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Dictionnaire hermétique E-Book

William Salmon

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Beschreibung

William Salmon (1644-1713) est un médecin empirique anglais, alchimiste, et auteur de textes médicaux et botaniques. Ses voyages l'ont conduit jusqu'en Nouvelle-Angleterre. Il traitait toutes les maladies, vendait des prescriptions spéciales de sa propre invention, ainsi que des médicaments en général, il établissait des horoscopes et professait l'alchimie. Selon plusieurs sources bibliographiques, le Dictionnaire hermétique, bien que publié anonymement en 1695, lui est attribué. Cet ouvrage comporte plusieurs centaines de définitions Extrait : "Sois averti, curieux lecteur, je n'ai garde d'étaler à tes yeux les avantages infiniment plus grands et plus considérables que le prix que l'Or dont tu es ébloui. Je me contenterai de te faire revenir à toi, pour te faire recevoir dans un esprit calme le petit Dictionnaire que je te donne. Le triple secret y est, ici, répandu"

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contenant l’explication des termes Fables, Énigmes, Emblèmes et manières de parler des vrais Philosophes

Sommaire

PRÉFACE EN MANIÈRE D’AVERTISSEMENT

NOMS DES AUTEURS ET DES LIVRES DONT ON S’EST SERVI POUR CET OUVRAGE

Chapitre A

Chapitre B

Chapitre C

Chapitre D

Chapitre E

Chapitre F

Chapitre G

Chapitre H

Chapitre I/J

Chapitre K

Chapitre L

Chapitre M

Chapitre N

Chapitre O

Chapitre P

Chapitre Q

Chapitre R

Chapitre S

Chapitre T

Chapitre U/V

Chapitre X

Chapitre Y

Chapitre Z

PRÉFACE EN MANIÈRE D’AVERTISSEMENT

Je t’avertis, Curieux Lecteur, que tu ne dois rien attendre de médiocre ni de partagé de la Science Hermétique. Pour sa devise, TOUT ou RIEN, et compte là-dessus. Ce Tout est pour si peu de personnes, qu’il vaut un miracle à l’égard de celui qui le possède ; parce que ce Tout fait un trésor si achevé, que le Maître en cet Art voit la terre et toutes ses richesses sous ses pieds : au-dessus de sa tête, il n’y a que le seul Empyrée qui soit capable d’entretenir les désirs d’un homme de cette élévation. Au contraire, le Rien est le partage d’un nombre infini de gueux et de charlatans, qui après avoir désolé la plus grande partie des familles, sont forcés de souffrir le violent chagrin de se voir traités avec mépris, et souvent d’être exposés aux rebuts et aux railleries les plus piquantes.

Fais encore réflexion sur le second avis que je ne dois pas te refuser. Qu’il ne t’arrive jamais de faire connaissance ni de contracter habitude avec un demi-savant. À la première occasion qu’il ouvrira la bouche, plus peut-être pour te surprendre qu’autrement ; réponds-lui fièrement, que s’il veut contenter tes yeux et tes mains, pour voir à loisir, et pour manier de tous côtés les productions de son Art, il a trouvé son homme ; sans quoi tu n’es pas d’humeur à l’écouter. En effet, le seul esprit humain n’est pas juge compétent sur une matière si contestée : L’on sait aussi qu’un Chimiastre ne peut alléguer qu’une tirade de faibles raisonnements, pour soutenir un amas de termes de l’Art mal entendus, et qu’il explique souvent à sa mode. Mais si le gaillard s’aperçoit qu’il ne réussit pas avec de si méchantes drogues, il fera en sorte par son caquet affilé, d’obtenir quelques secrètes conversations, où il ne manquera pas d’y abuser les crédules, d’y escroquer les curieux, et d’entretenir dans la suite avec les uns et les autres un commerce qui ne vaudra guères mieux que celui d’un fourbe et d’un trompeur.

