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Après leur enlèvement, la bataille entre la famille et les démons, Maria, ses sœurs et Guillaume découvrent la vérité sur leurs origines. Les démons n’ont de cesse de leur rappeler qu’ils ne sont jamais bien loin. Avec tous ces événements, Maria en apprend toujours plus sur sa magie et son rôle dans ce monde. Elle découvre que le chemin va être compliqué pour résoudre les disputes incessantes entre les démons et les autres peuples surnaturels…
À PROPOS DE L'AUTEURE
Passionnée de lecture fantastique depuis son plus jeune âge, Marion Colin s’initie à l’écriture qui la conduit à la création de l’univers d’Alpha Éternel dont voici le deuxième tome.
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Seitenzahl: 390
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Marion Colin
Alpha Éternel
Tome II
Les origines
Roman
© Lys Bleu Éditions – Marion Colin
ISBN : 979-10-377-4053-3
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Je ne sais pas où je vais. Ni qui je suis. Est-ce que quelqu’un peut m’aider ?
Les derniers évènements m’ont bien fait comprendre que beaucoup de choses vont changer…
Notamment sur ma famille…
J’ai peur de l’avenir… Mais je sais avec certitude qu’il y a encore des choses à apprendre, surtout sur la magie et sur le peuple surnaturel.
Espérons que tout se passe bien, et, dans le meilleur des mondes…
Alors que Maria passe une soirée en famille avec ses parents, son frère jumeau et ses deux petites sœurs, une information est dévoilée à l’échelle mondiale. Les loups-garous, les vampires, les métamorphes et toutes les autres créatures surnaturelles existent vraiment.
Maria va se rendre compte que sa famille n’est pas ce qu’elle prétend être. Son frère Guillaume est un loup-garou tout comme ses parents, Loïc et Maïwen. Ses deux petites sœurs jumelles, Louna et Julia sont des métamorphes.
À cause de l’apparition des loups-garous, notamment de l’Alpha de l’Europe, qui a l’air antipathique, Darren, Maria commence une année scolaire mouvementée
Au plus profond d’elle-même, Maria sait qu’elle fait partie de ce peuple surnaturel. Elle essaye de voir si elle peut faire de la magie. Malgré elle, elle plonge dans des souvenirs d’enfance dont elle ne se souvient pas. Non loin de là, une étrange créature, une chauve-souris à l’apparence humanoïde l’observe. Elle guette tous ses faits et gestes dans le but d’en faire part à un certain démon.
Compte tenu de ses nouvelles capacités, et en voulant en savoir plus, Maria demande à son professeur de magie, Camilla, de lui faire découvrir le monde surnaturel.
Avec sa famille, elle essaye de comprendre pourquoi ces peuples ne se dévoilent que maintenant. Profitant d’un temps de répit, son professeur de magie va lui faire découvrir le destin tragique d’une meute de loup-garou ancestrale et lui apprendre la magie.
Selon Camilla, elle apprend qu’elle ferait partie d’un peuple longtemps oublié : les Esprits de la Nature.
Pendant qu’elle s’entraîne avec son entourage, Maria plonge dans un nouveau souvenir qui l’entraîne dans la découverte de sa véritable famille.
Un peu plus tard, une alarme retentit dans le lieu des entraînements, les interrompant. C’est une fausse alerte. Quelques minutes plus tard, Guillaume, Louna et Julia sont enlevés devant Maria, cachée. Bouleversée, elle annonce à ses parents l’enlèvement de sa fratrie. En apprenant la nouvelle, ses parents précisent qu’ils appartiennent à des meutes de loups-garous ancestrales.
Sans nouvelles de son frère jumeau, Maria revient sur le lieu de l’enlèvement et découvre une piste qui lui redonne de l’espoir de les retrouver.
Pendant ce temps-là, dans un château, très loin de France, des prisonniers sont malmenés par des métamorphes et une espèce de chauve-souris humaine nommée Xavier. La créature contacte un démon pour lui dire qu’il a un moyen de pression pour prendre Maria : sa famille. Guillaume se confronte à Xavier.
Lorsque Maria dévoile ses découvertes à ses parents et à ses amis, tous sont soulagés. Avant d’entreprendre des recherches plus approfondies, le lendemain, ses parents leur proposent de se reposer avant.
Pendant le repas, Maria discute discrètement avec Darren, l’Alpha de l’Europe. Celui-ci se confie à Maria, l’air préoccupé : Guillaume ne répond pas à ses appels télépathiques.
En voyant l’inquiétude grandissante de Maria, une de ses amies la rassure. Sur la demande de Darren, son père, Loïc, explique ce qu’il sait sur le génocide de sa meute à cause des métamorphes. Ce sont des informations rares, raison pour laquelle Darren est surpris. Il ne savait pas ce qu’il s’était passé et pour lui, ce sont des informations très importantes.
Pendant qu’elle s’active à chercher sa fratrie, Maria se lie avec un Être de la Nature, Limm. Celle-ci lui indique qu’elle sera là pour l’aider quoiqu’il arrive.
Lorsque des cris surgissent de la forêt, Maria se précipite vers celle-ci. Elle est piégée par Xavier qui l’enlève devant Camilla en aspirant son énergie vitale. Plus tard, elle se réveille en prison. En reprenant ses esprits, elle entend la voix de son frère Guillaume et comprend qu’elle a retrouvé sa fratrie. En voulant protéger son frère des menaces et coups de Xavier, elle est blessée par des coups de fouet. Un homme apparaît et interrompt son tortionnaire. Maria s’évanouit avant de voir son sauveur. Elle se réveille dans un lieu inconnu. Un démon nommé Rohan se tient à ses côtés. Il est content de voir que Maria est réveillée, mais il ne reste pas longtemps. Une fois seule, Maria utilise ses dernières forces pour prendre contact avec son Être de la Nature par télépathie avant de tomber dans le coma.
