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Christelle est une jeune fille de quatorze ans. Elle vit dans une petite ville enneigée avec son grand frère David au cours du 22e siècle. Tous deux sont élevés par leur grand-mère, Diane, qui leur parle régulièrement de la légende des natures intérieures. D’après elle, chaque personne possède une essence cachée ne pouvant se révéler que dans un environnement propice et sur le coup d’une émotion. Parviendront-ils à découvrir la leur ?
À PROPOS DE L'AUTEURE
Passionnée de romans et de films fantastiques comme
Avatar et
Maléfique,
Lisa-Marie Tailhandier s’oriente vers une filière littéraire, au lycée. Elle partage ses histoires sur la plateforme Wattpad depuis l’âge de seize ans. En 2019, elle fait publier un de ses ouvrages,
Au cœur de ma vie, aux éditions Baudelaire.
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Lisa-Marie Tailhandier
Tempête de passion
Roman
© Lys Bleu Éditions – Lisa-Marie Tailhandier
ISBN : 979-10-377-7745-4
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivante du Code de la propriété intellectuelle.
Il fait déjà nuit lorsque Diane, une femme d’une soixantaine d’années, allume la cheminée. À côté d’elle se tiennent ses deux petits-enfants, Christelle, une jeune fille de cinq ans aux longs cheveux bruns, et son grand frère David six ans. Tous les trois sont assis sur des petits coussins de différentes couleurs.
— Mes chers petits, dit Diane pendant que de grosses flammes se mettent à danser dans la cheminée. Quelle histoire voulez-vous que je vous raconte ce soir ?
Christelle et David se regardent l’air indécis ne sachant que répondre.
— Connaissez-vous la légende des sous-natures ?
— Non, mamie, répondit Christelle pendant que son frère remue la tête de gauche à droite.
Leur grand-mère regarde en direction de la fenêtre pour observer à l’extérieur la neige qui tombe doucement du ciel.
— C’est une légende qui existe depuis la nuit des temps, reprit-elle. D’après elle, chaque être humain présent sur terre possède une nature cachée et des pouvoirs ne pouvant se manifester que dans un lieu permettant son épanouissement. Il faut également être sous le coup de l’émotion. Mais encore une fois, il faut être sur le coup d’une émotion très forte. Une fois que la personne a éveillé cette personnalité cachée, elle peut utiliser ses pouvoirs à volonté où et quand elle le veut. Le plus souvent, cette nature cachée correspond à la personnalité de l’individu en question.
Une fois son récit terminé, elle observe ses deux petits-enfants qui semblent très à l’écoute.
— Et toi mamie, demande David, est-ce que tu y crois toi à cette légende ?
— Bien sûr, répond-elle en lui caressant doucement la joue. D’ailleurs, j’ai moi-même réussi à réveiller ma nature profonde lorsque j’étais plus jeune. Savez-vous ce que je suis ?
Christelle l’examine de la tête aux pieds à la recherche d’indices. En voyant ses longs ongles et son visage qui ressemble à celui de toutes les autres grands-mères. Cependant, Christelle finit par répondre :
— Une sorcière !
— En effet, dit-elle impressionnée. Je m’en suis rendu compte alors que je n’étais encore qu’une collégienne. J’ai découvert que j’avais une certaine facilité en chimie. J’adorais mélanger différentes substances et je pouvais passer des heures à lire des livres pour accroître mes connaissances dans ce domaine. Un jour, j’ai constaté que mon corps avait changé, mes ongles avaient poussé. Aujourd’hui encore, je suis capable de fabriquer certains remèdes contre les maux de tête, d’estomac et bien d’autres encore.
— Cela ne m’étonne pas, intervient David. À chaque fois que Christelle et moi sommes malades, tu nous concoctes toujours des médicaments très efficaces qui nous permettent de guérir rapidement.
— Et moi ? renchérit sa sœur, quelle est ma nature cachée ?
Diane lui caresse alors les cheveux avec bienveillance :
— Je n’en sais rien, tu es encore très jeune. Peut-être le découvriras-tu quand tu seras plus grande.
— Christelle, David ! Dépêchez-vous, vous allez être en retard.
— On arrive mamie ! On arrive, s’écrit David en enfilant son manteau.