Le troisième avis qui te touche encore de plus près que les deux précédents ; c’est que lorsqu’il te prendra fantaisie de lire les Auteurs, tu n’oublies pas de te servir d’un truchement fidèle : car comme ces Philosophes ont acquis ta créance, les idées que tu prendrais chez eux, deviendraient à ton égard ineffaçables. Or quelle idée peut-on espérer d’un prétendu Savant lorsqu’on est assuré qu’il ne nous donnera jamais ni sens littéral, ni enseignement bien démêlé ? N’est-on pas persuadé que ces sortes de gens ne parlent tous que par Emblèmes, par Fables et par Énigmes ? Comment donc aspirer par leurs secours au grand Œuvre, si l’on fait réflexion que tous les habiles en ce métier tiennent par tradition, de ne s’expliquer jamais que de la manière la plus embarrassée ? Il est vrai que lorsqu’on les entend discourir sur la matière prochaine, sur la préparation et sur les degrés du feu ; ce ne sont que des demi-mots, que des termes tronçonnés : et comme s’ils craignaient d’en dire trop, ou de s’expliquer trop clairement, ces rusés Docteurs se mordent la langue à toutes les syllabes, pour nous faire comprendre qu’un Sage n’irait pas plus loin.

Pourquoi ces détours et pourquoi ce manège ? Sans se fatiguer à chercher des raisons, écoutons un homme entendu, auquel on ne put faire prendre le change. Ces Messieurs, disait-il, extrêmement jaloux de leur secret, veulent jouir seuls de leur gloire ; et dans la crainte d’avoir des rivaux, ils tiennent pour vérité constante, qu’on ne peut goûter rien de plus tendre ni de plus délicat dans leur fortune, que de ne souffrir point de compagnon.

Que cette conduite pourtant, Lecteur, ne te donne point de dégoût sur ton entreprise. Une infinité de gens mettent à la loterie, quoique le gros lot ne soit que pour un seul. Jason pendant l’épouvante de toute la Grèce, ne laissa pas d’entreprendre le voyage de la Colchide. En effet, par un je ne sais quoi que lui fournit Médée, ce hardi Cavalier revint à Athènes avec la Toison d’Or. Ne désespère donc pas du succès qui peut t’arriver ; car dans un siècle aussi éclairé que celui où nous vivons, tu pourras trouver quelqu’un, qui avec moins de Poudre qu’il n’en faut pour remplir une tabatière, fera éclore plus de millions de fin Or en trois ou quatre instants, que le Soleil ne produira de parfaits métaux pendant la durée de l’Univers.

Mais je te vois dans l’étonnement, ami Lecteur : Je n’ai donc garde d’étaler à tes yeux deux autres avantages infiniment de plus grand prix que l’Or dont tu es ébloui. Je me contenterai de te faire revenir à toi, pour te faire recevoir dans un esprit calme le petit Dictionnaire que je te donne. Le triple secret y est répandu. Lis et relis, et fais un bon usage de ce Livre ; puisqu’il t’apprendra sans peine si tu es véritablement dans le chemin de parvenir à la perfection du plus précieux effort de l’Art et de la Nature : c’est-à-dire, si tu dois t’attendre de trouver le bonheur que tu souhaites de posséder ; ou bien si tu ne feras pas mieux d’éviter le malheur que tout homme sage doit redouter, en cherchant inutilement et avec de grands frais la vérité et le secret d’une Science qui paraît vaine aux yeux du vulgaire, et qui ne peut être développée de ses difficultés que par de vrais philosophes, qui ne se rencontrent que rarement.