À quelques centaines de kilomètres de là, Limm apparaît devant les amis et la famille de Maria. Elle leur annonce que Maria est dans le coma.
Maria se retrouve dans une bibliothèque. Elle y fait la connaissance de la sœur jumelle de Camilla, Christèlia. Elle découvre que les querelles entre les peuples vont encore plus loin : une prophétie est à l’origine de cette guerre.
Lorsque Maria se réveille brutalement, elle s’échappe avec Guillaume du château. Ils sont sauvés par Camilla qui déclenche une bataille contre les démons et les métamorphes. Lorsque ceux-ci sont neutralisés, Maria se rend compte que le démon Rohan, et la chauve-souris, Xavier, ne sont pas dans les troupes. Elle comprend qu’ils sont en train de s’échapper. Elle se précipite à l’intérieur du château pour les arrêter. Elle les rate de justesse et rencontre un homme qui se dit être son âme sœur, Liam, mais s’évanouit d’épuisement.
Je me réveille doucement sur quelque chose de moelleux. J’ai l’impression de voler très haut dans le ciel malgré le fait que je sois allongée. J’ai du mal à réfléchir, ce qui est étrange. J’essaie d’ouvrir les yeux, mais je les plisse aussitôt, car je distingue une lumière vive. Je me concentre pour m’habituer à la lumière présente. Je vois un mur blanc avec une télévision accrochée en hauteur, comme dans une chambre d’hôpital.
J’essaie de me mettre en position assise, mais je n’y arrive pas. Je regarde autour de moi et je comprends rapidement que je suis dans une chambre d’hôpital.
Je ferme doucement les yeux à cause de mon mal de tête qui fait surface. Des images s’impriment sur mes paupières. Il me semble que ce sont des flashs. Je me vois en train de me défendre contre des démons, puis je revois la tête de ce vampire, Liam, inquiet essayant de me rattraper avant que je ne tombe.
J’ouvre les yeux doucement pour éviter d’avoir le vertige. Je prends une petite respiration et j’essaie de voir où je suis grâce à ma magie. J’essaie de l’utiliser, pour en savoir plus sur cet endroit.
Je fronce les sourcils après deux échecs. Je ferme les yeux et je me concentre sur ce qu’il m’arrive.
Je ressens un vide qui ne peut qu’être lié à ma magie. En effet, elle ne dépend pas que de ma condition physique. Elle dépend également de la fatigue et des efforts fournis. Je me sens encore bien faible. Je souffle lorsque je comprends que je ne pourrais pas en faire tout de suite.
Tout en étant allongée, j’essaie de m’étirer doucement. Je grimace pendant que je sens mes muscles endoloris. Je tourne doucement la tête pour essayer d’y voir plus clair. Je souffle rapidement, et je le regrette aussitôt. J’ai l’impression que mes poumons se sont compressés. Les larmes me montent aux yeux. Qu’ai-je fait pour mériter tout cela. Je prends une grande respiration pour me calmer.
Lorsque je me sens mieux, j’essaie de me redresser. Je suis gênée par quelque chose sur mon bras droit et mon omoplate. Je tourne doucement la tête et je découvre une espèce de gilet qui enveloppe tout mon bras. Une sorte d’attelle protège mon omoplate, rendant les mouvements compliqués.
La porte s’ouvre doucement, je tente de me redresser une seconde fois pour voir qui arrive. Tentative ratée, car quelqu’un se précipite vers moi en courant.
— Maria ! Attends, je vais t’aider ! Que veux-tu ?
Le timbre de la voix me fait penser à quelqu’un que j’ai rencontré récemment.
— De l’eau…
Je grimace en sentant que ma gorge est irritée et sèche. Lorsque la personne me passe le verre, je suis aux anges. Je regarde mieux mon interlocuteur et reste figée. C’est cet homme que j’ai vu avant de tomber dans les pommes… Louis ? Lio ? Je fronce les sourcils, non, il s’appelle Liam. Je prends une grande respiration, déstabilisée. Il est encore plus beau que dans mes souvenirs. Son visage d’ange aux yeux marron le rend encore plus craquant. Je remarque qu’il semble inquiet.
— Est-ce que ça va mieux ? me demande-t-il.
— Oui, merci. Qu’est-ce qui s’est passé ?
— Tu t’es évanouie, car tu avais perdu beaucoup de sang… Tu avais beaucoup de mal à respirer et ton pouls était trop rapide ! Grâce à l’intervention du métamorphe, nous avons pu stopper une bonne partie de l’hémorragie. Quand ton état est devenu stable, nous t’avons emmené d’urgence dans l’hôpital le plus proche…
J’essaie de me redresser. Liam voit que je peine et m’installe de façon bien plus confortable. Je lui souris pour le remercier pendant que je lui demande :
— Ah… Donc nous sommes loin du château des métamorphes ? Je dors depuis combien de temps ?
— Oui, tu n’as rien à craindre. Tu avais besoin de te reposer, car tu dors depuis plus d’une semaine. Ton taux de magie est au plus bas.
Il me regarde bizarrement, ce qui me met mal à l’aise. Je ne sais pas comment l’interpréter. Est-ce en lien avec le fait qu’il m’avait annoncé qu’il est mon âme sœur ? J’ai l’impression qu’il me cache plusieurs choses. Pour le moment, je ne fais pas confiance en cet homme. Je me promets de trouver de quoi il s’agit. Il agite sa grande main devant mon visage.
— Oui ? Excuse-moi, j’étais dans mes pensées.
— J’ai bien vu ma belle !
Je frissonne. Décidément, il me fait de l’effet sans que je le veuille.
— Que veux-tu que je fasse pour ton confort ?
— Eh bien…
Sa manière de parler est quand même étrange. Pour qu’il ne se doute de rien, je fais mine de réfléchir. Je laisse tomber en voyant que la porte de ma chambre est ouverte. Il y a du monde à l’extérieur qui bouge dans tous les sens. Je me retourne vers Liam.
