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Cette fiche de lecture sur
Le Grand Troupeau de
Jean Giono propose une analyse complète :
• une biographie de Jean Giono
• un résumé sur Le grand troupeau
• une analyse des axes de lecture
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Jean Giono est un romancier et scénariste français, né à Manosque (en Provence) en 1895, et décédé en 1970. L’œuvre qu’il laisse derrière lui est très personnelle, célèbre souvent la nature et décrit avec admiration les sociétés rurales, sans pour autant les idéaliser. Jean Giono était aussi un pacifiste, qui s’interrogeait sur la nature humaine et en explorait tous les aspects, y compris les plus sombres. Malgré des sollicitations fréquentes et un éphémère rapprochement avec le Parti communiste, il s’est toujours tenu éloigné des organisations politiques. Parmi ses œuvres les plus importantes, on peut citer Collines, Regain, Un roi sans divertissement, Le hussard sur le toit et L’homme qui plantait des arbres.
Le Grand troupeau est un roman de Jean Giono paru en 1931, moins de quinze ans après la fin de la Première Guerre mondiale. L’auteur, qui a participé au conflit, dénonce toute la violence et toute l’absurdité d’une guerre qu’on surnommait alors « la der des ders », et il s’intéresse à deux de ses aspects : le quotidien des soldats, c’est-à-dire les souffrances physiques et mentales, les corps mutilés et le désespoir parmi les hommes, et le quotidien des autres. Les autres, ce sont ceux qui sont restés dans les villages et qui doivent s’organiser pour assurer les tâches quotidiennes. Véritable plaidoyer pacifiste, Le Grand Troupeau est aussi l’occasion pour Giono de reprendre un de ses motifs favoris, celui de la Nature. Les descriptions poétiques de la vie rurale et la personnification des éléments naturels transforment la Nature en un véritable personnage, qui comme les humains, est une des victimes collatérales du conflit.
Depuis que les hommes sont partis à la guerre, les femmes et les vieillards du plateau de Valensole s’organisent pour assurer les tâches quotidiennes. Un jour, sous une chaleur écrasante, les villageois regardent passer un immense troupeau de bêtes épuisées conduites par deux bergers. Les animaux les plus faibles meurent sur le bord de la route sans que le troupeau cesse d’avancer, et ce spectacle macabre alourdit un climat déjà bien pesant. De peur que son bouc ne meure de fatigue, le berger Thomas le confie aux habitants d’une ferme en espérant qu’il pourra le reprendre plus tard.
Joseph, fermier de Valensole, a été envoyé sur les champs de bataille. Sa femme Julia, sa sœur Madeleine et son père Jérôme attendent son retour à la ferme des Chauranes sans savoir que, suite à une mission qui a mal tourné, Joseph se retrouve dans une situation délicate. Il est isolé en pleine nature et doit veiller sur ses deux compagnons d’armes, blessés, à qui il procure de l’eau et qu’il tente de rassurer comme il peut. Mais, les secours tardent à arriver et les deux soldats mutilés meurent dans les bras de Joseph impuissant.
Pendant ce temps au village, les femmes essaient de pallier l’absence de leurs maris et redoublent d’efforts pour subvenir aux besoins de leurs familles. La petite Madeleine, sœur de Joseph, espère revoir bientôt Olivier. Bien que Joseph ait interdit à sa sœur de le fréquenter, elle continue de l’aimer en cachette. Elle aussi, comme les autres femmes du village, attend qu’il revienne du front.