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Pour toute personne normalement constituée, une personne comme moi par exemple, le seul jour qui compte vraiment dans l’année, c’est son anniversaire. J’ai reçu en cadeau, le plus précieux des objets ! Je t’ai eu toi, mon cher Journal !
Si j’avais su que j’allais t’embarquer dans cette aventure de dingues ; risquer ta peau comme tu l’as fait, prendre de tels risques, tout ça pour être le témoin de ce qui aurait pu être la dernière grosse bêtise de notre vie ! Crois-moi mon cher ami, j’aurais attendu l’année prochaine pour te déballer ! Mais finalement, je suis bien contente de t’avoir eu avec moi. Merci, mon cher Journal, ton sang-froid nous a été d’une grande aide ! Tu es définitivement l’ami idéal pour une chasse au voleur dans les rues de Rome.
À PROPOS DE L'AUTEURE
Née dans l’Orne en 1982 et résidant dans les Alpes Maritimes depuis presque vingt ans,
Vanessa Sauvage nous présente ici son troisième roman. Après nous avoir raconté deux aventures merveilleuses et étonnantes, celles de deux jeunes enfants courageux et prêts à tout pour atteindre leurs rêves, l’auteure nous dévoile ici une nouvelle histoire pleine d’humour et de terribles péripéties comme seuls deux collégiens savent les vivre.
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Vanessa Sauvage
Journal d’Ingrid
Traque infernale dans les rues de Rome
Roman
© Lys Bleu Éditions – Vanessa Sauvage
ISBN : 979-10-377-0589-1
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Cher journal,
Je commencerai par te dire que je trouve ça vraiment nul de t’appeler comme ça ! En fait, je crois que tout le monde le fait, mais moi, je vais vraiment avoir besoin de te trouver un nom. Je vais y réfléchir, c’est promis ! Mais en attendant, permets-moi d’écrire sur ta première page .
Je dois t’avouer quelque chose. Tu es mon tout premier journal ! En fait, non, c’est un p’tit mensonge, tu es mon deuxième en réalité ! Pour mes 9 ans, maman m’en avait offert un, mais je m’en étais surtout servie pour écrire des petits mots à mes copines de classe, plutôt que pour y raconter mes journées ! LOL ! C’était vraiment très drôle en tout cas ! Je marquais des blagues dessus… ou j’y dessinais des choses… Par exemple, ma maîtresse de CM1 (elle s’appelait madame Lapin) ; je la faisais en train de manger des carottes ! MDR ! Ensuite, je pliais mes œuvres d’art en avion (je sais les faire, grâce à mon frère, je te parlerai peut-être de lui plus tard) et je les envoyais soit à Emma, qui était assise à l’autre bout de la classe sur ma droite, soit à Juliette, assise sur la même rangée que moi, mais trois tables devant ! Là, c’était plus compliqué ! Il fallait que j’arrive à faire voler l’avion jusqu’à elle, sans que madame Lapin puisse me voir ! Mais j’avais aussi un autre obstacle à franchir ! Notre professeur écrivait très souvent au tableau, elle essayait tout le temps de faire de belles lettres à tous ses mots… et ça lui prenait beaucoup de temps ! Donc, pour éviter de me faire prendre, c’était presque toujours gagné ! Mais ça, c’était sans compter sur Géraldine ! Géraldine, ou miss langue-pendue comme on disait ! Elle racontait tout à madame Lapin ! Quelqu’un parlait, elle le disait ! Quelqu’un regardait par la fenêtre, elle le disait ! Mes avions volaient, elle le disait ! Et c’est ainsi que Sainte Géraldine a mis fin à la tendre et rigolote relation que j’avais avec mon journal (d’ailleurs, lui non plus n’avait pas de nom ! C’est peut-être pour ça que ça s’est mal terminé) ! Elle était assise entre Juliette et moi et, un jour d’ennuyantes leçons de maths, elle a attrapé mon avion à réaction au passage !
J’te laisse imaginer la suite… Miss langue-pendue qui le donne à madame Lapin ; madame Lapin qui devient rouge furax et qui en parle au directeur de l’école ; lui-même qui appelle mes parents ; eux-mêmes qui me punissent et m’interdisent d’emmener mon journal à l’école…
Voilà… Il en était terminé de l’aéro-classe et surtout des bonnes rigolades ! Donc après, il est resté ici, dans ma chambre pendant un moment… Ensuite, je l’ai utilisé pour y faire des exos de maths et un jour, je l’ai jeté !
