi.

Il est très nul en tractions et dans tous les mouvements en appuis ou au sol. Je ne suis pas très douée, mais il tient le pompon. C’est une des expressions favorites de Mamy Josette, ma grand-mère. Je l’adore, elle et ses dictons préhistoriques, ses mots disparus, mais charmants, ses recettes de cuisine où l’improvisation est reine.

Mais revenons à la séance de cette étrange pratique, car, quand nous sortons de la salle pour courir, dix fois au moins, bon, j’exagère, Alex est toujours le premier et de très très loin. Mercredi donc, les autres l’ont applaudi. Je n’ai pas osé, il me rend timide, maladroite, un peu débile même. C’est l’amour, n’est-ce pas ? Écrivez-moi, mais je replonge dans le journal à cadenas.