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Une petite magicienne, un lapin doté de pouvoirs magiques, un esprit de l’eau et une bonne sorcière :
magie et intelligence, réalité et légende s’unissent dans ces quatre histoires qui font sourire et réfléchir.
Une histoire dans laquelle il est question de bien réfléchir à ce que l’on souhaite.
Deux histoires qui traitent de la puissance de la nature et de l’irréflexion des hommes.
Et un conte de Noël d’un genre un peu différent.
Ce que d’autres en disent :
« Ces textes variés sont idéaux pour les enfants de différents âges et sont aussi plaisants pour les adultes. (...) Toutes les histoires se basent sur un message principal qui concerne tout le monde : il s’agit de protéger et de préserver la nature, menacée par la recherche du bénéfice de la poursuite de profitaux dépens de tout. »
« Quatre histoires fines et captivantes qui ne plaisent vraiment pas seulement aux enfants mais font aussi sourire les adultes. (...) Les enfants férus de magie ne seront pas déçus, les adultes non plus car chaque histoire est profonde, écrite avec beaucoup d’expérience de vie
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Le ruisseau
La magicienne
Liège
Un Noël mondial
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Le ruisseau
Il était une fois une petite fille qui vivait avec son père et sa mère dans un ancien moulin à eau, au bord du village. Le père utilisait avec soin la force sauvage du ruisseau pour alimenter le feu de sa forge : dans ce but, l’eau faisait incessamment tourner une grande roue en fer.
Le ruisseau se rassemblait sur des rochers abrupts, derrière le moulin, pour ensuite se jeter subitement dans les profondeurs. L’écume s’envolait haut et des perles luisantes retombaient sur les buissons qui se penchaient sur le ruisseau grondant. Souvent, la petite fille était assise là, sans jamais se fatiguer du spectacle du ruisseau mugissant.
«Lena, que fais-tu ici ?», lui demandait son père de temps à autre.
«Je l’écoute !»
Et le père souriait avant de retourner à son enclume.
En hiver, elle s’asseyait à la fenêtre avec le chat de la maison et ne se lassait pas de contempler le monde merveilleux des cristaux de glace scintillants, formés par le gel au bord de la chute d’eau. Et quand sa mère lui demandait ce qu’elle faisait, elle répondait : «Je le regarde !»
En effet, le ruisseau qui, tel son félin, sautait allègrement d’une pierre à l’autre, dévalait les talus et se roulait dans l’herbe, lui semblait être un être aussi vivant que son chat. Ils étaient tous deux ce qu’elle aimait le plus au monde après ses parents. Et, chaque jour, elle souhaitait que l’esprit de l’eau lui apparaisse, comme cela avait été jadis le cas pour sa grand-mère.
Ainsi s’écoulèrent les années. Arriva ensuite un printemps durant lequel il ne plut pas du tout. Les semences se desséchèrent sur les champs et les paysans commencèrent à se plaindre. Le ruisseau lui aussi s’amincit de plus en plus. Mais il prenait sa source au plus profond de la montagne et le forgeron arrivait ainsi à assurer à sa fille qu’il ne tarirait pas.
Lorsque l’été s’installa sur le pays, la détresse s’amplifia. Le soleil brûlait impitoyablement dans le ciel et le bétail dans les pâtures criait sa soif. Le ruisseau de Lena était devenu mince et faible mais il actionnait toujours la roue du moulin.
Des heures durant, Lena se tenait assise sur la rive et fixait les filets d’eau. Parfois, elle pleurait amèrement car elle craignait tout de même qu’il ne finisse par disparaitre complètement.
De temps à autre, son père venait la consoler. «L’eau est éternelle, mon enfant», aimait-il dire. «Et rien au monde n’est plus puissant. Elle vainc le feu ; aucune pierre ne la retient. Et elle est plus forte que nous, les hommes.»
«Il ne parle plus avec moi», se lamentait alors Lena.
«Oh, si», rétorquait son père en souriant. «Il te suffit de bien écouter.» Et il lança une petite pierre qui atterrit dans l’eau avec un splash : «Écoute ! Ça aussi, c’est sa voix.»
