Erhalten Sie Zugang zu diesem und mehr als 300000 Büchern ab EUR 5,99 monatlich.
Humeurs covidiennes est un ensemble formé de 65 chroniques percutantes écrites entre septembre 2020 et mai 2021 sur les événements divers, politiques, sociaux et culturels qui ont marqué ce temps de pandémie. Aucun sujet n'est exclu, surtout pas ceux qui fâchent ! C'est également une analyse « à chaud » mais paradoxalement plutôt froide de ce qui nous concerne dans un quotidien détraqué par un virus omniprésent.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Portant un regard particulier sur son environnement et les faits marquant son quotidien,
Patrick Huchet réagit sur le vif à ces évènements. Il est l'auteur de l'ouvrage
Les mémoires d'un oeuf.
Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:
Seitenzahl: 222
Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:
Patrick Huchet
Humeurs covidiennes
Nouvelles
© Lys Bleu Éditions – Patrick Huchet
ISBN : 979-10-377-3289-7
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
La bonne humeur a quelque chose de généreux. Elle donne plus qu'elle ne reçoit.
Alain
L'humoriste, c’est un homme de bonne mauvaise humeur.
Jules Renard
Les Italiens sont des Français de bonne humeur.
Jean Cocteau
Je sens mon âge : je viens de perdre et d’honorer Jean Loup Dabadie et Stanley Ho, Bedos aussi, mais beaucoup moins, l’attachant Simon Massena n’ayant jamais pu, chez moi, effacer le mitterrandiste borné. Dommage, Guy… Les bas de ta Paulette glissaient pourtant agréablement autour des gnons du boxeur de Mr Ramirez… c’était quand même plus chouette que tes causes perdues.
Aujourd’hui, c’est Jean Raspail, 95 ans. Un royaliste autoproclamé, une âme libre comme un électron comme il n’en existe plus beaucoup, l’intelligence contre l’acculture, l’âme contre les godillots ignares, l’aventure contre la contestation des décérébrés… qui nous quitte…
J’avais une fois de plus eu la chance de rencontrer cette icône quand j’effectuais mes obligations militaires à la Martinique en tant que VAT (volontaire de l’aide technique) au début des années 70.
C’était au « petit coin de Paris », un bistrot proche de la place de la Savane au cœur de Fort-de-France, tenu par une « Metro “acoquinée au chanteur David martial” ». (‘Quittez Amédée’, ‘Joséphine…Napoléon’, ‘moins descend Saint-Pierre’…)
On s’y rendait fréquemment le soir avec notre bébé Julie, nouvelle née, dans son couffin que l’on déposait un peu inconsciemment à l’étage, dans la chambre du chanteur, avant de descendre gratter la guitare avec David en alternant les succès français (donc, métros) et créoles au milieu de békés en mal d’authenticité et de métros nostalgiques.
Un midi, au sortir de la préfecture ou je travaillais, je me retrouvai – je ne sais vraiment plus pour quelle raison – au bar de ce café ou j’aperçus un grand gaillard moustachu habillé d’un grand pull-over blanc à col roule un peu déplace dans ce climat tropical.
Les yeux pétillaient, le rhum aidant sans doute un peu… cherchant la compagnie : un solitaire en quête d’un moment de confidence.
Il n’avait pas encore écrit « le camp des saints », sa gloire antillaise, c’était : « Secouons le cocotier », un pamphlet qui avait agacé sérieusement les susceptibilités locales à fleur de peau…
Je me souvenais que l’auteur terminait son ouvrage critique par un provocant : « et je contemple mes pieds » lance du bateau sur lequel il parcourait les îles…
Je ne me souviens pas précisément de la teneur de notre entretien ou nous avons sans doute échangé des banalités de comptoir mais il y eut une de ces complicités que l’on rencontre rarement dans ce genre de rencontres furtives.
Le contenu importait moins que l’échange en lui-même…
Boire un coup avec un roi, même de Patagonie, ça n’arrive pas tous les jours…
Adieu, Sir Jean !
10 juin 2020
(Avec, ceinture, bretelles, parachutes dorsal… et ventral et air bags.)
La Pétocherie est un pays imaginaire de quelques millions d’habitants.
C’est un pays jeune et riche qui n’a eu ni le temps ni le – manque de – moyen(s) de se constituer un long passé permettant à des habitants de relativiser la gravité des aléas de la vie. En effet, les pétocheurs (c’est le nom des habitants de ce pays) ont atteint un niveau d’aisance telle qu’il leur fait croire qu’ils ont droit au plein emploi, à la santé permanente et à la vie éternelle.
