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L’analyse du parcours de délinquance de Mélanie nous indique qu’il n’existe pas de singularité des actes commis par les femmes, notamment la consommation de stupéfiants doublée du commerce de drogue pour acheter les produits tant désirés. Si singularité il y a, elle est à rechercher dans la réaction sociale que Mélanie suscite dès lors que son amour caché avec son juge d’instruction la mène en enfer.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Régis Simonnet use de la littérature pour transmettre. Transmettre le fond de sa pensée quand il s’agit de société, de solidarité et de bienveillance. Transmettre quant aux métiers dédiés à l’action sociale. Transmettre pour échanger, grandir et mieux vivre ensemble dans notre monde difficile où être est bien plus dur qu’avoir.
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Seitenzahl: 37
Régis Simonnet
Enfer… et contre tous !
Roman
© Lys Bleu Éditions – Régis Simonnet
ISBN : 979-10-377-8443-8
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Lorsque Sonia rentre dans le bureau de Pierre pour s’entendre acter les obligations du contrôle judiciaire ordonné par le Juge des libertés et de la détention, un élément est inhabituel. Certes, les policiers redescendent avec elle de chez ce Juge du TGI de Bayonne. Certes, les menottes lui sont enlevées avant qu’elle ne soit invitée à entrer et prendre place en face de Patrick, qui reçoit l’ordonnance de contrôle judiciaire, confiée par le Juge, des mains d’un des deux policiers, restés derrière la porte capitonnée du bureau. Dans le libellé de l’ordonnance, aucune source de représentativité, rien d’étonnant là aussi dans un tel service. Seulement, avec le document, une enveloppe. À l’intérieur, une note manuscrite du Procureur, destinée à Pierre : « Sonia sera Mélanie dans deux jours. Venez me voir après ce premier entretien ».
Patrick reste contenu après la lecture de ce message et donne, comme à l’habitude, les grandes lignes de ce qui est écrit dans le document de justice. Il se traduira par des apports positifs ou pas, lors du jugement concernant cette personne. Sonia est la six cent cinquante-deuxième adulte de plus de dix-huit ans, inculpée, non conduite en prison pour une prise en charge par le service, au statut associatif. Un nombre moyen d’accompagnements de quarante personnes par mois, dont dix-huit nouvelles entrées, douze mois durant. Un service de type socio-éducatif correspondant à un enjeu d’alternative à l’incarcération. Quatre éducateurs à temps plein, un psychologue à mi-temps, une infirmière vacataire, sont les professionnels placés sous la responsabilité de Patrick, au sein de trois bureaux situés au rez-de-jardin du TGI, face aux deux geôles destinées à l’attente pour pénétrer dans le box des accusés, dès lors où la comparution devant les juges du TGI, fait suite au transfert entre la Maison d’arrêt et le tribunal. L’autre situation étant de comparaître « libre », donc à se présenter à la barre, face à ses juges. L’ensemble dépend du chef d’inculpation et de nombre de circonstances à l’appréciation du Procureur qui demande au Juge des libertés et de la détention de statuer, après avoir écouté la personne mise en cause et, le cas échéant, son avocat commis d’office ou choisi. La relation d’un tel service de Justice avec les magistrats du Siège est quasi hiérarchique, dès lors où certains sont administrateurs de l’association dûment habilitée par la Cour d’Appel de Pau. Celle avec ceux du Parquet est opérationnelle. La structure, intégrée à l’organigramme de fonctionnement, a signé, par sa Présidente et le Président de la Cour d’Appel, une convention d’objectifs et de moyens. Les résultats, notamment en termes de non-récidive et d’insertion socioprofessionnelle, sont évalués chaque année par l’autorité judiciaire. L’association se voit renouveler son habilitation depuis trois ans. Cette quatrième année débute différemment, voire mystérieusement, depuis la note du Procureur. Dès lors où la personnalisation de l’accompagnement est la règle, Patrick se dit que celui-ci est peut-être particulier, mais souligne fortement la confiance portée au service.
Patrick rejoint le Procureur, comme demandé, après quelque trente minutes passées avec Sonia. Patrick a entendu les grandes lignes de l’histoire de Sonia. Du moins, comme elle a souhaité les lui narrer. Le chef d’inculpation lié au trafic de stupéfiants ne pouvait pas non plus être raconté en si peu de temps. Patrick reste donc loin de la possibilité de s’en saisir.