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Entourée de créatures surnaturelles, Maria voit sa vie changer soudainement !
Alors que Maria entre en terminale, elle ne se doute pas qu’un évènement va tout changer à sa vie.
Entre l’existence des Loups-Garous, des Vampires, des Métamorphes, Maria et ses amis ne savent plus où donner de la tête.
De plus, elle va apprendre qu’elle fait partie d’un ordre ancien et qu’elle va devoir se battre pour se protéger… contre un certain Démon qui la veut pour une étrange raison…
De nouvelles découvertes vont mettre Maria dans une remise en question de son existence. Que fait-elle dans ce monde et que doit-elle y faire ? Quels sont ces rêves étranges qui lui montrent des souvenir qu’elle n’a jamais vus ?
Comme quoi, … à partir d’un rien, tout peu changer.
Une rentrée pas comme les autres, telle est l’histoire de Maria.
Découvrez le premier tome d'une saga fantastique dans laquelle Maria et ses amis doivent se battre pour survivre !
EXTRAIT
Je regarde mon frère, hésitante… Quand j’ai dit qu’il pouvait être un loup-garou, il a baissé les yeux. Signe qu’il en est un ? Je l’ignore… Je sens que la suite des événements ne va pas me plaire… Mes mains tremblent d’anticipation.
« — Sœurette… je… je n’ai pas envie de te donner raison… ma… mais, c’est vrai… »
Je m’assois, les jambes qui tremblent. La réalité me touche de plein fouet. C’est mon frère… Il aurait pu me mettre au courant… Je suis dégoûtée par cet aveu.
« — Guillaume ! Tu es un loup-garou ? Mais, tu ne nous en as jamais parlé… » Dit ma mère, elle aussi, surprise de cet aveu.
« — Ce n’est pas par gaieté de cœur que je vous l’apprends… mais je n’avais pas le choix… il fallait garder le secret, je n’avais pas le droit de divulguer cette information. Cependant compte tenu de la situation, je pense que le moment est venu de vous en aviser. Je pense, en effet, que cela va prendre des proportions. »
À PROPOS DE L'AUTEUR
Etudiante en licence professionnelle sanitaire et sociale,
Marion Colin a aimé la lecture fantastique très jeune. Sa passion pour l’écriture remonte au collège. Elle participe activement aux prix lectures proposés par son lycée.
La lecture fantastique a toujours été un sujet qui la fascine. Les loups-garous, les vampires et les autres créatures surnaturelles représentent un monde plein d’imagination. C’est ce qui l’inspira pour écrire son premier roman, mélangeant la réalité et l’imaginaire.
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Marion Colin
Alpha Éternel
Tome 1 : Le surnaturel
Roman
© Lys Bleu Éditions—Marion Colin
ISBN : 978-2-37877-705-0
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Dans les ténèbres de la forêt, paniquée, je cours.
Quelqu’un me suit, quelqu’un de malfaisant. Enfin c’est ce que je crois…
Perdue dans ma course, je ne remarque pas la branche qui est sur mon chemin.
Je me la prends sur la figure.
Étant par terre, sonnée, la chose qui me suit saute sur moi…
Dans la fraîcheur de la soirée, je frissonne. Je n’ai pas froid, non, loin de là. Je me repasse tout simplement les moments passés avec ma famille pendant ce dernier mois de vacances.
Je m’allonge dans l’herbe, dans un champ situé à côté d’une forêt épaisse. Je sens l’herbe fraîche dans mon dos. Je regarde le soleil en train de se coucher derrière la colline. Perdue dans la contemplation du ciel, je n’entends pas les personnes qui viennent d’arriver. Mon frère jumeau et mes sœurs jumelles s’installent à côté de moi. Un animal les accompagne, ma louve plus précisément, Leïla. Elle a un pelage de couleur gris. Elle a une tache blanche présente sur son front qui part en forme de triangle du haut de sa tête, la pointe du triangle descendant entre ses deux yeux. Je la caresse doucement quand j’entends mon frère, Guillaume, souffler comme s’il en avait marre. Rigolant à moitié, j’engage la conversation.
« — Oui ? Vous venez profiter de la vie comme moi ? »
« — Pas vraiment, en fait on est là car papa et maman nous attendent pour manger… » Me répond mon frère jumeau en soupirant.
« — Oh, si ce n’est que ça, j’arrive Guillaume. » Je lui réponds lasse.
Je viens de passer mon dernier après-midi tranquille. Demain, c’est le grand rangement de la maison de campagne de mes parents. Nous reprenons la route dans 2 jours en direction de la maison. Je dévisage mon frère et je vois qu’il me sourit tendrement. Voyant que je le regarde, il me tire la langue. Très mature sachant qu’il adore me taquiner. Je remarque que Julia et Louna, mes petites sœurs, se sont levées. Je ne perds pas de temps, et, aidée par Guillaume, je me lève. Nous marchons tous côtes à côtes. Nous ne parlons pas, seul le bruit des oiseaux est audible. Au bout de quelques minutes de marche, nous arrivons tous devant une maison de campagne. De loin, cette maison ressemble à une ferme avec une rivière à ses côtés. J’entre par la porte principale suivie de près par mes sœurs et mon frère.
« — Ah, maman a tout préparé ? » Je demande à Louna. Elle hoche la tête et me répond.
« — Yep ! C’est pour ça que nous sommes venus te chercher ».
Guillaume nous interrompt.
« — Je vais aller chercher papa et maman ! Je reviens ! » Il se sauve.
