Un jour de pluie - Laurence Fauconnier - E-Book

Un jour de pluie E-Book

Laurence Fauconnier

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Beschreibung

"Un jour de pluie" est un témoignage bouleversant qui pourrait transformer votre vision de la vie. Laure y partage sa perception de l’existence, une vie qu’elle endure plus qu’elle ne la vit. À travers ses réflexions et ses expériences, elle finit par réaliser que la vie vaut la peine d’être pleinement vécue. Malheureusement, cette prise de conscience arrive trop tard. Déterminée à transmettre cette précieuse leçon à sa fille, elle se heurte à l’impitoyable fuite du temps, et son message semble se perdre. « Rien n’allait, rien ne va, et rien n’ira jamais », se dit-elle.

À PROPOS DE L'AUTRICE

Laurence Fauconnier trouve refuge dans l’écriture, un sanctuaire où elle libère les pensées et les inquiétudes qui emplissent son esprit. Que ce soit sur un post-it, une feuille de papier ou une page Word, elle partage ses réflexions avec le monde, chaque texte surpassant le précédent. Son écriture est une quête d’allégement de l’âme et une invitation à la découverte.

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Laurence Fauconnier

Un jour de pluie

© Lys Bleu Éditions – Laurence Fauconnier

ISBN : 979-10-422-3884-1

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Chapitre 1

« Il était une fois »

Normalement, quand on raconte une histoire, ça commence par « il était une fois » et ce qui y est raconté est magnifique, magique… On vous vend du rêve, mais sachez que rien n’est jamais vraiment parfait… Pour ma part, je ne sais pas comment commencer mon histoire… Alors, je vais faire comme si vous étiez en face de moi… Alors vous, jeune femme au cœur amoureux et aux envies complètement dévergondées ; toi, gamin qui est obligé de lire ce livre par obligation scolaire ; ou encore toi, chère grand-mère à la tête remplie de souvenirs et aux traits tirés, écoutez-moi vous narrer mon histoire… Même si au fond, elle ne vaut pas la peine d’être racontée…

Pour le bien, je devrais vous raconter mon enfance en premier, si vous y tenez… Alors, je suis issue d’une famille normale, banale, chiante quoi ! Une famille complète, mes parents sont restés ensemble par peur que leur chère amie la solitude ne vienne s’immiscer entre eux. Alors, j’ai deux sœurs et mon frère est mort. Mes deux sœurs sont âgées de 20 et 22 ans, oui je suis la plus vieille ! Pas la peine de le répéter, c’est déjà assez lourd à porter… Je n’ai jamais été proche de mes sœurs même s’il paraît que, petites, on jouait sans arrêt ensemble…

Pour mon frère, l’histoire ne se raconte pas… Elle se vit tellement, elle est courte. Victime de la vie, comme moi, Bastien a eu la poisse dès sa naissance. Ça a commencé par des complications lors de l’accouchement : césarienne, cordon enroulé autour du cou, suffocation… Ma mère a failli y passer ! Après vingt longues heures, mon frère a vu le jour pour s’éteindre quelques instants plus tard, dans sa couveuse. Mes parents n’ont pas eu la chance de le tenir, de le sentir, de le toucher, de l’embrasser, ou encore de lui souhaiter la bienvenue dans ce monde de merde. Il est parti avant… Au fond de moi, quelque chose me dit qu’il avait déjà tout compris ! Et que son cordon ombilical enroulé autour du cou, c’était juste sa tentative de suicide qui avait mal tourné…

Je n’ai jamais eu rien grand-chose à dire sur ma famille, ce sont des personnes qui font partie intégrante de ma vie, je ne les ai pas choisies, elles non plus, mais, on est tous là et on fait avec. D’ailleurs, j’ai toujours pensé que mes parents étaient des étrangers, car ils ne s’étaient jamais rencontrés auparavant. Et aujourd’hui, ils font comme s’ils se connaissaient par cœur ?! Pourquoi ? Parce qu’ils se sont mariés, parce qu’ils ont eu des enfants, parce qu’ils ont passé des années ensemble ? Non, ce n’est pas possible de connaître quelqu’un par cœur ! Nous avons tous notre part d’intimité, de secrets, de gêne, notre part d’identité…