NOMS DES AUTEURS ET DES LIVRES DONT ON S’EST SERVI POUR CET OUVRAGE

Alanus,

Albert le Grand,

Alphidius,

Apulée,

Aristeus,

Aristote,

Arnaud de Villeneuve,

Artéphius,

Avicenne,

Basile Valentin,

Calid,

Clangor Buccinæ,

Dastin,

Dorneus,

Garlandius,

Geber,

Guillaume de Paris,

Haly,

Hermès,

Hogelande,

Isaac Hollandais,

L’Abbé Sinésius,

La Fontaine des Amoureux,

L’Hortulain,

La nouvelle lumière Chimique, La Toison d’Or,

La Tourbe des Philosophes,

Laurent Ventura,

Le Comte Trévisan,

Le Cosmopolite,

Le Grand Rosaire,

L’Inconnu,

Louis des Comtes,

Margarita Novella,

Morien,

Nicolas Flamel,

Paganus,

Paracelse,

Philalèthe,

Pic de la Mirandole,

Poliphile,

Pontanus,

Rhasis,

Richard Langlois,

Riplée,

Roger Bacon,

Saint Thomas,

Scala Philosoph.

Sendivogius,

Thomas Norton,

Zachaire,

A

Abréviation. Ce terme vient du mot Abrévier ou Abréger, ou bien gagner temps, qui est le sens littéral. Les Philosophes s’en sont servis lorsqu’ils ont dit : La Pierre ne veut point d’abréviation. C’est-à-dire, qu’il ne faut point s’ennuyer du long travail, et qu’il ne faut point prétendre l’avancer par augmentation de feu, autrement on gâterait l’ouvrage.

Abreuver le compost ; c’est imbiber la matière demeurée au fond de l’Œuf Philosophal, par celle qui est la plus subtile, laquelle est montée au sommet du vaisseau, et qui retombe d’elle-même ne pouvant monter plus haut. Les Sages appellent autrement cette Opération, Laver, ou Lavements.

Ablution. Les Philosophes ont ainsi nommé l’opération ou circulation de la matière, lorsque de noire elle passe à la blancheur. Autrement, Lavements du Laton ou Leton qu’il faut blanchir. Voyez Laton, ou Leton.

Acheloüs. C’est un fleuve humide : c’est-à-dire, que la matière Philosophale qui était un corps dur, est devenue liquide.

Acier des Philosophes. C’est un des termes mystérieux de l’Art. C’est cette matière dont on extrait le Mercure Philosophal, laquelle ils appellent autrement Chaos. V. Chaos. Ils l’appellent encore L’eau de rosée de l’Équinoxe, et quelquefois Le menstrue du monde, ou leur menstrue. Le Cosmopolite dit dans son Énigme, Qu’il se trouve dans le ventre d’Ariès ; Et dans son Épilogue, Que l’eau Pontique qui se congèle dans le Soleil et la Lune, se tire du Soleil et de la Lune par le moyen de l’Acier des Philosophes. Toutes lesquelles manières de parler ne sont qu’une même chose.

Accointer. Vieux mot qui signifie hanter et se familiariser avec.... d’où vient Accointance, familiarité.

Accordance, conformité, accord.

Actif, agissant.

Adapter, accommoder ; dérivé du Latin Adaptare.

Adaptation. L’Adaptation des Philosophes est, lorsque la projection de l’élixir au blanc ou au rouge est faite sur un métal fondu ou réduit en forme mercurielle, d’autant qu’il est de la même nature ; et pour cette raison il convient ou à convenance avec l’élixir : ainsi Adaptation veut dire, convenance ou similitude de nature. En effet, quiconque voudrait faire projection du blanc ou du rouge sur une autre matière que sur une métallique, il ne ferait ni or ni argent, d’autant qu’il n’y a pas convenance de nature.

Addition de l’or Philosophal ou soufre citrin. C’est la rubification ou teinture du Mercure, laquelle ne s’ajoute point dans l’œuvre, parce qu’elle est contenue dans le Mercure ; Et nous entendons quelquefois par cette Addition de l’or Philosophal, la projection de l’élixir sur la matière convenable liquéfiée ou échauffée.

Adduire, produire, alléguer ; du Latin Adducere.