Aujourd’hui, c’est la rentrée pour ses deux petits-enfants. David, lui, entre en seconde et Christelle en troisième. Heureusement, l’établissement scolaire dans lequel ils sont inscrits est à la fois un collège et un lycée. De ce fait, ils pourront quand même se voir lors des récréations. Après avoir longuement embrassé leur grand-mère, tous deux se dirigent vers l’arrêt de bus le plus proche.
— Ne t’inquiète pas Christelle, dit David à sa petite sœur en tentant de se frayer un passage sur le chemin enneigé. Tu réussiras ton brevet sans soucis, je n’ai aucun doute là-dessus.
— Ce n’est pas ça le problème, répondit-elle, les cheveux recouverts de flocons. Ce qui m’inquiète le plus, c’est de savoir si je serais encore une fois dans la même classe que cette vipère de Cassandra.
— Si c’est le cas, tu peux compter sur moi pour veiller à ce qu’elle reste à sa place. Ce n’est pas parce qu’elle est la fille de la directrice qu’elle doit se croire au-dessus de tout le monde.
Une fois assise dans le bus, la jeune fille de quatorze ans observe par la fenêtre la neige qui tombe tout doucement sur le sol. Dans leur ville, il fait toujours très froid et il neige presque constamment. Cependant, contrairement à David, c’est quelque chose qui a toujours fasciné Christelle, dès son plus jeune âge. La vue des flocons de neige lui permet de retrouver son cœur d’enfant. Même si ça ne plaît pas toujours à tout le monde, elle ne peut s’empêcher de faire des batailles de boules-de-neige, même à l’école, ce qui lui a valu parfois de se faire disputer par certains professeurs. Arrivés à destination, les deux adolescents s’avancent parmi la foule des élèves déjà présents qui ne cessent de se bousculer pour pouvoir lire sur un grand tableau posé dans la cour, indiquant à chaque élève la classe, le professeur principal et le nom des camarades de chacun. Après plusieurs minutes d’attente, Christelle parvient enfin à trouver son prénom écrit sur une liste d’élèves appartenant à la classe de 3e G.
— Alors comme ça toi et moi nous allons encore passer une année ensemble ? Tu as intérêt à ne pas te mettre en travers de ma route.
En se retournant, elle tombe nez à nez avec Cassandra, la fille de la Principale du collège, qu’elle avait dû supporter tout au long de l’année précédente. Cassandra s’habille toujours avec des vêtements de marque et son visage est recouvert d’une grosse paire de lunettes rouge derrière laquelle se cachent de petits yeux couleur noisette. C’est une jeune fille extrêmement égoïste, snob et capricieuse qui ne rate jamais une occasion pour rappeler de qui elle est la fille. En l’apercevant, Christelle tente de faire comme si elle n’était pas là mais cette dernière lui bloque le passage en la dominant de toute sa hauteur pour l’intimider.
— Où comptes-tu aller comme ça ? lui demande-t-elle, de sa voix la plus agréable.
Déstabilisée, Christelle regarde autour d’elle pour voir où se trouve son frère mais il semble déjà être parti sans qu’elle ne s’en soit rendu compte.
— Dis-moi ? reprit-elle en la saisissant par le col de son manteau. Où as-tu acheté ces fringues ? C’est tellement moche qu’on dirait que tu l’as pris dans une poubelle !
Comprenant qu’elle n’a d’autres choix que de se défendre, Christelle réunit tout son courage pour lui tenir tête.
— Arrête tes salades ! se défend-elle en la repoussant de toutes ses forces. Je sais très bien que tu ne le penses pas, tu dis ça parce que tu es jalouse.
En entendant ses paroles, Cassandra serre les dents dans un grognement de colère pendant que Christelle peu rassurée continue d’exprimer son mécontentement en disant que ce n’est pas parce qu’elle est la fille de la directrice qu’elle a plus de droits que les autres et qu’elle n’est rien de plus qu’une harpie. Mais, à peine a-t-elle le temps de terminer sa phrase, qu’elle se prend un coup et tombe sur le sol recouvert de verglas. Complètement sonnée, elle ne peut que regarder son agresseur qui se met à la bombarder de coup-de-poing pendant que le goût du sang commence à se faire ressentir à l’intérieur de sa bouche. Incapable de bouger, Christelle regarde le ciel devenir trouble. Elle pense à sa grand-mère et aux histoires qu’elle lui racontait, à elle et à son frère lorsqu’ils étaient petits.
