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Entre réforme et actualité, quelles innovation pour une nouvelle poltique mondiale ?
La France a tardé à engager ses réformes. Être vertueux est toujours un exercice difficile. Après quarante années de mondialisation le peuple d’en bas, un peu partout en Occident, exprime ses attentes à l’égard du monde d’en haut. Il nous faut donc oser l’avenir pour nous-mêmes et pour un monde qui doit retrouver un équilibre entre ses grandes zones économiques et ses différentes catégories de population.
Notre histoire est parsemée de héros ayant su redynamiser les peuples et relever les défis. Il nous revient d’être les héros de notre époque.
La route du haut de gamme ou route de la valeur (appelée aussi la « compétitivité hors prix »), nous place face à l’Allemagne, au Japon, aux USA et bientôt face à la Chine. Cette stratégie demande une grande compréhension nationale.
La route du bas de gamme ou route des bas coûts, est celle qui nous place en concurrence avec les pays émergents et à bas salaire. C’est aussi celle qui donnera du travail aux employés les moins qualifiés. Elle suppose de redéfinir la valeur du travail.
La France et l’Allemagne doivent ouvrir une ère nouvelle. Il en va de notre avenir et de celui des générations futures.
Quatrième tome d'une série d'ouvrages de l'auteur Jacques Leger, Oser l'avenir ! analyse la situation politique actuelle et propose de nouvelles politiques dans une Europe en pleine mutation.
EXTRAIT
Tout le monde est d’accord pour dire qu’il faut que le prix des matières premières achetées aux pays émergents soit plus élevé afin d’aider ces pays à financer leur propre développement, qu’il faut augmenter les salaires afin d’augmenter le pouvoir d’achat des citoyens les plus vulnérables, qu’il faut que ceux qui tra-vaillent financent le système social et le système de santé gratuit pour tous, qu’il faut réduire le temps de travail, qu’il est bien d’augmenter les congés payés, que chaque salarié doit bénéficier d’une formation complémentaire sur son temps de travail, que l’on doit partir en retraite plus tôt, etc. Toutes ces avancées ren-chérissent massivement le coût des produits fabriqués.
La logique aurait donc voulu que le prix de vente au consommateur augmente fortement. Mais, malgré sa géné-rosité de citoyen, le consommateur ne veut pas payer plus, et le système de la mondialisation ne permet pas que les prix de vente augmentent, car dans ce cas, l’entreprise qui augmen-terait ses prix de vente pour répercuter les coûts du progrès social, ne serait plus compétitive. Comment sortir de cette situation paradoxale ? Il y a-t-il des solutions à cette apparente quadrature du cercle ?
À PROPOS DE L'AUTEUR
Ingénieur et financier,
Jacques Leger a passé cinquante années dans le monde de l’industrie, au sein de grandes entreprises industrielles, opérant dans les divers pays d’Europe, aux USA, au Japon, en Corée du Sud et en Chine. Il a vécu lui-même les différentes étapes de la mondialisation.
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Publishroom
www.publishroom.com
ISBN : 978-2-900370-07-0
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JacquesLEGER
Oser l’avenir
Tu seras ta politique
Economie-Education-Europe-Immigration0sons la Confédération France-Allemagne
homoindustrialis.wixsite.com/blog
Editions Matins d’Espoir
49, avenue de la République 75011 Paris-France
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À tous ceux qui voudraient voir la France et l’Europe
continuer à faire rayonner les valeurs universelles
de liberté et d’innovation
dans le monde.
