Mes chats - Evelyne Dress - E-Book

Mes chats E-Book

Evelyne Dress

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Beschreibung

Le meilleur ami du chat, c'est l'écrivain, on le sait. Evelyne Dress n'échappe pas à la tradition et nous dévoile quelques anecdotes savoureuses sur ses rencontres félines. Ces êtres silencieux, tantôt émouvants et sages, ­tantôt profonds et rebelles, m'ont aidée à panser mes blessures secrètes. Ils méritaient bien que je leur consacre quelques lignes. – Préface de Laetitia Barlerin.

À PROPOS DE L'AUTEURE

Évelyne Dress est une actrice incontournable du cinéma français, du théâtre et de la télévision. Elle est aussi écrivaine  : Mes chats est son sixième ouvrage, après Pas d'amour sans amour, adapté du film qu'elle a réalisé, Les Chemins de  Garwolin, Les Tournesols de Jérusalem

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Couverture

Page de titre

Ces êtres silencieux, tantôt émouvants et sages, tantôt profonds et rebelles, m’ont aidée à panser mes blessures secrètes. Ils méritaient bien que je leur consacre quelques lignes.

PRÉFACE

« À fréquenter les chats, on ne risque que de s’enrichir », écrivait Colette.

Et ce n’est pas Évelyne Dress qui dirait le contraire ! Ses rencontres félines depuis sa plus tendre enfance ont enrichi sa vie et son âme, lui ont beaucoup appris sur elle-même, mais aussi – et surtout – sur les autres. Elles ont, l’air de rien, marqué des étapes importantes de son existence. Avec « ses » chats, Minouche la confidente, le matou squatteur sans nom, Philomène la chasseuse, Hector le câlin ou encore Prince Igor la terreur, Évelyne a découvert les multiples facettes d’un félin devenu l’animal préféré des Français. Car chaque chat est unique, pas seulement par son physique mais aussi par sa personnalité. Et bien qu’il ait été domestiqué il y a près de 10 000 ans, on ne possède jamais un chat, et on doit, pour gagner sa confiance, d’abord prendre le temps de l’apprivoiser, comme l’a vécu et le raconte si bien Évelyne. Cette grande actrice, réalisatrice et auteure adore – c’est évident – les chats, mais n’est-ce pas parce qu’elle partage avec eux une grande sensibilité, une curiosité de la vie, une finesse, une beauté ? Elle sait si bien les décrire et les mettre en scène avec beaucoup d’humour et sans anthropomorphisme que l’on a l’impression qu’ils sont les acteurs d’un film. Merci, Évelyne, pour cette ode aux chats, merci d’avoir osé écrire un livre à leur mémoire et permettez-moi un conseil de vétérinaire et d’inconditionnelle de chats : écrivez au plus vite un dernier chapitre avec un nouveau petit compagnon ronronnant, votre vie sera encore plus riche !

Laetitia Barlerin Docteur vétérinaire

Chapitre 1

J’adore les chats ! Et pas seulement au cinéma !

Tout le monde se souvient de « Clitoris », mon adorable chaton blanc dans Et la tendresse ? Bordel ! de Patrick Schulmann. Un film sans le sou, obligés de nous maquiller et de nous coiffer nous-mêmes, de porter nos propres vêtements. Même Clitoris appartenait à quelqu’un de l’équipe.

La fameuse séquence du télégramme que Bernard Giraudeau, mon mari dans le film, voulait m’envoyer appartient pour toujours à la mémoire collective : « Luc s’ennuie de toi et de Clitoris adoré ». Et la postière, choquée, de répondre :

– Nous ne pouvons transmettre ce message !

– Pourquoi ? demande, ingénument, Bernard Giraudeau.

– Article 398 : les services publics ne peuvent en aucun cas transmettre une correspondance dont le texte est contraire aux bonnes mœurs.

– C’est le nom de mon chat !

– Je suis désolée, si vous voulez écrire des obscénités, vous n’avez qu’à les mettre sous enveloppe.

– Bon, ben, je vais en écrire un autre : « Gros bisous au minou ».

– Vous n’avez pas compris ce que je viens de vous dire ?

– Ah, parce que c’est contraire aux bonnes mœurs : « Gros bisous au minou » ?

– Ne me prenez pas pour une imbécile !

Le postier en chef sort de son bureau et Bernard Giraudeau s’adresse à lui :

– Excusez-moi, votre collègue ne veut pas passer ce télégramme sous prétexte qu’il est contraire aux bonnes mœurs.