Je m’approche du plan de travail afin de voir ce que maman nous a préparé. Des pâtes carbonara, hum, je salive déjà avant d’avoir le plat dans mon assiette.
Je me détourne et je rejoins mes sœurs à table. Je suis à peine assise quand ma mère apparaît dans l’embrasure de la porte suivie de Guillaume. Voyant que tout le monde est assis à table, elle s’installe avec nous.
« — Ah, enfin, vous êtes là ! Maria, que faisais-tu encore ? » me demande-t-elle tout en souriant.
« — Maman, j’étais en train de… »
« — Contempler le soleil couchant ? Non ? N'ai-je pas raison ma fille ? » Fait mon père qui vient d’arriver. Il s’installe avec nous. Il me connaît par cœur, je lui fais un sourire en lui hochant la tête. Acquiesçant, il reprend. « Profite de ces derniers jours, car on rentre bientôt à la maison ! »
Mon sourire s’efface, Julia parle avant même que j’ouvre la bouche. Elle se tient la tête, signe qu’elle est exaspérée.
« — Papa ! Merci de nous rappeler que les vacances se terminent ! »
Le sourire de mon père s’efface.
« — Voyons Julia ! Vous n’avez pas assez profité de vos vacances ? »
Elle commence à argumenter en nous expliquant qu’elle aurait bien voulu une semaine de plus. Mon père essaye de la raisonner. Mais Julia étant très têtue de nature, elle n’écoute rien. Ma mère, qui s’est levée bien avant, coupe court à la discussion depuis le plan de travail.
« — Loïc, c’est bon, ce n’est pas la peine d’en rajouter encore ! Ils ont bien profité de ces vacances, ne t’inquiète pas ! »
« — Mais, Maïwen ! » répond-il en rigolant. « Si je ne peux plus taquiner mes deux paires de jumeaux préférés, que vais-je devenir ! »
« — Et bien, tu survivras très bien ! En attendant, mange ton entrée ! »
« — Et voilà que tu t’y mets maintenant ? Ah les femmes ! »
« — Mange Loïc ! »
« — C’est bon ! Ah là là, si on ne peut plus rien dire ! »
Toute la tablée se met à rire de même que mon père. Je le regarde, heureuse. Loïc, c'est mon père, un homme de quarante-huit ans assez impressionnant. Il a une stature assez musclée et semble toujours vouloir faire le gros dur. Mais, en réalité, derrière ce masque de fer, se montre un père très protecteur envers nous et très gentil. Ma mère s'appelle Maïwen et a quarante-cinq ans. Elle est tout le contraire de mon papa. D'une taille fine, elle montre toujours un visage souriant et compréhensif à chaque instant de la journée !
Nous, comment dire... Louna et Julia ont quinze ans tandis que Guillaume et moi en avons dix-sept. Louna et Julia ont toutes les deux hérité de la carrure de maman et ont des yeux verts. Guillaume et moi, nous, on tient de notre papa. Nous avons les yeux bleus. Tout le monde dans la famille est brun, sauf Guillaume et moi, qui sommes roux. Je sais, ça peut paraître bizarre, mais d'après nos parents, nous tenons ça de notre père !
À la fin du repas, alors que nous sommes au dessert, je m’adresse à ma sœur qui est silencieuse depuis le début du repas.
« — Et bien, Louna, te voilà bien silencieuse depuis notre arrivée. Qu’est-ce qui ne va pas ? »
Elle s’arrête de manger et repousse son assiette.
« — Tu sais Maria. Je suis comme Julia, je suis triste que ce soit déjà la fin des vacances… Mais bon. On fait avec… Tu connais nos parents… Tu viens Julia, on va aller se coucher ? »
« — Oui ma chère ! Je viens ! À plus la famille ! » répond Julia avec exagération.
Elles sortent de table sans plus d’explication. Sur le coup, ma mère semble découragée, et nous regarde.
« — Qu’est-ce qu’elles ont en ce moment ? Je ne comprends pas… » Demande ma mère.
« — Elles sont tristes qu’on reprenne les cours dans trois petites semaines… » Lui répond Guillaume avec humour.
« — Mais… Je comprends mais ce n’est pas une raison pour être comme ça ! »
« — Voyons Maïwen, détends-toi ! Elles ne doivent pas avoir envie de partir ! » Commente mon père.
« — Oui, mais… Maman, elles ont peut-être besoin de se faire à l’idée que les vacances sont bientôt terminées, et qu’elles vont entrer en seconde cette année. Tu sais ! C’était pareil pour Maria et moi quand nous sommes arrivés en seconde ensemble, mais séparés… »
« — Mais, je sais bien Guillaume, mais… » Fait ma mère avant d’être interrompue par son mari.
Il commence à lui expliquer que cette année va être différente pour nous six. Et que pour mon frère ce serait peut-être plus dur, car il n'a pas l'habitude d'avoir un père dans le même endroit où il étudie.
En effet, à la rentrée, Guillaume va intégrer le même établissement que moi. Pour mes sœurs, il n’y a pas grand-chose qui change car elles passent d’un collège au lycée. Bon, d’accord, elles verront mon père tous les jours... Mais elles vont s’y habituer, j’en suis sûre. Mais pour Guillaume… le fait de passer d’un établissement où il était seul et sans surveillance à un autre établissement, où cette fois-ci, nous sommes tous ensemble avec mon père, va le perturber…
Je me suis rapidement habituée à cette situation et maintenant cela ne me dérange plus. Mon père fait la remarque que c'est peut-être pareil pour Guillaume. Cependant il garde le silence et il n’aborde pas ce sujet. En effet, mon frère est très discret concernant ses ressentis… Par moment, j’ai du mal à comprendre mon propre frère jumeau. C’est triste, mais c’est comme ça.
