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Arbitre de football de district est l'histoire de Franck Zeiger, un inconditionnel du football. Devenu arbitre à la suite d'une blessure, il donne les détails de cette fonction qui n'est pas toujours comprise. De l'application des règles au management des participants en passant par certaines incompréhensions des consignes données aux arbitres français et sans esquiver la violence qu'on peut rencontrer, il nous propose un angle de vue qui intéressera les amoureux, ou non, du ballon rond.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Médecin de profession,
Franck Zeiger est habitué à observer et décrypter les gens et leurs interactions. Par ailleurs sportif, il met en avant, dans
Arbitre de football de district, sa passion en tant que vingt-troisième acteur de ce sport.
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Franck Zeiger
Arbitre de football de district
Mais vous êtes fous ?
© Lys Bleu Éditions – Franck Zeiger
ISBN : 979-10-377-7791-1
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Après 40 ans de football en tant que footballeur amateur, courant après un ballon sur des terrains allant du très beau au plus impraticable, du béton de la cour d’école au stabilisé « rouge » en passant par des pelouses plus ou moins herbeuses pour arriver aux synthétiques de 1re, 2e et maintenant 3e génération… jusqu’à ce qu’un genou, le droit, finisse par rendre l’âme et ne plus accepter de taper dans la balle.
Plus de passes, plus de buts, plus de dégagements, mais un genou qui gonfle, de la glace et 3 jours de boiterie après les matchs.
On fait des examens, on se désole, mais c’est ainsi : usé… c’est usé.
Alors, un dirigeant vous parle de l’équipe senior qui n’a pu monter de division faute d’arbitres officiels, vous parle des formations à l’arbitrage organisées par le district et vous voilà « pour rendre service » un petit matin de décembre au district de Seine-et-Marne, à débuter une formation.
Voilà comment on bascule dans une autre dimension du football, un autre monde, longtemps côtoyé sans plus d’attention que cela, si ce n’est pour contester, râler sur des décisions, par définition, injustes puisque n’allant pas dans mon sens. Ces décisions tellement justes lorsqu’elles étaient pour moi ou mon équipe et tellement mauvaises et preuves de l’incompétence de ceux qui nous arbitrent lorsqu’elles allaient dans l’autre sens.
Il était temps de comprendre.
Le foot c’est d’abord une passion, la passion des potes, la passion des matchs à l’école, entre copains, puis dans un club. C’est l’ambiance du vestiaire, la notion d’équipe, le goût de l’effort partagé.
C’est la solidarité sur le terrain comme en dehors, mais aussi les « prises de tête » ou les engueulades.
Ce sont les moments où l’on n’est plus Pierre, Paul ou Ahmed, mais juste un élément d’une équipe, une association d’individus ayant un objectif commun. Peu importe les origines, l’ethnie, la religion ou le statut social, on n’est plus qu’un élément d’un groupe pour lequel on fait des efforts avec les autres et ensemble.
Le fameux : « on gagne ensemble, on perd ensemble ».
Moi, je ne suis qu’un petit joueur de football qui, à 53 ans, se tourne vers l’arbitrage.
Ma vie est ailleurs, je suis médecin de profession et mes préoccupations sont bien plus axées sur mon métier de tous les jours que sur le football du week-end.
Néanmoins, dans la vie quotidienne, le football reste un élément fédérateur. Ce football qui permet de nouer le contact avec grand nombre de patients en commençant les consultations par ce sujet, avec d’autres professionnels aussi, mais surtout avec les potes et les débats sans fin sur les qualités, difficultés de telle ou telle équipe, la justesse de tel ou tel choix tactique et bien sûr les erreurs d’arbitrage toujours incompréhensibles.
Je ne suis pas seul à vivre et partager cette passion, tant de gens s’intéressent au football.
Ainsi, la coupe du monde de football en Russie en 2018 a été diffusée sur toutes les télévisions de la planète : un total de 3,572 milliards de téléspectateurs cumulés ; soit plus de la moitié de la population mondiale de plus de quatre ans ; a regardé tout ou partie de l’évènement.
Sur l’ensemble des 64 matchs, l’audience moyenne a été de 191 millions de téléspectateurs, faisant de chaque match un véritable évènement télévisuel mondial.
La seule finale entre la France et la Croatie du 15 juillet a ainsi attiré une audience cumulée de 1,12 milliard de téléspectateurs, dont 884,37 millions devant leur poste de télévision et 231,82 millions hors du domicile ou sur support numérique.
Plus de la moitié de la population mondiale susceptible de s’intéresser au football… Un tel impact ne peut être ignoré.
Quant aux pratiquants, on compte dans le monde près de 38 millions de joueurs ou joueuses ayant pris une licence dans un club ou une association et des centaines de millions de pratiquants jouant en dehors.
Dire que le football ce n’est que 22 « crétins » qui courent après un ballon semble évidemment trop simpliste au vu des chiffres précédents.