Tu sais tout Journal ! Ce n’est pas le même destin funeste que je te réserve, c’est promis ! Toi, j’ai vraiment envie de te parler comme à une amie ; te raconter mes journées, ou simplement mes pensées. Je viens d’avoir 14 ans quand même ! Ah oui, au fait, c’est mon anniversaire aujourd’hui ! Tu es mon tout premier cadeau, maman t’avait caché sous mon classeur de français . 14 ans, ce n’est pas rien quand même ! « Il est temps de faire un usage approprié des objets » ; en fait, c’est ce que maman m’a dit ! Je n’ai pas tout compris dans sa phrase, mais ça oui ! LOL !
Donc, très cher Journal (bientôt un vrai nom j’te le promets), apprête-toi à vivre de très belles aventures, car d’ici quelques jours, nous nous envolerons pour nos petites vacances annuelles à Rome, chez tante Lisa ! J’ai trop hâte, et toi ?
XOXO…
Cher toi,
Bon, c’est vrai, je suis désolée, je ne t’ai pas encore trouvé de prénom ! Mais comme tu peux le voir, ça évolue… Mon problème c’est que je ne sais pas si je veux que tu sois une fille ou un garçon ! C’est compliqué quand même ! Et puis, si t’es une fille, comment je t’appelle ? Si t’es un garçon, comment je t’appelle ? Tu vois, c’est pas simple ! Alors, je me laisse encore du temps pour y réfléchir !
Oula ! D’ailleurs, ça me fait penser, je ne t’ai pas dit MON nom ! Alors ça, c’est une très mauvaise présentation ! OK, donc très cher toi, je me présente, je m’appelle Ingrid ! J’ai, comme tu le sais déjà, 14 ans depuis hier. En fait, techniquement, ça fait même pas 24 heures que j’ai 14 ans, puisque je suis née à 20 h 32 le 3 août 2005, qu’il est 13 h 30 et que nous sommes le 4 août ! L’heure de ma naissance est, pour moi, très importante, parce que c’est ça qui prouve à tout le monde que je suis plus vieille que mon frère !
Mon frère, c’est un imbécile et il s’appelle Max, c’est le diminutif de Maxime. Voilà, je t’avais promis que je te parlerais de lui, c’est chose faite ! Comme tu as dû le comprendre, lui et moi sommes jumeaux ; de faux jumeaux bien sûr, mais des jumeaux quand même ! Il a perdu à notre toute première course et est arrivé 4 minutes après moi dans les bras de notre mère ! Il m’en veut, je pense, et m’en voudra sûrement toute notre vie ; il me le fait d’ailleurs bien payer tous les jours ! Quel idiot de frère celui-là, toujours à vouloir faire tout comme moi, à vouloir avoir les mêmes amis que moi… Il est ÉPUISANT ! Mais ne lui dis pas s’il te plaît, j’l’aime bien quand même… On rigole beaucoup ensemble (surtout quand il me laisse décider de tout ) !
C’est quand même bien d’avoir un frère ! J’ai un copain qui est fils unique et le pauvre, il me dit qu’il s’ennuie chez lui ! Et puis, l’avantage d’être la jumelle d’un mec, c’est qu’on ne peut vraiment pas nous confondre ! LOL !
Nous sommes nés ici, à Nice. À la rentrée, dans un mois, nous serons en 3e au collège. J’ai trop hâte de revoir ma Bande de Folles ! C’est le nom qu’on se donne avec mes copines ! Elles ont toutes le SWAG ! Et ce qui est trop top, c’est que Max ne sera pas dans ma classe ! Ouf ! À chaque nouvelle rentrée, j’ai peur de ça ! J’l’aime bien, c’est mon frère, mais quand même… ! Imagine s’il pouvait raconter à mes parents toutes les bêtises que je fais en classe ! Mais les classes sont déjà affichées à l’entrée du collège et je sais qu’il n’y sera pas ! Alors un énorme Hug au proviseur et aux profs d’avoir fait le choix de ne pas nous mettre dans la même classe cette année et, ainsi, de veiller à mon bien-être !
Voilà Journal ! Présentations terminées, tu sais tout !