Ma mère se justifie : elle essaye de se défendre en disant que c'est pour le bien être de mon frangin que Guillaume va être dans la même école que son père.
Guillaume est en quelque sorte le rebelle de la famille. Il avait eu bon nombre de problèmes dans ses anciens établissements.
« — Maman, ce n’est pas parce que Guillaume va être avec nous qu’il va arrêter ses bêtises !... Tu le sais. On t’adore, mais tu nous surprotèges par moment ! Et je sais de quoi je parle croit moi… »
Les seuls hommes de la famille nous regardent nous affronter. Ne comprenant pas nos sous-entendus, ils sortent de table et vont dans le canapé qui est dans la pièce d’à côté. Le bruit de la télévision se fait entendre, couvrant notre discussion. Au bout d’un moment, comprenant que nous sommes seules avec ma mère, je commence lasse de nos disputes.
« — Maman… »
« — Maria, ce n’est pas le moment d’en parler ! On en reparlera plus tard. Tiens, aide-moi donc à débarrasser la table, vu que tout le monde a déserté rapidement sans s’occuper de laver la vaisselle et de ranger la cuisine. »
Je laisse tomber la conversation en ayant l'idée de la reprendre plus tard. Je m’active donc à débarrasser la table.
J’ai enfin fini d’aider ma mère à tout remettre en ordre, je décide de rejoindre mes sœurs dans leur chambre. J’ai l’habitude de discuter avec elles avant d’aller au lit. C’est un rituel que nous avons depuis que nous sommes toutes petites.
Je m’arrête devant leur chambre, leur porte est fermée. L’écriteau sur la porte signifie « ne pas déranger ». Je comprends qu’il faut que je les laisse tranquilles toutes les deux. Je rejoins ma chambre en pestant contre mes parents qui n’ont aucune finesse dans leurs paroles.
Voilà, ça va faire une semaine que nous sommes revenus de vacances avec ma famille. Et franchement, l’ambiance à la maison n’est pas celle qu’il y avait pendant nos vacances. Maman a repris son travail. Papa bricole un peu partout, nous laissant à nos occupations. Mes sœurs sont je ne sais où dans la maison et Guillaume s’est enfermé dans sa chambre. Tandis que moi, je me morfonds dans ma chambre. L’ambiance que nous avions quand nous étions en vacances me manque tellement.
Je suis en ville avec des amies, pour fuir cette lourde ambiance.
« — Maria, tu es avec nous ? Tu as l’air dans la lune ! »
Je me passe une main sur la figure sous l'œil septique de Maya qui reprend sa conversation.
« — Avec Alicia, Ëleana et Marika, nous avons remarqué que tu étais souvent ailleurs ces temps-ci… Qu’est-ce qui ne va pas ? »
« — Rien… Tous va bi… »
Mes amies, Ëleana et Alicia me coupent dans ma phrase.
« — Ne nous fait pas encore ce coup Maria, tu nous l’as fait je ne sais combien de fois… »
« — Oui, Ëleana à raison Maria, ressaisis-toi ! Dis-nous ce qui ne va pas ! »
« — Je… C’est ma famille… Depuis que nous sommes revenus de vacances, l’ambiance n’est plus à son top… »
« — C’est-à-dire ? » me demande Marika.
« — Ma mère part le matin au boulot. Elle revient assez tard le soir, ce que je conçois très bien car c’est une femme d’affaires. Elle a beaucoup de rendez-vous professionnels à des heures tardives. D’ailleurs, je suis bien contente : elle vient me chercher dans la soirée. Ça fait longtemps que nous n’avions pas été seules toutes les deux. Mais ce que je ne comprends pas, c’est que mon frère s’est renfermé sur lui en l’espace de quelques heures et c’est pareil pour mes sœurs… Alors qu’à chaque fois que nous rentrons de vacances, nous restons ensemble pour faire beaucoup d’activités… » Je termine ma tirade, essoufflée.
« — Et ton père, il doit bien voir ce qui se passe ? Non ? »
« — Je ne crois pas… Il est partout dans la maison, il bricole tout le temps. » Je lève les yeux au ciel. « Il ne sait pas s’arrêter ! Et, parfois, j’ai l’impression qu’il ne nous remarque pas. »
Je termine ma phrase en soufflant un bon coup. À vrai dire, le fait de parler de tous mes problèmes à mes amies me permet de me rendre compte que la situation a besoin de s’éclaircir entre mes sœurs et mon frère. J’observe mes amies qui se sont assises autour de moi. Elles me regardent, j’ai de la chance de les avoir avec moi en ce moment.
Maya est une grande brune, svelte. Elle a les yeux verts. Ëleana est blonde, de taille moyenne et elle a des yeux marron en forme d’amande. Alicia est une jeune fille menue aux cheveux noirs et aux yeux d’ambres. Elle est la plus petite de notre groupe. Tandis que Marika, elle a des cheveux auburn et des yeux bleus qui mettent en valeur son visage. Elle est grande et plutôt mince. Elles ont toutes les quatre quasiment le même âge que moi, et nous étions dans la même classe l’année dernière. Du moins, j’espère que cette année, elles seront encore avec moi.
Maya se lève j’en fais de même. Elle me demande.