Adulphur : c’est-à-dire, cendre ou sable.

Administrer, donner, fournir ; du Latin Administrare.

Affermer, pour affirmer, affirmations.

Afflamber et Emflamber ; Inciter, enflammer. Il vient de Flambe pour Flamme : on dit encore Flamber ; du Latin Flamma.

Affliction de l’Artiste par les esprits ; infirmités, tristesses, et colères. C’est-à-dire, que quand l’Artiste a laissé fuir ou évaporer les esprits, l’opération ne peut réussir. Autre : lorsque ses vaisseaux sont rompus par une excessive chaleur et que par conséquent les esprits sont brûlés.

Agazoph. C’est une opération divisée en deux parties, savoir en Periminel et Adulphur. Voyez à leurs lettres.

Agent extérieur et intérieur. C’est le feu qui est l’Agent extérieur et qui excite l’intérieur, lequel est le soufre de la matière. Quelquefois c’est le Mercure des Philosophes, à cause qu’il dissout les corps sans corrosion et détérioration, et les spiritualise.

Aigles des Philosophes. Par les Aigles, les Philosophes entendent l’eau qui aura été autant de fois rendue aiguë ou rectifiée ; de sorte que chaque sublimation du Mercure Philosophal est prise pour une Aigle, et la septième suffit pour le Bain du Roi. Une Aigle, ou deux, ou trois commandent à Saturne, à Jupiter et à Vénus : ils commandent à la Lune depuis trois jusqu’à sept ; et quand il y a dix Aigles, ils commandent au Soleil.

L’Aigle devenant le Lion. C’est lorsque le Mercure Philosophal dissout le Soleil et la Lune et les met en son ventre. Autre. Quand le volatil dévore ou emporte le fixe, ce qui se fait au commencement du travail.

L’Aigle étendue : c’est le sel armoniac sublimé.

L’Aigle rouge fixe, ou Aigle volante : c’est le sel armoniac seulement.

L’Airain des Philosophes. Terme de l’Art qui signifie la même chose que l’Or Philosophal, qu’ils appellent autrement Laton, et quelquefois l’ouvrage de la Pierre : Et quand ils disent que leur Airain est fondu, c’est-à-dire qu’il est parvenu au noir. Les choses ainsi entendues, il faut dire que l’Airain est le corps terrestre ; Autre. L’ouvrage au blanc. Autre. Le Mercure Philosophal qu’ils disent qu’il faut cuire. Autre. L’Élixir parfait au blanc ou au rouge.

Albar æric : c’est le noir très noir, autrement le Leton qu’il faut blanchir ; ou bien c’est la matière de la Pierre qui contient le Soleil, la Lune et le Mercure.

Albification, blanchissement ou blanchissage : action de blanchir.

Alchimie : mot composé de l’article Arabe Al, et de Chimie.

Aliment de la Pierre : c’est le feu continué ; autre : l’eau la plus subtile laquelle était montée au haut du vaisseau, et qui retombe d’elle-même.

Alun des Philosophes : c’est la matière des Sages, lorsqu’elle est parvenue au noir.

Alun sublimé : c’est lorsque la Pierre est arrivée au blanc parfait.

Alkasor des Philosophes : c’est la Pierre parfaite au rouge.

Alcooliser, ou réduire en Alcool : c’est-à-dire subtiliser ; comme lorsqu’on pulvérise quelque Mixte jusqu’à ce que la poudre soit impalpable. On emploie aussi ce mot pour exprimer un esprit très pur : ainsi on appelle l’esprit de vin rectifié, Alcool de vin.

Allégorie : terme Grec qui signifie que les paroles doivent être expliquées autrement que dans leur sens naturel et littéral ; c’est-à-dire, lorsque l’on dit une chose et que l’on en entend une autre.

Allutel : c’est un vaisseau propre à sublimer une matière liquide.

