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La vie de Cléo est bouleversée par la perte d’un proche. Néanmoins, elle peut compter sur ses amis qui vont l’aider à réorganiser sa vie et à surmonter le ressenti de son passé douloureux.
Virée entre amis est l’histoire de cinq jeunes qui cherchent tant bien que mal à s’intégrer dans une société régie par des normes bien précises, au détriment des opinions des uns et des autres.
À PROPOS DE L'AUTEURE
Étudiante, handicapée du fait de sa petite taille,
Eva Boudemaghe a une vision du monde assez particulière. Elle partage à travers ses écrits et sa condition les aléas de la société.
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Eva Boudemaghe
Virée entre amis
Recueil
© Le Lys Bleu Éditions – Eva Boudemaghe
ISBN : 979-10-377-3025-1
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Aujourd’hui, la solitude est de la partie, mais plus que d’habitude, pensa Cléo. Elle se sentait seule, car face à cette fatalité, Cléo savait que quelque chose la chagrinait. Cependant, elle ne savait pas ce que c’était.
Cette solitude venait sûrement de ce monde où tout semblait différent, mais sans l’être vraiment. Cette réalité la frappa et la ramena sur terre auprès de ses proches qui continuaient de lui parler pendant qu’elle s’était éclipsée.
« Cléo ! Cléo ! CLÉO ! »
Lou était la cousine de Cléo. Au début, il faut dire qu’entre les deux, c’était plutôt tendu.
Cléo détestait Lou sans pouvoir en donner la raison, sûrement par jalousie.
Cléo voyait Lou comme une rivale qui lui volait ce qu’elle aimait le plus, ce qui était plutôt ridicule à l’époque en y repensant : de futiles chamailleries enfantines.
Cléo se voyait pourtant d’un autre œil, elle se sentait différente des autres enfants de sa famille ou différente des autres tout court. Ce qui l’amena à penser différemment, comme un mécanisme de protection et de survie.
Ce mécanisme de protection lui permettait de cacher ses émotions et de faire bonne figure ; mais elle sentait cette solitude s’agrandir chaque jour sans pouvoir l’expliquer. Était-ce parce qu’elle enfouissait ses sentiments bien trop longtemps ? Ou à cause de la perte d’une personne qu’elle aimait et qui la comprenait ?
Elle avait l’impression d’avoir perdu une part d’elle-même avec le décès de son grand-père, comme si plus rien ne comptait à partir de cette tragédie.
C’est à ce moment-là que la solitude la prit de court sans prévenir, elle éteignit complètement ses émotions. C’était la goutte de trop entre sa mère et son grand-père.
« Ah, euh, désolée Lou, je n’ai pas écouté ce que tu disais, j’étais distraite. »
« Non, c’est bon, t’en fais pas. Je te demandais si tu étais partante pour une petite soirée plage resto avec nous. »
Lou était une fille extrêmement gentille et qui savait se défendre, elle était toujours à l’écoute pour sa petite-cousine. Cependant, il est nécessaire de mentionner le fait que les deux cousines ne s’entendaient point quand elles étaient plus jeunes. Cela laissait alors Lou dans la confusion, elle ne comprenait pas l’attitude de sa cousine, surtout lorsqu’elle souhaitait bien s’entendre avec elle.
Elle se souvenait qu’étant enfant, Cléo jouait tout le temps avec elle.
Mais quand fut née Ella, Cléo partit jouer avec celle-ci. Cela engendra « une guerre des clans », si l’on peut appeler ça comme ça. Cléo était partie rejoindre Ella et Clara et avait complètement oublié tout souvenir qui la reliait à Lou.
Ce souvenir fit raviver quelques sentiments de tristesse chez Lou. Elle avait peur que Cléo redevienne comme avant, elle savait que Cléo avait des problèmes pour exprimer ses sentiments et elle avait peur que la solitude qu’éprouvait Cléo l’emporte loin d’elle.
« Eh ! Lou ! Allô ! Tu es avec nous ? »
« Euh… Oui, toujours là. Donc comme je disais, tu es partante ou pas pour cette petite virée ? »
« Oui, absolument, je suis partante, mais faudrait peut-être que l’on s’habille avant, enfin surtout moi ! »
« Oui, je confirme. En attendant, je vais préparer le sac de plage et la voiture. Je vais aussi dire aux garçons de venir parce qu’eux non plus ne sont pas prêts. »
Cléo part se préparer pour cette fameuse virée plage
« Bon alors, par quoi je commence ? Je m’habille comment déjà ? Et pour les chaussures, je prends quoi ? »
Après avoir passé une heure pour se laver et pour rassembler ses affaires, elle avait opté pour une tenue décontractée. La tenue que porta Cléo pour aller à la plage était décontractée. La tenue que porta Lou pour aller à la plage était chic à l’inverse de Cléo.
Elles aimaient s’habiller en fonction de leurs activités, enfin surtout Lou qui aimait s’habiller comme il faut pour pouvoir publier sa tenue sur Instagram par la suite.