« — Maria, tu te tracasses peut-être pour rien. Tu sais, ils sont peut-être préoccupés par la rentrée… »
« — Non, je ne crois pas. » Commence Marika. « Même ma famille est aussi distante depuis quelque temps. J'ai l'impression qu'ils essayent de me cacher quelque chose… » Elle hausse ses épaules et reprends. « Comme si je ne l’avais pas remarqué… Mais, bon. Ça ne doit pas être important. Sinon, ils me l’auraient dit… »
« — Ce n’est pas ton bientôt anniversaire ? » la coupe Maya.
« — Non, c’est dans au moins 6 mois… » Elle souffle.
« — Ah bon ? Vous aussi, ils vous cachent des choses ? Par moment, durant les vacances, j’avais l’impression qu’ils complotaient. Mais… Bon… mon anniversaire n’est qu’en Novembre… » S’interroge Ëleana.
« — Mais qu’est-ce qui vous prend ? Vous voyez des complots partout ou quoi ? », demande Maya en levant ses yeux en l’air.
Pendant leur conversation, je réfléchis pensivement. Et, soudain, une constatation me vient à l’esprit. Je pense me tromper, mais je me lance.
« — Dites ! Les filles. Est-ce que pendant vos vacances, vous avez remarqué qu’ils voulaient à tout prix nous cacher quelque chose ? Ce qui expliquerait cette soudaine distance ? »
« — Je ne vois pas ce que tu veux dire… », me demande Maya avant qu’elle soit interrompue par Alicia.
« — Je ne vois pas en quoi… sérieusement, tu n’en fais pas un peu trop Maria ? Laisse tomber… au pire, si c’est important, nous allons en entendre parler rapidement. Ne t’inquiète pas ! »
Tandis que mes amies continuent de parler entre elles, je m’enferme dans mon monde et j’en oublie leur présence. Je réfléchis sur une éventuelle réponse, quand Marika me tire de mes pensées.
« — Mais pourquoi tu t’inquiètes tellement ? »
« — Je crois que je suis anxieuse… »
« — Pour ta famille ?... » Me demande Ëleana.
« — Oui, mais surtout pour la rentrée. Julia et Louna vont passer en seconde et mon frère fait sa rentrée dans la même classe que moi. Je suis habituée à voir mon père dans les couloirs, alors qu’eux, ils ne connaissent pas la facette que notre père adopte au travail. » Je reste dubitative.
« — D’accord, je sens plutôt que cette année va être marrante avec ton frère ! » s’exclame Maya en riant. « Non, mais… sérieusement, tu penses que ça ira ? » dit-elle en reprenant son sérieux.
« — Je ne sais pas, j’ai l’impression que tout va être différent avec lui dans la classe. De toute façon, ce n’est pas comme si je suis toute seule à gérer ça ! Mais bon… Je vais en parler à Guillaume et je vais voir avec lui ce qu’il en pense… »
« — Tu verras, discutes-en avec lui et il te rassurera ! Ne t’inquiète pas ! » Complète Ëleana.
« — Au pire, s’il le faut, on viendra chez toi pour mettre les points sur les i ! Tu sais ton frère, nous le connaissons bien et nous savons ce dont il est capable. Si tu as besoin d’aide, tu nous tiens au courant !... »
Dès que Maya finit sa phrase, nous partons toutes dans un fou rire. Reprenant son sérieux parmi nous, Marika tranche alors :
« – Maria, tu nous appelles ce soir pour nous dire si tu as pu avoir une conversation avec ton frère ! »
« — OK ! »
Même si je ne le montre pas, je ne suis pas pour autant rassurée. Pour garder bonne figure, je fais mine d’être heureuse. Je shoote dans un caillou, et les suis.
Je regarde autour de moi, ne sachant pas quel magasin choisir pour me changer les idées. En ville, on trouve de tout : des magasins de vêtements, de chaussures, d’alimentation, des bijouteries, des parfumeries... Mais depuis quelque temps, de nouveaux locaux sont en construction… Probablement des nouveaux magasins. J’espère secrètement que ce sera une librairie, enfin bon ! On verra bien… J’ai toujours adoré lire. Je pense que mes livres préférés sont de loin les livres fantastiques, de science-fiction et j’en passe.
Pendant que je regarde autour de moi, mes amies ont repéré un magasin de fringue sympa. Alicia me prend par le bras, pour m’entraîner dans la boutique. Elles prétextent que la chaleur sera plus confortable à supporter à l’intérieur, car c’est étouffant dans ces ruelles… Je reconnais bien mes amies accros au shopping là !
Je suis en train de choisir quelques vêtements et j’hésite entre le top rouge et le top violet quand Maya me prend brusquement par le bras. J’ouvre la bouche pour répliquer, mais elle insiste et me montre du doigt les personnes qui viennent d'arriver.
C'est Guillaume et deux autres garçons. Ils ont la même carrure que mon frère. Je peux presque dire qu'ils se ressemblent de dos. Sauf quand on les regarde de face : l'un a les yeux bleus et les cheveux bruns ; l'autre a les yeux marron et les cheveux blonds.
Étonnée, mais surtout un peu furibonde, je fais un mouvement pour me détacher de Maya. Je m’arrête dans mon mouvement car j’entends mon frère parler. Je ne suis pas déçue de ce que j’observe...
« — Excusez-moi, mais vous n’avez pas vu une fille rousse par ici ? »
« — Peut-être… » Fait la vendeuse étonnée. Elle est accoudée sur le comptoir et mâche du chewing-gum, désinvolte depuis notre entrée dans la boutique.
