Erhalten Sie Zugang zu diesem und mehr als 300000 Büchern ab EUR 5,99 monatlich.
Humeurs covidiennes - Tome II est un nouvel ensemble formé de cinquante chroniques écrites entre mai 2021 et mars 2022. Pendant cette deuxième année de pandémie, Patrick Huchet continue de nous faire part de ses réactions face aux divers événements politiques, sociaux et culturels qui ont marqué cette période difficile. Ses écrits mettent en avant une démonstration de « savoir raison garder » mais aussi la volonté de ne pas se laisser gruger dans un environnement de plus en plus désorienté, et désorientant.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Portant un regard particulier sur son environnement et les faits marquant son quotidien, Patrick Huchet réagit sur le vif à ces évènements. Par ailleurs, il est l’auteur de l'ouvrage Les mémoires d’un œuf.
Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:
Seitenzahl: 174
Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:
Patrick Huchet
Humeurs covidiennes
Tome II
Nouvelles
© Lys Bleu Éditions – Patrick Huchet
ISBN : 979-10-377-7532-0
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Après le coup de la chaise – plus précisément du fauteuil – qu’on retire, que le fieffé Erdogan a fait à Ursula, en regardant autour de moi, j’ai le curieux sentiment que les gens, soudainement, ne sont plus à leur place.
Une espèce de tourbillon où, tout à coup, on ne retrouve plus personne à la place où on l’avait situé.
Ça en donne le tournis.
Qu’on en juge :
Darmanin à la manif des policiers… Une première politique ou un ministre se range aux côtés de ceux qui critiquent l’action du gouvernement.
Les ministres dans la rue et le peuple aux commandes ?
Ça vaudrait peut-être le coup d’essayer !
Benzema dans l’équipe de France : l’empereur des sex tapes qui a du mal à mémoriser les paroles de la Marseillaise, et se déclare, dans la foulée – agile, qu’il a, il faut le reconnaître ! – plus Algérien que Français.
La prochaine désignation du rappeur Youssoupha – c’est vrai que le nom ne rime pas très bien avec Rouget de L’Isle ! – comme chanteur officiel des bleus, choix qui pour le ministre des Sports est « naturel », devrait motiver la star du ballon rond !
À quoi joue le rusé Deschamps ?
Gagnant sur les deux tableaux :
Si l’on gagne, on sacralisera la beauté du pardon.
Si l’on perd, on dira qu’il n’a pas eu le niveau.
Renaud Muselier avec « en marche » :
L’éclatement des LR, façon puzzle, pousse à des accointances que la morale politique – s’il y en avait une ! – réprouverait mais que le Premier ministre avalise sans problème, alors…
Mélenchon dans la pampa Argentine (normal, au milieu des… gauchos !) : notre pourfendeur de démocratie, juste au moment du début de la campagne présidentielle auquel il entend apparemment participer, file en voyage d’études dans le bouillon dictatorial sud-américain.
Stage tardif ?
Estrosi, lui, quitte les républicains pour s’allier à… lui-même.
Le mouvement perd un de ses maires les plus efficaces.
Quand la droite en finira-t-elle avec cette ténacité dans l’auto-destruction ?
Mariani, lui, ancien ministre de Sarkozy, flirte collé-serré avec le RN.
L’alliance incongrue Muselier-Castex lui ouvre un boulevard qu’il n’attendait sans doute pas.
Le nouveau Tartarin de la place Vendôme, Dupond Moretti, au moment où sa maison justice flambe, part à la chasse aux RNs dans les Hauts-de-France, avec la bénédiction du pouvoir.
Tout le monde sait que Marine va en faire de la chair à saucisse (comme de Mélenchon, de Tapie et de bien d’autres avant lui).
Au moins, il va pouvoir oublier ses – gros ! – soucis de garde des Sceaux un moment.
Pendant ce temps-là, Jérôme Cahuzac se la coule douce en Corse.
Après avoir menti à la France « droit dans les yeux » et causé – en partie – le naufrage du quinquennat Flamby, il vend aujourd’hui des perruques sur les plages de l’île de beauté.
Une belle reconversion !
Bruno le Maire, lui, notre ministre de l’Économie, sauvegarde l’encre du stylo qui lui sert depuis des mois à faire des chèques sans provision, pour organiser des séances de dédicaces pour des œuvres, dont on se demande bien quand il a pu trouver le temps de les écrire.