— Qui sont ces gens ?
Ses épaules s’affaissent. Il est déçu ? Je n’en sais rien…
— Ah… comment te dire… il y a pas mal de personnes qui attendent ton réveil. Notamment ta famille… Et quelques journalistes…
Je fronce les sourcils pendant qu’il va fermer la porte pour nous laisser un peu d’intimité. Sa façon d’agir ne me rassure pas… Pourquoi des journalistes ?
— Ah oui, je vois… Pourquoi des journalistes ?
Il hausse ses épaules et il esquive le sujet en me demandant :
— Veux-tu essayer de te lever ?
Levant les yeux au ciel, je lui réponds cinglante.
— C’est ça Liam, esquive le sujet ! Mais pourquoi pas !
Avec ma main valide, je pousse les draps, tout en essayant de ne pas trop bouger mon bras blessé. Liam se positionne à mes côtés afin que je puisse prendre appui sur lui pour me lever.
A cause de ma faiblesse, je manque de tomber plusieurs fois. Grâce à l’aide de Liam, j’arrive enfin à être debout. Je réussis à faire quelque pas, mais, je ne reste pas debout très longtemps. Je baisse la tête, triste de ne pas pouvoir tenir debout aussi longtemps que je le voulais.
Compatissant, Liam pose sa main sur mon épaule. Il me chuchote.
— Les médecins disent que tu mettras un peu de temps pour marcher normalement.
Surprise par la proximité de Liam. Je rougis brutalement. Je ne comprends pas la réaction de mon corps face à cet homme que je connais à peine.
Quelqu’un frappe à la porte, ce qui me tire de mes pensées. Liam m’aide à m’asseoir sur le fauteuil situé à côté du lit. Il va ouvrir et se décale laissant passer une personne que je connais bien : mon frère jumeau.
Je me fige en le voyant, il est fatigué et a de la barbe au menton, comme s’il n’avait pas dormi depuis un bout de temps. C’est bien la première fois que je le vois dans un tel état.
Une fois qu’il semble comprendre que je suis devant lui bien réveillée et assise dans un fauteuil, il se précipite vers moi. Il me serre doucement dans ses bras, je sens de l’eau couler au niveau de mon cou. Je me défais de mon frère et le regarde. Je peux apercevoir les larmes qui coulent sur son visage. Mon cœur se serre à la vue de ce spectacle.
— Oh… petit frère ! Je suis là !
— Maria… sanglote-t-il. Tu nous as fait peur !
— C’est ce que j’ai cru comprendre…
Je fusille Liam du regard et je reprends.
— Mais… pourquoi ? Et… comment va tout le monde ? Et Leïla ?
Je ne sais pas où est ma louve. Je ne sens pas le lien qui m’unit à elle. Je commence à m’inquiéter. Mon frère me dévisage, surpris que je pose ces questions.
— Leïla n’est pas loin, elle est cachée à l’extérieur, ne t’inquiète pas.
Cela me rassure. Il fronce les sourcils.
— Pour les autres, Liam ne t’a rien dit ?
Je hausse les épaules. Guillaume regarde Liam avec un drôle de regard. Il se tourne vers mois et souffle.
— Ils vont bien, mais ils attendent avec impatience que tu te réveilles… et puis…
Il se tourne vers Liam et lui demande.
— Liam… tu as prévenu un médecin ?
Celui-ci nous observe tous les deux, incrédule. J’entends Guillaume soupirer.
— Qu’attends-tu pour prévenir un médecin ?
Liam semble se réveiller, car il commence à partir tout en disant précipitamment :
— Euh… je… je vais vous laisser et aller chercher un médecin…
Il sort rapidement, tout en nous regardant une dernière fois. Pendant ce temps, Guillaume m’apporte la télécommande. Je le regarde avec un regard complice. Il me connaît par cœur. Il hausse les épaules pendant que j’allume la télévision, ayant envie de voir les dernières informations. Je commence à vouloir poser une question à mon jumeau au moment où le médecin entre, suivi de Liam.
J’ai l’étrange impression de reconnaître le médecin. Il est grand, de longs cheveux brins tombent sur ses épaules et il a des yeux verts. Je le reconnais, c’est l’homme qui m’avait soignée lorsque ces démons m’avaient enlevé.
— Ah ! Vous voilà réveillée, mademoiselle… J’ai fait du mieux que je pouvais pour vous soigner sur place. Je pense que vous ne voulez pas rester ici trop longtemps.
Je hoche la tête, souriante. Il rit et poursuit.
— Je vais regarder vos bandages pour voir si tout est en ordre et après vous pourrez partir.
Il me regarde tandis que je hoche la tête, il reprend.
— Voyons voir…
— Est-ce que Maria aura besoin de soins ? demande Liam, en coupant le docteur.
— Maria aura plus besoin de repos que de soins.
Il s’interrompt, regarde mon frère avant de reprendre.
— J’ai décelé que votre magie est très faible. Je vous conseille un bon repos, d’éviter d’utiliser votre magie durant trois semaines.
Il s’affaire autour de moi.
— En ce qui concerne votre épaule et votre bras, vous devrez garder le plâtre pour un mois. Vous avez subi une légère fracture à l’avant-bras. En revanche, votre épaule a été déboîtée et il est nécessaire que vous gardiez l’attelle pour l’immobiliser au minimum pour trois semaines.
Mon frère commence à protester.
— Ma… mais… vous n’êtes pas sans savoir que…
Le médecin se tourne vers Guillaume en le fusillant du regard.
— C’est une décision médicale jeune homme. Je veillerais personnellement à ce que ce soit respecté !
— Bien docteur… répond mon frère tout penaud.
Il ne se préoccupe plus de mon jumeau et s’affaire autour de moi afin de voir si tout se passe bien. Quelques minutes après, il me regarde soucieux.