En matière de complicité, mes sœurs ont atteint des sommets ! Elles se racontaient tout, elles ont d’ailleurs partagé une chambre entièrement tapissée de rose, avec des peluches, des oreillers et des trucs de filles partout ! Elles étaient tout le temps ensemble… pour aller à l’école, à la piscine, au cinéma, même pour aller dans le jardin, elles se tenaient la main. J’ai toujours cru qu’elles étaient des jumelles ratées. Toujours à deux, toujours à parler entre elles, sans jamais rien partager avec moi, leur propre sœur ! En fait, Lola et Maria étaient ingrates et sans cœur, mais envers moi, pas envers la vie. Bastien et moi, on avait tout compris…

Chapitre 2

La théorie de la toile

J’ai l’impression de ne rien avoir vécu… Rien ! Pourquoi ? Parce que mon corps et mon esprit sont des éléments bien distincts. A priori, je suis là, je vous regarde et je vous parle, mais, dans ma tête tout se bouscule, rien n’a de sens… Et quand je reviens à moi c’est pour aller combler un manque, un manque de nourriture, d’énergie, de vie sociale… Parce que, oui, je me mêlais au monde, quand même un peu, même si je revenais toujours déçue de ce que j’avais vu ou subi. Vous vous êtes déjà baladé dans la rue sans avoir aucun objectif en tête ? Vous marchez, vous déambulez et vous pensez… Je le faisais souvent, même trop souvent, tellement souvent que j’ai fini par en être dégoûtée.

Sur mon chemin, je rencontrais tous types de personnes, d’animaux ou de choses complètement ordinaires. Alors, à chaque fois que je croisais une personne, je lui inventais une vie complètement improbable. Pour moi, le petit vieux avec son journal sous le bras, qui passait tous les jours à la même heure, qui s’asseyait sur un banc en lisant, était simplement un homme en mal d’amour. Sinon, pourquoi prendre le temps de bien s’habiller juste pour aller acheter son journal ? Pourquoi se poser tous les jours à 8 h, toujours sur le même banc posté devant un endroit de passage ? Cet homme est certainement veuf, privé de sa femme, son amie la solitude l’a rejoint. En mal d’amour ou en manque de compagnie, il recherche une autre personne qui pourra l’accompagner sur le dernier bout de chemin qu’il lui reste à faire…

Et ce jeune homme qui passait tous les deux jours, se mêlant aux filles, ou plutôt essayant de se frayer un chemin ou une place dans leur groupe… Il essayait à chaque fois un nouveau style vestimentaire, cela me faisait pitié, car il me faisait penser à moi. Essayer de changer pour plaire aux autres, c’était ça son problème ! Plaire à tout le monde est impossible, changer pour plaire est totalement malsain et inutile. Pourquoi changer si c’est pour être aimé pour ce qu’il n’est pas ? Au final, il n’y gagnera rien… Un jour, il avait essayé le style « bad boy », veste en cuir, t-shirt blanc, jean, chaînette accrochée à la ceinture et cheveux plongés dans le pot de gel ; le style était réussi, vraiment laid, mais réussi. Le pire, c’est qu’il avait séduit une fille grâce à ce style, mais quand il lui a proposé d’aller boire un verre à bord de son vélo rouge à la pédale gauche cassée et au guidon tordu, elle s’est presque enfuie… L’apparence du garçon l’avait trompée, ce n’était pas vraiment un « bad boy », il n’avait pas la moto ou même l’allure correspondante. Résultat : un jeune garçon mal dans sa peau, ridiculisé devant une fille qu’il trouvait mignonne, mais qui n’en avait que faire de lui et qui ne lui prêtera plus jamais attention. Son histoire se résume à un mal être général, le soir, il rentrera chez lui, pleurera et cherchera un autre style pour le lendemain…

Celle qui m’a le plus choquée, c’est cette femme, dans le parc qui promenait ses jumeaux (chacun à côté d’elle) et qui s’est soudainement précipitée vers le banc pour en changer l’un d’eux. Elle était belle, terriblement belle, une taille de guêpe, des cheveux bruns, des yeux d’un bleu venu directement des océans bref, elle était superbe ! Sa robe d’un rouge vif, ses lunettes de soleil et ses hauts talons noir vernis reflétaient une femme d’affaires expérimentée qui était à la recherche du prochain pigeon qu’elle allait plumer. Mais non, elle était au parc, avec ses enfants, nerveusement assise sur le banc, une couche propre sous le bras, le bébé allongé et son frère assis juste à côté du sac de langes. L’enfant couché sur le banc commence à pleurer, crier et bouger dans tous les sens de telle manière que sa mère se sent maintenant impuissante, elle ne contrôle plus la situation. La crise du premier se transmet au deuxième (ils ne sont pas jumeaux pour rien) et leur mère se mit à pleurer avec eux. Pour une fois, je ne comprenais pas la situation… Jusqu’à ce que cet homme s’approche de la petite famille en leur offrant son aide. La jeune femme accepta et il commença par finir de changer le premier tout en consolant la maman du regard. Par la suite, cet homme se releva, et ils échangèrent quelques mots en plus de leurs numéros, suivirent des signes de mains et l’homme s’éloigna de cette mère de famille en détresse. Dès qu’il fut hors de vue, cette actrice frotta les dernières larmes sur ses joues, se remaquilla, embrassa ses jumeaux, les rhabilla soigneusement et reprit son chemin pour recommencer le même schéma, un peu plus loin, sur le banc voisin… Pigeon numéro 256 amadoué, sensibilisé, numéro en poche… Au suivant !

