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Mila, la jeune fille aux étoiles, mène une vie solitaire au milieu de l'univers, où les étoiles sont essentielles pour elle. En plus de s'amuser avec la Petite Ourse et de converser avec Cassiopée chaque soir grâce à une machine, elle joue un rôle crucial dans le sommeil des humains : en guidant les étoiles vers la Terre, elle fait tomber la nuit. Les constellations se questionnent parfois sur son origine, mais le mystère entourant cette jeune fille aux étoiles reste impénétrable.
À PROPOS DE L'AUTRICE
Clara Lavigne, une véritable passionnée d'art, se consacre tout particulièrement à l'écriture, une activité qu'elle pratique depuis son plus jeune âge. Pour elle, l'écriture représente un moyen de se libérer et de s'évader du monde réel. À travers ce livre, elle partage ses sentiments avec ses lecteurs, réalisant ainsi l'un de ses rêves : devenir auteure.
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Clara Lavigne
La jeune fille aux étoiles
Roman
© Lys Bleu Éditions – Clara Lavigne
ISBN : 979-10-377-9549-6
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Partie 1
Mila est la jeune fille aux étoiles.
Elle vivait seule dans l’univers au milieu des étoiles qui lui sont si précieuses.
Pour nous, l’eau et la nourriture sont indispensables pour vivre, mais pour Mila, ce sont ces petits astres.
Le soir, elle s’amusait avec la Petite Ourse et discutait avec Cassiopée.
Sa vie paraissait paisible, jusque-là, n’est-ce pas ? Eh bien, la réalité était tout autre : elle ne devait jamais tomber malade ou être absente, ne serait-ce qu’une seule nuit, car notre sommeil en dépendait. En effet c’est elle qui avait la lourde responsabilité de déclencher la nuit sur la Terre, en y envoyant chaque soir, les étoiles dans notre ciel. Par son action quotidienne, elle permettait ainsi le repos essentiel aux humains.
Personne d’autre qu’elle ne savait accrocher et décrocher les étoiles comme elle le faisait. Même les plus forts du système solaire n’en étaient pas capables.
À Mila, il lui suffisait d’effleurer la manette de sa machine pour qu’elles se mettent en route et que les étoiles bondissent.
Il arrivait parfois qu’une ou deux étoiles s’égarent, mais c’était aussi son devoir de les retrouver et de les raccrocher aux autres.
Les constellations se demandaient parfois comment Mila, une humaine, était arrivée là, mais personne jusque-là n’avait percé le mystère de la jeune fille aux étoiles.
Alors que Mila et Cassiopée discutaient de Poséidon et de sa luminosité extrême, un bruit insupportable apparut dans la tranquillité de la galaxie.
Mila n’avait jamais rien entendu d’aussi affreux. Même la Petite Ourse ne faisait pas autant de vacarme quand elle jouait du xylophone en tapotant sur les étoiles des alentours.
Mila, perturbée, se leva péniblement de la banquette sur laquelle elle était assise et alla prendre son télescope. On le lui avait offert lors de l’arrivée d’un satellite dont elle avait oublié le nom.
Elle ne s’en servait jamais et elle a donc pensé que cette occasion était la bonne pour enfin le tester. Elle le régla puis le tourna en direction de la Terre et de son acolyte, la Lune.
Elle vit alors une espèce de forme ovale se poser sur la Lune. Une flamme assez imposante sortait de son derrière et le bruit de son moteur était atroce. La forme se posa adroitement sur la Lune. Deux hommes en sortirent.
Les deux personnes étaient vêtues d’une combinaison blanche et d’une vitre bombée devant leurs visages. Deux gros tubes (blancs aussi) étaient accrochés à leurs dos. Ces hommes paraissaient intrigués par les cratères de la Lune, qui pourtant se trouvaient sur (presque) toutes les planètes.
Mila prit son starboard, un skateboard qui lui permet de se déplacer dans l’univers, et s’élança vers la sphère blanche qu’avaient pour cible les deux hommes.
Elle n’emporta pas son télescope, car elle voyait très bien à l’œil nu tout ce que faisaient les Terriens.
Elle vit alors que l’une des deux personnes avait empoigné un drapeau.
D’après ses connaissances, il s’agissait du drapeau des États-Unis d’Amérique.
Elle n’en était pas sûre, car elle n’avait lu que deux fois les pages sur les États-Unis dans le manuel de « L’école pour une petite fille lunaire » qu’avait écrit Vénus. Il n’y en avait qu’un exemplaire : celui de Mila.