Le télétravail aux Finances (organisé certainement par Elisabeth Borne) laisse apparemment de longues plages de temps libre !
Le PSG finit l’année sans être sûr de garder le titre de champion.
Sa récente prestation poussive en coupe de France contre les Monégasques, malgré la victoire finale, laisse planer des doutes sur son avenir européen…
Ont-ils pensé à recruter Karim ?
Pour rester dans le sport, en tennis, Le taureau de Manacor, Rafa Nadal, mord la poussière ocre à Monaco et à Madrid. Il se rattrape à Rome.
Non seulement il commence à perdre des matches mais aussi ses cheveux d’une façon inquiétante pour un jeune homme de son âge.
A-t-il pensé à la malédiction de Samson ?
(Il pourrait contacter Cahuzac en Corse.)
Marine d’eau douce est aujourd’hui pro-Europe et pro-euro.
Les outrances oubliées du patriarche Jean-Marie commencent à nous manquer un peu.
Dany le Rouge milite chez… les verts.
Les goûts et les couleurs…
On ne peut plus atterrir à Dinard, la planète respire enfin !
Assa Traoré, nouvelle Jeanne d’Arc, est invitée le 30 mai au plateau des Glières, par l’association « paroles de résistance »… À quand la légion d’honneur avant les funérailles nationales ?
Bernard Tapie, qui a passé une grande partie de sa vie professionnelle à rouler les gens, se fait, à son tour, cambrioler.
Derrière les masques des assaillants, les profils des dirigeants du… Crédit Lyonnais, venus récupérer leur dû ?
Quel monde !
Le 21 mai 2021
Un matin gris de fin mai dans une ville de garnison aussi grise que ce matin d’été qui peine à s’affirmer.
La conclusion inespérée d’un cambriolage subi en décembre 2020.
Le coupable a été identifié par la gendarmerie.
Le gendarme m’avait prévenu avec une résignation amère : « c’est un multi-recidiviste, et il ne fera malheureusement pas de prison… »
Je me suis porté partie civile, pour ne pas céder à la résignation et dire halte aux voyous qui finissent par régenter nos vies.
Le voleur sait où j’habite mais j’assume le risque.
Mon ami de 50 ans, ex-procureur général, m’accompagne amicalement et passe les contrôles hardiment avec sa carte tricolore pendant que je me soumets au supplice du portique.
L’huissier de service nous indique la salle d’audience où mon cambrioleur va être jugé.
Une fresque au plafond du tribunal froid, moderne mais fonctionnel, nous rappelle – comme s’il en était besoin – que tout accusé est présumé innocent… sur fond de dessins naïfs de barques d’immigrés et de silhouettes bariolées.
La présidente du tribunal ouvre la session, sans micro – tout le monde se lève, quand même ! –, elle ne lèvera pas officiellement ladite séance quand elle s’éclipse soudainement pour une pause impromptue… café ?
Et l’univers du Zola d’aujourd’hui nous passe lentement sous les yeux :
Le cuisinier qui refuse de payer sa pension alimentaire à son ex : 3 mois avec sursis.
Le conducteur qui a falsifié son permis, 3 mois également assortis d’une interdiction de conduire de 6 mois.
Le retraité de la marine qui harcèle quotidiennement sa compagne : 3 mois avec sursis et 1000 euros de dommages-intérêts.
Curieusement, c’est madame la présidente qui se lève et se déplace pour faire signer les malfrats pendant que la greffière s’occupe… à autre chose.
Sur ces 3 cas, on relève pathétiquement que le QI moyen des prévenus doit s’approcher dangereusement du zéro…
Mon petit cas arrive au milieu de ces sordides turpitudes :
Le jeune cambrioleur – qui ramasse quand même en passant 10 mois de prison avec port obligatoire d’un bracelet électronique – essaie de jouer les gentils devant la juge. Imaginez-vous braves gens, après de multiples cambriolages, plusieurs incarcérations et des délits liés au trafic de stupéfiants, il travaillait comme boucher à Fréjus et, selon son avocat dépenaillé… providence veillant, madame la présidente, il vient de trouver un nouveau boulot – de nuit, cambriolage again ? – qui commence… ce soir !
Oui, ce soir !