— Je pense que par mesure de précaution je vais vous garder encore une nuit.
Je commence à protester, mais il me coupe.
— Je ne veux rien entendre. Je veux m’assurer que vous ne faites pas de malaise ou que vos blessures s’infectent.
Je fais la moue. Mon frère se met à rire en voyant ma tête. Le regard du médecin l’arrête dans son élan.
— Je ne vois pas ce qu’il y a de drôle jeune homme ?
Je vois Guillaume baisser la tête. Satisfait, le médecin se tourne vers moi.
— Je repasserais demain matin et je verrais à ce moment-là si vous pourrez sortir. En attendant, reposez-vous !
Je hoche la tête pendant que le médecin fait signe à Guillaume et à Liam de sortir de la chambre. Guillaume me serre une dernière fois dans ses bras tandis que Liam me fait un signe maladroit de la main.
Lorsque Guillaume quitte la pièce, je me lève doucement et j’arrive à me mettre dans le lit. Je m’allonge, épuisée par la séance sportive que je viens de faire. Je ris nerveusement. Une séance sportive qui se résume à s’installer dans le lit. Je ferme les yeux quelques secondes avant de réaliser que je reviens de très loin.
Pour me divertir, j’allume la télévision. Je reste quelques minutes devant l’écran avant d’être interrompue par une infirmière qui entre.
— Mademoiselle ? Quelqu’un souhaite vous voir.
Je fronce les sourcils.
— Qui ?
L’infirmière hausse les épaules.
— Un certain Darren…
Je hoche la tête pendant que je prends la télécommande pour couper le son. Qu’est-ce qu’il veut ? Je m’installe confortablement. Une voix grave que je connais très bien me fait tourner la tête vers l’entrée.
— Je viens voir la blessée !
Je souris en voyant Darren.
— Darren ! Quel plaisir de te voir. Comment vas-tu ?
Il hausse les épaules. Ses cheveux sont en bataille et je peux voir qu’il a des cernes sous les yeux. Il me fait un maigre sourire.
— Les temps sont durs… Depuis qu’il y a eu cette bataille, je dois courir à droite et à gauche…
Je le regarde curieuse.
— Que veux-tu dire par là ?
— Je vais devoir parcourir le monde… Je dois affirmer ma position auprès des autres grandes meutes de loups-garous. Je ne sais pas pour combien de temps j’en ai… mais j’espère pouvoir te croiser de temps en temps afin de…
Je lève les yeux au ciel en comprenant qu’il s’inquiète pour moi. Je lui tends ma main.
— Darren, tu es un ami de longue date. Je peux comprendre que tu te sens coupable de me laisser seule.
Il me prend la main. Il tremble. Je souffle. Je suis prête à parier que le lien qui nous unit le tracasse. Pourquoi a-t-il fallu qu’il soit mon Protecteur ? Cela va davantage lui peser que ses devoirs d’Alpha, car il va devoir se concentrer pour ne pas penser à moi… Je baisse la tête avant de reprendre.
— Tu n’as pas à te soucier de moi. Je sais que tu es mon protecteur et que tu ne veux pas qu’il m’arrive quelque chose. Je pense que tu te sens coupable de ce qu’il s’est passé dernièrement.
Je relève la tête, et je vois Darren pleurer. Il s’effondre totalement devant moi. Je ne sais pas comment réagir sur le moment. Je me sens démunie face à sa réaction.
J’attends quelques minutes, le temps qu’il se ressaisisse. Il souffle un grand coup avant de me regarder.
— J’ai eu tellement peur qu’il te soit arrivé quelque chose de grave.
Je lui fais un maigre sourire.
— Il ne m’est rien arrivé, j’ai juste quelques égratignures !
Il souffle une seconde fois et il se lève.
— Maria ! Je me suis fait un sang d’encre pour toi ! J’ai cru que tu allais mourir avec ces démons ! Depuis que nous vous avons retrouvés je ne fais que de croire que…
sa voix flanche. Il se mouche.
— Je suis désolé… Je me laisse emporter…
Il se lève et tourne en rond.
— Je ne peux m’empêcher de me dire que s’il t’arrive quelque chose je ne pourrais pas être là pour te protéger…
Je lève les yeux au ciel… Je le rejoins doucement. Mes jambes sont encore faibles. Voyant que je me lève, Darren m’aide. Je désigne la fenêtre et il m’aide à faire quelques pas jusqu’à celle-ci.
Je prends une grande respiration et je regarde Darren dans les yeux.
— Pourquoi t’inquiètes-tu autant ?
La porte s’ouvre doucement. Darren lève les yeux au ciel.
— Oui Guillaume ?
Mon frère se gratte le cou, gêné.
— Je suis désolé… Mais…
Il est bousculé par une autre personne. D’emblée, Darren se positionne devant moi. Je fronce les sourcils en reconnaissant Liam. Que fait-il ici ? Il ne se préoccupe pas de moi. Il pointe son doigt vers Darren.
— Toi, je ne te connais pas ! Je ne sais pas pourquoi tu es à côté de Maria, mais tu vas partir tout de suite.
Mon sang ne fait qu’un tour. J’essaie de passer devant Darren. Celui-ci ne bouge pas, m’obligeant à rester derrière lui. Je commence à vouloir parler, mais il est plus rapide que moi.
— Qui êtes-vous ?
Darren ne laisse pas à Liam le temps de répondre qu’il poursuit.
— Je pense que vous ne savez pas à qui vous vous adressez monsieur…
Derrière l’épaule de Darren, je peux apercevoir Liam faire un mouvement de recul. Il se reprend aussitôt.
— Oh, veuillez m’excuser, vous êtes ?
Je décide d’intervenir avant que ces deux-là n’en viennent aux mains.