J’ai oublié de te dire quelque chose de très important ! J’ai enfin terminé ma valise ! Maman m’a dit que c’était « une grande prouesse » qu’elle puisse se fermer avec tout ce que j’ai mis dedans ! Celle de mon frère est, comment dire… différente… Il a pris un sac à dos pour 2 semaines, alors que moi, une énorme valise ! Je ne sais pas comment il fait ! À mon avis, il compte remettre les mêmes slips 3 jours de suite ! BEURK ! TROP DEG !! Anti-Swag à fond !!
J’ai trop hâte d’être à demain ! J’adore prendre l’avion et aller chez tante Lisa ! C’est vraiment top là-bas et pour 5 raisons. Laisse-moi t’expliquer :
1 – PAS DE PARENTS pendant 2 semaines ! Les vacances parfaites !!
2 – TANTE LISA (qui est en fait la tata de ma mère, donc notre grande tante, mais Max et moi on l’appelle tante Lisa) est vraiment super cool !
3 – SA MAISON… ou devrais-je dire la plus grande bibliothèque de Rome ! Oui, tante Lisa en est la propriétaire ! En fait, c’était à son mari, mon grand-oncle Giovanni, mais il est décédé il y a 2 ans … ça s’est passé après le petit déjeuner. Comme tous les matins, il s’est installé pour lire, sur le fauteuil vert près de la fenêtre, dans l’entrée de la maison. Il s’est endormi et ne s’est jamais réveillé. Ce livre ne devait vraiment pas être intéressant pour qu’il s’endorme comme ça. C’est tante Lisa qui dit ça. Moi, je pense que son cœur s’est arrêté de battre. Le prof de sport nous a dit ça l’année dernière. Il a dit qu’il ne voulait pas courir avec nous, parce qu’il avait peur que ça lui arrive ! T’imagines, t’es en train de courir, de manger ou de lire et BIM, tu t’endors et tu meurs ! L’horreur ! Vaut mieux pas y penser, si tu veux mon avis. Enfin bref, c’est comme ça que tante Lisa est devenue propriétaire de la plus grande bibliothèque de Rome ! Un vrai bonheur pour Max et moi (et pour tous ceux qui ont leur carte d’abonné) ! On adore lire ! En fait, c’est presque une compétition entre nous, c’est à celui qui en lira le plus par mois !
4 – ANDRÉA… ah, Andréa ! Journal, ne va pas t’imaginer des choses ! Andréa est le fils d’Angelo, et Angelo est, comment dire… l’homme à tout faire chez tante Lisa. Il est là depuis toujours, depuis combien de temps exactement, je ne sais pas, mais moi je l’ai toujours vu chez ma tante. Il s’occupe de tout dans la maison ; de l’entretien, des courses, d’ouvrir l’énorme et unique porte de le bibliothèque… Mais surtout, il était un grand ami d’oncle Giovanni ! Ils étaient très proches, pourtant ils avaient, je crois, presque vingt ans de différence ! Donc, Angelo a un fils, il s’appelle Andréa et il est super fun ! On l’adore, il a le même âge que nous, enfin presque… Il aura 16 ans dans deux mois, et je dois te dire Journal, il fait vraiment beaucoup plus de bêtises que nous deux réunis ! MDR ! Avec lui, on ne s’ennuie jamais !
Voilà ! Ce sont les raisons pour lesquelles je suis vraiment très, très excitée d’être à demain ! Tout ça et le fait que j’adore la ville de Rome ! À chaque fois qu’on y va, on ne se lasse jamais de la visiter ! Bon, bref, à bientôt Journal !
XOXO…
P.S : Ne t’inquiète pas cher Journal, je ne partirai pas sans toi. Toi aussi tu vas prendre l’avion ! J’espère que tu n’es pas malade en l’air ! MDR !
Don’t worry ! Be happy !
XOXO…
Cher toi,
Je t’écris vite fait de l’aéroport. Nos parents viennent de nous y déposer. Alors là, on attend de pouvoir embarquer, ça ne va plus tarder.
Max est, comment dire… surexcité ! Il me saoule un peu là ! Il ne peut pas rester assis deux minutes ! Il a trop hâte de retrouver Andréa ; il ne le dit pas, mais je le sais ! Moi aussi je le suis, peut-être même plus que lui… Mais ça, c’est un secret entre toi et moi. Je ne voudrais pas que tout le monde aille imaginer des choses ! Faut dire que ça fait un an qu’on ne l’a pas vu, on aura beaucoup de choses à se raconter. Et puis, tous ces livres à notre disposition, quand on veut… Ça va être le paradis pendant deux longues semaines !