Alors qu’il ne semble y avoir plus personne dans la cour, une jolie jeune fille de son âge aux longs cheveux bouclés intervient pour prendre sa défense. Elle saisit brusquement Cassandra par le bras et la repousse loin de Christelle. L’instant d’après, les coups s’arrêtent instantanément au grand soulagement de Christelle dont les membres sont paralysés par le froid.
Et quelque chose d’extraordinaire se produit. Une aura bleue se met à recouvrir Christelle alors qu’elle se relève dans un cri déchirant. C’est alors que la neige tombe de plus en plus vite.
— Que se passe-t-il ? demande Cassandra à la fille aux cheveux bouclés, qui se contente de regarder la scène sans éprouver le moindre étonnement.
Plongée dans un état de transe et les vêtements déchirés, Christelle s’avance vers son agresseur en laissant échapper de sa bouche une voix glaçante :
— Tu vas payer pour ça !
Elle lève alors les bras en l’air et en une fraction de seconde, une tornade de neige enveloppe Cassandra. Sans même avoir le temps de crier, elle se fait balayer et retombe violemment sur le sol, à moitié assommée. Puis la tornade disparaît instantanément comme si rien ne s’était passé.
Une fois revenue à elle, Christelle, complètement perdue, ne peut s’empêcher de pousser un hurlement en apercevant la jeune fille étalée par terre, le front en sang et les vêtements recouverts de neige. Face à elle, se tient toujours la mystérieuse fille aux longs cheveux bouclés qui n’avait pas bougé d’un pouce.
— Que s’est-il passé ? lui demande Christelle.
Au même instant, plusieurs personnes alertées par les cris sortent de leurs salles respectives pour venir constater les dégâts. Pendant que certains tentent de venir en aide à Cassandra, deux autres viennent à sa rencontre l’air sévère.
— Qu’est-ce que tu as fait à cette jeune fille ? hurle un professeur qui attrape Christelle par les épaules. Il est interdit de se battre à l’école ! Attends-toi à avoir de sérieux problèmes !
Alors que Christelle tente désespérément de trouver une réponse, un surveillant attrape une mèche de ses cheveux devenus aussi bleus que la glace.
— Sais-tu aussi qu’il est interdit de se teindre les cheveux ?
— Laissez-la tranquille ! s’interpose soudain la mystérieuse fille qui jusque-là n’avait pas ouvert la bouche. « j’ai assisté à toute la scène, et je peux vous assurer qu’elle n’a fait que se défendre face à cette peste. »
— Très bien, finit par répondre le premier professeur. Retournez en classe, nous nous occuperons de votre cas plus tard.
Une demi-heure s’est maintenant écoulée. Après l’incident, Cassandra a été emmenée à l’infirmerie pour soigner ses blessures à la tête. Christelle, elle, est entrée dans sa salle de classe, elle examine ses cheveux bleus, incapable d’expliquer ce qui s’est passé. Même si Christelle n’a fait que se défendre, Cassandra a été gravement blessée par sa faute.
— Je vais être renvoyée, se dit-elle à elle-même. Mon frère et ma grand-mère seront très vite mis au courant de la situation et j’aurais de gros ennuis, c’est sûr.
Terrorisée par ce qui l’attend, elle ose à peine regarder le professeur qui explique le programme de l’année et écrit au tableau les titres des œuvres qui seront étudiées. En tournant légèrement la tête sur le côté, Christelle aperçoit un visage familier, celui de la fille aux longs cheveux bouclés qui semble la regarder depuis déjà un bon moment. Visiblement, elle aussi est dans la même classe.
— Mais qu’est-ce que tu me veux ? lui demande Christelle tout bas, d’un ton agacé. Si tu as quelque chose à me dire, alors dis-le, ne reste pas comme ça me dévisager.
Après plusieurs interminables secondes de silence, l’inconnue murmure quelques mots rassurants.
— Désolée, je ne voulais pas te paraître impolie, mais c’est la première fois que je rencontre une personne comme toi.
— Comment ça, une personne comme moi ? souffle Christelle avec des yeux ronds.
— Tu ne te souviens donc vraiment pas de ce qui s’est passé tout à l’heure ?
— J’ai seulement quelques vagues souvenirs mais tout est flou dans ma tête.
La jeune fille passe alors sa main dans ses cheveux réfléchissant à la façon dont elle allait formuler les explications que Christelle attend.
— Est-ce que tu connais la légende des sous-nature ?
