De son ombre à la lumière - Tonya Rose Iris Stenvot - E-Book

De son ombre à la lumière E-Book

Tonya Rose Iris Stenvot

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Beschreibung

Tonya Rose, 43 ans. Née dans le mauvais corps, elle a vécu une vie d’homme durant 40 longues années. Elle a eu 7 enfants et s’est mariée à la femme de sa vie. Elle a fait semblant d’être… Comme si tout allait bien. Mais… sa féminité a fini par la rattraper, alors, au risque de tout perdre, elle a décidé de se libérer. Son histoire est remplie de craintes, de tristesse et de moments difficiles, mais aussi d’amour et de douceur.

À PROPOS DE L'AUTRICE

Motivée par le désir de partager son vécu et les émotions qui l’ont accompagnée tout au long de sa vie, Tonya Rose Iris Stenvot a entrepris l’écriture de ce livre. Elle est fermement convaincue que son histoire sera bénéfique pour d’autres personnes en les aidant à avancer et à améliorer leur bien-être.

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Tonya Rose Iris Stenvot

De son ombre à la lumière

© Lys Bleu Éditions – Tonya Rose Iris Stenvot

ISBN : 979-10-422-0634-5

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122 - 5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122- 4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335- 2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Plus on reste dans le rôle de quelqu’un qui ne nous correspond pas, plus il est difficile d’en sortir pour être soi-même et plus cela demandera du courage pour enfin s’affirmer.

On a beau essayer de tenir ce rôle et le jouer parfaitement on sait qu’au fond on n’est pas la personne que l’on montre aux autres.

On essaye d’y croire, on se dit que ça va aller, mais en fait, le mal-être ne fait que s’agrandir.

Alors, un jour, on décide de sortir de l’ombre.

Introduction

Je m’appelle Tonya Rose Iris Stenvot.

Aujourd’hui j’ai 43 ans.

Pendant presque toute ma vie j’ai tenté d’être quelqu’un que je n’étais pas.

Je n’assumais pas qui j’étais au fond de moi.

La peur du jugement de la société, des amis et de la famille a eu un énorme impact sur les choix que j’ai faits.

Je suis venue au monde en décembre 1979, une petite tête blonde toute bouclée.

Ma sœur Sandrine avait tant souhaité avoir un petit frère blond, qui s’appelle Anthony, voilà son souhait réalisé.

Mon père était très fier d’avoir un petit garçon.

Quant à ma mère, qui voulait avoir une petite fille, a eu un garçon, du moins en apparence.

Maman et moi (1979)

Moi (1982), je trouve que j’avais déjà

un air de petite fille.

Chapitre I

Ma famille

Ma mère m’a chouchoutée, dorlotée et s’est occupée de moi comme toutes les mamans devraient s’occuper de leurs enfants.

Mes sœurs plus âgées que moi ont été gentilles et patientes avec moi.

Mon frère, lui aussi plus âgé que moi, ne vivait pas avec nous, car il n’était pas de la même mère et vivait donc avec la sienne.

Je peux dire que j’ai eu une belle enfance.

Avec quelques points négatifs tout de même, dont ma relation avec mon père.

Mon père n’était pas trop pour jouer avec moi ou pour me montrer ses sentiments.

Même pour ce qui était de m’apprendre les choses qu’il savait faire, ça a été le grand vide parce qu’il manquait vraiment de patience.

Lui et moi ne partagions pas grand-chose.

Et malgré tout j’ai toujours su qu’il m’aimait même s’il ne le laissait pas paraître.

J’étais une enfant plutôt capricieuse, exigeante et au caractère vraiment pas facile et pourtant mon père a toujours pris ma défense et a toujours fait tout ce qu’il pouvait pour que j’aie tout ce dont j’avais besoin, au niveau matériel du moins.

Il buvait beaucoup trop, et même s’il n’a jamais été violent physiquement avec mes sœurs et moi, il avait souvent des paroles blessantes, il hurlait pour un rien, il était colérique.