On a vraiment envie, en même temps, de pleurer de tristesse et d’applaudir devant une telle avalanche de bonnes nouvelles pour une si jolie nature sur la voie – oblique – de la rédemption…
Cet avocaillon se fout ouvertement de la justice, mais madame la présidente ne sourcille pas…
Ma constitution de partie civile est dédaigneusement acceptée à hauteur de… 20 % de mes prétentions qui ne consistaient uniquement que du manque à gagner entre les dommages évalués par l’expert et le dédommagement de l’assurance et un pretium doloris modeste…
Mais il ne faudrait surtout pas handicaper les vocations !
Longue vie aux truands !
Mon prédateur, loin des yeux de la magistrate, reprend ses attitudes de macho content de lui en se contorsionnant béatement sur les bancs de la salle d’audience.
Les trous aux genoux de son jean reflètent fidèlement son cerveau, ou ce qui lui en tient lieu.
J’aurais aimé de sa part un « désolé », même à moitié sincère, mais…
La contrition n’est apparemment pas pour demain… le défi, oui.
On l’imagine déjà préparant son prochain casse sous l’œil attendri d’une magistrature sous le charme.
Pendant ce temps, les avocaillons déambulent nonchalamment dans le prétoire, baskets aux pieds et jeans sur les fesses… talent, dans les talons.
Majorité largement féminine.
L’endroit ressemble plus à une cour des miracles moderne qu’à un palais de justice.
Ça vole plutôt bas au niveau des plaidoiries… plus exactement au ras des pâquerettes, sans guère de conviction, heureusement pas plus longues que la moyenne des homélies extrêmement ennuyeuses de l’église catholique.
Commis d’office ou… comiques troupiers ?
Au milieu de toute cette comedia del arte, notre bonne vieille justice essaie de s’y retrouver…
Pour moi, belle leçon de vie au milieu de ce cloaque qu’on a peine à imaginer.
Que la vie est belle, loin des prétoires !
31 mai 2021
Si la démocratie reste, a priori, le moins pire des régimes politiques existants, ses limites se dessinent chez nous de plus en plus clairement sur une place publique qui rappelle plus un champ de foire que la glorieuse cité d’Athènes où elle vit le jour autour du Ve siècle av. J.-C.
Jugez-en, en quelques jours :
Je me demande souvent si les illuminés en France sont un produit de notre époque des réseaux sociaux, ou s’ils préexistaient, bien cachés par une société qui prenait alors à cœur de dissimuler ses tares…
Aujourd’hui, les exhiber et les faire parader semble devenu vertu.
« C’est vraiment un seuil qui a été franchi… »
Il est vrai que le stade naturel qui suit le pétrissage – pour rester dans la comparaison boulangère – c’est… le four ! qu’on appelle également en politique… un bide !
À Nantes, c’est le pauvre François de Rugy qui se fait également enfariner par une femme au cri de : « Rends le homard ! »
Ce crustacé, symbole honni de l’opulence bourgeoise, ne passe apparemment pas dans le système digestif des classes moyennes de notre pays.
À tel point qu’on peut se demander si la prière de restitution de la dame implique une repentance idéologique ou un simple… rejet physique !
Dans le second cas, gare aux éclaboussures sur les chaussures !
En même temps – comme dirait notre Jupiter… claqué – l’ex-ténor du barreau reconverti en garde des Sceaux expédié dans la Somme pour une mission impossible de chasse au RN, Dupond « D » (à ne pas confondre avec Dupont « T » – Aignan !) se lance dans des algarades dignes du café du commerce du marché de Péronne, devant lequel la scène se passe.
Ça vole plutôt bas… On s’écharpe en pleine rue devant les fenêtres d’une démocratie malade qui n’en peut mais…
Les antagonistes pensent-ils respectivement un moment que ces comportements puérils vont leur… donner de la voix ?
Notre pauvre justice, si mise à mal ces derniers temps, a-t-elle vraiment besoin des pitoyables rodomontades de son représentant ?
Gilbert Bécaud aurait probablement chanté :
« Il y a tout au long, des marchés de… Péronne
Qui sentent le matin, la… mer (de !)… »
Damien Rieu, rien à voir avec André, le violoniste, candidat local du RN, mentionne le : « pitbull à Rolex de Macron. »
Pas très sympa pour la race canine…
Auparavant, Francois Ruffin avait lancé l’attaque d’un perfide : « Il fait le kéké sur les marchés… »
En plus, ça rime !