En attendant ces mots, les yeux de Christelle s’illuminent.
— Bien sûr que je la connais ! Ma grand-mère nous la racontait souvent à mon frère et à moi lorsque nous étions petits. Est-ce que tu penses que j’aurais réussi à éveiller ma nature cachée ?
— Je n’ai aucun doute là-dessus. Et tu sais ce que tu es ? Une femme des Neiges ce qui est plutôt rare.
En entendant ceci, Christelle fixe sa table en repensant aux événements qui se sont passés ce matin. En effet, pour réveiller sa sous-nature, il faut être dans un endroit qui nous correspond et également sous le coup de l’émotion. C’est exactement ce qui lui est arrivé et cela explique aussi pourquoi ses cheveux sont devenus bleus comme la glace.
— Au fait… j’oubliais, dit la mystérieuse fille en lui tendant discrètement la main. Je m’appelle Olivia.
— Et moi je m’appelle Christelle, dit-elle en lui serrant la main avec enthousiasme. Mais, dis-moi, puisque toi aussi tu connais cette légende, est-ce que tu aurais également découvert ta sous-nature ?
Sans répondre, elle se met à hocher la tête en attendant que Christelle devine par elle-même. Elle contemple ses longs cheveux bouclés, son doux visage et le son de sa voix. Soudain, la porte de la salle s’ouvre laissant apparaître une grande dame d’une quarantaine d’années avec de longs cheveux noirs tressés derrière son dos. Il s’agit de madame Jubia Robert, la Principale, la mère de Cassandra. En la voyant s’avancer vers elle ; Christelle ne peut s’empêcher de trembler comme une feuille. Tous les autres élèves se tournent vers elle avec appréhension.
— Est-ce que c’est bien toi Christelle ? demande la directrice d’un air autoritaire.
Christelle répond alors d’un signe de tête en faisant son possible pour ne pas montrer son angoisse qui ne cesse de monter.
— Viens avec moi dans mon bureau, poursuit-elle en l’attirant par le bras. Tu peux laisser tes affaires ici.
Sans faire aucun bruit, Christelle se lève lentement et traverse la pièce jusqu’à l’extérieur. Une fois arrivée à son bureau, Mme Robert s’installe dans son fauteuil en face de la jeune fille.
— Je pense que tu sais pourquoi je t’ai fait venir ici, demande-t-elle d’une voix neutre. Plusieurs professeurs sont venus me rapporter que tu t’étais battue avec ma fille, est-ce vrai ?
— Oui, madame répond Christelle d’une voix tremblante je l’ai fait par légitime défense mais je ne pensais pas…
Elle n’a pas le temps de finir sa phrase que le visage de la directrice change aussitôt du tout au tout.
— Tu n’as pas à t’excuser ! dit-elle avec un grand sourire. Tu as eu raison d’agir ainsi, ma fille a toujours été bête comme ses pieds. Il ne faut pas que tu hésites à la remettre à sa place.
Surprise par ses propos, Christelle entrouvre la bouche pendant que la directrice lui attrape une mèche de cheveux.
— On m’a également rapporté que tu t’es teint les cheveux ce qui est totalement interdit. Cependant, j’aimerais tout de même entendre ta version des faits.
Pendant plusieurs secondes, Christelle reste silencieuse ne sachant que dire. Si Olivia l’a crue car elle connaissait et croyait à cette légende qui lui a permis de découvrir sa sous-nature, rien ne dit que la Principale ne la prendra au sérieux. Finalement, Christelle décide malgré tout de lui raconter une partie de l’histoire.
— J’étais en train de me renseigner pour savoir la classe dans laquelle je serais cette année lorsque votre fille est intervenue pour se moquer de moi par pure méchanceté. Lorsqu’elle s’est rendu compte que je n’étais pas décidée à me laisser faire, elle s’est mise dans une rage folle, elle m’a poussée brutalement au sol et m’a bombardé du coup-de-poing à m’en faire perdre connaissance. La dernière chose dont je me souviens, c’est de l’intervention d’Olivia l’une de mes nouvelles camarades de classe. Lorsque j’ai repris connaissance, mes cheveux étaient devenus bleus et Cassandra était à son tour inconsciente avec la tête ensanglantée.
Une fois son récit terminé, Christelle regarde avec appréhension la directrice. Bizarrement, son visage n’affiche aucune colère. Au contraire, elle semble réjouie.