Dans ces conditions, le COVID 19 n’est pas censé les atteindre, ni même les frôler et le confinement chez eux est moins une exception qu’un art de vivre.
Voici donc une série de mesures (imaginaires, bien sûr, comme ce pays) prises par ses dirigeants pour esquisser un semblant de début d’un déconfinement dont personne, ici, n’a particulièrement envie.
Phase 1 : À partir du 2 Juin, déconfinement partiel étalé sur au moins 4 semaines.
(Peut-être – sans doute – plus si la situation l’exige.)
Réunions limitées à 3 minutes et demie par session, les visiteurs, ayant présenté à l’entrée de l’immeuble leurs certificats de naissance datant de moins de 8 jours et des analyses d’urine claires, devront impérativement se tenir dans une pièce différente des visités et faire des efforts d’articulation pour communiquer car le port du masque reste évidemment obligatoire.
Bien sûr, pas d’effusions et embrassades et les sourires et marques d’affection sont extrêmement découragés, vu le sérieux de la situation.
Si la cérémonie fait l’objet d’une vidéo, les spectateurs feront bien attention de se tenir à plus d’un mètre de l’écran pour éviter les éventuelles projections.
Les anciens : rien de nouveau : ils restent chez eux, comme avant et comme après, c’est pour leur bien : ainsi, ils pourront mourir en bonne santé.
Phase 2 : déconfinement un peu moins partiel étalé sur quelques mois (voire quelques années si la situation venait à l’exiger au cas où, une 2e, 3e, 4e, voire 5e vague d’épidémie se manifestait.)
- Restaurants et bars : autorisés à rouvrir sous certaines conditions :
- Dans un premier temps, aucune nourriture ni aucune boisson ne seront servies au client. Dans ces conditions, il n’y aura pas besoin de serveurs et les établissements pourront ainsi faire des économies substantielles de personnel.
- Une exception sera faite pour les clients ayant un besoin impérieux d’un verre d’eau pour avaler leurs médicaments. (prescription médicale de moins d’un mois à produire obligatoirement et la désormais traditionnelle analyse d’urine.)
- Les salles de sport pourront rouvrir, mais pour des raisons d’hygiène évidentes, les utilisateurs ne pourront pas se servir des appareils de crainte d’une contamination possible. Ils ne pourront pas non plus s’allonger par terre pour la même évidente raison.
Comme il ne sert à rien de rester debout à ne rien faire, il leur est donc fortement conseillé, malgré la réouverture, de rester chez eux.
Piscines : les piscines sont rouvertes, mais par mesure de sécurité supplémentaire, il est interdit de se mettre dans l’eau. Même dans ces conditions, les jeux de balle et les bouées en plastique sont prohibés le week-end et tous les jours après 18 h. La présence d’animaux est interdite, surtout les lapins.
Golf : les parcours rouvrent, mais, là encore, un seul joueur par départ, avec un seul club de son choix et proprement aseptisé avant utilisation, et, pour le moment, il est interdit d’utiliser des balles, car la petite balle blanche est une telle source de frustration que les joueurs s’en porteront mieux en s’énervant moins et en étant donc ainsi moins susceptible d’attraper la maladie.
Tennis : les courts sont à nouveau ouverts. Dans l’immédiat, un seul joueur par court pour être sûr de respecter les règles de distanciation. Dans ce cas, les balles n’ont pas besoin d’être marquées car elles ne seront plus renvoyées.
Football : des équipes de 6 au lieu de 11, toujours pour respecter la distanciation physique. Les goals ne devant pas toucher le ballon, même avec les pieds, ils peuvent rester sur le banc de touche, munis d’appareils respiratoires, et se tenant prêts à secourir les équipiers qui, masqués, devront multiplier les efforts physiques pour couvrir a 6, autant de terrain qu’avant, en portant, bien sûr, un masque.
Bien entendu, les passes, même au pied, mais aussi de la tête, ainsi que du reste du corps, sont interdites et les salles de douche restant fermées, les joueurs devront utiliser des déodorants puissants avant de rentrer chez eux.
Déplacements : ils sont libres.
En voiture, une seule personne par véhicule. Les conducteurs doivent impérativement porter un masque, même seul à l’intérieur de leur véhicule. Les ex-passagers sont autorisés à courir derrière ledit véhicule dont la vitesse sera limitée à 10 km/h. (économies de carburant et diminution des accidents)
Ils ne doivent en aucun cas dépasser le véhicule.