Donc, aux oubliettes les programmes de gouvernement, les débats démocratiques, les échanges d’idées, le respect de l’opposant.
En reflet parfait de notre société ensauvagée, ces affrontements politiques se résument à l’invective, à l’insulte et au systématique dénigrement.
Aucun recul, aucune réflexion, aucun respect de l’adversaire devenu seulement homme à abattre, chair à pâté…
Regardez les débats au sein de notre Assemblée nationale, le cœur de notre démocratie, une réunion de chenapans mal embouchés où le jeu consiste tout simplement à empêcher l’adversaire de s’exprimer.
Et l’on voudrait que nos braves citoyens, devant de tels exemples, retrouvent naturellement le chemin des urnes !
Il est dommage que l’abstention soit actuellement la seule réponse des électeurs à une telle corruption de notre vie politique.
À quand une alternance digne de ce nom ?
Le 13 juin 2021
Je suis le tournoi de Rolland Garros depuis que je suis en âge de tenir une raquette : 2/3 de siècle consommés !
Même le règne incontestable et incontesté du toro de Manacor, par rapport à cette durée, est réduit à un simple intermède.
J’ai maintes fois sillonné les allées de ce superbe site à la recherche d’un match atypique, dans un temps où, durant toute la première semaine du tournoi, on pouvait vaquer insouciamment toute la journée, sauter d’un court à l’autre, nez au vent sans se soucier du genre de ticket en poche…
À cette époque, on côtoyait les joueurs presque d’aussi près qu’à l’occasion des tournois de plage sur la côte Nord de la Bretagne.
Fin mai, début juin, les intempéries influençaient fortement le déroulement de l’événement : on bâchait, débâchait et rebâchait au fil des nuages qui défilaient.
Belmondo, Dabadie, Marielle et les autres paradaient sympathiquement dans les loges au ras du court.
Les caméramen traquaient malicieusement le joli minois dans les tribunes lors des changements de côté.
En cas de pluie, la terre ocre devenait trop vite arène de boue désespérément impraticable.
Parfois, le tournoi était interrompu pour cause d’inondation. Dès midi, on pouvait voir les irréductibles afficionados, contempler, sous leur parapluie, le déluge venant les priver de leur récréation favorite, attendant l’éclaircie salvatrice…
Quand le soir tombait, entre chien et loup, le beau jeu se transformait en cruelle loterie : le joueur qui menait au score voulait à tout prix continuer, celui qui souffrait à la traîne attendait la délivrance en multipliant les signes d’une feinte cécité à l’intention d’un arbitre seul juge d’un critère lumineux peu évident…
Et le match reprenait le lendemain matin, avec des retournements spectaculaires fomentés par la nuit de supposé repos.
C’était ça, le French open.
Et puis l’infâme gafam Amazon a soudain surgi avec son prime video et son fric illimité.
Un nouvel événement a été créé dans l’événement.
Un match exhibition lambdatisé par soirée – pré-programmé – à des années-lumière du graal du tennis sur terre battue qu’est – ou plutôt, était – « Rolland ».
Des matches de nuit débutant à 21 heures pile, toit fermé et spotlights à fond.
Il ne manque plus que la musique de foire pendant les changements de côté.
Pas de spectateurs pour cause de couvre-feu.
Notre vieillissant Richard Gasquet national aurait pourtant eu bien besoin du support du public pour affronter le monstre de la terre battue.
Oublié, notre vieux cadre de la porte d’Auteuil et ses odeurs de marronier : on pourrait être à Cincinatti à Rio de Janeiro ou à Pékin. N’importe où…
C’est aseptisé, déshumanisé, sectaire (seuls les matches des meilleurs joueurs sont sélectionnés).
Bref, on s’ennuie ferme.
Le grand Federer en rajoute en se qualifiant pour les 1/8 ème de finale et en décidant, sans même une déclaration en personne à la presse, de ne pas les jouer.
Fatigué le p’tit Suisse… Il a pourtant tout gagné, n’a plus rien à prouver mais il fait sa chochotte en se livrant à des calculs arithmétiques pour peser ses chances sur gazon… et préserver ses « vieilles » – 40 ans, vous pensez ! – articulations.
