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Épuisé par les infidélités de son épouse Eleonore, Vincent David prend la décision radicale de partir, laissant derrière lui son ancienne vie. Au volant de sa voiture, il s’engage sur la route de l’inconnu, cherchant une renaissance. Cependant, sa rencontre avec Rose, une jeune femme aussi belle qu’énigmatique accompagnée de son chien Rusty, transforme son voyage en une aventure étrange et parfois sinistre à travers les paysages mystérieux de la France.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Dès son jeune âge,
Philippe le Flochmoen a été influencé par les grands auteurs à l’instar de Stephen King, Dean Kontz, John Grisham et Mickaël Crichton. Aujourd’hui, il partage sa créativité à travers "Rose", mêlant humour et suspense afin de captiver et divertir son public.
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Seitenzahl: 60
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Philippe le Flochmoen
Rose
Roman
© Lys Bleu Éditions – Philippe le Flochmoen
ISBN : 979-10-422-3338-9
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Je ne sais vraiment pas par où commencer. Je vais me présenter, c’est simple, et je pense que je sais le faire. J’ai trente-six ans, je suis grand, pas tout à fait un mètre quatre-vingt-dix, et mes yeux sont verts, paraît-il, mais je les vois marron le matin devant ma glace. J’allais oublier le principal, je m’appelle Vincent David et pas l’inverse, mais on se moque de moi depuis que je m’en souviens. Ma mère qui n’avait pas la télé n’a jamais entendu parler des « Envahisseurs », ces êtres d’une autre planète, des petits doigts en l’air et de David Vincent, leur seul véritable ennemi. En réponse à ce tour du destin, j’apprécie vraiment beaucoup les vieilles séries, même si de très récentes trouvent grâce à mes yeux.
J’ai épousé Eléonore il y a six ans, elle est belle, trop peut-être, mais j’en parlerai plus tard. Nous n’avons pas d’enfant, nous n’en aurons pas.
Dans la vie, mais est-ce une vie, je travaille dans la pub en tant que concepteur de projets et grâce à mon imagination assez fertile, je gagne correctement de quoi dépenser. Eléonore, qui a fait des études de stylisme, utilise beaucoup l’intérim, je n’ai rien à dire de ce côté-là. Tout semble aller parfaitement dans le monde le meilleur, mais je vais partir, vraiment, tout quitter sans remords. Prendre mon fabuleux 4x4 et déserter ce Home Sweet Home, plus très doux d’ailleurs, mon boulot enrichissant et cette existence qui n’en est plus une.
Cependant, je vous dois des explications même si je sais bien qu’à la fin, je suis le seul responsable de cette déroute.
Eléonore, ma douce et tendre moitié me trompe. C’est banal et pour ce que je sais de ses aventures extra-conjugales, elle les vit intensément avec le sculptural John, son très beau professeur de Pilate. Il doit se prénommer Roger ou Gérard sur sa feuille d’impôts, s’il en paye, bien sûr. Ce mec est une statue grecque. Il a tout, les bras de Stallone, les épaules d’un V qui n’a rien à voir avec la série. Il possède aussi de magnifiques tablettes de chocolat et, je pense même si je n’en ai jamais rien vu, le réel nécessaire pour que la bimbo qui partage ma vie, grimpe aux rideaux à chaque fois qu’il rapplique.
Je n’invente rien. Je les ai surpris tendrement enlacés chez nous, si je peux dire, dans notre salon si cosy. Elle a réagi très vite, trop d’après moi : « Ce sont des postures sportives, tu ne connais vraiment rien au Pilate. En plus, tu vois le mal partout. »
« Le mâle » en appuyant sur l’accent circonflexe, lui ai-je rétorqué d’un stupide jeu de mots qui dénotait bien de mon état d’esprit.
Elle a repris, très hypocrite : « Tu n’as rien de mieux à faire que de m’espionner ? »
Je n’ai rien répondu à ça, je n’espionnais personne, je rentrais tout bonnement chez moi après une journée de travail.
Elle m’a aussi trompé avec l’un de mes collègues, un jeune. Ils s’étaient rencontrés à la soirée de gala de ma boîte qui fêtait de très gros nouveaux contrats. Ils se sont éclipsés un long moment. À leur retour, la coiffure d’Eléonore avait changé.
Pour bien noircir le tableau, elle ne veut pas d’enfant. La grossesse déformerait son corps magnifique. Elle sait argumenter sa cause et c’est imparable :
« Ce corps, je le modèle chaque jour à la manière d’une championne, je fais des tonnes de sacrifices et toi, tu voudrais m’engrosser, que je devienne obèse, que plus personne ne me regarde ? »
Elle adore terminer par une question et, à chaque fois, je suis pris de court. Je n’ai rien à lui opposer, notre fossé s’est agrandi pour devenir presque infini. Je ne l’aime plus. En fait, je ne me souviens plus du moment où je l’ai vraiment aimée.
Mais c’est une autre femme qui, sans le vouloir, a déclenché ma fuite vers des cieux plus cléments. Ce n’est pas ma chef, la très classe Zoé, trente-cinq ans, en paraissant bien moins, bouleversante en tailleur gris pâle et qui me drague effrontément à chaque fois que nous sommes seuls. Elle n’y va pas par quatre chemins. Pourtant, je n’ai jamais cédé à la tentation, je me demande bien pourquoi aujourd’hui.
La femme qui a ouvert la porte à ma désertion, c’est la caissière d’un petit magasin où j’étais allé acheter quelques légumes puisque, c’est évident, nous ne mangeons plus que ça pour garder un corps parfait.
Sans un bonjour, elle a débuté plutôt violemment par une question qui a mis le feu aux poudres :
« Vous avez la carte du magasin ? »
« Non, je devrais ? » J’étais déjà un peu hors de moi.
« Je ne peux pas vous faire la réduction et puis vous n’avez pas pesé les haricots. »
« Tant pis pour la réduction, je suis un peu pressé, je ne prends pas les haricots, de toute façon, je déteste ça. »
Je pensais la faire sourire, dédramatiser ce moment, mais elle en a remis une couche :
« Vous devez les remettre en rayon, c’est une nouvelle règle. »
Entendant ça, j’ai commencé à bouillir un peu plus. Je n’ai pas été très poli et pourtant, ce n’est pas du tout mon genre. Elle a appelé la sécurité. Le type a voulu me calmer en me prenant le bras, je lui ai répondu par la seule prise que je connaisse et il s’est retrouvé plaqué au sol. Je dois avouer qu’il était resté très bienveillant.
En me rendant compte du ridicule de la situation, je me suis platement excusé et, jouant des coudes face à un attroupement, je suis allé tout reposer consciencieusement en rayon. Je n’ai rien acheté, mais j’étais calmé.
Pourtant, ce n’était pas terminé pour autant. Eléonore, qui transpirait encore un peu de son cours de RPM, comme elle dit, m’a accueilli ainsi :
« Tu as encore oublié de faire les courses, tu n’es même pas capable de te rendre utile, tu ne penses qu’à toi, que va-t-on manger ce soir puisque je ne peux pas compter sur toi ? »
Je l’ai interrompue :
« Je ne mangerai pas avec toi, plus jamais d’ailleurs. Je m’en vais, Eléonore. »
Je ne voulais pas en rajouter ni rendre tout cela trop mélodramatique. J’ai pris quelques affaires, je suis monté dans mon 4x4 flambant neuf et je suis parti sans un regard en arrière. Je sais bien qu’elle n’était pas dans l’allée à me regarder m’enfuir, elle est trop fière pour ça.