Il a par contre, à une certaine époque, été violent avec ma mère.

On a eu des moments très compliqués, qui ont laissé chez ma mère, mes sœurs et chez moi des cicatrices qui s’atténuent, mais ne disparaîtront jamais.

Pour prendre un exemple, à la période de Noël et au réveillon de la nouvelle année. Il buvait tellement qu’il avait un art particulier à foutre les soirées en l’air en les faisant tourner à disputes.

C’est dur de créer une relation avec un père qui ne semble pas en avoir envie.

Je n’ai jamais pu entendre un « je t’aime » de mon père.

Heureusement pour moi, ma mère m’a donné de l’amour pour deux.

Elle écoutait mes souhaits, mes chagrins et mes difficultés. D’ailleurs, elle les écoute toujours.

Ma sœur Sandrine (1979)

Mon frère Patrick (1979)

Ma sœur Muriel (1979)

Chapitre II

Début de l’adolescence

On peut dire que les dix premières années de ma vie je ne me suis pas vraiment posée de question sur mon orientation sexuelle ou sur mon genre.

Ce qui me semble normal pour une jeune enfant.

De ce que je me rappelle de cette époque, je ne pense pas que j’aie eu le moindre moment où je me sentais mal à ce sujet.

Mais à bien y réfléchir, il y avait déjà des signes.

Je me refermais beaucoup sur moi-même. J’étais sur mon ordinateur, assez solitaire.

J’avais bien sûr quelques copains avec qui je jouais de temps en temps quand je sortais dans la rue, mais je rendais ces moments les plus rares possibles.

Quand j’allais à l’extérieur, tous les autres voulaient jouer au foot ou à d’autres jeux de garçons, mais les jeux qu’ils aimaient ne m’intéressaient pas.

Mon activité extérieure préférée, partir seule à vélo, mais au final je préférais quand même être tranquille à la maison.

J’avais beaucoup de jouets que je sortais au milieu du salon ou de la cuisine, puis je ne jouais quasiment pas avec.

Des petites voitures, des soldats, des armes factices… des jouets de garçons, sans grand intérêt pour moi.

Je me rappelle aussi avoir passé de longues heures à regarder des dessins animés et à écouter des disques de musiques pour enfants.

Les cassettes vidéo des Bisounours et des petits poneys étaient mes préférées.

À l’école primaire, quand quelqu’un me causait des soucis, je courrais chercher mes grandes sœurs pour me défendre.

Ce n’est que bien plus tard que je me suis rendu compte que ce n’était déjà pas très masculin ni très vaillant comme comportement.

Vers mes quinze ans, j’ai commencé à me sentir mal, à développer beaucoup de colère envers le monde entier, mais sans comprendre pourquoi. Alors je suis devenue agressive.

J’ai commencé à me battre souvent, trop souvent.

Chaque occasion pour montrer que j’étais « le plus fort » était bonne. Comme si je devais me prouver que j’étais un vrai mec.

Mon père me disait toujours « ne te laisse pas faire, celui qui t’embête, montre-lui qui tu es, cogne ».

À l’heure actuelle, je me demande, si, il m’avait dit de faire preuve de sagesse et de plutôt ignorer les abrutis… les choses auraient-elles été différentes pour moi ?

Me serais-je dit lorsque j’ai ressenti que j’étais une fille prisonnière d’un corps de garçon, qu’il était prêt à accepter qui j’étais réellement ? Évidemment ce sont des questions parmi tant d’autres, auxquelles jamais je n’aurai de réponses.

Mais ce dont je suis sûr c’est que les réactions que j’avais ne collaient pas avec mon ressenti intérieur.

Après avoir frappé quelqu’un, je m’en voulais, je me disais que je n’étais pas comme ça.

Grand nombre de fois, il m’est arrivé ensuite de m’isoler pour pleurer.

J’ai regretté, et je regrette encore aujourd’hui certains comportements d’Anthony.

