6,99 €
Un grave danger menace la vie paisible de Maki et Foudi, trouveront-ils un moyen de sauver leur forêt à temps ? Une fable écologique à Madagascar !
Das E-Book können Sie in Legimi-Apps oder einer beliebigen App lesen, die das folgende Format unterstützen:
Seitenzahl: 61
dédié aux enfants de Fosarato
Madagascar
Chapitre
Chapitre
Chapitre
Chapitre
Chapitre
Chapitre
Chapitre
Chapitre
Chapitre
Chapitre
Chapitre
Chapitre
Chapitre
Chapitre
Chapitre
Tout est calme dans la Réserve de Anja près d'Ambalavao à Madagascar, petit coin de paradis où vit en paix une importante colonie de lémurs catta, protégée par les habitants des six petits villages environnants.
Maki, un petit lémur à queue annelée né il y a quelques mois, s'est lié d'amitié avec Foudi, un beau petit oiseau rouge flamboyant. Sous le regard attentif de sa mère, Maki explore chaque jour une nouvelle partie de leur petite forêt avec Foudi. Sa longue et belle queue lui permet de garder son équilibre même dans les passages les plus difficiles. Foudi cependant sort souvent de la forêt pour manger les grains de riz qui mûrissent dans les rizières et qu'il aime beaucoup, mais Maki ne peut pas le suivre.
De nombreux étranges humains viennent voir la colonie de lémurs tous les jours, mais sous la direction des villageois, ils ne s’approchent jamais trop et ne dérangent pas beaucoup. Les lémurs se sont habitués à leur présence et les ignorent. Vu le peu de contact direct, aucun animal de la forêt a appris à comprendre leur langue en dehors de quelques mots ici et là. Foudi cependant, survolant les rizières, passe souvent à proximité des enfants malgaches qui jouent et s'arrête pour les observer et les écouter. Il aime particulièrement deux petites filles, deux sœurs appelées Malala et Rojo. Elles parlent à Foudi, lui apprenant chaque fois de nouveaux mots, et il répond en sifflant. Parfois, secrètement, il amène aussi Maki les rencontrer et ils passent des bons moments ensemble.
Mais un jour, tout cela change !
Peu après l‘aube du jour dont les lémurs se souviendront comme le jour où les humains sont devenus fous, la famille de Maki est à la recherche de fruits et de graines pour le petit-déjeuner - comme d'habitude conduite par la mère de Maki, qui connait les meilleurs endroits pour trouver des fruits mûrs en chaque saison. Ce matin-là, elle emmène tout le monde sur un vieux figuier qui se trouve à la limite Est de la réserve. Du haut de l'arbre, il est possible de voir très loin, mais cette fois, au lieu du paysage habituel calme et reposant, près de l'un des villages beaucoup de personnes sont rassemblées, très agitées et parlant très fort.
Foudi se pose sur une branche à coté de Maki et ensemble ils restent longtemps à regarder le spectacle inhabituel, sans évidemment oublier de manger. Vu que personne ne réussit à comprendre ce qui se passe, les deux amis décident de partir à la recherche de leurs amies au village. Comme toute l'attention des autres lémurs est concentrée sur les humains, c’est facile pour les deux de descendre du vieil arbre et, en passant à travers les buissons, de se diriger vers les rizières proches du village. Heureusement, Malala et Rojo discutent près d'un ruisseau pas trop loin et c’est donc possible de les approcher sans être vus par le reste du village.
Avec un petit effort, beaucoup de gestes et même quelques petits dessins dans la poussière rouge du sol, les deux filles essayent d'expliquer le problème ; la veille des « vazaha » sont arrivés - c'est comme ça qu’on appelle les étrangers à Madagascar - quatre hommes bien habillés avec une nouvelle voiture toute brillante. Ils ont parlé toute la matinée avec le chef de village qui a ensuite appelé les chefs des cinq autres villages. Ensemble, ils ont continué à parler jusqu'à tard dans la nuit.
Les étrangers, avec l'aide de leur interprète, ont proposé rien de moins que d'acheter la réserve complète, y compris les six villages, les maisons, même les zébus et toutes les rizières, pour une très grosse somme d'argent - du moins pour les habitants de la région c’est une somme énorme ! Bien sûr, tous les habitants devraient déménager, mais avec l'argent reçu, ils pourraient acheter une maison ailleurs et même aller vivre en ville. Pour la colonie de lémurs, il n'y avait pas de quoi s'inquiéter, les étrangers avaient de grands projets pour eux, ainsi que pour la réserve.
C’est ce qu’ils ont promis aux chefs de village, et la confusion règne parce que tous les habitants se sont réunis pour prendre une décision ensemble. C'est un grand changement et les chefs de village ne peuvent pas décider seuls. Tout le monde a le droit de voter. La vie est dure dans les villages, même si la réserve amène assez de touristes pour permettre à tout le monde de vivre décemment. Une offre aussi intéressante n’arrive qu'une fois dans une vie !
Après deux jours entiers de discussions, finalement on décide d’accepter la proposition. Les vazaha ont également montré le projet d'extension de la réserve avec un plan de reboisement complet, ce qui a convaincu tout le monde que les lémurs seraient en bonnes mains.
Après avoir laissé un premier versement aux chefs de village, les étrangers sont partis en laissant l’interprète sur place pour faciliter la transition et répondre à toutes les questions des habitants. Ils reviendront exactement dix jours plus tard pour prendre possession de toute la zone et payer le reste de la somme convenue.
En contact permanent avec les deux petites filles, Maki et Foudi sont au courant de tout. Ils ne comprennent pas grand-chose à part que leurs deux amies vont partir pour longtemps, peut-être pour toujours. Ils décident de ne rien dire à la mère de Maki de peur qu'elle ne lui interdise de revenir au village. Dans la colonie, cependant, tout le monde est un peu inquiet. On sent un air de changement.
Après quelques jours de préparatifs, les villageois commencent lentement à partir, certains chez de la famille proche, d'autres plus loin en attendant de trouver un arrangement définitif. Les touristes continuent à venir visiter la réserve et de voir les lémurs, mais un panneau signale déjà que la réserve sera fermée pour une période de réorganisation commençant la semaine suivante.
Malala et Rojo, qui vont à l'école, ont réussi à lire le panneau et à avertir leurs amis animaux. Elles ne sont pas encore parties parce que leurs parents s'occupent de l’accueil des visiteurs et ils partiront les derniers dans quelques jours.
Bientôt, de gros camions lourds, complètement fermés, commencent à arriver. Il n’est pas possible de voir ce qu'ils transportent. Les hommes s’installent entre-temps dans les maisons déjà libérées près de l'entrée de la réserve. Ils ne parlent pas malgache mais seulement le français, trop vite et avec un accent étrange et les filles ne comprennent donc pas grand-chose, même si elles étudient le français à l'école.
Curieux comme toujours, Maki et Foudi se mettent un soir à explorer les camions. Ils découvrent une ouverture assez grande pour se glisser à l’intérieur et, avec l'aide de quelques rayons de lune, ils trouvent de grosses machines jaunes. Il y en a cinq et elles sont étranges, avec devant une grande pelle ou d'énormes ciseaux. Les deux derniers camions sont remplis de grilles et de tuyaux en métal. Ils ne comprennent pas à quoi cela sert mais ils sont d’accord que tout cela a un air inquiétant. Donc pour mieux comprendre, ils se rendent chez leurs amies et