— Bon, Darren, tu as intérêt à me laisser respirer, sinon je ne donne pas cher de ta peau…
Surpris par mon ton menaçant, il me laisse passer. Non sans mal, je me dirige vers mon lit d’hôpital et je m’assois dans le fauteuil. Je souffle fort, montrant mon agacement. Guillaume rigole et s’assoit à côté de moi.
— Et bien dit donc sœurette, je ne te savais pas aussi autoritaire.
Je le regarde froidement. Il se tait aussitôt et se fait tout petit. Mentalement, je suis satisfaite de voir ces trois hommes mal à l’aise. Je décide de me ressaisir.
— Bon, je vais faire les présentations calmement comme ça, il n’y aura pas de malentendu…
Je désigne Darren.
— Lui, c’est Darren, Alpha de l’Europe, mon protecteur et également un de mes proches amis depuis longtemps…
Je vois Liam se raidir pendant que Darren bombe le torse. Je lève les yeux au ciel. Celui-là, toujours en train de faire se mettre en avant... Je prends une grande respiration et pointe Liam du doigt tout en me retenant de rougir.
— Voici Liam, un vampire qui nous a…
Guillaume m’interrompt.
— Aidé à te transporter à l’hôpital quand tu t’es évanouie… Et depuis, il ne veut pas partir…
Je souffle encore une fois et je fusille mon frère du regard.
— Oui… Enfin… Il est plus que ça… mais tu as résumé la chose…
Darren hausse les épaules. Une sonnerie de portable rompt l’atmosphère lourde qui s’est installée. Guillaume s’éclipse rapidement tout en me faisant un sourire d’excuse. Le silence devient pesant une seconde fois. C’est Liam qui commence à prendre la parole.
— Donc alors, vous êtes un alpha ?
Darren hoche la tête et lui répond sur un ton méprisant.
— Et vous un vampire ?
Je décide de couper Darren, car je sens que son instinct protecteur prend le relais.
— Si j’ai bien compris ce que Liam a dit avant que je ne m’évanouisse, il est mon âme sœur…
Surpris, Darren ouvre la bouche et la referme, ne sachant que dire. Je manque de rire, mais je me retiens de justesse. Je l’entends marmonner.
— Ah bah ça… Je ne m’attendais pas à ça… Je n’étais pas sûr quand je l’ai vu la première fois…
Je me souviens que Darren était à mes côtés quand Liam s’est présenté, tout comme mon jumeau. Je déglutis pendant qu’il regarde Liam… Ouvre la bouche et la referme une seconde fois. Il prend une grande respiration. Son regard a changé.
— Euh…
Liam s’approche de moi.
— Comment vas-tu ?
Je hoche la tête.
— Je m’en sors… Je pense que je n’ai pas connu pire, mais je n’ai pas à me plaindre…
Il me regarde.
— Tu es courageuse !... Je vais te laisser parler avec ton ami…
Il passe sa main sur ma joue.
— Je suis désolé pour la scène que j’ai faite tout à l’heure…
— Tu ne pouvais pas savoir…
Il hoche la tête, fait un geste amical de la main à Darren et quitte la chambre. Le calme revient dans la pièce. Je vois que Darren a les yeux rivés vers la porte de la chambre. J’agite ma main valide devant ses yeux. Il semble revenir sur terre. Il me regarde hésitant.
— Euh… qu’est-ce qu’il s’est passé là ?
Je hausse les épaules.
— Je ne saurais te dire…
Il s’assoit à côté de moi.
— Par rapport à tout à l’heure, je me sens plus apaisé… Est-ce le fait que ce vampire qui prétend être ton âme sœur soit venu ?
Il tourne la tête de droite à gauche. Il semble préoccupé. La porte s’ouvre à nouveau. Cette fois, ce n’est que Guillaume.
— Alpha, je suis désolé… Mais nous avons besoin de vous en Russie…
Darren baisse la tête. Il me regarde avant de serrer ma main et de se lever.
— Les affaires reprennent.
Il se tourne vers mon jumeau.
— Je te rejoins dans quelques secondes.
Guillaume hoche la tête et nous laisse tranquilles.
— Maria, si ce vampire ne prend pas soin de toi, je me chargerai de le tuer.
Je frissonne. Il me sourit.
— C’est de l’humour, tu sais.
— Oui…
— Je vais devoir te laisser. Je te fais confiance. Tu sais à qui demander si tu as besoin.
Il me fait un clin d’œil. Je fronce les sourcils pendant qu’il désigne Guillaume qui vient d’ouvrir la porte pour la troisième fois. Je lui souris, comprenant que mon frère reste à mes côtés. Il me sert une dernière fois dans ses bras avant de quitter la pièce définitivement.
Mon frère s’approche de moi.
— Je suis…
Je le coupe aussitôt.
— Tu n’y es pour rien.
Il embrasse mon front et me murmure.
— Je ne sais pas ce qu’il s’est dit entre vous trois, et je ne veux pas le savoir, mais Darren tient beaucoup à toi et ce Liam également… Ne crains rien… Ton secret sera bien gardé…
Je hausse les épaules.
— Tu sais, nous n’étions pas seuls quand Liam me l’a dit…
Il sourit et m’embrasse. Il quitte la chambre.
Je m’allonge dans le lit. J’essaie de trouver le sommeil, mais c’est compliqué. Je commence doucement à m’endormir pendant que je médite sur ce que je viens de vivre.
Je me réveille brutalement. Je prends mon portable et regarde l’heure. Il est huit heures trente du matin… Et je suis toujours dans la chambre d’hôpital et ce qu’il s’est passé ces dernières minutes n’est pas le fruit de mon imagination. Je souffle et je tente de m’étirer. Je pousse aussitôt une plainte étouffée. Des bruits de pas précipités me font ouvrir les yeux rapidement. Une infirmière se tient à côté de moi.
— Madame, vous allez bien ?
— Oui, j’ai oublié que je ne pouvais pas bouger le bras…
Elle me fait un sourire rassurant. Elle m’aide à me redresser. Pendant que je m’installe confortablement, elle me tend des médicaments et un verre d’eau. Je les prends immédiatement.
