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Cordouan. La huitième merveille du monde cache-t-elle cette aérogare pour vaisseaux d’un autre monde ? Pour résoudre ce mystère, Cowen, le bras droit d’un lutin, demi-dieu et immortel, nous entraîne dans le futur d’hier, ou de demain, accompagné de Yan, le malin. Vous êtes invités à vous joindre à eux…
À PROPOS DE L'AUTEUR
Yoackim a été gardien de phare. Retraité depuis quelques années, et passionné de fiction et surtout d’aventures, son passe-temps favori est l’écriture de récits inspirés de son vécu.
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Yoackim
Les aventures de Cowen
Tome I
Naissance d’un dieu
Roman
© Lys Bleu Éditions – Yoackim
ISBN : 979-10-377-6259-7
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Merci, papa, « l’Ache se perpétue »
À, mon fils, Cowen
Dans la belle et grande forêt de Grantarbre vivaient des oiseaux, des animaux et des humains de toute race.
Les biches et les cerfs gambadaient en jouant à cache-cache derrière les buissons et les arbres. Les écureuils passaient d’arbre en arbre pour enlever et amasser le gland le plus appétissant, celui qui vient juste de mûrir au soleil matinal de cet automne légèrement brumeux.
Les petits passereaux chantent et virevoltent sous les grands chênes centenaires de notre forêt si paisible et enchanteresse de Grantarbre.
Très ensorceleuse, parce qu’il existe un monde du dessous, un monde où personne ne va, où les humains n’ont accès que s’ils sont élus par le peuple de Terre-basse.
On le surnomme ainsi par ce que, souvent, les crinières des chevaux de nos paysans, mêlées, coupées, tressées comme par enchantement. Les poils de leurs queues sont eux aussi tressés ou souvent même tricotés.
— Quel est donc ce monde si mystérieux ? demande Pierrot à son papa.
— C’est le monde des lutins, des petits chenapans qui tressent les chevelures des chevaux, qui font des tours de magie, pour s’amuser, mais qui embêtent bien souvent les humains dans leur travail.
— Dis papa, pourquoi ils font ça, ces lutins ?
— Uniquement pour s’amuser ! Tu sais, ils travaillent beaucoup en dessous, et quand ils sortent de leur repaire, ils ont tendance à vouloir ridiculiser tout le monde. Certains disent qu’ils font cela par jeu.
— Pourquoi ils travaillent dessous, ils n’ont pas le droit de travailler avec nous ?
— Vois-tu, Pierrot, ils besognent sous terre, par ce qu’il y a des mines de diamants, d’or et d’argent, de platine et bien d’autres minéraux tant recherchés ?
Ils ne peuvent sortir que s’ils ont terminé leur travail et ils ne doivent pas être vus des humains, sans quoi ils risquent de perdre le droit de sortir de leur monde. Ils seraient condamnés à vivre jusqu’à l’éternité dans les profondeurs des galeries souterraines.
— Comment tu sais tout ça, mon papa ?
— Je vais te raconter comment je suis allé leur rendre visite dans les entrailles de la Terre.
Tout a commencé un jour que je me baladais dans la forêt de Grantarbre, au milieu des plus grands frênes qu’ils y avaient à cette époque, et là, au bout du chemin, je crois apercevoir une forme très spéciale, une espèce de petite chose toute fourbue par la fatigue et l’épuisement d’une longue période de travail ou de dur labeur.
Plus je m’approchais, plus je trouvais que cette petite forme ressemblait à une personne, ou plus exactement à un petit homme.
J’avais peur de découvrir ce que cette petite chose pouvait être.
Je regardais de loin et, à patte de velours, je m’approchais encore et encore, jusqu’à ce que j’arrive à ses côtés.
Un peu plus loin, le loup était assis sur son derrière, regardait avec insistance dans la direction du petit, espérant avoir la pitance pour cet enfant.
Je jette un bâton ramassé à mes côtés en espérant qu’il se tienne le plus loin possible de nous. Le loup n’attaque pas l’humain, mais il pourrait s’en prendre au petit, il ne faut pas le laisser là !
Je le voyais, couché sur le côté droit, la langue pendante et les mains toutes recourbées par la fatigue, comme si elles étaient mortes.
Le petit homme n’était pas mort, il respirait si faiblement. Je tenais sa main fermement souhaitant qu’il ne se sauve de peur, qu’il accepte mon aide, car il avait besoin d’aide. Il était dans un état tellement mal que l’on aurait pu croire qu’il sortait d’un long combat contre ce loup.