S’ils devaient le faire pour un cas de force majeure, il leur faudrait signaler clairement leur intention avec le bras approprié (rappel : bras gauche pour indiquer un dépassement à gauche, bras droit pour indiquer un dépassement à droite, et pas l’inverse).
En courant derrière le véhicule, les dits ex-passagers devront porter leur masque et ne le baisser pour mieux respirer que s’ils sont au bord d’un coma (attestation médicale fortement recommandée avant de baisser le masque.)
De la même manière qu’ils doivent porter un masque dans la journée au cours de l’exercice de leur activité, la nuit, les conducteurs, même s’ils dorment seuls, doivent impérativement porter un préservatif aux normes. On ne sait jamais…
Le métro est ouvert : un passager par wagon (conducteur du train inclus)
Les bus continuent de rouler. Là aussi, un passager par bus, chauffeur inclus. (Ainsi, risque minimal de contamination.)
Phase 3 : une nouvelle normalité en attendant un vaccin (hypothétique.)
Tous les évènements sont autorisés à condition de ne pas rassembler plus de 2 personnes à la fois. (l’idéal restant des réunions d’une personne maximum, si possible en dehors de l’espace public.)
Les lieux de culte sont ouverts : 4 personnes maximum par église, pas plus d’une personne par rangée, chants liturgiques et prières interdits, communion interdite, mais, presque tous les autres rites sont autorisés.
En bref, au cours de cette phase ultime, il suffit de se rappeler que tout ce qui n’est pas expressément autorisé est formellement interdit.
Bien entendu, cette fiction n’est qu’une fiction et loin de penser qu’un état digne de ce nom puisse en arriver à de telles interdictions !
C’est comme si une nation souveraine décidait de bannir, n’importe quoi, je ne sais pas, moi, par exemple, le… chewing-gum !
Impensable…
15 juin 2020
« Nous sommes en guerre », « nous ne céderons pas », « ils ne passeront pas », « nous n’avons pas peur »...
Comment pouvons-nous encore supporter ces romorandades de roitelet faussement offusque ?
Un Pétain aux accents gaulliens bien engoncé dans son manteau de cachemire ou de vigogne...
Un Jupiter qui allume les bougies pour réchauffer les peluches d’une nation qui se délite.
Du haut de ses 40 balais, notre naïf surdoué n’avait pas hésité à assimiler la colonisation à un crime contre l’humanité !
Exercice facile, à l’heure des réseaux sociaux où tout le monde se fout d’une histoire dont personne ne sait – de toute façon – plus rien ! (Lui le premier, malgré ses diplômes.)
Twitt again, et reste con, au milieu des « zéros sociaux ».
Pompidou avait justement lancé à la gouvernance d’arrêter d’emmerder les Français, on pourrait actualiser l’interpellation en demandant à la même gouvernance d’arrêter de les prendre pour des cons.
Il n’aura fallu pas moins d’une décapitation – au sens propre de l’enseignement pour que le mirage se dissipe légèrement.
Le fléau islamiste est enfin dénoncé à la place du « séparatisme » notion on ne peut plus flou qui évitait de se mouiller... et de heurter les bonnes consciences de notre chère gauche, pas d’amalgame, halte à l’islamophobie, ne touche pas à mon pote et blablabla...
Ajoutez à cela une élection présidentielle qui se profile dans mois de 2 ans...
Comme l’a si bien dit l’ami Ferry (Luc, pas Jules) pour se séparer, autrement dit, divorcer, il faut avoir été marié... l’avons-nous jamais été avec cet islam radical qui fait tout pour détruire nos valeurs républicaines ?
Dans tous les débats où apparaissent pourtant des gens plutôt intelligents, on continue de se cacher aussi derrière les mots en évoquant à tout va le principe de laïcité qui n’a pourtant rien à voir dans l’affaire...
Si je ne me trompe, le principe de laïcité, c’est la non-intervention du religieux dans la vie publique ?
Or, il ne s’agit plus là de religion mais d’idéologie, et d’une idéologie mortifère.
Si tu ne respectes pas Allah, tu dois périr.
Ça a au moins le mérite de la simplicité...
Comment la gauche française a-t-elle pu bercer cette macabre charade ?
Par pur clientélisme.