Une fois que je me sens bien réveillée, je demande à l’infirmière présente.
— Je vais pouvoir sortir aujourd’hui ?
Elle me regarde et arrête ce qu’elle était en train de faire.
— Je ne peux rien vous dire… Seul le médecin est habileté à le dire…
Je hoche la tête, comprenant le positionnement de l’infirmière. Elle me quitte quelques secondes plus tard.
Je regarde la télévision pour passer le temps. Mon frère ne perd pas de temps, car il me rejoint après que j’ai pu faire ma toilette et pris mon petit-déjeuner.
Il profite du temps pour me taquiner.
Alors que je suis en train de rire suite à une blague de mon jumeau, le médecin entre dans la chambre.
— Oh, je vois que vous êtes entre de bonnes mains, jeune fille.
Je souris au médecin.
— Oui, mon frère est un très bon antidépresseur !
Il acquiesce et s’installe à côté de moi pour m’ausculter. Au bout de quelques secondes, il me dit.
— C’est bon, tout est normal jeune fille, vous pouvez y aller.
Il prend son calepin et rédige quelque chose. Il me tend une feuille et me dit.
— Voilà votre papier attestant que vous pouvez quitter l’hôpital sans problème. Et… euh… je pense que votre frère devra vous dire certaines choses avant que vous ne quittiez cette chambre… Vous avez pu vous reposer tranquillement loin du bruit et cela me convient amplement.
Il commence à partir, mais je le retiens.
— Attendez ! Je sais que le moment n’est pas bien choisi, mais je souhaiterais savoir quel est votre nom…
Il me sourit et s’approche de moi.
— Je m’appelle Edward Clinton…
Il s’incline et s’éloigne doucement. Avant qu’il ne quitte ma chambre, il se tourne vers nous et reprend.
— Si vous avez besoin de moi, je serais là, j’ai une dette envers vous…
Je regarde le médecin sortir de mon champ de vision sans trop comprendre sa phrase. Je me tourne vers Guillaume et Liam avec un regard rempli de questions. Avant que je prenne la parole, Liam s’approche de moi, il semble inquiet.
— Que se passe-t-il ? Guillaume ? Liam ? De quoi...
Je suis coupée par Liam.
— Maria, laisse donc ton frère se remettre de ses émotions ! Tu dors depuis quelques jours maintenant… J’ai...
Il est coupé par Guillaume.
— Nous avons veillé ensemble Liam ! Ne commence pas à mentir à ma sœur…
— Bon d’accord, tu veux que je lui dise tout, au risque qu’elle le prenne mal ? Ou tu veux tout lui dire ? Fais Liam en levant les yeux au ciel.
Je les regarde se disputer. Mon frère est menaçant envers Liam tandis que Liam est calme. Quitte à choisir entre les deux, je préfère la personne la plus calme. Je ne sais pas ce qui s’est passé ces derniers jours, mais j’ai la nette impression que bien des choses ont changé.
Je tente de me lever pendant qu’ils se disputent. J’ai senti de la magie à l’extérieur de la chambre. Même si ma magie est en « stand-by », je sais remarquer quand quelqu’un fait de la magie autour de moi. Je ne me préoccupe pas des deux mecs qui sont en train de se disputer pour je ne sais quel sujet. J’essaye de me concentrer sur cette étrange magie et sur son origine. Des bruits me sortent de mes réflexions. Liam s’approche de moi suivit par Guillaume. Ils sont surpris, car je me suis levée du fauteuil.
— Maria ! Ça ne va pas ?
— Si, si ça va.
Je ne me préoccupe pas de lui et je me tourne vers mon frère.
— Dis-moi Guillaume, ne sens-tu pas de la magie à l’extérieur de la chambre ?
Il hausse ses épaules tandis que Liam sort précipitamment dans le couloir. Guillaume se rapproche de moi.
— Tu es sûre de ce que tu dis ? Car nous savons que ton flux de magie est bas…
Je lève les yeux au ciel.
— Petit frère, je sais ce que tu penses… Mais même si ma magie n’est pas ce qu’elle est, j’arrive tout de même à savoir quand quelqu’un en fait.
Guillaume me regarde avec de gros yeux, il souffle et me dit :
— Je sais que je suis un loup-garou et que théoriquement je ne peux pas faire de magie, mais je peux savoir quand quelqu’un fait de la magie, comme toi !
Il semble réfléchir.
— Mais tu as raison ! Il y a bien une trace de magie !
Justement, nous voyons Liam entrer dans la chambre suivi de Camilla. Je comprends tout de suite que cela venait d’elle. Je la salue d’un hochement de tête tandis que mon frère lui dit bonjour froidement. J’ai l’impression qu’il est en conflit avec elle. Après l’avoir salué, elle se tourne vers moi.
— Maria ? Comment vas-tu ?
Je la regarde. J’hésite quant au comportement que je dois adopter envers elle. Un simple regard vers Liam et Guillaume me fait comprendre que je peux rester indifférente pour l’instant et parler sérieusement avec Camilla plus tard.
— Ça va, je viens de me réveiller.
Elle hoche la tête pendant que Liam commence à discuter avec elle.
— Camilla, nous n’avons pas encore eu le temps de prévenir Maria quant aux derniers événements qui se sont passés.
Elle est surprise. De quoi doivent-ils me parler ? Je fronce les sourcils et j’interviens rapidement avant que le sujet soit écarté. Je suis suspicieuse.
— Euh, de quoi dois-je être prévenue ?
Elle me regarde et souffle. Elle jette un regard désapprobateur aux deux garçons et elle reprend.
— Après que tu te sois évanouie, Les représentants de la Haute Autorité de la Terre sont venus en personne… Mais… ça a tourné au carnage…
J’écarquille les yeux, les représentants de la Haute Autorité de la Terre ? Qu’est-ce cela encore ? Je fronce les sourcils.