Il m’arrive de parler du « moi garçon » comme d’une autre personne, parce qu’Anthony était une façade, un déguisement, une armure, une image montrée, mais qui n’avait rien à avoir avec ce que j’avais dans le cœur et dans la tête.

Beaucoup de comportements dont je ne suis pas fière.

J’ai passé une bonne partie de mon adolescence avec un de mes cousins, Fabian. Nous aimions les jeux vidéo et passions beaucoup de temps sur l’ordinateur. De plus il n’était pas porté sur la violence donc il avait tendance à me canaliser et à m’empêcher de faire des choses que j’aurais de fait regrettées après coup.

Mon parcours scolaire secondaire était une vraie catastrophe. Mal dans ma peau, j’étais plus préoccupée à mettre le désordre et à soigner mon image de « mauvais garçon » plutôt que de suivre mes cours qui n’avaient de toute façon aucun intérêt pour moi parce que chacune des options dans lesquels je suis allée était des choix orientés par mon genre de naissance.

J’aurais bien entendu préféré aller en vente, en bureautique, ou vers la mode et la couture, mais pour ne pas avoir l’air faible, je ne pouvais pas choisir des options « de filles ». Alors, j’ai fait menuiserie, mécanique automobile, maçonnerie, sans jamais y trouver ma place ni aucun plaisir, je détestais ces métiers et de ce fait je n’ai jamais obtenu aucun diplôme dans aucune de ces branches.

Je n’ai d’ailleurs obtenu un diplôme que bien plus tard dans l’informatique via des formations pour adultes.

L’informatique a, depuis toute jeune, été ma passion.

Mon père avait acheté un ordinateur quand j’avais 8 ans, je m’y suis de suite intéressée.

À cette époque ma sœur avait un petit ami qui était très fort dans ce domaine et il m’a transmis toutes les bases nécessaires pour bien évoluer dans ce milieu.

Ça me divertissait et en plus c’est un domaine dans lequel je pouvais être seule, avec mon clavier ou ma manette.

Au fur et à mesure des années je suis devenue autodidacte ce qui m’a permis de facilement obtenir une qualification de technicienne PC et réseau.

Moi à 17 ans (1998)

Chapitre III

Les désirs secrets

J’ai eu des petites amies bien sûr.

Mais j’avais aussi une attirance naissante pour les garçons, je voulais essayer, je voulais savoir, je voulais découvrir, mais à côté de ça il y avait les copains, la famille, les amis proches à qu’il ne fallait pas montrer ce que je ressentais.

Je pensais que ça aurait été tellement mal vu.

« Et si, ils étaient déçus ? »

« Et si, ils m’abandonnaient ? »

« Vont-ils se moquer de moi ? »

Tant de questions qui me terrifiaient.

Sans parler de mes cousins, qui comptaient beaucoup à mes yeux. Ils étaient « ce à quoi je devais ressembler » pour parfaire cette façade de « Vrai mec ».

Eux étaient virils, craints, savaient se défendre et s’imposer.

J’ai poussé la façade jusqu’à une délinquance sur laquelle je préfère ne pas m’étendre et dont je suis peu fière.

Un de mes cousins me disait souvent que deux hommes ensemble c’était dégoûtant.

Je ne me voyais pas lui dire ce que je ressentais et ce dont j’avais envie.

La solution pour expérimenter ce dont j’avais besoin, je l’ai trouvée dans ma solitude et en secret.

C’était le début d’Internet.

Il y avait moyen de parler avec des garçons grâce aux logiciels de chat de l’époque. (IRC Internet Relay Chat) J’ai donc fait des connaissances sur des canaux gay et j’ai expérimenté lors de rencontres occasionnelles, mes premiers rapports homosexuels.

Rapports dans lesquels j’étais exclusivement passive. Tout ça bien sûr, devait rester secret pour mes parents pour mes copains et pour toutes autres personnes de mon entourage.

J’avais trop honte de ce que je faisais, même si au fond il n’y avait pas de raison.

J’ai même eu avec un garçon une relation qui a duré 3 mois et qui est restée secrète. Valérian.