L'infanterie mécanisée allemande au combat en Afghanistan. - Marcel Bohnert - E-Book

L'infanterie mécanisée allemande au combat en Afghanistan. E-Book

Marcel Bohnert

4,8

Beschreibung

En 2010, des soldats allemands en Afghanistan ont livré leurs plus durs combats armés depuis la naissance de la Bundeswehr. Après huit mois de préparation opérationnelle, toute notre formation, la 2e compagnie du 92e bataillon de démonstration de l'infanterie mécanisée, se retrouvait en juin 2011 comme première unité de la Task Force Kunduz III en Afghanistan et quelques jours après son arrivée, elle commençait ses premières patrouilles dans le district agité de Chahar Darreh. Information additionnelle : Google "200 days Kunduz"

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Dédié aux anciens combattants

de la Bundeswehr

Table des matières :

Prologue : « Opération Porte » (Kunduz, Afghanistan, septembre 2011)

Introduction : Enjeux des nouvelles guerres

Étapes en amont de la mission de l'infanterie mécanisée en Afghanistan

Engagement d'une compagnie d'infanterie mécanisée : 200 jours à Kunduz

4.1 Préparation opérationnelle

4.2 Déroulement de la mission

4.3 Résumé de la mission

Valeur opérationnelle de la mission de l'infanterie mécanisée en Afghanistan

Perspectives

Épilogue(Airfield Termez, Ouzbékistan, juin 2011)

Auteurs

Eléments de bibliographie

Information additionnelle

(1) Prologue : « Opération Porte » (Kunduz, Afghanistan, septembre 2011)

Le 9 septembre est un jour qui restera encore longtemps gravé dans la mémoire de beaucoup d’entre nous. Pour de nombreux Afghans aussi, ce jour a une signification particulière : c'est le jour de commémoration nationale en l'honneur d'Ahmad Schah Massoud. Au début des années 1990, le combat contre les troupes soviétiques a fait du Tadjik une figure légendaire et en tant que chef des combattants moudjahidine, il est devenu plus tard la figure emblématique de la résistance contre les talibans. Le 9 septembre 2001, Massoud meurt dans un attentat-suicide à la bombe dans lequel deux kamikazes s'étaient fait passer pour des journalistes. Peu après, le président afghan le déclare officiellement héros national.

Exactement dix ans plus tard, les moteurs de VBC et de véhicules tactiques allemands rugissent dans la province de Kunduz, dans le nord de l'Afghanistan. Depuis presque une décennie, l'armée allemande est aussi impliquée dans la guerre dans l'Hindou Kouch.

Au fil des années, la mission FIAS est passée d'un engagement de stabilisation à vocation humanitaire à une mission de combat dans laquelle des soldats allemands et des alliés ont perdu la vie. En 2010, le général de division de l'époque, Hans-Werner Fritz, avait mis en service les bataillons de formation et de protection allemands : deux groupements tactiques entièrement équipés qui ont opéré en toute première ligne en tant que Task Forces Kunduz et Masar-E-Sharif. Ce n’est que plus tard avec la mise en place de ces deux forces qu'on a tenu compte, au niveau tactique également, de l'évolution des menaces.

Nous faisions partie de la Task Force Kunduz III et commencions le 9 septembre 2011 à l'aube l'« opération Porte » dans le district agité de Chahar Darreh. L'objectif était de récupérer dans la localité d'Isa Khel deux portes de Dingo restées depuis les combats du Vendredi Saint 2010. Ils témoignaient d'un jour sanglant où trois soldats allemands avaient perdu la vie dans de violents combats et où beaucoup d'autres ont été blessés. Après le bombardement de Kunduz en septembre 2009, le Vendredi Saint 2010 est considéré comme une césure profonde et un point d'inflexion pour la perception de l'engagement allemand par l’opinion publique.

La section d'infanterie renforcée Bravo se trouve à présent avec des forces embarquées sur le lieu de l'attentat. Malgré l'heure matinale, le thermomètre a déjà dépassé les 40°C et les soldats, au paquetage énorme, se frayent un chemin jusqu’au village. Les sapeurs et les spécialistes antimines sondent le sol pour détecter les pièges et les véhicules blindés avancent peu à peu sous leur protection en direction du cours d'eau où des fantassins de la compagnie ont découvert les portes il y a quelques semaines. Les unités débarquées conduisent des actions de renseignement auprès de la population et sécurisent l'avancée des véhicules de combat dans toutes les directions. Après avoir récupéré dans cette fournaise les portes pesant plusieurs centaines de kilos – vers 10h30 –, la compagnie est informée qu'un détachement d'éclaireurs de l'escadron de reconnaissance a été l'objet d'un IED-Strike sur le dénommé “haut plateau ouest” près de la localité de Nawabad au cours duquel des soldats allemands ont été blessés. L'opération engagée à Isa Khel a été immédiatement interrompue et après une halte de coordination à la hauteur 432 où des forces d'appui importantes se sont jointes à la section d'infanterie mécanisée Charlie déjà sur place, les forces mises en alerte ont été déployées en toute hâte sur le lieu de l'attentat se situant à quelque dix kilomètres. Le VBCI Marder en tête de convoi est tombé en panne dans un goulot peu avant l'entrée du “haut plateau ouest” suite à la surchauffe du moteur. Le Marder suivant l'a écarté de la route au risque d'endommager l'installation de refroidissement et le convoi a pu continuer d'avancer rapidement. Sur notre route, nous étions accompagnés par des hélicoptères américains Black Hawk qui se sont posés à quelques centaines de mètres du lieu de l'attentat pour évacuer un blessé. Comme c'est souvent le cas, ils ont atterri dans une « zone à haut risque », encourant un risque individuel élevé, mais ont pu ainsi assurer rapidement les premiers soins médicaux.

Après avoir assuré la sûreté dans toutes les directions sur le lieu de l'attentat avec les VBC, nos soldats chargés de la neutralisation des explosifs et munitions ont été déployés pour minimiser le danger émanant d'autres engins explosifs. Les forces de récupération venues du camp de Kunduz ont chargé l’épave du véhicule de reconnaissance sur un véhicule porte-char puis se sont repliées sous notre surveillance. Contrairement à la planification opérationnelle prévue initialement pour la compagnie, la section d'infanterie Bravo s'est ensuite installée en dispositif de nuit sur le “haut plateau ouest” et a envoyé, par visibilité réduite, des patrouilles de reconnaissance légères aux abords de Nawabad pour ôter à l'adversaire tout sentiment de triomphe. Dans la même nuit, une roquette BM1, tirée de la zone nord-est d'Isa Khel, est tombée tout près du camp de Kunduz. Toutefois, l'enquête post-explosion menée dans le village le 11 septembre 2011 en coopération avec des forces de sécurité afghanes n'a apporté aucun résultat. Le soir même, une roquette a de nouveau été tirée en direction du camp. Ensuite, les 2ème et 3ème compagnies ont envoyé en alternance des équipes de tireurs d'élite sous couvert de forces d'infanterie aller s’installer en position d'observation sur Isa Khel. Elles sont certes restées sans résultat de reconnaissance particulier, mais ont néanmoins empêché pour un certain temps que d'autres roquettes soient tirées en direction du campement.

Soldats de la 2ème compagnie dans l'opération de récupération des portes d'un Dingo dans la localité d'Isa Khel où, en 2010, le combat du Vendredi Saint avait eu lieu.