Pathétique et pitoyable. Son entourage lui joue probablement des tours.
Quand un joueur de ce niveau s’inscrit dans une telle compétition, sauf, évidemment cas de blessure, il doit aller jusqu’au bout, ne serait-ce que pour respecter les autres participants moins talentueux mais plus méritants.
Et que fait-il du respect dû à son vaillant adversaire de la veille ?
Vous ajoutez ces changements au nouveau format de la légendaire coupe Davis qui est devenu une triste semaine d’exhibition de plus expédiée à la va-vite, et vous n’avez plus à vous demander pourquoi ce noble sport fait de moins en moins recette (sauf pour Amazon !) et séduit de moins en moins d’adeptes.
La balle blanche, devenue jaune fait, hélas, de moins en moins rêver !
Le 6 juin 2021
Désolé d’y revenir mais… c’est la saison.
Cet après-midi, un jeune italien, Lorenzo Musetti, 19 ans, défie la légende Novak Djokovic, numéro un mondial, en huitième de finale du French open.
Les deux premiers sets sont un surprenant enchantement : le talentueux jeune prodige italien bouscule la légende : 7/6, 7/6.
Le champion en titre est à la peine, les lourdes balles se succèdent impitoyablement, les contre-pieds le laminent.
En vieux briscard, Djoko calme l’orage. Il agrippe son sac et file dans les vestiaires se recomposer un moment.
Il avouera candidement qu’il avait besoin de… changer ses sous-vêtements !
Se serait-il oublié sous lui ?
En passant, d’où vient cette permission questionnable ? Il n’est pas blessé, il sait que le jeu se joue en 5 sets, il casse tout simplement délibérément le fabuleux momentum du jeune italien.
Au retour, punition cruelle : deux sets en faveur du champion en titre expédiés à l’allure de missiles :
6/1, 6/0. Dur, dur quand on croyait, comme un « piccolo angelo », voler au-dessus des légendes.
Le cinquième set s’apparente cruellement à la mise à mort du torero.
Lorenzo ne fait pas face, et c’est ce qui est pour moi le plus dur à avaler :
À 4/0 en faveur du Croate, il abandonne, minablement, la partie.
Pourquoi ?
Il est très jeune, il a la vie devant lui.
Tenir deux jeux de plus, même en souffrant un peu, ne semble pas au-dessus des forces d’un jeune homme de 19 ans en pleine santé.
Il a la chance immense d’atteindre, pour la première fois de sa courte vie, les 1/8 ème de finale d’un tournoi du grand chelem.
Il a l’honneur d’être mis en face du numéro un mondial devant lequel il fait plus que de la figuration.
Et il se dégonfle soudainement comme une piètre baudruche…
Je ne peux m’empêcher de rapprocher cette démission de celle de notre grand Suisse, Roger, qui essaie pitoyablement de ménager sa carcasse pour un petit trophée de plus… et une once de gloire et de respect en moins…
En remontant plus loin, mon premier écœurement au niveau abandon minable dans un match de tennis se situe en 2006 quand, en finale de l’australian Open, Justine Henin, joueuse belge, abandonne lamentablement devant Amelie Moresmo qui menait :
6-1, 2-0, 30-0
Raison invoquée : des crampes d’estomac !
Une demi-heure avant, elle courait comme un lapin.
Quand je la vois jouer les grandes expertes du jeu sur France télévision, j’ai envie d’éteindre le poste.
La voie était alors grande ouverte à la dégonfle, aux mauvaises excuses, et à l’absence d’élégance.
De mon temps, raquette à la main, riche ou puissant, talentueux ou débutant, on savait mourir, modeste, mais, debout.
Le 7 juin 2021
« La gifle », c’était une comédie réalisée par Claude Pinoteau en 1974. Le scénario avait été écrit conjointement avec Jean-Loup Dabadie.
Jean Douélan-Lino Ventura – professeur de géo divorcé – dans un lycée parisien, essaie d’élever de son mieux une Isabelle-Adjani-rebelle.
La cinquantaine, le caractère un brin irascible, Jean-Lino s’attend à être muté pour avoir blessé deux policiers qui battaient un – pseudo ! – étudiant… (déjà !)
L’atmosphère post-soixante-huitarde avait alors des allures de comédie et la gifle que recevait l’impossible Isabelle était plus que méritée.