Dans les années 70/80, quand le peuple « d’en bas » les a abandonnés pour les mirages d’extrême droite et gauche à la fois, le PS n’eut d’autres recours que le recrutement idéologique des minorités.
On recrute ce qu’on peut, mais après, il faut assumer ! (pas vraiment la spécialité des bobos !)
D’où la triste dérobade du pingouin hollandais devant le spectre de la déchéance de nationalité.
Aujourd’hui, le ver est enraciné si profondément dans le fruit qu’il semble vain d’espérer.
Darmanin, le clone de Sarko, nous promet le renvoi de 231 jihadistes dans leur terre d’origine, en oubliant de nous mentionner que la plupart des pays de destination – l’Algérie en tête – refusent actuellement toutes les entrées (le Covid a bon dos...)
On va fermer la mosquée de Pantin... et les autres ? On les transforme en jardins d’enfants ?
Le conseiller du père de la – mauvaise – élève de Paty sème la terreur depuis des années dans notre communauté et se gausse des tentatives du pouvoir de se débarrasser de lui... il est marié à une... Française !
Une enseignante qui porte une jupe est forcément « une pute » et personne ne réagit...
La pauvre Mila craint pour sa vie pour avoir osé questionner des repères qui la troublent...
Les seules choses positives que ces empêcheurs de tourner en rond ont trouvées – et bien trouvé ! – ce sont les moyens d’utiliser en les détournant habilement nos moyens de protection initialement démocratiques pour leur assurer l’impunité.
Et ça, ils savent faire !
Beaucoup trop d’écoliers et de collégiens islamiques subissent la double peine : l’obscurantisme borne et inculte à la maison, et le « pas de vague » général à l’éducation nationale.
Pendant ce temps-là, les juges du « mur des cons » continuent de s’acharner sur le résilient Sarko qui leur tient tête depuis 13 ans...
Ces mêmes magistrats ordonnent des perquisitions – aux domiciles, pas seulement aux bureaux ! – du Ministre de la Santé en exercice, de sa prédécesseure, de l’ex Premier ministre (on se demande comment le président a été épargné) tout ça parce que quelques couillons ont porté plainte contre un gouvernement qui n’en a pas fait assez, à leur sens, dans la lutte contre l’épidémie... on croit rêver !
Et les « sages » du Conseil constitutionnel trouvent toutes les bonnes raisons, au nom d’une constitution qui affiche quand-même 62 années au compteur, de protéger avec acharnement les libertés individuelles des criminels...
On va en libérer 54 cette année qui vont pouvoir tranquillement reprendre le chemin du jihad...
Cher pays, douce France... surtout pour eux !
Les bougies vont bientôt s’éteindre sur les trottoirs, les ours en peluche vont regagner les tristes dessus de lit des chambres d’enfant, les enseignants – et qui pourraient les en blâmer ? – vont redoubler de prudence dans l’enseignement de la liberté d’expression, qui va se réduire comme peau de chagrin, les islamistes vont pouvoir bien tranquillement continuer leur sale besogne.
La... messe – si l’on peut dire ! – est déjà dite...
Amen ou... Inch Allah ?
Vous connaissez bien sûr déjà la réponse...
22 octobre 2020
Je n’ai jamais « été Charlie ».
Non pas par manque de compassion pour les victimes de Charlie Hebdo : ils étaient mes compatriotes, donc un peu mes frères et l’attaque dont ils furent victimes fut particulièrement odieuse et révoltante.
Je n’ai simplement pas la nature à me satisfaire d’une béate identification égotiste que je trouve simplement malsaine.
Ce qui me choque, dans l’après de ce drame, c’est qu’on peut avoir l’impression aujourd’hui que la liberté d’expression en France se résume aux seules caricatures de cet hebdomadaire.
S’il est avéré que ce genre est une des caractéristiques de notre expression, il ne saurait en devenir la représentation.
Je suis né en 1946, juste après la guerre et j’ai eu la chance de recevoir une éducation classique mais complète qui m’a confronté à la plupart des modes d’expression en usage. J’ai également eu la grande chance d’apprendre à pratiquer l’humour et l’auto dérision, voire à apprécier les gauloiseries – je l’avoue humblement – plus ou moins fines au cours de mes années d’étudiant et bien après et un bon vieux calembour, même – et surtout ! – mauvais, ne m’a jamais laissé indifférent.
J’ai bien sûr été un lecteur de Hara Kiri et de son professeur Choron, mais, je dois l’avouer, sans réel enthousiasme.
