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Les Profondeurs
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Les Profondeurs
Nick Thacker
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Traduit par Guillaume Tougeron
“Les Profondeurs”
Écrit Par Nick Thacker
Copyright © 2016 Nick Thacker
Tous droits réservés
Distribué par Babelcube, Inc.
www.babelcube.com
Traduit par Guillaume Tougeron
Dessin de couverture © 2016 Turtleshell Press
“Babelcube Books” et “Babelcube” sont des marques déposées de Babelcube Inc.
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Droits d'Auteur
LES | Profondeurs
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CHAPITRE UN
“Allo ?” La voix de Jen était trouble et confuse. Qui pouvait bien l'appeler à cette heure tardive ? Il était dix heures passé un mercredi soir, et selon son habitude, elle aurait dû être en train de boire un verre de vin avant d'aller se coucher.
Aucune réponse.
Elle parla à nouveau au téléphone, mais plus fort et sur un ton plus direct. “Allo ?” Elle entendit un bruissement au bout du fil, comme de l'hésitation, suivit d'un bruit de respiration.
Mais aucun mot ne fut prononcé. Elle fronça les sourcils, écarta le téléphone de son oreille et appuya sur la touche Fin. Le numéro clignota une fois de plus, un numéro inconnu, puis laissa place à l'écran d'accueil.
Etrange, se dit-elle. C'est sûrement un faux numéro ou une erreur. Reese, son fils de douze ans, aurait appelé ça un “appel foireux” ou quelque chose comme ça. Elle rit à cette idée et remit le téléphone dans la poche de son manteau.
Une rafale de vent hivernal força Jen à marcher plus vite. Sa voiture était à l'autre bout de la banlieue, à cinq minutes à pied du campus. Ce soir, après la conférence, elle était restée jusqu'à une heure tardive pour répondre aux questions et corriger quelques copies avant de quitter le hall d'entrée de l'Académie Maritime du Massachusetts, déjà plongé dans le noir.
Mark Adams, son mari, ne lui avait pas téléphoné, ce qui voulait dire que Reese allait bien. Mark devait déposer son fils chez elle le lendemain après le travail, et elle s'attendait à ce qu'il soit comme d'habitude en retard d'une bonne heure.
Il faisait noir dans le quartier. Seuls quelques lampadaires éclairaient l'asphalte d'une teinte jaunâtre. Elle entendait résonner ses talons, un accessoire désagréable mais obligatoire pour les conférences universitaires, mais aucun autre son ne perturbait ses pensées.
Elle était fatiguée.
Elle était éveillée depuis presque trente-six heures. Elle avait fait des travaux de recherche, programmé des plannings, donné des cours et terminé par cette conférence préparée depuis des mois. Tout s'était bien passé, et les applaudissements retentissants des scientifiques, professeurs et étudiants de dernière année l’avaient rendue fière d’elle-même, mais il était temps d'aller se coucher.
A son approche, la petite Honda Accord émergea des ténèbres. Et bien, combien de temps suis-je restée ici ? pensa-t-elle, en constatant les traces de glace laissées sur son pare-brise par une brève chute de neige. Le toit de la voiture était couvert d'une multitude de paillettes brillantes.
Elle chercha ses clés dans l'autre poche de son manteau. Son portable gazouilla à nouveau et commença à vibrer.
Encore ?C'est qui cette fois ? pensa-t-elle alors qu'elle voyait un autre numéro inconnu clignoter sur l'écran.
“Allo ?” répondit-elle, en faisant cette fois entendre son mécontentement.
“Jen ? Salut. C'est Mark.”
Elle atteignitt la porte de sa voiture et fronça les sourcils. Une ombre dansa derrière elle, et son reflet sur la fenêtre la fit sursauter. Ne sachant à quoi s'attendre, elle se retourna soudainement et donna un coup à l'aveugle.
Les lumières se jouaient d'elle. Un chat s'élança sur le parking à la poursuite d'une proie inconnue puis disparut derrière un SUV. Elle soupira et reprit la conversation.
“Mark ? Salut... désolée... ton numéro s'affiche comme inconnu. Qu'est-ce qu'il y a ? Ça va ?”
“Non ça ne va pas, Jen. Il faut que tu viennes. Et dépêche-toi. C'est Reese.”
Son cœur se mit immédiatement à battre plus fort. C'était bien la dernière chose dont elle avait besoin... Elle attrapa les clés de ses mains tremblantes et appuya sur le bouton de déverrouillage avant même de les sortir de sa poche.
La voiture émit un déclic, les phares clignotèrent deux fois, et les serrures se déverrouillèrent. Elle revint devant la porte. Son esprit terrifié était absorbé par l'appel téléphonique. “Mark, que s'est-il passé ?” Elle essaya de ne pas céder à la panique, se disant qu'il avait peut être fait une crise d'asthme, ou qu'il s'était fait une mauvaise égratignure, mais son instinct maternelle lui disait que c'était plus grave que ça.
“Je... Je suis rentré à la maison après avoir été chercher de la glace. Il voulait absolument de la glace.” La voix de Mark était tremblante, proche de la panique. “Je suis juste sorti dix minutes. J'aurais dû l'emmener avec moi,” balbutia-t-il.
Jen écoutait attentivement tout en tirant la poignée de la portière. Le grincement de la porte qui s'ouvrait accompagna l'allumage du plafonnier.
L'intérieur de la voiture fut instantanément illuminé, et elle fut aveuglée par le soudain changement de luminosité. Dès que sa vision se fut adaptée à la lumière, elle vit quelque chose dans la voiture qui la fit trébucher en arrière sur ses talons.
A l'autre bout de la ligne, Mark continuait à parler. “Jen, je suis désolé. Reese a disparu. Quand je suis revenu, il n'était plus là.”
Mais ces mots ne s'imprimaient dans son esprit, du moins pas encore. Jen était figée, terrifiée par l'homme qui se tenait sur le siège conducteur de sa voiture.
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