— Attends ! Que veux-tu dire par « Haute Autorité de la Terre » ? Et, qu’est-ce qu’il s’est passé encore ?
Du coin de l’œil, je remarque que Guillaume s’intéresse de près à l’explication de Camilla. Ai-je encore soulevé un point sur lequel Camilla ne nous a rien dit ? Je l’ignore pour le moment. Camilla se redresse et elle me répond.
— Ce sont tous les représentants des créatures surnaturelles… En gros, il réunit l’Alpha Suprême qui représente les loups-garous, le roi des vampires, les dirigeants temporaires des métamorphes, le chef des magiciens et les autres représentants des autres créatures surnaturelles.
Je hoche la tête. Ainsi, il y a bien un groupe qui s’occupe des affaires des peuples surnaturels. Voyant que j’ai compris son explication, Camilla poursuit.
— Je pense qu’il vaut mieux que tu vois ce qu’il s’est passé.
Elle prend la télécommande qui était à côté de moi et allume la télévision. Elle me met sur une chaîne qui me montre les informations. Je me vois dans les bras de Liam, évanouie. Il m’emmène dans une ambulance. Au loin, j’aperçois Camilla en train de se battre contre d’autres personnes. Je me détourne de la scène, mal à l’aise, me tournant vers Camilla, je l’interroge du regard.
— Après que tu te sois évanouie, des démons ont voulu essayer de finir d’accomplir le travail que leur prince avait commencé, à savoir t’enlever… Mais, nous n’avions pas prévu le fait que les médias viennent… nous avons dû établir des dispositifs d’urgence ! En gros, ce qui était une opération de sauvetage est devenu un bain de sang… Ce qui a attiré les représentants de la Haute Autorité de la Terre…
J’assimile ces informations. Curieuse, je lui demande :
— Et quel est le lien avec ce que vous devez me dire ?
— Comme les médias ont été mis au courant de ce qu’il s’est passé, maintenant, ils n’attendent qu’une chose : que tu sortes de l’hôpital…
Je prends une grande respiration et je confirme ce que j’ai compris.
— Donc, en gros, ils m’attendent à la sortie pour que je réponde à leurs questions, c’est ça ?
— Oui…
Je souffle las. Pourquoi veulent-ils des explications alors qu’il n’y en a pas ? Un bruit me tire de la télévision. Quelqu’un frappe à ma porte. Je me lève, et je dis à la personne d’entrer. La forte carrure de la personne qui entre m’indique que ce n’est autre que Loïc, mon… père ou oncle… je ne sais même plus comment le qualifier avec tous les événements qui se sont produits. Il s’approche de moi et me fait un câlin, il me demande :
— Alors, comment vas-tu ma puce ?
Je me détache de lui et je lui réponds.
— Ça va, je vais bien. J’ai l’impression que tout ce qui s’est passé ces derniers temps ne sont que d’horribles souvenirs. Mais, je crois que je me fais des illusions…
— Hum, j’aimerais te rassurer pour te dire que ce n’est qu’un mauvais rêve, mais ce serait te mentir… en attendant, que dirais-tu de partir de cet hôpital ! J’en ai la chair de poule avec toutes ces odeurs.
Il se tient le nez, dégoûté. Il reprend plus sérieusement.
— Mais surtout pour éviter tout le monde qui attend ta sortie… Ne me demande pas qui ils sont, je n’en sais rien. Probablement les médias…
— Loïc, je crois que tu as raison, nous serons mieux à la maison.
Liam se tourne vers moi et il reprend.
— Maria, es-tu prête ? me demande Liam.
— Oui… Il va bien falloir que je parte ! Allons-y pendant que j’en ai le courage… Et… où va-t-on ?
— Nous partons chez Camilla et son mari. C’est l’endroit où nous pourrons être tranquilles et c’est le plus proche de l’hôpital.
Je hoche la tête. Je n’ai pas d’autres questions qui me viennent. Je mets le blouson que mon frère me donne. Je sens bien son regard appuyé. Je le regarde en le questionnant du regard. Il me fait un signe que je qualifierais « nous en discuterons plus tard ». Autant dire qu’il va falloir que j’aie une conversation avec lui, qu’elle soit télépathique ou non.
Hum, je suis gênée dans tous mes mouvements à cause de ce plâtre et de cette attelle… Il va falloir que je m’habitue à celui-ci… Et que je cesse de faire de la magie pendant un bon moment… Je frissonne déjà d’avance.
Pendant qu’ils chuchotent entre eux, je me dirige à petits pas vers la fenêtre de la chambre. Je regarde dehors et je vois le parking de l’hôpital, où il y a beaucoup de monde. Au loin, j’aperçois des arbres et un lac. Je ne reconnais pas ce paysage… Je pensais que nous serions à la maison, en France… dans ma région… Je prends une grande respiration et je demande.
— Un instant ! Où sommes-nous ?
Guillaume hausse les épaules, il est désinvolte.
— Nous sommes en Angleterre, au « St George’s Hospital » ! Selon mes souvenirs, c’est un hôpital universitaire et le meilleur de sa région.
— Mais… c’est…
— Oui, c’est le meilleur hôpital de la région…
Je lève les yeux au ciel en comprenant qu’il se répète. Je les regarde pensive… Je comprends mieux pourquoi nous allons chez Camilla. Elle m’avait dit qu’elle avait une résidence secondaire en Angleterre.
Je me ressaisis et je prends mon portable que Guillaume me tend. Je l’interroge du regard pour savoir si c’est lui qui l’avait pris. Il acquiesce, indiquant que oui. Je lui souris, un brin reconnaissant. Nous sortant de notre discussion silencieuse, Camilla nous demande.
— Bon, vous êtes prêts ?
— Je suppose que oui ! lui répond Loïc en levant les yeux au ciel.