Tout le monde est différent, personne ne se ressemble, c’est impossible ! Même les jumeaux ont un signe distinctif. Notre vie, à l’origine, était identique, elle nous a été délivrée de la même façon à tous. Un tas d’événements sont responsables de la personne que nous sommes aujourd’hui : notre famille, notre éducation, l’amour qui nous a été porté ou pas, nos amis, nos amours… Tous ces événements forment et construisent notre vie telle une toile d’araignée… Nous possédons chacun notre toile individuelle, nous formons le milieu de celle-ci, les fils tissés horizontalement, qui partent du centre, sont les piliers de notre vie comme la famille, les amis ou encore la santé. Tandis que les fils verticaux sont les choses moins importantes qui forgent notre caractère, nos ambitions, nos croyances, nos espoirs, nos persuasions… Certains de ces fils se cassent régulièrement, à cause de nos agissements, de contradictions, d’accidents, de traumatismes, à cause des autres… Certains fils se retissent, mais personne n’a de toile d’araignée entière, complète, sans aucun fil manquant. Certaines toiles sont plus entamées que d’autres, car certaines personnes ont vécu plus de choses que d’autres… Toute notre vie est basée sur cette toile que nous essayons de garder complète lorsque nous tentons de « recoller les morceaux » avec les gens que nous aimons, par exemple. Mais tout cela est voué à l’échec ! Parce que rien ne se « recolle » ou ne se reconstruit, le geste est fait, le mot de trop est dit, la confiance est trahie… Rien n’est pardonnable, tout est retenu, enregistré, gardé en mémoire ; pour le peu qu’on y ait prêté attention… Toute notre vie semble vouée à l’échec, quoi que l’on fasse…

Chapitre 3

Le temps

Notre vie est vouée à l’échec dans un certain sens, car elle est limitée dans le temps… Nous n’avons jamais le temps de rien faire et essayer de s’en procurer pour faire quelque chose est un luxe. Combien de fois n’avons-nous pas dit cette fameuse phrase « J’ai pas le temps ! » Elle sonne comme une excuse, une échappatoire, un moyen de ne pas devoir faire ce qui était prévu ou, au contraire, ce qui arrive à l’improviste… En effet, nous sommes tous sous pression ! Pourquoi ? Simplement à cause du temps qui nous comprime, qui nous serre, qui nous opprime, qui nous soumet à son horaire bien défini, qui nous tend des pièges dès que l’on prend une minute pour soi… Il est notre ennemi, c’est lui et lui seul qui définit, organise et gère nos vies entières ! Vous ne me croyez pas ? Vous croyez que vous pouvez tout gérer vous-mêmes et que le temps n’est qu’une unité ? Alors, c’est le moment d’ouvrir les yeux, car il s’est immiscé dans votre vie, en fait il était là dès le commencement…

Dès votre premier jour, le temps était là : votre naissance était prévue, voire planifiée… Vos parents vous attendaient impatiemment, tout était prévu ! Pourquoi ? Parce que vos parents avaient pris un moment pour pouvoir acheter tout ce qu’il vous faudrait, aménager votre chambre, chercher et vous trouver un prénom original (qui ne vous fera pas honte), vous trouver une marraine attentive, présente, sensible et un parrain digne de ce nom… Plus tard, étant enfant, vous étiez réglé comme une horloge ! Vous aviez faim à telle heure, vous dormiez pendant une période bien définie, encore une fois, tout cela était réglé par le temps.

Votre petite routine mise en place, vos parents commençaient à s’organiser de petites sorties. Vous étiez alors amené chez les grands-parents, chez la marraine ou le parrain, chez des amis ou encore surveillé par une baby-sitter.