Je me souviens que le fameux « bal à Colombey, un mort » ne m’avait pas vraiment fait rire sans que j’aie jamais été un ardent gaulliste.
Catholique non pratiquant, les caricatures du pape m’avaient paru... déplacées, faciles et peu intéressantes, beaucoup plus tard, celles-ci controversées – de Mahomet ne m’avaient pas fait rire. Bref, les caricatures n’étaient pas pour moi une bonne représentation du génie national.
Je pense qu’au fond de tout cela il y a un sentiment, un peu confus mais bien vivace du respect général des autres qui n’est plus vraiment de mode aujourd’hui : pour briller, en société et surtout sur les réseaux, il faut conspuer, châtier.
Il n’est bien sûr pas question ici de donner quelque grain à moudre aux immondes égorgeurs de l’islam radical que je vomis... ad nauseam.
La place donnée aujourd’hui aux dessinateurs satiriques de Charlie me paraît simplement usurpée dans l’immense variété et qualité des moyens d’expression de notre peuple des lumières.
Pourquoi le regrette Samuel Patty n’a-t-il pas choisi un moyen d’expression plus ludique comme le cinéma avec, par exemple « Autant en emporte le vent » resitué dans le contexte de la situation sociale à l’époque dans le Sud des États-Unis, ou bien le théâtre avec les « 10 petits nègres » d’Agatha Christie, voire la chanson avec le magnifique « couleurs » de Guy Béart, ou la publicité avec le « y a bon banania » dans les années 50, plutôt que les images éculées d’un anti islamisme basique, vulgaire et... caricatural (l’expression en elle – même en dit long sur la légèreté du sujet !)
La caricature est, par essence brutale, raccourcie, forcément elliptique et sans nuance aucune.
Elle doit être maniée avec des pincettes et réservée, en quelque sorte, aux initiés.
Ce n’est donc pas la meilleure nourriture terrestre à donner à des individus plutôt primaires et formatés pour réagir aux symboles de façon manichéiste.
Je ne réfute aucunement la sincérité de la démarche de Paty.
Je pense tout de même qu’il a fait, certainement en toute bonne foi, un choix peu judicieux.
Le sujet de la liberté d’expression peut trop facilement glisser du respect et du simple tact sociétal a la facilité coupable du « pas de vague » et le thème de la caricature en est l’illustration parfaite
En attendant, paix a la belle âme de Samuel qui aura eu le grand mérite d’essayer... jusqu’au bout.
25 octobre 2020
James Bond vient de nous quitter…
Ce n’était pas vraiment le moment. En pleine crise sanitaire et sécuritaire… Pas vraiment sérieux tout ça…
Paradoxalement, le plus viril représentant de l’Angleterre était un… Écossais !
Il nous est arrivé timidement avec « Dr No », ou, malgré la relative indigence du scénario (n’oublions pas que c’était en… 1962 !), Sean tirait plutôt bien son épingle du jeu. Le mythe n’était pas encore là, mais le début était prometteur.
Et puis, en plus de la Sunbeam décapotable sur les routes poussiéreuses de la Jamaïque, au milieu des « three blind men » – original, ça ! –, il y avait cette apparition marine turquoise d’une Ursula Andress sculpturale sortant de l’onde dans son deux pièces blanc bien rempli, le couteau de plongée logé dans le fourreau s’étirant sur un mollet… prometteur. Quelle vision !
L’année suivante, « bons baisers de Russie » confirmait la naissance de l’agent secret au double zéro l’autorisant à tuer avec un scénario bien mieux ficelé et des personnages plus marquants.
La consécration vint finalement 2 ans plus tard avec « Goldfinger » la DB 5 au siège éjectable, la blonde peinte en or et l’ignoble Gert Froebe flanqué de son factotum coréen au chapeau-scie… le mythe était né et Sean Connery l’incarnait pleinement.
Il y aura ensuite 3 opus de plus – « Opération Tonnerre », « On ne vit que 2 fois » et les « diamants sont éternels » progression ou l’on réalise, malgré le soutien permanent du public que l’écossais commence à s’ennuyer ferme…
Après une dernière pirouette non-officielle dans une séquelle peu intéressante d’opération Tonnerre, Sean raccroche définitivement son walther PPK.
Il restera pourtant au fil des années, « le » James Bond.
Maintenant, qui va donc s’attaquer aux vilains qui ont laissé se propager ce foutu virus ?