Le postier en chef lit le télégramme : « Gros bisous au minou » et s’adressant à la postière :

– Vous avez l’esprit bien mal placé, Madame Lampère, ce télégramme est tout à fait charmant !

Autre temps, autres mœurs ! Le film, avec sa liberté de ton, obtint un énorme succès, il est même devenu culte, tout comme « Clitoris », et bon nombre de chats se sont appelés comme lui, à l’époque.

Chapitre 2

Mon adoration des chats a commencé toute petite.

Mon premier chat s’appelait Minouche. Une idée de ma mère de l’appeler comme ça : « Minouche ! Minouche ! Minouchette ! »

Et puis, d’abord, ce n’était pas la sienne, cette boule de poils, tigrée blanche et grise, toute douce, c’était la mienne, un cadeau de ma marraine Fanny, pour mes cinq ans. Anne Franck confiait tous ses tourments à Kitty, son amie imaginaire, moi, je m’épanchais auprès de Minouche. Chez lui, tout était rond comme la pomme : sa bouille, ses yeux – deux saphirs jaunes – son nez couleur brique, le mariage, sans doute, d’un angora avec un chat de gouttière, je l’aurais reconnu entre dix mille. Intelligent, astucieux, il était mon doudou.

Je ne suis pas la seule à avoir fait de mon chat, une mascotte : Mahomet vouait une gratitude toute spéciale à « Muezza » qui lui avait sauvé la vie en tuant un serpent qui s’apprêtait à le mordre ; Nostradamus se faisait aider pour ses prédictions par « Grimalkin » qu’il considérait comme la réincarnation du chat de Cléopâtre ; Montaigne permettait à « Madame Vanity » de se coucher sur ses parchemins ; Armand Jean du Plessis, le cardinal de Richelieu, possédait quatorze angoras turcs : « Félimare », « Lucifer », « Ludovic-le-Cruel », « Ludoviska », « Mimi-Piaillon », « Mounard-Le-Fougueux », « Perruque », « Rubis-sur-l’ongle », « Serpolet », « Pyrame », « Thisbe », « Racan », « Soumise » et « Gazette ». Il les adorait au point qu’il les fit hériter de la totalité de ses biens ; Isaac Newton, lui-même, fit de sa chatte « Marion » sa Muse, ce qui faisait dire à son entourage qu’il n’y avait pas que la pomme qui était tombée de l’arbre, mais aussi la chatte sur la tête de son maître ; le pape Léon XII, quant à lui, cachait « Micetto » dans un pan de sa robe papale, si bien que « petit Minou » fut dépositaire de tous les secrets avoués. À la mort du pape, Micetto fut confié à l’ambassadeur de France auprès du Vatican, qui n’était autre que François-René de Chateaubriand, lequel aimait les chats depuis sa plus tendre enfance. En effet, il s’était familiarisé avec les félins grâce à un fantôme de chat qui miaulait tristement la nuit dans les couloirs interminables du château de Combourg (Bretagne). Sarah Bernhardt, la voix d’or, la tragédienne, vedette de la Comédie-Française, avait rapporté de tournée un chat-tigre qu’elle remplaça, plus tard, par deux lionceaux, Scarpia et Justinien, élevés en liberté. Rien n’arrête un monstre sacré !

Félicette, une chatte sélectionnée parmi quatorze prétendantes, effectuait, le 18 octobre 1963, un séjour d’une quinzaine de minutes dans l’espace, à bord de la fusée Véronique. Deux mois après son atterrissage victorieux, la jeune chatte fut euthanasiée afin d’être étudiée. À l’époque, on n’avait pas d’état d’âme ! Il fallut attendre le 18 décembre 2019 pour qu’une statue de bronze à son effigie soit enfin érigée à l’International Space University de Strasbourg, à côté d’un buste de Youri Gagarine. Quant à Stubbs, un matou d’une probité à toute épreuve, il fut le maire honoraire et vénéré du village de Talkeetna, en Alaska, jusqu’à sa mort en 2017, à l’âge de vingt ans.

Au Moyen Âge, quand il y avait des épidémies de peste ou de choléra, seuls les Juifs n’étaient pas malades. La raison en était simple : il y avait dans les ghettos beaucoup de chats qui mangeaient les rats, ce qui empêchait la maladie de se propager, ajouté à cela une bonne hygiène corporelle, imposée par les Lois de la Torah (le lavage des mains et le bain rituel) et les Juifs étaient épargnés.