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sommaire
I. Introduction
II. Un monde qui s’égare
III. Le Monde qui ose l’industrie 4.0
IV. Le monde qui ose par la valeur
V. Le monde qui ose par les coûts
VI. La France qui ose
VII. Gilets Jaunes et Evêques de France
VIII. La fabrique des héros
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I. Introduction
Chaque civilisationconnaît son époque de gloire avant de connaître le déclin. Cette idée a été largement présentée en 1987, par Paul Kennedy auteur du livre : « Rise and Fallof the Great Powers ». Bien que les choses se soient souvent passées ainsi autrefois, ce n’est pas une raison pour baisser les bras et observer passivement notre déclin. Nous avons connu les sommets depuis que la Révolution Industrielle nous en a donné les moyens, et nous devrions nous rappeler pourquoi, nous Occidentaux avons pris à cette époque la place qu’occu-pait la Chine depuis des siècles. Si la Chine des Ming d’abord, et celle des Qing ensuite n’avait pas commis l’erreur stratégique de cesser d’innover et d’interdire aux esprits créatifs de naviguer sur les mers du monde, si elle ne s’était pas refermée sur elle-même, elle aurait sans doute joué sa partie dans la révolution industrielle et n’aurait probablement jamais cessé d’être la plus grande puissance économique du monde. Au lieu de cela le PIB Chinois qui représentait 30% du PIB mondial vers 1800 et faisait des Chinois le peuple le plus riche de la terre, est tombé progressivement à 3,0% du PIB mondial vers 1978. Ce déclin, les guerres et les révolutions qui ont suivi, ont progressivement généré un milliard d’affamés et ont laissé le champ libre à l’Europe d’abord, puis aux USA ensuite, pour se développer.
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Allons-nous être la prochaine civilisation à commettre l’erreur fatale ?Allons-nous abandonner notre industrie au sommet de sa gloire, comme la Chine a abandonné sa navi-gation et sa recherche du progrès alors qu’elle dominait le monde ? Sommes-nous aveugles au point de ne pas comprendre que notre modèle de civilisation est en danger, parce que notre industrie est en danger et parce que notre système de valeur est en danger ?
La mondialisationrebat les cartes de l’économie mondiale, comme la révolution industrielle l’a fait avant elle, il y a plus de deux siècles. Il nous appartient de défendre le modèle que nous avons construit, pour le transmettre à ceux qui viendront après nous. Notre modèle est d’abord la terre, ses cultures, son climat, ses océans, sa faune et sa flore. Il est aussi notre mode de vie, notre niveau d’éducation et notre système de solidarité.
Notre modèle est enfin notre liberté de penser, de travailler, d’inventer, de transmettre et de développer la connaissance. Depuis quelques décennies nous perdons pied, nous perdons le sens du travail, nous empruntons aux pauvres au lieu de les aider à se développer, nous construisons une société de loisirs sans avoir les moyens de nous l’offrir, nous devenons dépendants des autres pour les produits essentiels, nous ne savons plus former nos enfants, nous fabriquons des armées de chômeurs et d’assistés en tout genre, nous n’avons plus de projets ni de vision pour l’avenir. Jusqu’où allons-nous des-cendre avant de réagir ?
Il suffit d’examiner les chiffres pour être convaincu. Les pays en développement font des enfants et les éduquent. Ils investissent, produisent, exportent, créent de la valeur et se donnent les moyens de construire leur société harmonieuse, quand nous-mêmes, nous ne saurons bientôt plus défendre les fondements de la nôtre.
Les gourous d’hier reconnaissent leur erreur. Jack Welch, PDG de General Electric (GE) de 1981 à 2001, et chef de file
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incontesté des grands apôtres de l’économie de marché recon-naît ses erreurs… en 2009, dans le Financial Timesdu 13 mars : « L’idée de fonder une stratégie sur la valeur des actions était insensée. Si on regarde les choses en face, la valeur actionnariale était l’idée la plus stupide du monde : il s’agit d’un résultat, pas d’une stratégie en soit ». C’est un peu facile de dire cela, quand on a construit sa fortune personnelle et la plus-value de GE sur le développement du département GE Capital, un service financier qui a représenté plus de la moitié des revenus de GE, qui se qualifiait pourtant de société industrielle ! Avec la crise, GE a perdu jusqu’à 90% de sa capitalisation. Bravo Jack ! Tout le monde trouve désormais normal de dire que la « valeur économique » ou valeur de l’actionnaire résulte de la « valeur client » que l’entreprise est capable d’inventer, laquelle « valeur client » ne peut elle-même être mise en œuvre que si l’entreprise domine bien les leviers de la « valeur opérationnelle ». Il est bien temps !
