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Annie, rayonnante dans son succès professionnel, dissimule derrière son sourire éclatant les ombres de son passé tourmenté. Témoin de tragédies familiales dès son plus jeune âge, elle a gravi les échelons avec une détermination à toute épreuve. Cependant, l’arrivée de Sophia, issue d’un milieu sombre et marginal, ravive des souvenirs enfouis et des terreurs inavouées. La disparition soudaine de son mari jette Annie dans un abîme d’angoisse et de désespoir, où la frontière entre réalité et cauchemar s’amenuise chaque jour davantage.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Anthony Foerster trouve refuge dans la lecture, un univers qui stimule son imagination. "Annie" émerge d’un cauchemar qui a ensorcelé ses rêves avant d’être transformé en un thriller sombre par sa plume. Voici son cauchemar, bienvenue dans son esprit…
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Seitenzahl: 85
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Anthony Foerster
Annie
Roman
© Lys Bleu Éditions – Anthony Foerster
ISBN :979-10-422-2334-2
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BloodSpeed, spartiate,
une leçon de vie à toi tout seul RIP
Taly, le plus important dans la vie
c’est l’amour forever
Alyssa Lena, l’amour inconditionnel,
le savoir est une arme
Sarah, merci d’avoir changé ma vie,
de l’avoir sauvé
Eli Ink, à la vie à la mort
Je remercie Dieu chaque jour
de vous avoir mis sur ma route,
je prie pour qu’il vous bénisse
À ma famille et mes amis
On peut très bien comprendre tous les mots, mais ne pas comprendre la phrase…
C’est un soir sans lune, la nuit est d’un noir profond et seules les étoiles en scintillant donnent un semblant de lumière dans cette pénombre silencieuse.
Tapie dans des buissons de cette forêt dense, une batte de baseball serrée entre ses mains, Annie terrorisée, est à l’affût du moindre bruit. Ses sens sont éveillés comme jamais elle ne pouvait l’imaginer. Le moindre hululement, la moindre feuille caressée par le vent la met en alerte. Le parfum si particulier des sapins mêlé d’une senteur de fleurs sauvages est comme déposé par une douce brise sur son visage.
Dans un moment de lucidité, elle se demande :
« Mais merde, comment j’ai pu en arriver là ? Comment ma vie peut-elle se jouer ce soir, la nuit de l’anniversaire de la mort de mon père ? » Quelle ironie !
En effet, 20 ans plus tôt, son père fut violemment assassiné dans des circonstances encore inexpliquées.
Puis elle pense à son fils Adrien 10 ans :
« Comment fera-t-il sans moi ? Quelles séquelles indélébiles, sa peine lui laissera-t-elle ? Qui s’occupera de lui ? »
Puis elle s’imagine Adrien en foyer abandonné à son sort, comme elle-même à son âge, elle ne peut supporter cette idée.
Dans un sursaut d’orgueil, elle se dit qu’elle ne lâchera pas l’affaire si facilement que si elle devait vivre ses derniers moments ce sera en tant que guerrière et non en tant que victime.
Soudain, le chant des oiseaux, un craquement de branche, elle ouvre difficilement les yeux : « Que s’est-il passé, je me suis endormie ? »
Quelqu’un avance vers elle, c’est sûr, c’est le moment décisif ! Elle attend encore et encore le meilleur moment, soudain elle se lève et frappe de toutes ses forces à l’aide de la batte de baseball. Le bruit sourd de l’impact sur la tête est semblable à celui d’une pastèque qui s’écrase au sol. Ce goût de sang qui coule dans sa bouche est-il celui de la délivrance ?
À 32 ans, Annie est une magnifique mère de famille aux yeux d’un vert perçant, sa silhouette attire le regard des hommes qui se retournent sur son passage. Le plongeant du carré de sa chevelure dorée laisse apercevoir une partie de sa nuque, elle sait prendre soin d’elle, sensuelle dans sa façon d’être et dans ses gestes, elle sait qu’elle plaît et sait se mettre en valeur. Ses activités sportives régulières lui donnent une silhouette aux courbes harmonieuses qui la rendent extrêmement sexy.
À l’image des jeunes femmes modernes, elle est indépendante, autonome et libérée. Séductrice, elle manipule facilement les personnes pour arriver à ses fins, hommes et femmes tombent rapidement sous son charme ravageur.
Sa carrière professionnelle en tant que responsable marketing d’une grande firme de cosmétiques la rend particulièrement fière d’elle. Un salaire lui permettant une autonomie totale, un grand bureau avec une baie vitrée qui lui offre une vue vertigineuse de la place Kleber et au loin Notre-Dame de Strasbourg tranche majestueusement l’horizon. Elle ne doit rien à personne, personne ne lui a rien donné. Elle a bâti toute seule les marches sur lesquels elle a grimpé, surtout au vu du parcours qu’elle a dû franchir pour en arriver là.
En effet, fille de toxicomanes, sa mère donnait son corps pour avoir quelques doses qui étaient souvent consommées le jour même. C’était une femme effacée, sans aucun caractère. Elle paraissait douce, mais n’avait pas l’opportunité de le montrer étant dans un état lamentable la plupart du temps ou en manque et donc agressive quand elle n’avait pas sa dose. Capable de tout, quitte à s’injecter son traitement de substitution du Subutex qui dans le milieu peut valoir de l’or.