Vénus a puisé ses informations chez la Terre, sa voisine de droite. Elles ne sont pas amies mais dans le système solaire, Neptune ne parlera jamais à Mercure sauf en cas d’absolue nécessité. Chaque planète doit parler à sa voisine de gauche ou de droite car elles sont presque toutes alignées, ce qui ne facilite pas la communication…
Le Soleil, lui, hautain, se sent tellement supérieur qu’il ne parle jamais. Il reste toujours dos aux planètes, ce qui rend Mercure très triste, car secrètement, elle n’a d’yeux que pour lui !
Pluton, avant d’être renvoyé du système solaire, faisait bondir le noyau de chaque planète. Mais quand il est parti, le Soleil s’est retourné et Pluton a baissé jusqu’à ne même pas arriver à ses chevilles…
Maintenant, Pluton n’est plus qu’une planète oubliée, délaissée, déprimée…
Mila va souvent le voir, mais sa dépression continuelle l’attriste et elle ne reste jamais longtemps.
La jeune fille espionna les deux hommes et remarqua qu’ils parlaient une langue qui lui était inconnue.
Elle sait pourtant que les Terriens ne parlent pas tous la même langue, mais malgré les pistes audio que la Terre lui donne chaque semaine pour reconnaître les langues, elle avait un trou de mémoire et elle ne la reconnaissait pas parmi les 7000 dialectes parlés sur Terre.
Puis, inlassablement, elle continua à les regarder.
Un grésillement parvint de l’un des hommes et soudain, les deux compères s’échangèrent trois mots et remontèrent dans ce qu’ils appellent : « une fusée ».
La jeune fille aux étoiles retourna sur sa banquette, pensive. Ses yeux pleins d’étincelles pétillaient.
Cassiopée, pressée de tout savoir, demanda à Mila de lui raconter dans les détails ce qu’ont fait les deux hommes sur cette vieille amie qu’est la Lune.
Elle posa des dizaines de questions, mais Mila était impuissante face à ses interrogations.
Comment pouvait-elle savoir pourquoi aucun autre Terrien n’était venu jusqu’à maintenant ?
Elle décida alors de noter toutes les phrases prononcées par Cassiopée et d’aller les répéter à la Terre qui pourrait les aider.
En chemin, Mila pensa aux constellations qui doivent être si tristes de rester toujours au même endroit.
Elle peut bouger partout dans la galaxie, mais Cassiopée doit être malheureuse de ne pas pouvoir le faire.
Mila eut cette réflexion seulement maintenant. Elle n’y avait jamais pensé auparavant. Elle se trouva être « une amie indigne » pour ne pas rester plus souvent avec certaines constellations solitaires du système solaire.
Elle décida alors de rebrousser chemin, les questions attendront. Elle prit la décision de rester au moins trois crépuscules par semaine avec Cassiopée.
Cassiopée la contredit et affirma que sa solitude lui permet de rester seule avec ses pensées.
Mais Mila insista et la constellation céda.
— Mila, promets-moi de ne pas venir tous les jours, et surtout, qu’un jour tu iras voir la beauté de la Terre.
— Mais Cassiopée… Je suis la jeune fille aux étoiles et je ne peux pas te promettre d’aller sur la Terre car les étoiles ont besoin de moi, comme j’ai besoin d’elles. Le sommeil des humains dépend de moi, je ne peux pas les laisser tomber, alors que depuis le début, je suis avec eux !
— Jeune fille, il n’y a pas que tes étoiles qui comptent pour les humains ! Je le sais, car je suis moi-même allée sur la Terre il y a fort longtemps, et le bien-être est aussi important pour dormir que l’eau pour survivre.
Leur discussion continua quelques minutes et Mila mit fin à leur dialogue, nostalgique.
Elle se questionna sur le chemin du retour sur ses origines, qui lui avait appris à parler, d’où elle venait et qui l’avait élevée ?
Cassiopée a grandi sur Terre, elle lui a déjà raconté ses merveilleux séjours.
Qui est sa mère ? Son père ? Elle aimerait percer ce mystère, mais comment ?
Quand elle fit part à la Terre de toutes ces questions qui lui provoquaient une migraine, elle pensa à ce que seraient les constellations sans elle.
Pluton, resterait-il seul, oublié, ou penserait-il à parler avec Neptune qui essaie de le consoler chaque jour ?
Elle pensa à Mercure, à ce nom superbe qu’elle aimerait tant porter, à Vénus et à sa réputation de Déesse, dans ce que les Terriens appellent : « la mythologie ».
À la Terre, si chanceuse d’être l’habitat de plus de huit milliards de personnes, à Mars et à ses nombreux secrets que cherchent à découvrir les Terriens, et qu’elle connaît, elle.
À Jupiter et à sa culture incroyablement étendue, à Saturne et à sa texture gazeuse très satisfaisante, à Uranus et à son manteau composé de glace et de son atmosphère si haute qu’elle peut s’y jeter sans craindre de se faire mal.