Ses vêtements étaient en lambeaux, son visage couvert de griffures légèrement sanguinolentes. Son pantalon, déchiré de tous les côtés, ses chaussures, percées à chaque pointe, quant à sa chemise, elle ne se regardait plus que comme un chiffon sale et décousu.
Je le touchais du doigt mais il ne réagissait pas !
Je commence à passer ma main autour de son cou pour lui relever la tête, et il se met à gémir un peu, puis retombe dans un profond sommeil.
Alors, comme il dormait, fatigué et fourbu, l’idée de l’emmener à la maison me traverse l’esprit. Je le soulève et le prends dans mes bras pour qu’il ait un repos paisible par la chaleur de mon corps.
Je prends la route de la chaumière, là-bas, maman saura lui donner les soins pour le réconforter, et surtout pour le ranimer, car pour le moment, je ne sais pas s’il est blessé par l’épuisement d’une longue course, ou la cause d’un affrontement avec le loup. Il n’est pas bien lourd.
Si je le compare avec les cruches d’eau que je porte sur la table le midi, pour boire la bonne eau fraîche du puits, je crois bien que ce doit être environ son poids.
Pour moi, le poids plume de ce petit homme est aussi lourd que ces deux cruches réunies. Je dois me hâter, sa respiration est faible et notre chaumière est encore loin. Je suis obligé d’aller quérir les lapins loin de la maison.
Les pompons ne se laissent plus approcher comme autrefois, ou alors, c’est qu’ils ont peur de notre chien, Malot, qui aboie lorsqu’il en voit un.
Quoi qu’il en soit, la chaumière est en vue et le petit ne se réveille pas. Je crains le pire, plus je vais vite, plus il a du mal à respirer.
Je vois maman au loin et lui crie d’aller chercher une couverture.
Sur la table de la cuisine, j’allonge le petit de tout son long. Je lui mets les mains au-dessus de sa tête pour lui pratiquer ce que mon père et le père de mon père avaient appris : faire la respiration artificielle.
La couverture placée dessous lui amortit les coups forts et puissants de mes grosses mains sur ses petits poumons, et maman lui donne une autre couverture pour qu’il ne prenne pas froid.
Il est calme et respire normalement. Il entrouvre un œil, puis deux et crac, retombe dans le sommeil dans lequel il était.
Maman me propose de l’installer sur la banquette et d’attendre qu’il se réveille.
L’après-midi est long, mais vers la fin de la journée, la nuit, commençant à tomber, la fraîcheur de l’automne me fait allumer le feu de la cheminée pour faire une bonne flambée, maman pourra y mettre la soupe et le pot-au-feu à cuire. Je ne sais pas s’il aimera le pot-au-feu, mais il sera cuit demain matin.
Je veillerai au feu, tard dans la nuit, pour maintenir la cuisson de la marmite pendue à la crémaillère. En partant dans la forêt, j’avais ramassé quelques feuilles séchées des deux ou trois pieds de tabac qui étaient à la lisière des grands chênes.
Elles sont sèches et prêtes à être consommées. Je pense bien me faire une bouffarde de cet excellent feuillage, pour passer un agréable moment en attente de son réveil.
Nous avions fini la soupe et maman avait fait le rangement habituel. Il ne restait plus qu’à veiller sur ce petit bonhomme, jusqu’à ce qu’il reprenne ses esprits.
Maman avait déshabillé et rhabillé le petit, sans que celui-ci se réveille. Elle avait changé ses vêtements tout déchirés et lui avait confectionné à la hâte un pantalon et une chemise taillés dans mes vêtements personnels. J’avais nettoyé ses mains et son visage couverts de boue et de saleté. Il était prêt pour partir, s’il le voulait, personne ne voulait lui faire de mal.
Toutefois, à son réveil, le comprendrait-il ?
Les heures sont longues et maman part se coucher. Elle attend le petit Pierrot, elle fatigue très vite aux durs labeurs de la chaumière. Je suis devant la cheminée et j’attends que le petit s’éveille. Je crois qu’il dort pour la nuit et je me retourne pour voir sa respiration, et plus rien.
Plus personne.
Il est parti, disparu !
Pas de trace de lui !
Je cherche, je tourne, je vire, rien, personne alentour.
Je suis déçu. Je me rassois devant la cheminée, regarde la banquette que j’avais quittée des yeux l’espace d’un instant, un clin d’œil et hop ! Plus personne !
Le petit garçon se tenait devant moi, prêt à bondir, mais les yeux interrogatifs.