Almagra : c’est le Leton.

Amalgamer. Amalgamation : c’est corroder un métal par le moyen du mélange du vif-argent ou Mercure qu’on met avec lui. Autre. C’est mêler du Mercure avec du métal fondu. Cette opération sert pour rendre le métal propre à être étendu sur quelques ouvrages, ou pour le réduire en poudre bien subtile ; ce qui se fait en mettant l’Amalgame dans un Creuset sur le feu : car le Mercure s’en allant en l’air, laisse le métal en poudre impalpable. Sur quoi il faut savoir que le fer et le cuivre ne s’amalgament point, mais bien les autres métaux.

Amalgame d’or et d’argent : c’est l’union du Mercure avec le corps métallique fondu de l’or et de l’argent.

Âme de la Pierre. Les Philosophes appellent ainsi ce qui est volatil sur le feu. V. Corps et Esprit. Autre. L’Âme est appelée la vertu du corps et de l’esprit, entrant, pénétrant, teignant et fixant toutes, choses volatiles. Autre. L’air, cause qu’elle est spirituelle.

Âme admirable : c’est la dissolution du parfait par le Mercure Philosophal. Tirer l’Âme et l’esprit du corps : c’est dissoudre, calciner, teindre, blanchir, baigner, laver, coaguler, etc. Et tout cela ne signifie que la même chose, ou l’opération de Vénus.

Amender : ce que signifient ces mots, La nature s’amende en nature ; nature amende nature : c’est-à-dire, qu’il ne faut point mêler les corps étrangers ou d’une autre nature, parce qu’ils ne se peuvent unir parfaitement et jusqu’à leur intime, et qu’ils ne perfectionnent pas ; mais bien ceux qui sont de même nature, comme un métal parfait perfectionne l’autre : Et ce qui n’aura pas la nature métallique, ne pourra pas le perfectionner, mais plutôt le corrompre, ou du moins le gâter et détériorer.

Amener, produire : raisons amenées, produites ou alléguées ; il vient de mener, du verbe Latin mino.

Androgyne, ou Hermaphrodite : c’est-à-dire, qui a les deux sexes, masculin et féminin, unis ensemble.

Androgyne des Philosophes : c’est le mâle et la femelle unis dans le Mercure Philosophal ; c’est-à-dire, lorsque les deux sexes de mâle et de femelle sont joints en la couleur noire très noire, qui est la putréfaction parfaite : alors l’eau est convertie en terre, et les anciens ennemis sont faits amis : car quand la terre sera en air, elle sera blanche ; et lorsqu’elle sera devenue rouge, elle sera feu ; et alors la paix sera faite entre tous les éléments, ou bien, entre les quatre qualités, savoir froid, chaud, sec et humide.

Animation. Animer, c’est verser une âme dans un corps : autre : c’est incorporer le Mercure avec son esprit métallique, afin de le rendre propre à recevoir l’âme du Soleil et de la Lune, selon qu’il a été préparé.

Animer manuellement le Mercure. Cette façon de parler ne signifie autre chose, qu’incorporer le Mercure avec son esprit métallique ; laquelle Animation, selon tous les Philosophes, n’est que verser une âme dans un corps.

Anges. Quand les Philosophes parlent des Anges, ils entendent les natures transmuées en Anges ; c’est-à-dire, lorsqu’elles sont faites spirituelles et subtiles : aussi sont-elles alors de vraies teintures.

Angles. La chose qui a trois Angles en sa substance, et en a quatre en sa vertu, et en a deux en sa matière, et en à un en sa racine ; c’est le Mercure Philosophal qui contient les trois principes de la nature, Sel, Soufre et Mercure ; et de plus la vertu des quatre Éléments lesquels y sont contenus ; et dans sa matière lie le fixe et le volatil : Et un dans sa racine, lequel est la matière éloignée de la Pierre ; et possède en outre toutes les qualités dont nous venons de parler.