007 se serait introduit secrètement dans les laboratoires de Wuhan et aurait exterminé – il est habitué aux vilains Chinois – le « Dr No » – déjà un toubib ! – le responsable de la propagation de l’épidémie, et ses sbires.
Il serait aussi intervenu de quelques coups de karaté intelligemment distribués aux fous de dieu qui massacrent nos populations et qui égorgent nos prêtres.
Il nous aurait débarrassés d’Erdogan, le nouveau vilain – encore plus moche que Blofeld, alias Curd Jurgens, Michael lonsdale, Xavier Bardem, Jonathan Bryce et consorts – qui fait de l’ombre au SPECTRE, et en live, s’il vous plaît !
Il aurait aussi pensé à l’élimination physique du cinglé de la maison blanche, pour le bien de la planète et du monde civilisé, et pendant qu’on y est du fou de Corée du Nord.
Un peu plus compliqué pour l’occupant du 10 Downing street, qui, à défaut d’être cinglé, n’en est pas moins son ultime employeur !
Bref, sans Sean Bond, on est perdu !
On le voit d’ici venir au secours des pompiers caillassés dans les banlieues, des flics brûlés dans leurs véhicules, des femmes harcelées dans leur quotidien, en bref, tout ce qu’un état digne de ce nom devrait faire… et ne fait pas.
Les mythes ont le mérite de nous éloigner d’un quotidien de plus en plus insupportable, et quand leurs représentants s’en vont, on est tout simplement perdus.
Bon repos, James, ni « shaken » ni « sturred »… just peaceful.
1er novembre 2020
En essayant de trouver un système efficace pour enrayer l’épidémie du covid 19, l’état vient de mettre le doigt sans vraiment s’en rendre compte, dans un engrenage qui risque, à terme, de le broyer, et, bien sûr, nous avec.
La première fausse idée est la nouveauté du refus total de la mort : ne croyant plus a une vie post mortem (la préférons nous « plus longtemps, même enfermés ou à l’air libre malgré le risque », comme l’exprime si bien Sylvain Tesson dans le Figaro d’aujourd’hui.) On fait tout pour durer, même médiocrement et si le chiffre total de victimes reste bien en deçà du bilan grippal annuel moyen, on se refuse à l’accepter.
Le ministre de la Santé, dont on ne met pas en doute les capacités... médicales, devient de facto vice- président et son obsession naturelle à ne pas remplir la totalité des lits de réanimation prime sur la raison économique malgré toutes les conséquences désastreuses dont on est pourtant tous bien conscients.
Seconde erreur : À force de vouloir, en toute bonne foi, nul n’en doute, ménager la chèvre de la grande distribution et le chou des petits commerces, le gouvernement vient de mettre à jour une évolution mortifère et inéluctable qu’on voyait se dessiner depuis quelque temps sans oser mettre un nom dessus.
Le vocabulaire est pourtant là pour illustrer la chose :
La « grande » distribution et les « petits » commerces, David et Goliath revisités, s’opposent résolument, sauf, qu’en dehors de la légende, David gagne rarement...
Il n’y avait pas besoin des épisodes gilets jaunes black blocs et compagnie, suivis de deux confinements sévères, pour constater qu’inéluctablement, les géants du commerce en ligne et la grande distrib’, alliés pour le pire au sein du grand foutoir national, allaient signer ’petit à petit’ l’arrêt de mort des commerces de détail et de proximité.
Ces évènements n’ont fait qu’accélérer le processus.
Le pouvoir bégaye, le bon peuple tremble, les métropoles s’ennuient et les campagnes se meurent.
Mais, Il y a plus grave, troisième erreur :
Un choix dramatique vient d’être finalisé entre le consumérisme glouton et la misère des nourritures terrestres.
Le caviar et le foie gras sont baptisés « produits essentiels » quand les livres sont considérés comme une frivolité dont on peut facilement se passer (l’autodafé n’est malheureusement pas loin...) comme le théâtre, le cinéma et les concerts. Heureusement qu’il nous reste les chaînes d’information en boucles pour nous élever l’esprit !
Alors que la nation vacille, l’achat de jouets et de papier toilette efface – excusez l’expression ! – totalement la quête d’un minimum de culture qui n’a plus d’existence qu’au travers des tablettes et des smart phones. (encore Tesson : comment ne pas accepter de vivre derrière des masques quand on s’est déjà résigné à ne vivre que devant des écrans ?)
On est au bord du gouffre mais on ne pense qu’a la jouissance immédiate au détriment de l’épanouissement de l’esprit.