— Ne sois pas inquiet, je ne te ferai pas de mal, je t’ai ramené ici pour te donner chaleur et soins. Il ne faut pas avoir peur de moi, je ne te ferai pas de mal !
— Je m’en doute, sinon il y a longtemps que tu m’aurais mangé !
— M’enfin, je ne mange pas les humains, aussi petits soient-ils !
— Heureusement, tu aurais fait deux bouchées de moi.
— Peut-être plus, mais ce soir l’appétit n’était pas là, autrement, j’aurais goûté !
— Je savais qu’il fallait se méfier des humains !
— Je plaisante, tout comme toi, il faut savoir accepter la plaisanterie, quand on en fait ! Dis-moi un peu, que t’est-il arrivé dans la forêt ?
— Un loup :
J’ai couru si longtemps, que je ne sais plus où je me suis arrêté.
Je crois que j’ai tellement eu peur d’être mangé par la bête, que lorsque je me suis assis pour me reposer, la peur m’a envahi et je me suis évanoui.
— Raconte-moi un peu comment toi, un petit homme du dessous, tu as pu te faire surprendre par un loup, ce n’est pas possible !
— Dans une forêt lugubre, noire, ou le soleil ne pose pas souvent ses rayons sur la mousse, vit un vieux loup solitaire, tellement seul que tout le monde le craint, et s’enfuit en voyant quelques traces de poils restés collés le long d’un arbre, lorsqu’il s’était gratté le dos.
Sans y prendre garde, je me promenais dans la forêt, j’étais joyeux, parce que je venais de remonter des entrailles de la Terre pour admirer ce jour ou la neige commence à tomber, ce sera le dernier jour car la neige m’empêchera de manger les bonnes baies et fruits tombés au sol, les châtaignes sont à foison ainsi que les noisettes, il faut les ramasser dare-dare avant la tombée de la nuit, demain la neige aura tout recouvert et nous les lutins des bois, nous resterons au chaud au fond de notre monde.
Alors que je rêvais aux mines d’or et diamants, dont tous les lutins sont maîtres pour en exploiter les filons, j’entends derrière moi un hurlement horrible et très fort, comme s’il était à côté, et avant d’avoir eu le temps de me retourner, je suis happé par la peau du dos, mes jambes ne touchent plus le sol, mais je ne vois pas qui est derrière moi, je comprends que je suis dans la mâchoire du loup, de ce vieux loup solitaire, dont tout le monde a peur.
Je sentais son souffle sur mes oreilles et en tournant la tête, je vis ses crocs luisants à la lueur de la lune naissante.
Je compris le danger que je courais, mais comme j’étais surnommé Yan le malin, j’essayais la ruse pour faire parler le loup, afin qu’il desserre ses dents en parlant, et j’en profiterai pour m’enfuir.
— Veux-tu la moitié de mes richesses ?
Le loup ne répondit pas !
— Veux-tu la moitié de mon or ?
Le loup ne répondit rien !
— Veux-tu tout mon or ?
Grand silence !
— Écoute, grand loup des bois, je t’offre tout mon or et tous mes diamants si tu me laisses en vie !
Le loup ne dit rien !
— Je t’offre en plus de mes richesses, tous les lièvres et les biches de la forêt !
Le loup continuait, à souffler dans ma nuque !
— Puisque tu sembles vouloir me manger, et que rien ne peut t’en détourner, retires donc de ma poche les croquettes de chocolat au lait et d’amandes que j’avais emportées pour mon goûter, quand tu m’auras mangé, tu les dégusteras certainement avec plaisir, c’est le meilleur dessert de la forêt.
— Ça, c’est vrai, cria le loup en ouvrant grand sa gueule !
J’en profitais pour m’échapper !
La gourmandise n’est certes pas bonne conseillère.
— Je pense que tu as eu beaucoup de chance et encore plus de m’avoir croisé en chemin.
Le loup n’était pas loin, je le voyais rôder dans les environs.
Il ne s’attaque pas à l’homme pour le moment, mais il pourrait avoir faim.
— J’ai failli connaître la longueur de ses crocs.
— Je suis toujours armé quand je pars au centre de la forêt, il y a toujours des rencontres bizarres, mais pas inintéressantes, puisque je t’ai ramené à la chaumière.
— Merci de t’être intéressé à moi. Si tu dis que le loup était proche, je crois qu’il ne m’aurait pas pardonné de lui avoir joué ce tour.
— Tout va bien, il te faut te reposer, ici, tu es en sécurité et demain, nous envisagerons de te ramener dans la forêt.
— Que nenni !