D’ailleurs, j’me demandais l’autre jour, en fait je demandais à ma mère… Quand tante Lisa, comment dire, « passera l’arme à gauche », comme le dit mon père, à qui reviendra la clef de la grande bibliothèque ? Quand j’ai dit ça, maman s’est levée et m’a hurlé dessus ! LOL ! Apparemment, ça ne se dit pas… Ah bon ? En tout cas, moi je la veux bien cette fameuse clef !
Sais-tu qu’il n’y a qu’une seule entrée, une seule porte qui mène à ce trésor ? La porte a plus de 2000 ans, d’après Andréa ! Il dit que son père est, tous les matins et tous les soirs, très stressé à l’idée de perdre la clef ! Quelle histoire, j’adore ! Être propriétaire de la plus grande bibliothèque de Rome… quelle chance ça doit être ! Nous, on y est que deux semaines par an et déjà c’est le bonheur, alors imagine toute la vie ! C’est sûr que si tu n’aimes pas lire et que tu hérites de ça, ça ne doit pas être très fun !
Allez, je te laisse, on embarque… Promis, je te raconterai ce soir notre arrivée au paradis ! XOXO…
Journal, ça craint vraiment ! Faut que j’te raconte ça !
Nous sommes arrivés à Rome sans encombre… J’te passe les détails sur l’attitude craignos de Max dans l’avion ! Entre ses deux envies d’aller aux w.c. et l’énergie dépensée à essayer de boire le plus de boissons possibles, en un minimum de temps, j’ai vraiment cru que j’allais le jeter de l’avion ! Bref, c’est pas le problème là !
Nous sommes donc arrivés et, bizarrement, Angelo n’est pas venu nous chercher. C’est toujours lui qui vient nous prendre à l’aéroport… Là, on a eu droit à un gars étrange habillé tout en noir ! J’ai trouvé ça louche et franchement, j’ai hésité à le suivre. OK, il avait bien la pancarte avec nos deux prénoms, mais quand même ça m’a fait un peu flipper ! Finalement, ce type louche avait une lettre de tante Lisa. Un bout de papier avec écrit dessus « Les enfants, Angelo ne peut pas vous récupérer, il a des choses à faire. Vous pouvez suivre ce monsieur habillé tout en noir et à la barbe mal peignée. Il va vous déposer à la maison. Je vous expliquerai. Tante Lisa. » J’ai tout de suite su qu’il s’agissait bien de tante Lisa parce qu’elle parle toujours de la barbe de papa en disant qu’elle est « mal peignée ». Max se moquait de moi en disant que je me méfiais de tout et de tout le monde ! Franchement, j’en vois des choses à la télé et mieux vaut faire attention ! On aurait pu nous enlever et réclamer une rançon à nos parents ! Franchement, c’est vraiment pas le moment avec tous les travaux qu’ils font à la maison !
Bref, je continue à te raconter. On est donc monté avec Livio (c’est le prénom du gars louche), dans sa berline noire… C’est Max qui l’appelle comme ça ; perso, pour moi c’est juste une voiture noire ! Il a mis la musique à fond, mon frère était en extase, mais moi j’aurais préféré qu’il nous explique qui il était et pourquoi Angelo ne venait pas lui-même. C’est la première fois que je vois ce drôle de type ; si maman apprend ça, ça risque de ne pas lui plaire ! Mais je ne lui dirai pas. Évitons qu’elle soit furax contre tante Lisa ! J’espère juste que Max saura tenir sa langue !
Donc Livio a rempli sa mission. Il est arrivé devant cette belle maison bleue que nous aimons tant, nous a ouvert la portière de la voiture, a sorti nos sacs du coffre et nous a laissés là, devant le portail doré « à l’or fin », d’après Andréa.