« — C’est ma sœur jumelle, je la recherche depuis 30 minutes. Elle ne répond pas à mes appels… »
« — Maintenant que vous me le dites !... Euh ! Oui… J’ai bien vu une rouquine vous ressemblant entrer dans la bouti… »
« — Merci, c’est tout ce que je voulais savoir ! Venez les gars… »
Et, sur ses mots, ses amis le suivent sans un mot dans la boutique. Maya me tire de ma contemplation en me secouant le bras. Elle me regarde, étonnée.
« — Quoi ? »
« — Tu ne trouves pas ça bizarre qu’il demande à tout le monde où tu es ? »
« — Si, mais… Attends, mon portable ! »
Je fouille dans mon sac, pendant que j’ai un doute. Je recherche désespérément mon portable et je finis par en conclure qu’il est resté à la maison. Je regarde Maya.
« — Je vais encore me faire réprimander par Guillaume, comme si ça ne suffisait pas… »
Mon amie rigole et me rassure avec ses propos
« – Ce n’est qu’une broutille, tu ne vas pas en faire tout un plat !... ce n'est rien. Ce n’est pas ton jumeau qui va te faire peur ! »
« — Je sais, mais bon !… Tiens, je prends ce tee-shirt. Je l’essaye. Tu viens ? » Je hausse les épaules et lui fais signe de me suivre.
Mais elle comprend tout de suite que c'est une simple diversion pour aller voir mon frère. Elle me lance un regard noir. Je lui souris en essayant de la calmer. J’obtiens l’effet escompté, car je pense qu'elle sait ce que je veux faire. Je me dirige tranquillement vers la cabine d’essayage en me cachant derrière les rayonnages. Mais soudain, comme je m’y attends, mon frère m’interpelle.
« — Maria ! Où es-tu passée ? Je te cherche dans toutes les rues de la ville depuis plus d’une heure ? Je t’ai appelée plusieurs fois sur ton portable ! Et tu ne m’as pas répondu ! »
« — Frérot, je suis désolée. Mais je viens de remarquer que j’ai oublié mon portable. Tu sais, si je m’en étais aperçu, j’aurais demandé aux filles de t’envoyer un message pour que tu saches où je suis ! Et puis en plus, j’ai laissé un papier sur la table de la cuisine, pour dire où je suis partie. Maman et papa sont au courant avant que tu me le demandes. »
Il n’y a pas pire que lui concernant son instinct protecteur. Il ne faut pas toucher à sa famille, sinon il en devient presque violent. Ça me rappelle la fois où un de ses amis m’avait critiqué sans faire exprès. Il était dans une rage monstre. J’en frissonne à ce souvenir.
« — Ah… Ce n’est pas aujourd’hui que tu dois sortir avec tes copines ? », me rappelle-t-il.
Je hoche la tête contrariée. Il commence à s'embrouiller dans ses paroles pour s'excuser. Je mets fin à la conversation en le coupant.
« — Du calme, Guillaume… tu sais que j'informe tout le monde de chacun de mes déplacements. Et en plus, je n’oublie jamais mon portable. Et pour info ! Ce n’est que la première fois que je l’oublie… »
Il s’excuse. Puis je remarque que je ne connais pas les individus qui sont avec lui. Ils sont imposants de loin. Deux garçons baraqués… J’en viens presque à me demander si je connais réellement mon frère jumeau. Je lui demande de me les présenter pour pouvoir faire leur connaissance. Il hausse ses épaules, l’air de dire : comme si ça m’intéresse ! Mais cela lui importe peu et il commence les présentations d'une voix calme.
« — Maria, je te présente Adam et Benjamin, ce sont des amis de longue date… » Il n’en dit pas davantage. C’est presque comme s’il voulait me faire comprendre que cela ne me regarde pas.
Pendant que ses amis me disent bonjour, je hausse les épaules. Je poursuis la discussion.
« — Dis-moi… Papa et maman savent que tu es avec moi en ville ?
Il chasse la réponse avec sa main. Ce qui me fait bien comprendre que non... je ne fais aucun commentaire sachant que je suis sa sœur et non sa mère. Mon frère semble mal à l’aise tout à coup. J’ai l’impression qu’il va me poser une question cruciale.
« — Au fait, tu comptes revenir comment ? » Me demande Guillaume en regardant partout.
« — En voiture avec maman, pourquoi ? » Je souris. Le voilà bien embêté maintenant.
« — Car du coup !... Comme c’est Benjamin qui m’a amené. Et… Que… Il ne peut pas me ramener… »
« — Laisse-moi finir ! Tu t’es dit « mais au fait, comment ma sœur va-t-elle rentrer à la maison » ? » Je le regarde avec un regard noir. Il change de position, mal à l’aise.
« — Exactement... »
« — Alors là ! Tu ne m’étonneras jamais ! »
Mes joues se gonflent au même moment où je croise mes bras tout en lui tournant le dos. Je sens la colère me monter. Mais comme d’habitude, il m’intercepte pour me calmer. Il me prend dans une étreinte, et en rigolant il me dit « je t'aime sœurette ».
Malheureusement, je ne peux pas me retenir. Il a toujours ce don pour me calmer. Je pars avec lui dans un fou rire. Intérieurement, je suis récalcitrante vis-à-vis de mon frère. Je le laisse tranquille pour le moment, décidant d’en reparler avec lui dès que nous serons seuls. Les potes de Guillaume décident de partir car ils ont un rendez-vous. Ils nous laissent seuls. Je repars, suivie de mon frère, rejoindre mes amies qui m’attendent à la caisse.