Anneau du souverain lien. C’est le Mercure Philosophal dans lequel le Soleil et la Lune des Sages sont compris et unis et mariés.

Anneau d’or couvert d’argent. C’est la Pierre des Philosophes qui en son profond est mâle et or, et en son manifeste ou extérieur est argent ou femelle : ce qui s’entend en son commencement, et non pas quand elle est parfaite au rouge ; car quand elle est parfaite au rouge, la blancheur de l’argent est alors cachée sous la couleur de l’or.

Apposition. Les Philosophes disent qu’il faut commencer par l’apposition du Mercure citrin rouge, pour passer de la couleur blanche à la rouge. C’est une façon de parler des Sages ; et la vérité est qu’on n’y met aucune chose, d’autant que la matière contient en soi tout ce qui lui est nécessaire : mais on cuit seulement la matière en augmentant le feu lorsqu’il est nécessaire. Par cette façon de parler, ceux la se trompent qui croient qu’il faut mettre réellement un Mercure de couleur citrine rouge.

Appareiller, Apprêter ; Appareillés, Apprêtés : il vient d’Appareil.

Arbre des Philosophes. Le grand Arbre des Philosophes est leur Mercure, qui est leur teinture, leur principe et leur racine ; et quelquefois c’est l’ouvrage de la Pierre. V. Pluie d’or.

Archée : c’est le Vulcain, ou la chaleur de la terre.

Arena : c’est la terre noire du noir très noir qu’il faut blanchir, autrement dite le leton. C’est encore, le corps pur et net.

Argent des Philosophes : c’est la matrice propre à recevoir le sperme et la teinture du Soleil. Philalèthe l’appelle l’Or blanc qui est plus cru, et qui est la semence féminine dans laquelle l’or meurt, autrement appelé le laton rouge, qui y jette la sienne pour produire l’hermaphrodite des Sages. En un mot, c’est le Mercure des Philosophes ; et quelquefois ils entendent par leur argent, l’ouvrage de la Pierre Philosophale.

Argent-vif des Philosophes. Nous avons dit ci-dessus que c’est le Mercure des Philosophes qu’ils voulaient cacher : Quelques-uns l’ont appelé simplement leur argent ; mais d’autres plus hardis et plus ouverts parmi les modernes, le nomment leur argent-vif, parce qu’il est vivant : car le vif argent est bien différent de lui, puisque c’est le commun. Or quand on dit argent-vif, c’est comme si on disait argent vivant ou vivifié, lequel argent-vif est la racine des métaux : et la raison pour laquelle les Sages l’appellent quelquefois ainsi, c’est à cause que par sa couleur, par sa vertu et par ses propriétés il est semblable au Mercure minéral ; car il est blanc, transparent ou clair, froid, humide, volatil et coagulable. Autre. Esprit volatil, qui est la Lune au regard du Soleil. Autre. L’humidité radicale de la Pierre. Cuire l’Argent ou l’Argent-vif des Philosophes : c’est-à-dire, cuire le Mercure Philosophal : ou, cuire l’ouvrage au blanc pour aller au rouge.

L’Argent-vif des Philosophes exhalé : c’est ainsi que les Sages appellent l’ouvrage de la Pierre, lorsqu’il n’y a plus de noirceur.

Arguer, argumenter, raisonner ; du mot latin Arguere.

Argus. V. Yeux d’Argus.

Ariès, est l’un des douze Signes du Zodiaque, que nous appelons le Bélier ou Mouton. Le Soleil entrant dans ce Signe vers le 20 du mois de Mars fait l’Équinoxe du Printemps, Ventre ou Maison d’Ariès est un des termes mystérieux de l’Art.

Arop : c’est la matière dont on fait la Pierre : ou bien, c’est la matière dont on fait le magistère laquelle ne contient qu’une seule chose.

Arse, brûlé : il vient du latin Arsus.