Nous sortons de la chambre. Enfin, sortir est un grand mot, car beaucoup de personnes se tiennent devant la porte à attendre que je sorte. Je cligne des yeux à cause des flashs qui viennent de partout. J’essaie de me concentrer pour voir où je vais tout en faisant abstraction des bruits qui m’entourent. Je manque de trébucher sur quelque chose quand je remarque que ma tête commence à tourner. Je crois que j’ai accepté de sortir un peu trop vite de ma chambre. Voyant que je commence à faiblir, Liam me soutient et il hurle à mon frère parmi la foule.
— Tu n’as pas prévu d’agents de sécurité ?
— Non, mais attends.
Il se tourne vers notre père, Loïc.
— Tu n’as pas des gardes avec toi ?
— Oui, d’ailleurs, ils arrivent.
Je soupire. Nous avons réussi à nous mettre dans une salle en attendant de pouvoir partir. Je remarque que Darren n’est pas là. Pourtant, j’aurais juré qu’il serait présent en plus de Guillaume et Liam…
— Excusez-moi de vous interrompre, mais où est Darren ?
Guillaume regarde Loïc et il se met à côté de moi.
— Il est occupé à régler des affaires en lien avec ce qui s’est passé. Il ne sait pas quand il aura fini tout ça…
Je hoche la tête, remerciant Guillaume.
— J’espère que ça va s’arranger…
Liam s’approche de moi et pose sa main sur mon bras.
— J’en suis sûr…
Il regarde Guillaume insistant. Je vois Guillaume lever les yeux au ciel.
— Alors toi ! Tu ne perds rien au change !
Et ils recommencent à se disputer.
Je souffle en essayant de faire abstraction de la foule qui se tient à l’entrée de l’hôpital. Du coin de l’œil, je vois Loïc en train de regarder sa montre. Il fronce les sourcils et soudain son visage s’éclaire. Plusieurs hommes imposants entrent dans la salle. Ils sont habillés tout en noir, comme des gardes du corps.
Reconnaissant sans doute mon « père », ils hochent poliment leurs têtes et se mettent en barrière. Ils nous entourent, nous permettant de sortir de la salle et de nous diriger vers les deux limousines qui nous attendent à la sortie… Je me reprends et cligne des yeux, DEUX LIMOUSINES ? Je n’ai pas le temps de dire quoique ce soit car Guillaume m’entraîne à la suite de Loïc. Pourquoi j’appelle mon père par son prénom ? Tout simplement parce qu’avec tout ce que j’ai vu, je ne sais vraiment pas comment l’appeler... Je le vois devant moi, m’ouvrant le chemin. Mais... deux limousines ? Qu’est-ce qui a bien pu se passer durant ces derniers jours ? ... Des flashs me font cligner des yeux, je reviens brutalement à la réalité.
Des photographes n’arrêtent pas de nous prendre en photo. Un bras autour de mes épaules me tire de mes pensées. Ce n’est que Guillaume... je le regarde dans les yeux. Je peux presque percevoir de l’inquiétude dans son regard.
Non loin de là, plusieurs voix m’interpellent, me faisant comprendre que les journalistes attendent des réponses de ma part... Mais je n’en ai pas… Je n’ai pas encore saisi tout ce qui se passe.
Malgré tout, j’entends très bien cette question.
— Monsieur, est-ce votre sœur qui est à vos côtés ? Ou votre petite amie ?
Je ricane, et je tends l’oreille pour voir ce qu’il va répondre.
— Oui, c’est ma sœur ! Et alors... qu’est-ce que cela peut vous faire ? Réponds mon frère, indifférent aux autres questions qui fusent autour de nous.
Il me serre davantage, comme s’il voulait me protéger des paparazzis et de leurs questions. Reconnaissante, je le laisse ouvrir la portière et je le remercie avec une petite voix. J’entre dans la voiture suivie par mon jumeau. Je remarque aussitôt que mon père, Loïc n’est pas dans la voiture. Voyant que je cherche quelqu’un, mon frère me regarde. Je lui demande rapidement :
— Où est passé Loïc ?
Il hausse les épaules.
— Il doit être dans la deuxième voiture. Elle va nous suivre.
Haussant les sourcils, je m’installe confortablement sur le siège. La porte s’ouvre à nouveau, laissant entrer mon frère, Liam et Camilla. Ils s’installent dans le silence le plus complet. Une fois que nous sommes tous prêts, Camilla toque sur la paroi qui nous sépare du conducteur.
— C’est bon, tu peux y aller, Louis !
— Bien madame !
La voiture démarre sans plus attendre. Le trajet semble durer des heures. Je commence à m’endormir à cause de l’atmosphère pesante et de la chaleur présente dans la limousine. Je m’installe plus confortablement, et je heurte une épaule. Je me redresse, mais je sens que je suis en train de m’endormir. Un souffle chaud se répand sur mon oreille, achevant de me rassurer. Je tombe petit à petit dans le sommeil. J’entends très distinctement la phrase que mon voisin me chuchote.
— Ne t’inquiète pas… dors… Amour…
Je me détends sur les mots de Liam. Sans m’en rendre compte, je m’endors. Peu de temps après, quelque chose me tire de mes songes. Je papillonne des yeux, m’arrachant de mon sommeil. Je regarde autour de moi et je vois que Liam me regarde. Je lui souris pendant que je m’étire doucement. Je tourne la tête vers la fenêtre et je vois que nous sommes arrivés devant une sorte de grand portail en bordure de forêt. Lorsqu’il s’ouvre, je peux remarquer qu’au loin je vois un château qui semble en ruine qui est en haut d’une colline. Je fronce les sourcils. En voyant ma tête, Guillaume prend la parole dans la voiture.
— Contrairement à ce que tu pourrais penser, le château n’est pas en ruine… C’est un stratagème pour éviter que des invités indésirables viennent ici.
— Oui… La magie peut bien faire des choses et protéger le château des vampires en fait partie.