Nous sortons du magasin avec nos achats. Pour punir mon frère, je l’ai embauché à tenir nos achats. Il n’arrête pas de maugréer, ce qui nous fait bien rire avec mes amis. Nous passons l’après-midi tranquillement avec mon frère. Puis, vers la fin de l’après-midi, mes amies sont parties chez elles, prétextant qu’il allait faire nuit. Quelle excuse bidon ! Elles font ça pour me laisser en tête à tête avec mon jumeau ! Profitant de l’occasion, je prends mon frère à part et j’entame la conversation qui me tient à cœur depuis tout à l’heure.
« — Bon, dis-moi ce qui se passe en ce moment ? Je ne suis pas aveugle ! Je sais qu’il se passe des choses à la maison !... Qu’est-ce que vous me cachez ? » Je suis sérieuse quand je le regarde droit dans les yeux.
Il me répond sans ciller.
« — Mais Maria, tout va bien ! Où diable es-tu allée chercher tout ça ? »
« — Petit-frère… Je ne vais pas le répéter plusieurs fois ! Ça va faire une semaine que nous sommes rentrés à la maison et tout le monde est distant ! J’ai l’impression d’être toute seule à la maison ! »
Maintenant, j’explose. Je ne peux plus contenir ce sentiment de frustration. Et le fait que nous soyons tous les deux m’aide à extérioriser tout ce que je ressens.
« — Mais, Maria, tu te fais des idées ! Voy… »
Je le coupe sans ménagement.
« — Guillaume, cette plaisanterie a assez duré ! »
« — De quoi ? »
« — Tu t’enfermes dans ta chambre, comme les filles… Je me pose des questions moi ! »
« — Maria… Tu es stressée ! Qu’est-ce qui ne va pas ? »
« — … Comment ? … » Je suis stupéfaite par sa répartie.
« — Je te connais et je sais quand quelque chose te tracasse. »
Comprenant que je ne vais pas m’en sortir comme ça, je lui expose le fond de ma pensée.
« — Je… Je m’inquiète pour toi et les filles. »
« — Pourquoi ? » Il ne s’attendait pas à un tel aveu, je suppose.
« — Bah, tu changes de lycée et tu vas dans la même classe que moi. Je ne sais pas comment tu vis ça… »
« — C’est-à-dire ? »
Je hausse les épaules.
« — Tu ne saisis pas !... Tout le monde me voit comme étant une fille timide, pas comme je suis à la maison ! Et comme papa est au lycée et que j’ai… Comment te dire… Une relation particulière avec lui… »
« — Ah, ce n’est que ça ? » Il me semble qu’il se détend d’un seul coup. Il reprend contenance.
« — Oui… » Je le dis dans un souffle.
« — Tu sais tu t’inquiètes pour rien… Et pour le fait qu’on s’enferme dans nos chambres… Tu le fais bien toi ! »
« — Je le sais bien, mais le fait qu’on ne se chamaille plus me fait bizarre ! »
« — Je… »
Soudain, j’aperçois la voiture de maman.
Comme elle arrive vers nous, il s’interrompt, ne voulant pas qu’elle se doute de quelque chose. Il me chuchote un :
« – Nous allons en rediscuter ce soir à la maison. Maintenant que je sais ce qu’il te tracasse, je serai avec toi ! »
Ma mère arrive doucement. Elle est surprise lorsqu’elle découvre mon frère avec moi.
« — Guillaume ? Je te croyais à la maison ! Que fais-tu là ? »
« — Maman ! Tu sais bien que c’est mercredi et que je suis toujours en ville avec mes potes l’après-midi. Mais par contre, je ne me souvenais plus que Maria allait en ville avec des copines aujourd’hui. J’ai essayé à plusieurs reprises de la joindre au téléphone et elle ne me répondait pas. Donc, comme d’habitude, j’ai paniqué. Et en voulant me dépêcher de rentrer à la maison, je suis entré dans un magasin et je suis tombé sur elle et ses copines. Sur ce, j’ai paniqué pour rien ! » Guillaume lève ses mains pour se défendre.
« — Eh ! Je te signale que tu as carrément demandé à la vendeuse si elle ne m’avait pas vue ! Donc ne mens pas, tu savais très bien où j’étais. Et, dis-le ! Tu me surveilles ! » Je le regarde furax.
Comment ose-t-il dire à notre mère qu’il me cherchait alors qu’il avait du me voir avant d’entrer dans le magasin. Ma mère nous observe, son regard passant de Guillaume à moi. Pendant qu’il hausse ses épaules... elle lui dit :
« – Mais voyons, Maria nous l’a rappelé pas plus tard qu’hier ! Je ne veux même pas savoir si votre père est au courant ! Mais, ce n’est pas grave, je te ramène quand même ! Allez, zou ! En voiture ! »
Et, c’est sur ses mots que nous nous dirigeons vers la voiture. Une fois arrivée à la maison, la routine reprend bien vite son cours. Je suis rassurée, mon frère est avec moi et fait tout pour me redonner le moral. Nous reprenons nos activités favorites : à savoir la taquinerie de groupe.
Quelques jours avant notre rentrée scolaire de septembre.