La suite, Journal, est… comment dire… bien moins fun ! ☹
On a frappé quatre fois avec l’énorme heurtoir (c’est le machin qui est accroché à la porte). Il faut le prendre dans la main et taper avec sur la porte. Le heurtoir là, c’est un énorme livre. Sur la couverture du bouquin, il y a des feuilles d’arbre, dorées « à l’or fin », d’après Andréa. Quatre fois, pas une de plus… C’est un code secret qu’on a avec tante Lisa, elle sait que c’est nous comme ça. Après quoi, on a poussé la porte…
Là, Journal, je suis installée sur mon lit. Je t’écris, mais franchement, je suis en mode total panique ! OK, je te raconte la suite…
On a ouvert la porte. Quand tu rentres par cette porte, tu tombes directement sur le couloir principal de la maison de tante Lisa (ne confonds pas, c’est sa maison, pas la bibliothèque ! La bibliothèque est juste à côté, de l’autre côté du jardin). Donc ce couloir, c’est celui qui communique avec le salon, la salle à manger, la cuisine, les w.c.… OK, je te passe les détails… Bref, tante Lisa était assise dans son fauteuil rouge, au bout du couloir. On a crié « coucou, c’est nous ! », mais elle n’a pas répondu . Avec Max, on s’est regardé genre étonné, on a refermé la porte, laissés nos sacs dans l’entrée et nous nous sommes approchés d’elle. Journal… tante Lisa… elle pleurait ! Elle se tenait la tête, elle cachait ses yeux pleins de larmes, elle ne nous regardait même pas ! Max s’est mis à sa gauche, moi à sa droite ; je lui ai caressé les cheveux, ses beaux cheveux gris bouclés ; on ne savait pas quoi dire, pas quoi faire. Elle pleurait, pauvre tante Lisa !
Je lui ai demandé ce qu’il se passait, ce qu’elle avait ! Max a commencé à regarder partout, essayant de trouver Angelo, il est toujours là d’habitude. Je me suis agenouillée face à elle, franchement elle me faisait trop d’la peine ! Je lui ai redemandé ce qu’elle avait et là, elle m’a regardé ! PAS MDR ! Son maquillage noir avait coulé, elle en avait PARTOUT, une vraie cata ! Entre nous, la connaissant, si elle s’était vue pauvre tante Lisa, elle qui parle toujours de l’importance du maquillage pour une femme, elle aurait hurlé ! Elle a arrêté de pleurer et là elle m’a dit : « Ingrid, c’est très grave, c’est affreux ma chérie ! La clef, la clef a disparu ! La clef de la bibliothèque a été volée ! » Et là, elle a recommencé à pleurnicher !
Journal, je ne sais pas si tu t’en rends compte, mais c’est grave ! Je suis là, à te raconter tout ça… j’hallucine totalement ! Et tu ne sais pas tout ! Non seulement il y a eu ce vol, mais en plus Andréa a disparu ! Angelo le cherche partout depuis des heures, c’est pour ça qu’il n’a pas pu venir nous récupérer à l’aéroport… Il cherche son fils !
Tante Lisa est encore en bas au moment où je t’écris. Elle retourne tout dans la maison cherchant désespérément une solution, mais il n’y en a pas ! Sans la clef, la porte ne peut plus être ouverte ! C’est affreux Journal ! L’énorme porte en pierre vieille de 2000 ans ne s’ouvre que grâce à cette clef ! Il n’en existe qu’une seule et elle est dans notre famille depuis la nuit des temps ! Quelle catastrophe Journal ! Tante Lisa cherche une solution, ou plutôt se cherche une solution pour arrêter de pleurer. Elle casse tout dans sa cuisine ! J’entends en bas, elle pleure et casse des choses ! Et Max… Ah, Max ! Ben Max est comme d’habitude, complètement idiot ! Il m’énerve celui-là ! Il dit qu’il y’a forcément un indice, quelque chose, pour nous aider à comprendre ! Nous aider à comprendre quoi ? Que quelqu’un a volé la clef ? C’est bon, merci, ça on avait capté ! Quelqu’un a voulu voler la chose la plus importante de la ville ? Oui, merci, ça on avait compris ! Quelqu’un veut nous empêcher de lire pendant nos vacances ? Bravo, c’est réussi ! Une personne méchante et égoïste souhaite interdire l’accès à la bibliothèque à tous les enfants et adultes amoureux des livres ?
Oh ! Journal… Tu vas me dire que je débloque complètement, que j’ai trop d’imagination… Mais si c’était ça le truc ? Si le voleur avait eu l’idée dégoûtante et méchante d’empêcher les gens de lire ?
Attends, Max vient d’arriver dans ma chambre. J’te laisse, apparemment monsieur le Génie a quelque chose à me dire !
Euh… Journal… Excuse-moi de te déranger, mais l’heure est grave !
Tu sais, je t’ai dit que mon frère avait quelque chose à me dire ? Ben, tu ne devineras jamais !