Le client a toujours été au centre de l’économie de marché. À part dans les systèmes communistes, dont aucun n’a survécu en l’état, si l’on exclut Cuba et la Corée du Nord, le client est l’acteur économique de référence de tous les marchés. Les champions de l’économie financiarisée l’ont oublié, ils en sont morts, obligés de se faire nationaliser avec l’argent des clients qu’ils avaient pourtant totalement oubliés de respecter. Les fonctionnaires ou employés du service public feraient bien d’y réfléchir. Ceux-ci aussi ont oublié les intérêts du client pour ne défendre que les leurs. La démocratie est désormais en danger.
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Nous avons copié l’Amérique en oubliant sa vertu du travail.Depuis plus d’un demi-siècle, l’Amérique symbolise la liberté et le mode de civilisation occidental. L’Amérique et son style de vie avec ses jeans, ses voitures décapotables, son Coca Cola, ses cigarettes blondes, son rock and roll, ses PC portables, ses iPod et ses GAFA ont entraîné dans leur sillage toutes les jeunesses du monde. Mais l’Amérique, malgré ses excès et son goût exagéré pour l’argent garde encore une certaine vertu du travail. Cette vertu-là, l’Europe en général et la France en particulier l’ont perdue. Nous avons traduit liberté par loisir et engagé un mode de vie qui fait l’apologie du divertissement et du bon temps. Nos radios, nos télévisions, nos journaux ne parlent que de détente et de divertissement, comme si le revenu généré par le travail, celui-là même qui a constitué l’effort et le but de centaines de générations avant nous n’avait plus d’im-portance. En effet, on peut se demander si le travail a encore de la valeur dans notre société, puisque tout y est fait pour que celui qui n’a pas ou peu de revenus dispose plus ou moins des mêmes choses que celui qui fait l’effort de travailler. Pour maintenir notre niveau de vie, nous avons remplacé le travail et le salaire qui en résulte, par l’endettement individuel et collec-tif. L’Europe s’amuse, à l’exception de l’Allemagne industrielle, quand le reste du monde et surtout le milliard de Chinois en âge de travailler s’activent dans tous les domaines du progrès. Ce choix occidental de la facilité qui privilégie un art de vivre, même s’il est à crédit, et qui marginalise le travail, l’investisse-ment dans la production, dans les infrastructures ainsi que dans l’innovation, risque tout simplement de conduire nos enfants à la ruine progressive et à la dépendance : dépendance financière d’abord, c’est déjà fait, dépendance technologique ensuite, c’est le cas pour internet, l’énergie, les télécoms, et enfin dépendance culturelle, vis à vis des pays qui croient encore aux vertus du travail. Que faisiez-vous au temps chaud ?
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Nous devons réagir, nous devons réactiver les capacités qui ont un jour été les nôtres : l’innovation, la technologie, le goût du travail, la qualité, la production de biens et de services, le sens de la responsabilité, la solidarité. Nous avons déjà inventé tant de choses. Saurons-nous en réinventer autant d’autres ?
Cet ouvrage se veut un plaidoyer pour une France qui ose. Nous devons oser l’innovation et l’industrie, les « deux mamelles » du monde moderne.
L’innovation, c’est la capacité à reprendre la maîtrise des marchés et à créer des emplois. L’industrie, c’est la balance des paiements qui nous donne les moyens du progrès et de la pro-ductivité qui augmente le pouvoir d’achat. Après la faillite de l’économie financière, le monde devra redécouvrir les vertus de l’industrie. La Chine, l’Inde, les USA et l’Europe redéfiniront leurs forces respectives en fonction de leur capacité à maîtriser les industries du xxiesiècle. Ce ne sont pas les traders qui nourriront les 9 ou 12 milliards de personnes que le monde attend, ce sera l’industrie y compris manufacturière, qui crée dit-on cinq emplois supplémentaires quand un seul emploi industriel est créé.
L’industrie représente 80% de notre exportation et 90% de notre Recherche et Développement (R&D), c’est d’autant plus vrai que les produits industriels sont à forte valeur ajoutée. Tuer l’industrie, c’est tuer la Société, or l’industrie en France a perdu près de 50% de ses emplois en moins de 30 ans. Industrie et Services doivent être associés pour apporter de nouvelles fonc-tionnalités, mais il n’y aura pas de services possibles sans la maî-trise des produits industriels qui vont avec. Nous ne pouvons pas nous permettre de passer d’une dépendance énergétique à une dépendance industrielle… surtout en période annoncée de limitation des matières premières vitales de la planète.