Et enfin à Neptune, à sa gentillesse envers tout le monde et à son envie pertinente de consoler Pluton.
Mila arriva alors devant la Terre et laissa de côté ses pensées. Elle salua la Terre, lui fit de nombreux compliments.
Après les éloges de la jeune fille, la Terre, touchée, lui demanda ce qu’elle voulait.
Mila répondit et commença sa liste de questions concernant les Terriens clandestins de la Lune :
— J’ai d’autres questions à te poser, j’aimerais que tu me répondes pour la première fois de ma vie.
La Terre répondit qu’elle attendait ce jour-là, le jour où elle allait lui demander d’où elle venait. Malheureusement, elle ne sut répondre à cette question que par :
— Je ne sais pas d’où tu viens Mila. Tes parents sont des Terriens, mais je suis incapable de te dire qui ils sont vraiment. Je sais que Cassiopée t’a élevée (avec notre aide, bien évidemment), mais qui t’a mise au monde, je n’en ai aucune idée. Tu ferais mieux d’aller sur place et chercher la réponse par toi-même. Je suis désolée de ne pas pouvoir te répondre plus concrètement.
Mila baissa la tête et une larme lunaire tomba sur ses pieds nus.
La jeune fille aux étoiles, pensive, tournait machinalement la manette de sa machine et les étoiles se rangeaient et partaient en direction de la Terre.
La lune, comme chaque soir, se tourna et Mila rembobina sa machine. Depuis 2 jours, elle ne fit que penser à ses origines.
Elle commençait à grandir et elle voulait en savoir plus. Mila réfléchit pendant des heures et elle finit par décider : elle ira sur Terre, essaiera de trouver une fillette pour la remplacer, et elle fera le nécessaire pour retrouver ses parents.
Cassiopée lui suggéra de rester, car la Terre était trop dangereuse pour elle qui ne vit qu’avec les étoiles. En fait, elle avait changé d’avis. Mila ne comprit pas tout de suite, car elle lui avait proposé elle-même d’y aller pour finalement refuser… En fait, Mila pensait que Cassiopée ne voulait pas rester seule et souhaitait rester avec elle toute sa vie, jusqu’à ce qu’elle s’éteigne. Mais Mila a grandi et ne voit plus les choses de la même façon.
— C’est trop dangereux. Et puis tu vas me manquer, comment vais-je faire, moi, sans toi ? Qui, explique-moi, qui, viendra discuter avec moi ? Et pour communiquer, comment vas-tu t’y prendre ? Toi, tu parles français, mais imaginons que tes parents soient chinois, comment ferais-tu ?
— Sans moi, tu t’en sortiras. Et c’est la nouvelle jeune fille aux étoiles qui viendra te parler. Et puis pour la langue, ne te fais pas trop de souci, j’ai lu le manuel pour une jeune fille lunaire et je sais comment on différencie des gens asiatiques d’autres personnes, américaines, par exemple. Les Asiatiques ont les yeux bridés, est-ce mon cas ? Non. Alors, aucun souci à se faire pour ça, affirma Mila.
— Mais la jeune fille, moi, je ne la connaîtrais pas, et ne crois pas que tout sera si facile ! Personne ne voudra laisser partir une enfant seule dans l’espace, et encore plus si c’est une autre enfant qui le demande ! N’oublie pas que les humains n’ont aucune connaissance sur l’espace ! Mila, ne me fais pas ça… Et c’est toi mon amie, c’est à toi que j’aime parler ! Et puis imagine un peu si tes parents sont espagnols, ou italiens ? Peut-être même polonais ! Et tout simplement, tu n’as peut-être pas de parents ! s’emporta Cassiopée.
— Comment oses-tu dire ça !
Mila émit un petit gémissement et les larmes se mirent à couler en torrent sur ses joues sans s’arrêter. Cassiopée ne voulait pas lui faire de peine, mais il était trop tard pour réparer son erreur. Elle lui cria de revenir, lui dit qu’elle ne voulait pas dire ça, et qu’elle s’inquiétait juste pour elle.
— Et pourtant tu l’as dit ! hurla Mila, si bien que toutes les planètes se tournèrent en sa direction.
Jupiter était stupéfaite et toutes les autres planètes se retournèrent, étonnées et outrées.
Mila n’osa pas répliquer car après ce qu’elle venait de faire, il n’était pas convenable de dire quelque chose. Elle comprenait les inquiétudes de son amie.
Cassiopée, elle, sanglotait doucement.
La jeune fille aux étoiles était perdue, en colère contre elle-même. Elle décida d’oublier, tourna la manette, et les étoiles, en torrent lumineux, revinrent se placer. Ce jour-là, aucune étoile ne s’égara et le système solaire fut plongé dans un silence envoûtant.