Arsenic des Philosophes : c’est le Mercure des Sages : autre : la matière de laquelle on tire le Mercure Philosophal : autre : la matière des Hermétiques lorsqu’elle est venue au noir : autre : le soufre ou semence masculine et agente. Quelques-uns entendent par ce nom le sel qui est le lien du Soufre et du Mercure, et qui sont tous trois les principes de la nature et de tous les mixtes.

Arsenic des Philosophes non urent ou incombustible : c’est la Pierre des Hermétiques parfaite au blanc.

Aruncula major : c’est la matière de la Pierre des Sages.

Assation. Les Philosophes appellent Assation, la couleur noire ou putréfaction de la matière de la pierre : ils lui donnent encore divers noms. V. Sublimation.

À tant : Ancien terme qui veut dire, de sorte que.

Atalante. Sous la Fable d’Atalante les Anciens ont caché notre Eau mercuriale, isnelle et fugitive, de laquelle le cours est arrêté par les pommes d’or jetées par Hypomène, qui ont les soufres fixants et coagulants.

Athanor : c’est le fourneau des Philosophes, plus propre pour leur ouvrage que tout autre ; c’est pourquoi par excellence on l’appelle le fourneau des Philosophes, ou le fourneau philosophique. Ce mot d’Athanor est tiré de l’Arabe, et signifie une tour dans laquelle l’on met du charbon pour entretenir le feu continuel dans un fourneau qui y est joint : il vient aussi du mot grec £{¢natoj immortel.

Atrop : c’est un terme Arabe qui signifie plomb. V. le Plomb des Philosophes.

Attrempance d’Alphidius : c’est le Mercure Philosophal, parce qu’il contient en soi les quatre éléments tempérés ou prêts de le devenir.

Atténuer, mette en poudre. Matière ou substance atténuée : c’est-à-dire, dégagée de toute terrestréité, ou autrement subtilisée. Ce qui se dit encore d’une matière réduite en poudre subtile.

Aubins, blancs d’œufs : du latin Album.

Augment, augmentation : du latin Augmentum.

L’Automne des Philosophes, ou le temps des moissons : c’est lorsque leur ouvrage est entièrement accompli.

Aimant, est un terme mystérieux de l’Art, Le Cosmopolite et Philalèthe s’en sont servis.

Aimant des Philosophes : c’est la matière de laquelle on tire ou on extrait le Mercure Philosophal.

Azinaban : c’est-à-dire, les fèces qui sont rejetées comme un vomissement qui est l’impur séparé du pur de la matière.

Azot : c’est le commencement et la fin : autre : les quatre éléments. Le Mercure Philosophal est ainsi appelé, parce qu’il suffit seul ; et ainsi est le commencement et la fin de l’ouvrage, d’autant qu’il contient tout ce qui lui est nécessaire.

Azot blanchissant le leton : c’est le Mercure Philosophal, ou l’argent-vif des Sages : autre : le compost quand il est arrivé à la noirceur.

Azot et le feu te suffisent : c’est-à-dire, que le feu et l’azot, qui est la matière préparée, ou le Mercure Philosophal bien purgé, suffisent à l’Artiste, n’ayant besoin que de cela pour conduire l’ouvrage ou l’œuvre des Philosophes à sa dernière perfection.

B

Bailler, vieux mot qui signifie donner : il est en usage au Palais.

Bain marin. Il se fait dans un chaudron ou un autre vaisseau, lequel est d’ordinaire une cucurbite ou courge de verre, de terre ou de cuivre, où l’on met quelque chose pour distiller ou pour digérer. On l’appelle Bain Marin, parce que le vaisseau que l’on met dedans, y baigne comme dans une mer. Quelques-uns l’appellent Bain Marie, voulant dire qu’il a été inventé par Marie la Prophétesse ; mais vraisemblablement le mot Marie a été corrompu et pris pour Marin.

Bain Marie des Philosophes