Ceux qui travaillent se serviront les premiers.
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La Fabrique des héros
L’histoire du monde est jalonnée de héros nationaux ou universels qui ont osé changer le cours des choses, alors que la situation semblait perdue ou que le monde s’égarait dans des idées fausses, ces héros ont eu le courage de réorienter les pensées ou les rapports de puissance qui existaient à leur époque.
Dans cette « Fabrique des héros », nous proposons de citer quelques-uns d’entreeux :
Des héros qui ont osé changer l’histoire de France,
Des héros qui ont osé changer l’histoire de leurpays,
Des héros, penseurs ou économistes qui ont osé influencer lemonde
Des héros, scientifiques ou artistes qui ont osé marquer l’histoire.
Les tableaux suivants en donnent une liste non exhaustive.
Le chapitre VII présente une courte bibliographie de chacun d’eux.
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1-Des héros qui ont osé changer l’histoire de France
1
Charles Martel
La France est occupée
686-741
2
Charlemagne
L’Europe est divisée
742-814
3
Saint-Louis
L’autorité royale est contestée
1226-1270
4
Jeanned’Arc
La France est occupée par les Anglais
1412-1431
5
LouisXI
La royauté est en danger
1423-1483
6
HenriIV
La France est en guerre de religion
1553-1610
7
Napoléon Bonaparte
Il sauve les acquis de la Révolution
1768-1821
8
LouisXVIII
La France est divisée
1755-1824
9
NapoléonIII
La France en retard de modernisation
1808-1873
10
Léon Gambetta
La France est occupée
1836-1882
11
Georges Clémenceau
L’Allemagne attaque la France
1841-1929
12
Charles de Gaulle
La France est occupée
1890-1970
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2-Des héros qui ont osé changer l’histoire de leur pays
1
Périclès
Il invente la démocratie
495-429BC
2
Qin Shi HuangDi
Il unifie laChine
259-210BC
3
JulesCésar
Il crée la Pax Romana
100-44BC
4
L’Empereur Trajan
Il construit la paix des braves
53-117
5
Pierre leGrand
Il modernise la Russie
1672-1725
6
La reine Victoria
Elle règne sur le plus grand Empire
1819-1901
7
Geronimo
Ils sont morts pour la liberté de leur peuple
1829-1901
SittingBull
1831-1890
8
Winston Churchill
Il sauve le monde libre desNazis
1873-1965
9
Deng Xiaoping
Il sauve la Chine de la misère
1904-1997
10
Donald Reagan
Il met fin à la guerre froide
1911-2004
11
Margaret Thatcher
Elle relève l’économie anglaise
1925-2013
12
Gerhard Schröder
Il relève l’économie allemande
1944-XXXX
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3-Des héros qui ont osé influencer le monde
1
Confucius
Il apporte la paix à laChine
551-479BC
2
Socrate
Les grands philosophes grecs inventent la philosophie
470-399BC
Platon
427-384BC
Aristote
384-322BC
3
Saint-Augustin
Il approfondit la religion chrétienne
354-430
4
René Descartes
Il invente l’analyse rationnelle
1586-1650
5
Blaise Pascal
Il définit la grandeur de l’homme
1623-1662
6
Abraham Lincoln
Il unifie les USA et arrête l’esclavage
1809-1865
7
John M. Keynes
Il invente la 3evoie économique
1883-1946
Joseph Schumpeter
Il redéfinit la création économique
1883-1950
8
Mère Theresa
Ils incarnent la charité au bout de la rue et au bout dumonde
1910-1997
L’Abbé Pierre
1912-2007
9
Nelson Mandela
Il invente le vivre ensemble
1918-2013
10
Jean-PaulII
Il fait chuter le Communisme
1920-2005
11
Martin LutherKing
Il meurt pour l’égalité raciale
1929-1968
12
Lech Walesa
Il libère son pays du joug communiste
1943-XXXX
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4-Des héros scientifiques ou artistes qui ont marqué l’histoire
1
Imhotep
Il invente la pyramide en pierre
2600BC
2
Thalès
Les grands mathémati-ciens grecs inventent les mathématiques
625-546BC
Pythagore