Un midi, deux vieux paysans vinrent voir le père. «Écoute, Forgeron», dirent-ils. «Nous avons besoin d’eau pour nos bêtes et nos champs. Nous allons creuser un nouveau lit au ruisseau en aval et le dévier vers nos champs.»
«Non !», s’écria Lena qui avait tout entendu. «Vous ne pouvez pas faire ça !»
« Tais-toi, petite», la corrigea son père. «Tu ne comprends encore rien de tout cela.»
Lena écarquilla les yeux, effrayée par cette réprimande inattendue. Mais elle prit son courage à deux mains : «Père, ils peuvent emmener les animaux ici pour les abreuver, mais ils n’ont pas le droit d’enfermer le ruisseau. Cela va le contrarier.»
«Pauvre gosse naïve», gronda l’un des paysans. «Nous ne pouvons pas amener nos champs ici.»
Lena le fixa avec défiance. «Et vous ne pouvez pas le forcer. Il est plus fort que nous les hommes !» En larmes, elle s’enfuit à toutes jambes.
Le matin suivant, les hommes du village rappliquèrent, pioches et pelles à la main. Ils commencèrent à creuser dans les champs de fins canaux rejoignant le ruisseau. Puis vinrent deux maçons chargés de construire un haut mur de pierres traversant le lit du ruisseau, en-dessous de la forge. L’eau fut ainsi forcée de se diriger vers les sillons. Cependant, il ne s’agissait que de fins filets d’eau et, les premiers jours, ils s’infiltraient dans la terre asséchée après quelques mètres à peine. Mais bientôt, ils s’écoulèrent encore et encore et les bords des canaux commencèrent à verdoyer.
Lena s’était tenue assise à côté de la roue du moulin du matin au soir, la tête appuyée sur ses petits poings serrés et avait observé en murmurant les faits et gestes des habitants du village.
«Lena, que fais-tu là ?», lui avait demandé son père une fois.
«Je le console», fut la réponse. «Le ruisseau dit qu’il est malheureux.»
«Voyons, mon enfant», soupira le père.
Puis vint l’automne qui amena la pluie si longtemps attendue. Lorsque les premières gouttes tombèrent, Lena courut dehors en poussant des cris de joie. Elle toucha avec recueillement l’eau sur les feuilles ; elle secoua les branches qui se penchaient sur le ruisseau, comme si leur eau pouvait le remplir plus rapidement.
Quand son père finit par la rejoindre, elle lui sauta au cou : «Le ruisseau peut désormais revenir, pas vrai ? Le mur n’est plus nécessaire maintenant !»
Alors, le père prit Lena par la main et la regarda avec sérieux : «Mon enfant, le ruisseau se moque d’où il coule. Mais l’irrigation des prairies et des champs servira aux hommes et aux bêtes une autre année.
- Non, le ruisseau ne s’en moque pas du tout», bougonna-t-elle en s’éloignant avec tristesse.
Il continua de pleuvoir et le ruisseau reprit sa force d’antan. Mais, en direction de la vallée, il s’accumulait désormais devant le mur construit par les hommes et se voyait forcé de traverser les champs. Lorsqu’il pleuvait, Lena s’asseyait à la fenêtre et observait comment il se perdait dans les prairies. Dès que le soleil perçait les nuages, elle s’asseyait sur la rive et écoutait le grondement montant de la chute d’eau.
Il continua de pleuvoir et le ruisseau devint plus puissant que Lena ne l’avait jamais vu. Elle l’écoutait et trouvait qu’il était devenu furieux. Une fois, elle eut même l’impression de voir la longue cape flottante de l’Esprit de l’eau que sa grand-mère lui avait décrit. «Je savais que tu existais», chuchota-t-elle.
«Père», supplia-t-elle de nouveau, «le barrage doit partir. Si l’eau est plus forte que nous les hommes, elle va finir par se délivrer.»
Mais le père secoua la tête.
Le soir même, une tempête se leva ; un orage s’abattit sur le village avec de nouvelles ondées.