Carte de ses jours E-Book

Régis Simonnet

• Herausgeber: Le Lys Bleu Éditions
• Kategorie: Gesellschafts- und Liebesromane
• Sprache: Französisch
• Veröffentlichungsjahr: 2022

Seitenzahl: 33

Beschreibung

Lorsqu’Alceste regarde dans le rétroviseur de sa vie, le parcours des trois dernières années a été jonché de nombreuses souffrances. Néanmoins, s’attarder sur ce détail lui ferait manquer ce qui est devant lui, car le meilleur reste à venir. Adepte du libanda qui, en plus d’être un sport de combat, s’apparente aussi à un rite de passage stipulant que la victoire est un triomphe sur soi-même, ce dernier est décidé à se battre pour une vie future meilleure. Entre déchirement, violences et détermination, saura-t-il y parvenir ?


À PROPOS DE L'AUTEUR


Se servant de la littérature, Régis Simonnet transmet le fond de sa pensée sur la société, la solidarité et la bienveillance. Il en use également pour traiter des sujets liés aux métiers dédiés à l’action sociale et enfin pour échanger, grandir et mieux vivre ensemble.

Leseprobe

Régis Simonnet

Carte de ses jours

Collection – Les Liaisons de Cause à Effet

Roman

© Lys Bleu Éditions – Régis Simonnet

ISBN : 979-10-377-6453-9

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Homme fort

Alceste est né à Isiro, ville du Nord-est de la République Démocratique du Congo. Il a seize ans lorsqu’il arrive en France en début de l’année 2016, après plusieurs traversées faites de longues et harassantes marches pour parvenir à Lagos au Nigéria, par la République du Congo et le Cameroun, ainsi que d’interminables tangages d’une barque, précédemment présentée comme étant un bateau, entre l’océan Atlantique et la mer Méditerranée, pour entrer en Espagne dans l’enclave de Melilla avant un dernier trajet vers Perpignan.

Orphelin, dès l’âge de 3 ans, après la mort de ses parents en 2003 lors de massacres perpétrés à la fin de la guerre du Kivu. Il vivait avec sa grand-mère qui était très pauvre. Pour elle, il était difficile de mener une vie normale. Et pour Alceste aussi. Il n’y avait pas de travail. Pour manger, c’était dur : il fallait se débrouiller, jusqu’à voler. C’est ainsi qu’à 13 ans, il se retrouva en prison, au centre pénitentiaire de rééducation de Kinshasa, appelé « la prison de Makala ». Les conditions carcérales étaient celles d’un camp de détention et les temps de sanction se passaient en cachot où s’entassaient vingt prisonniers dans douze mètres carrés. Alceste y subit trois viols, ainsi que quatre de ses compagnons, tous âgés entre 13 et 15 ans. Makala, rattachée à la cour d’appel de Kinshasa, n’était pas une prison où ce type d’évènements correspondait à des crimes. Pas plus que des tortures qui étaient infligées par des gardiens. Alceste passa un an à Makala, dont 3 semaines de cachot pour avoir exprimé une douleur après avoir reçu une gifle d’un gardien. Le reste de cette peine s’est déroulé en cellule de vingt mètres carrés avec trente-cinq prisonniers, dont Alceste était le cadet. Son prénom signifie en kikongo, son dialecte, « homme fort ». Il est d’autant devenu très fort.

Presque la mort…

Acte 1

Une conversation avec des amis va être un moment essentiel de la vie du jeune Alceste. Il y apprenait que des gens qui prenaient le bateau pour émigrer en Europe, parvenaient à s’installer dans ce qui est qualifié « d’Eldorado », où manger relevait de l’assouvissement d’un besoin primaire et ne prenait pas la moindre seconde d’intérêt, au-delà de choisir entre tel et tel mets, de l’entrée au dessert en passant par le plat de résistance…