Elle était frêle, son visage dur et marqué en disait long sur ce qu’elle avait pu traverser. Elle se laissait bouffer par la vie et par son mari qui en faisait ce qu’il voulait, son emprise était totale. Si elle avait été propre sur elle, Annie lui ressemblerait beaucoup. Le vert de ses yeux était masqué par les vaisseaux rouge écarlate éclatés dans ses globes oculaires. Sa poitrine n’avait pas besoin d’être soutenue par des armatures tant elle était maigre.
Même toutes les larmes épuisées des yeux de sa fille ne pouvaient pas éteindre ces flammes en dessous de sa cuillère, cette cuillère où un mélange de vinaigre et d’héroïne bas de gamme et coupé bouillait avant qu’elle ne l’injecte dans son corps. Elle avait une multitude d’hématomes, entre impacts de seringues et séquelles des coups reçus par son mari et par d’autres hommes. Enfant déjà, elle subissait l’emprise de l’homme représentant sa figure paternelle. Mais elle n’a jamais parlé des viols et des sévices qu’elle avait pu subir.
Pas une veine n’avait été épargnée, les toxicomanes au bout d’un moment n’arrivent plus à en trouver pour se piquer. Tout y passe, même en dessous de la langue, parfois ils se mettent en sang avant de pouvoir trouver le nouveau spot qu’ils vont exploiter jusqu’à le dissoudre par l’acidité du produit.
Le père de Annie était un homme violent, il semblait dénoué de toutes émotions. Tout ce qui l’importait c’était sa dépendance à la défonce, drogue et alcool, leurs vies étaient conditionnées autour de ça. Il semblait prêt à tout pour parvenir à ses fins, quitte à vendre sa femme et pourquoi pas sa fille dès qu’elle sera un peu plus grande ou dès qu’elle sera désirée par l’un de ces personnages pervers qui allaient et venaient chez eux.
Il empestait la transpiration d’un alcoolique, ses débardeurs en étaient jaunis. Aucune hygiène, des cheveux gras et des dents rongées par le tabac à chiquer qu’il se mettait entre les lèvres et les gencives. Il inspire un tel dégoût à Annie qu’elle se refuse même de poser son regard sur lui. Son visage reflétait celui du malin et le diable lui-même devait se refuser à posséder une âme aussi disgracieuse. Son enfance d’orphelin ballotté de foyers en familles d’accueil n’excusait en rien son comportement.
Annie lui en voulait terriblement, elle le considérait comme responsable ou plutôt coupable de ces conditions de vie. Leur appartement était délabré, une forte odeur de vinaigre mélangé à celle du tabac, du haschich et de l’alcool flottait dans l’air. Nichés dans les combles d’un immeuble vétuste d’une banlieue mulhousienne, le froid les rongeait en hiver et la chaleur était étouffante en été. Cafards et rats pour animaux de compagnie, dans ce lugubre endroit, Annie se sentait pourtant chez elle.
Mais la tapisserie dans sa chambre était pourtant bien le reflet de sa vie, déchirée de toutes parts. Elle qui adorait lire devait se cacher pour le faire tant les esprits de ses parents étaient incultes. Heureusement que l’école lui offrait une échappatoire et un puits de connaissances illimitées grâce à la multitude d’écrits de la bibliothèque. Agglutinée devant les rayons, entre les romans et les écrits scientifiques ou d’astrophysiques, elle était intéressée par tout et fut rapidement bien plus instruite que la plupart des adultes qu’elle croisait.
Ses parents se sont rencontrés dans la rue, ils vivaient comme des marginaux. Cette époque de la vie où la rébellion contre la terre entière n’a pas réellement de raison, premiers joints, l’alcool exceptionnel devient vite habituel. Puis la spirale, les drogues se durcissent au même rythme que la dépendance, jusqu’à devenir totalement esclave de cette vie qui au départ les attirait pourtant tellement.
Un jour, Annie qui n’avait alors que 9 ans trouvait sa mère sans vie dans le salon de cet appartement lugubre. L’odeur de la mort ne l’effrayait pas, la vision même de sa mère étendue sur cette vieille moquette maculée de mille et une taches ne l’effrayait pas. Elle l’avait vu tellement de fois affalée à moitié morte, elle s’est imaginée ce moment tellement de fois, ce moment qui finalement semblait inéluctable. La lucidité et le calme de cette gamine impressionnaient chaque personne qui pouvait croiser sa route. Son regard vide cachait une féroce faim de s’en sortir, une forte soif de connaissance, Annie était vouée à accomplir de grandes choses.
Ce flash-back s’interrompt soudain par le rire des invités. Dans la cave à vins, Annie recherche l’une des meilleures bouteilles pour honorer ses hôtes. Les bouteilles se comptent par dizaines et leurs valeurs est de plusieurs centaines voire milliers d’euros. Elle choisit un Saint-Émilion 1996, elle apprécie les grands crus, Château Margaux, Petrus et j’en passe.
Un homme se glisse doucement derrière elle, l’embrasse dans le cou, sans dire un mot. Les amants contiennent leur étreinte afin de ne pas faire de bruit, ce qui augmente encore l’intensité du moment ainsi que leurs excitations.
De retour dans la salle à manger, Annie en a oublié de prendre le vin qu’elle était allée chercher, son mari Richard ne manque pas de lui faire remarquer :
« Mon amour, tu n’as pas oublié quelque chose ? Ah ces femmes ! Je racontais justement à nos invités la fois où tu as défoncé la voiture dans la porte du garage ! » dit-il en éclatant de rire.