580-495BC
Euclide
Vers 300BC
Archimède
287-212BC
Eratosthène
276-194BC
3
Filippo Brunelleschi
Le premier dôme sans échafaudage
1377-1446
Leonard deVinci
Il est l’artiste universel
1452-1519
MichelAnge
Le plus grand artiste de touttemps
1475-1564
4
Copernic
Il comprend la marche de l’univers
1477-1543
Galilée
Il brave la pensée unique
1564-1642
5
Isaac Newton
Il modélise l’attraction universelle
1642-1727
6
Jean-SébastienBach
Il démocratise la grande musique
1685-1750
Wolfgang A. Mozart
Il invente le génie musical
1756-1791
Ludwig van Beethoven
Un sourd crée des chefs d’œuvre
1779-1827
7
Antoine Lavoisier
Il invente la chimie moderne
1743-1794
8
Jean-Baptiste Lamarck
Il explique lavie
1744-1829
Charles Darwin
Il explique l’évolution de lavie
1809-1882
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9
Claude Bernard
Il crée la médecine expérimentale
1813-1878
Louis Pasteur
Il invente la vaccination
1822-1895
10
Henri Becquerel
Il découvre la radioactivité
1852-1908
PierreCurie
Il modélise la radioactivité
1859-1906
MarieCurie
Elle ouvre la porte au nucléaire
1867-1934
11
Albert Einstein
Il découvre la formule deDieu
1879-1955
L’histoire doit continuer !
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II. Un monde qui s’égare
2.1 Le monde de2017
2.2 Les principaux modèles économiques du monde 1-USA 2-France 3-Allemagne 4-Chine
2.3 Pourquoi le modèle occidental ne marcheplus
2.4 Nous avons dévoyé la démocratie… pour en faire une « égocratie »
2.5 Que pensent nos dirigeants ?
2.6 Guerre et paix sur laTerre
2.7 Que faire face à cette perspective ?
2.8 Le retard de la France dans le commerce avec laChine
2.9 L’opportunité de l’industrie4.0
2.10 Les options stratégiques pour l’industrie occidentale
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La plupart des journalistes, économistes ou compatriotes intéressés par l’avenir du monde se focalisent souvent sur une donnée précise sans mesurer l’ensemble. Essayons d’être plus global.
Nous allons tirer quelques conclusions en distinguant deux groupes de pays :
Les pays économiquement vertueux : l’Allemagne et la Chine.
Les pays économiquement instables : les USA et la France.
2-2-LES PRINCIPAUX MODÈLES ÉCONOMIQUES DANS LEMONDE
2.2-1-Le modèle (instable) américain
Nous avons tous admiré les USA, la vie y est belle et les paysages magnifiques. L’Amérique, c’est le modernisme et la liberté. Pour combien de temps encore ?
Car l’Amérique est en faillite virtuelle. Son modèle semble en bout de course et nous devrons en suivre un autre. L’élection de Donald Trump est le signe d’un électorat désespéré qui a identi-fié le traumatisme. Quel est le modèle économique américain ?
La croissance US :En % du PIB, la croissance de 4,0% en moyenne avant la crise a été maintenue (2018). L’économie et la croissance sont essentiellement soutenues par la consommation des ménages et par les dépenses militaires (environ 40% des dépenses militaires du monde).
Le niveau de vie US est très élevé.Le salaire moyen annuel est de 56 400 $, soit un taux horaire moyen de 31,5 $ ce qui a poussé les entreprises à
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délocaliser un grand nombre de productions industrielles.La consommation américaine est effectivement énorme, tant sous la forme de produits et de services, que sous la forme d’eau ou d’énergie. La consommation US repré-sente 68% du PIB et est en hausse continue. Un Américain consomme 7 000 tep (tonnes d’équivalent pétrole par per-sonne et par an) à comparer aux 3 700 tep d’un Européen ou d’un Japonais et aux 2 200 tep d’un Chinois. Le même Américain consomme 1 600 m3d’eau par personne et par an, à comparer aux 550 m3d’un Européen.