Alors que c’est un soir comme tous les autres, je suis affalée sur mon lit, le casque sur mes oreilles, concentrée sur un livre, comme à mon habitude. La lecture de celui-ci est tellement fascinante que je savais que j’allais le finir très rapidement. J’ai dû le commencer ce matin en me levant. Rapide, non ? Surtout qu’il y a au moins 500 pages. J’ai au moins une bonne partie de ma chambre qui est consacrée à ma bibliothèque. Ce qui fait que j’ai plus de livres qu’autre chose. Je lis les derniers chapitres de mon histoire au son de la musique celte. Alors que j'arrive à la dernière page, j'entends faiblement la voix de ma mère me parlant à travers toute la maison.
« — Maria ! Descends mettre la table s'il te plaît ! »
Je lève les yeux au ciel. Pourquoi ma mère n’appelle-t-elle pas mes sœurs ? Je ne suis pas la seule dans la maison… Je lui réponds immédiatement, car ce n'est pas la peine de faire celle qui n’entend pas ! Et je risque de me faire remonter les bretelles en plus.
« — Oui maman, j'y cours ! »
Je me lève, éteins ma musique, mets mon casque sur la table de nuit, déjà submergée de choses en tout genre. Je m’étire, en fin de compte, être allongée dans le lit pour lire n’était pas une bonne idée. Je me masse le cou afin de faire disparaître les courbatures. Soudain, j'ai une idée : je vais embêter mon frère jumeau Guillaume. Je regarde l’heure. Il est 19 heures 30. C’est l’heure à laquelle il doit aller prendre sa douche. J’ai envie de lui faire un coup bas avec mes petites sœurs. Je me dirige dans la chambre de mes petites sœurs, Louna et Julia et leur expose mon plan. Je sens que je vais encore bien rigoler.
« — Psst, les filles ! »
« — Oui Maria ? Dis-nous… pourquoi tu chuchotes », me demande Julia.
Elles me regardent avec de gros yeux. Alors qu’elles doivent se demander ce que j’ai derrière la tête, je leur explique qu’habituellement Guillaume va aux toilettes avant de se doucher. C’est le moment parfait de faire ma vengeance. Oui, car la dernière fois, mon frère et mes sœurs m’ont fait une mauvaise blague. J’ai pris cher. C’était durant nos vacances à la campagne :
J’étais sortie à l’extérieur de la maison avec Leïla, laissant la porte de ma chambre ouverte. J’ai toujours eu l’habitude de fermer la porte de ma chambre. Pour mes sœurs et Guillaume, cela voulait dire : Que personne n’entre dans ma chambre. En quelque sorte, il s’agit d’un code entre nous. J’ai seulement eu le malheur de la laisser ouverte quelques heures. Quand je suis rentrée de mon après-midi, j’ai eu la mauvaise surprise de voir ma chambre sens dessus dessous. Depuis ce jour-là, j’attends avec patience le moment où je pourrais réaliser ma vengeance en toute tranquillité. Même si le proverbe le dit : « la vengeance est un plat qui se mange froid ». Je trouve que je suis très patiente ! Et je pense avoir trouvé le moment parfait pour l’exécuter !
Mes sœurs ont dû comprendre ma soudaine envie car c’est en souriant qu’elles me demandent ce que j'ai derrière la tête. Au fond, je sais que c’est mon frère qui avait pris cette iniative de mettre le bazar dans ma chambre à cette époque. En réalité, Guillaume et moi utilisons souvent nos sœurs pour effectuer nos chamailleries. Quelquefois, nos parents nous grondent. Mais pour nous, c’est normal de nous embêter, surtout que nous nous amusons beaucoup !
C’est avec une voix excitée, en imaginant la tête de mon frère, que je déclare à mes sœurs.
« — Lui piquer ses vêtements ! »
« — Eh ! Mais t'es folle toi !... » Elles parlent à voix haute. Je leur dis de parler moins fort et je leur rappelle succinctement en détail ce qu'ils m'avaient fait. Elles s’amadouent rapidement.
« — Bon d'accord, mais c'est Lou’ qui y va ! » Déclare Julia fière d’elle.
« — Pourquoi moi ? » Elle souffle, n’ayant pas envie d’aller prendre les vêtements de mon cher frère.
« — Tu ne fais rien à chaque fois !... »
« — Mais c'est normal, je suis le cerveau de la bande ! » rétorque-t-elle, fière de sa trouvaille.
« — Lou », vas-y s’te plait ! », dis-je en insistant.
« — Bon d'accord, mais vous me le payerez ! » Lâche ma sœur Louna, les bras croisés sur sa poitrine.
Je souris, les remercie et je me penche pour embrasser mes sœurs. Satisfaite, je leur dis d’attendre qu’il parte aux toilettes pour agir. Je sors de la chambre, croise mon frère dans le couloir. Il se dirige vers les toilettes. Je frappe à la porte de chambre des filles. Un faible « d’accord j’y vais » se fait entendre. Heureuse de pouvoir encore embêter mon jumeau, je descends mettre la table.
« — Ah, Maria, tu es là ! Tu en as mis du temps ! » Fait ma mère quand j’arrive dans la cuisine.
« — Coucou Maman ! Oui, je disais quelques trucs aux filles ! » Je suis souriante. Mais je freine mes ardeurs me souvenant que ma mère sait ce que ce sourire signifie. Je crois que je l’ai échappé belle car elle change de sujet.
« — Peux-tu mettre les infos s'il te plaît ? »
« — Oui, je te mets sur la première chaîne ? »
« — Oui, vas-y et mets la table après. » Elle s’affaire sur le plan de travail.