Cléo était plutôt du genre jeans, baskets et t-shirt ou combinaison pour certaines occasions, le tout ayant des écritures ou des dessins américains dessus.
Peu après le départ de Cléo
Lou était la deuxième plus « vieille » si on peut dire ça comme ça. Elle avait une sœur, Lisa, qui était plus âgée qu’elle.
Lou ressentait une certaine tristesse qu’elle savait cacher à la plupart des gens. Cependant, une personne pouvait voir cette tristesse : sa mère, Élisabeth.
Élisabeth connaissait sa fille par cœur et elle avait un don pour déchiffrer les personnes grâce à son empathie et sa bienveillance envers les autres.
Lou avait reçu ce don quand il s’agissait d’analyser les émotions des autres, comme Cléo, sa petite-cousine.
Lou était parfois protectrice envers sa cousine à cause de sa petite taille.
Cependant, Lou savait que Cléo avait de la repartie et un fort caractère : elle avait un petit penchant pour la violence quand sa colère était mise à l’épreuve.
Lou en était triste, car parfois, cette colère qu’avait sa cousine pouvait se retourner contre elle, mais elle savait que cela passerait après et elle pourrait enfin souffler en paix.
« Lou ? »
« Oui oui, qu’est-ce qu’il y a maman ? »
« Je disais donc, où comptiez-vous aller à la plage ? Et quelle voiture vas-tu prendre ? »
« Je pense que je vais prendre la Seat noire automatique, mais pourquoi ? » fit-elle avec un regard interrogateur.
Élisabeth connaissait bien ce regard qu’elle abordait souvent lorsqu’elle était perdue ou lorsque la situation était étrange.
« Non, je me demandais juste, ne t’inquiète pas, ce n’est pas un interrogatoire ou quoique ce soit. En fait, je demandais ça parce que j’ai du travail à Aix-en-Provence, donc il me faut une voiture aussi, souligna-t-elle avec un soupçon d’excuse. »
« Ah oui ! Effectivement, j’avais oublié. My bad, sorry. »
Lou n’aimait pas trop les surprises, elle était du genre prévoyante, à l’inverse de Cléo.
Lou était partie charger la voiture puis attendre les trois autres en regardant son téléphone. Elle regardait sa page Instagram pour passer en revue les statistiques de ses publications.
À vrai dire, Lou pouvait tout à fait devenir mannequin ou influenceuse sur Instagram, car elle avait beaucoup de potentiel, ce que Cléo n’arrêtait pas de lui dire sans arrêt.
« Ils sont prêts ou pas ? Il faudrait être en route là, sérieusement, sinon on va être en retard et on aura plus de place pour les parkings. »
« Bon sang, pire qu’eux, il n’y a pas. »
« Je suis prête ! Cependant en ce qui concerne Luke et Sam, eh bien disons que les princes aiment se faire attendre ! »
« Non, mais toi alors, toujours la phrase qui faut pour décrire tes deux idiots de frères, je t’assure. Deviens humoriste si on peut dire ça comme ça. »
« Ah non, tu sais que ma priorité est de devenir chef d’un restaurant, mais si cela ne marche pas, je me tournerai vers l’humour, ça va de soi, princesse. »
Cléo savait que Lou détestait quand on l’appelait princesse. Elle ne comprenait pas d’où venait ce surnom d’ailleurs qui était plus que ridicule.
« Bon ! Sérieusement, là ils font quoi à se pomponner mille ans ? SAM ! LUKE ! DESCENDEZ TOUT DE SUITE OU ON PART SANS VOUS. C’EST CLAIR ? »
« Ah ! Euh… Au fait, petite question, est-ce que Evan peut venir avec nous à la plage ? Je pense qu’il serait content, et puis ça me ferait hyper plaisir de voir mon meilleur ami ! Ça fait trop longtemps que je ne l’ai pas vu, il me manque. »
« Sérieusement ? Cléo fallait me demander plus tôt ! Et arrête avec cette tête, tu sais que je ne peux pas refuser. Bon d’accord, envoie-lui un message comme quoi on vient le chercher, s’il peut venir. »
Elle était exaspérée de sa cousine qui faisait toujours ses plans à la dernière minute comme à son habitude. Malgré le fait que ceux-ci étaient souvent intéressants, Lou préférait faire mine d’être en colère par entêtement.
« Bon, parfait, merci ! Je lui envoie un message pour lui demander s’il veut venir. »
Remerciant sa cousine d’un léger bisou sur la joue, elle lui afficha le plus beau de ses sourires. Elle la connaissait bien, c’était une jeune fille réservée qui s’ouvrait à peu de personnes que l’on pouvait compter sur les doigts.
Lou lui rendit son sourire avec une pointe de tristesse qui passa inaperçue aux yeux de Cléo.
La solitude apparente de sa petite cousine était une des sources de sa mélancolie. Sa propre solitude s’y