Les déséquilibres commerciaux US indiquent un déficit commercial total de 500 milliards $ par an, dont 370 avec la Chine. Les exportations essentiellement de machines et de transports, représentent seulement 12% du PIB et sont structurellement beaucoup moins importantes que les importations de produits de consommation. Le seul Wal-Mart est responsable par ses importations chinoises de 15% du déficit commercial US ! L’excédent commercial des services ne compense pas le déficit croissant dû aux importations de produits manufacturés.
Le déficit public et la dette sont abyssaux. Le déficit des finances publiques américaines est en augmentation croissante depuis 1990. En 2016, il atteint 700 milliards $, cela représente 3,3 % du PIB du pays ou 18,0 % des recettes publiques ! La dette publique culmine à 19 000 mil-liards $ et celle des ménages à 13 000 milliards $. Chaque Américain qui travaille, en dehors des fonctionnaires, devra donc générer 250 000 $ pour le remboursement de la dette totale publique + privée, c’est plus de quatre ans de salaire. Les symptômes de la crise de 2008 semblent complétement oubliés comme le taux d’épargne est peu élevé à seulement 3,4% du PIB, le pays ne peut pas reconstituer de réserves, il emprunte donc massivement à l’étranger sous forme de
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bons du trésor, achetés le plus souvent par la Chine pour compenser son déficit national structurel.
Les investissementssont très élevés dans le domaine mili-taire, soit 700 milliards de $ par an et 40% des dépenses militaires mondiales, mais du fait du faible taux d’épargne, l’investissement en infrastructures, routes, ports, chemins de fer…reste très faible à 2,0% du PIB. Ce taux est trois fois moindre qu’en Europe et cinq fois moindre qu’en Chine. Les infrastructures ont été modernes dans le passé, mais faute d’investissements depuis des décennies, celles-ci sont désormais dans un état dramatique, et il faudrait au moins 2 000 milliards $ d’investissements pour les remettre enétat.Le faible investissement dans les activités industrielles, associé à un niveau de salaire élevé, rend l’industrie locale de moins en moins compétitive, ce qui pousse les industriels à délocaliser davantage. Trump a changé la tendance.
L’emploiindustriel est passé de 24,0% du total des emplois à 8,6% en 50 ans. 5,0 millions d’emplois industriels ont été perdus au cours des dernières années, voire beaucoup plus. Le développement massif des services a permis de créer beaucoup d’emplois, mais le service crée peu d’exportation. Le développement massif des technologies de l’information, multipliée par un coefficient 3,5 en 10 ans, ne permet d’em-ployer que 5,0% des salariés. Malgré cela l’emploi américain se porte bien. Il n’y a que 4,0% de chômeurs rapportés à l’emploi marchand et si on ne tient pas compte des 90 millions de pauvres, soit 28% de la population totale.
Le modèle social : Le temps de travail est de 1793 heures, soit +20% par rapport à la France. Charges sociales et impôts se limitent à 32% des revenus (au lieu de 48% en France) et les dépenses sociales sont limitées à 13% du PIB (à comparer à 30% en France).
La formule américaine : Travailler plus, être moins couvert socialement, payer moins d’impôt, consommer massivement
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produits et énergie, disposer d’une armée puissante en cas de besoin et emprunter pour tout le reste, telle semble être la formule américaine.
2.2-2-Le modèle (instable) français
La croissanceen % du PIB est limitée à 1,7%, contre 2,4% avant la crise. La France étatique ressent moins les crises et les reprises économiques que les autres pays, car son économie et sa croissance sont essentiellement soutenues par la consommation des ménages, qui représente 55% du PIB et par les déficits de l’État.
Le niveau de viedes Français est bon pour la plupart. Le salaire moyen annuel est de 38 000 $ (32 000 €), soit un taux horaire moyen de 26,0 € hors charge ou 32,0 $, ce qui est exactement l’équivalent américain. Mais les charges sociales et les impôts sont de 48% du salaire, soit de 16 points de plus que les Américains. A salaire égal, le niveau de vie des français en est réduit d’autant.
Les déséquilibres commerciauxindiquent un déficit commercial total de 60 milliards € par an (72 Mrds$). Les exportations progressent à 30% du PIB (aéronautique, vins, luxe), mais les fortes importations (énergie,