« — D'accord ! »
J'allume la télé et pends la télécommande. Je zappe sur quelques chaînes, avant de mettre la chaîne que me demande ma mère. Je me détourne de la télévision et mets la table. Une fois que c’est fait, j’aide ma mère dans ses tâches. Quelques minutes plus tard, j'entends un hurlement qui provient de l'étage. Sursautant, je lève la tête. Il vient de mon frère, les filles ont réussi leur action. Je rigole discrètement, ma mère se tourne vers moi, me regarde et roule des yeux. Elle souffle, lasse de nos bêtises.
« — Qu'est-ce que tes sœurs ont encore fabriqué ? »
« — Ça, je ne sais pas !... » J’essaye d’être innocente le plus possible dans mes propos.
« — Maria, je te connais. Tu as encore soufflé une idée à tes sœurs pour embêter ton frère ! »
« — Moi ? Noon…, que vas-tu encore penser par là !... » Je réplique en levant les mains en signe d’innocence.
Elle me répond d’un œil septique.
« — Mmhh, avec vous quatre, je me méfie des fois ! »
« — Maman ! Je suis indignée ! »
À ce moment-là, j’entends quelqu'un, ou plutôt plusieurs personnes, descendre rapidement les escaliers. Je regarde ma mère qui me fait un sourire. Ce ne sont que Julia et Louna, surexcitées. Elles arrivent en courant dans la cuisine.
« — Maman, Maria ! Guillaume est furax après nous ! On a rien fait ! On va dehors le temps qu'il se calme ! », souffle Louna, essoufflée après avoir couru.
« — Je vous ai déjà dit de ne pas courir dans les escaliers ! » Ma mère réprimande mes sœurs. Elles ne sentent pas du tout coupable car elles sourient. Voyant qu’elles se dirigent vers la porte d’entrée, ma mère reprend immédiatement. « Non, non et non ! Jeunes filles, vous allez vous mettre à table. Pendant que moi, je vais appeler votre frère et votre père pour qu'on commence à manger. »
« — Oui maman ! » Elles répondent en chœur, déçues de ne pas échapper à Guillaume.
Ma mère sort de la cuisine. Nous l’entendons à travers le couloir qui mène de la cuisine à la salle à manger.
« — Guillaume ! Loïc ! »
Je regarde mes sœurs, les connaissant, elles rigolent secrètement. L’image de la tête de mon frère me parvient. Je l’imagine bien surpris quand il a dû découvrir que ses vêtements avaient disparu. J’éclate de rire, ce qui fait retourner mes sœurs. Ma mère arrive à ce moment-là. Elle me regarde d’un drôle d’air, puis elle me fait signe de m’asseoir à ma place.
« — Je suppose qu’il y a un rapport entre vous trois si Guillaume a hurlé tout à l’heure »
Je cesse de rire et je pars m'installer, mon père et mon frère arrivent en même temps. Ils s’assoient, ne se préoccupant pas de nos rires. Nous avions recommencé à rigoler lorsque Guillaume est entré dans la pièce. Comprenant que nous nous moquions de lui, il nous envoie un regard noir. Pendant que mon père regarde la télévision, ignorant l’humeur de mon frère, ma mère nous sert à manger.
Au moment du dessert, nous sommes en train de chahuter tous ensemble quand le présentateur télé attire notre attention.
« Mesdames, Messieurs,
Flash info spécial !
Aujourd'hui est un jour spécial,
Nous vous annonçons que les mythes sont réels. En effet, les Loups-Garous existent,
C'est une nouvelle mondiale, les Loups-Garous sont parmi nous et prennent la tête de nos gouvernements.
En effet, nous sommes en réalité 2 milliards d'êtres humains contre 5,2 milliards d'êtres nommés « les Surnaturels » !
Des chiffres impressionnants, mais réels, nous vous demandons donc de rester calme et d'être à l’affût des dernières nouvelles...
Bien… Maintenant, passons aux dernières informations.
Le couvre-feu n’a pas réussi à s’instaurer dans les pays du tiers monde… »
À la fin de cette information bouleversante, je regarde ma famille, les dévisageant tous. Je ne comprends rien, les histoires fantastiques que je lis me sautent aux yeux. Se peut-il que je sois en train de dormir ? Je me pince sérieusement, puis voyant que ça ne sert à rien, je souffle. Prenant mon courage à deux mains, je demande à toute la tablée.
« — C'est vrai ce qu'il a dit ? Ce n'est pas un canular ? »
« — Non, je ne crois, pas. Tu as vu comment il était sérieux ! Hein papa ! » Fait Guillaume. Son visage est tout blanc. Tout le monde est dans le même état que lui.
« — Oui, Guillaume, en effet, ça n'augure rien de bon. Je sens qu'ils ne nous ont pas tout dit... » Lui répond mon père.
« — En tous cas, il est aussi sérieux que les habits de Guillaume ! » Lâche Louna joyeuse. Je crois qu’elle veut rendre la nouvelle plus légère qu’elle ne l’est déjà.
« — Ah bon ? Et bien Guillaume… Tu oublies de prendre tes affaires avant de prendre ta douche ! » lui dis-je moqueuse. Je sais qu’en disant cela, je lance une bombe. Je suis fière de moi.
« — Très drôle g’de sœur ! En attendant, ta vengeance s’est accomplie ! » Il me regarde avec son sourire en coin que je connais très bien : celui d’une vengeance en cours…
« — Yep ! J’suis très contente ! Et dans tous les cas, tu sais très… » Mon père me coupe dans ma phrase.