Le zéro neurone est une facilité (même s’il y’en a comme partout ailleurs) qui évite de voir comment ce melting pot d’âge, d’origines, de caractères, de convictions fait émerger d’autres formes d’intelligence : l’intelligence de la gestuelle, du placement, de l’anticipation et, ce qui m’a toujours le plus impressionné, l’intelligence de groupe qui fait que 1 + 1 fasse plus que 2.
Il y’a autre chose.
Le football est LE sport universel par excellence.
Ainsi, la Fédération Internationale de Football (FIFA) compte plus de « pays » affiliés que l’ONU, principale organisation politique mondiale !
Par sa simplicité : point de lourdes installations pour que des gens se retrouvent sur un pré et jouent au football. Quelques tas de vêtements pour signifier les buts, un ballon ou une boule de papier scotchée et c’est parti.
Par son universalisme qui abolit les classes sociales : sur un terrain de foot, on joue avec des autres contre d’autres. L’origine, la langue, le niveau social importent peu. Un joueur ne vaut que par ce qu’il apporte à son équipe, sur le terrain ou parfois en dehors d’ailleurs.
Il n’y a pas de racisme dans un vestiaire de foot (j’ai bien dit dans le vestiaire) : blanc, noir, jaune, on s’en fout, c’est le ballon qui nous réunit et le sentiment d’appartenance à une équipe est bien au-dessus des éventuelles différences raciales.
J’ai eu l’occasion de pratiquer d’autres sports, d’autres activités sociales et le football est une des rares activités qui permet à ce point ce mélange des genres où le maçon joue avec le médecin, le chômeur avec le chef d’entreprise, le commercial avec son client.
Par ses valeurs collectives : c’est un sport d’équipe, d’appartenance. On joue pour son quartier, son école, son entreprise, parfois pour sa ville ou son pays. C’est d’ailleurs ce sentiment d’appartenance qui a favorisé l’intégration des mineurs polonais ou des maçons italiens dans le nord, des Portugais en région parisienne ou des ouvriers maghrébins de Peugeot à Sochaux.
Aujourd’hui, c’est aussi un sport qui peut favoriser l’ascension sociale tant l’argent y est présent.
Il est d’ailleurs fréquent que des parents reportent sur leurs enfants des espoirs de réussite, que le football pourrait apporter quand l’école ne remplit plus ce rôle.
Pour comprendre le football, il faut avoir connu la satisfaction d’un jeu en équipe où les mouvements coordonnés d’un groupe d’individus permettent d’être ensemble pour défendre comme pour attaquer. La satisfaction de former un bloc sur le terrain. L’épanouissement à se fondre dans une entité autre.
Il faut avoir entendu les encouragements de ses coéquipiers à se replacer, à faire les efforts, « à ne rien lâcher » comme il faut avoir connu les ambiances délétères amenant à des défaites cuisantes, faute de solidarité, pour apprécier pleinement ces moments de « fusion » éphémères et précieux.
Si l’on ose un parallèle avec l’entreprise : on retrouve dans le football les mêmes difficultés à faire qu’un groupe d’individus disparates fonctionne avec un objectif commun et accepté de tous, à faire que chacun, tout en gardant ses qualités propres, se mette au service du groupe.
À l’heure où l’on fait de longues études pour apprendre à manager des équipes en entreprise, tous les dimanches des centaines d’apprentis managers se trouvent confrontés au réel et cherchent, certains avec succès et d’autres sans, ce chemin qui fait qu’un groupe d’individu se met à fonctionner à l’unisson.
À mon avis nos dirigeants ou futurs dirigeants auraient beaucoup à apprendre à venir voir sur les terrains du dimanche comment ça peut fonctionner ou comment on peut se « planter » dans le management d’un groupe.
Comment certains arrivent à fédérer un groupe et à en tirer le meilleur dans un but commun et comment d’autres n’arrivent même pas à finir la saison en perdant la moitié de leur effectif par désaffections successives.
Toute situation que chacun a pu vivre dans sa vie professionnelle pour poursuivre la comparaison avec l’entreprise.
Ainsi, c’est le « oui, mais… » de l’entraîneur de St Mard qui sermonne ses joueurs à la mi-temps :
« chaque fois que je dis quelque chose, c’est : oui, mais…
Ne garde pas le ballon : oui, mais…
Reste au marquage : oui, mais…
Replace-toi : oui, mais…
Y’en a marre de vos “Oui, mais…” Vous allez écouter et suivre les consignes parce que c’est comme ça qu’on doit fonctionner ».
Et son équipe qui se met à mieux jouer et réalise une 2e mi-temps de qualité.
J’en connais beaucoup qui aimeraient pouvoir tenir un tel discours à leurs équipes lors de réunion en entreprise.
Ma vision du socialisme n’a pas grand-chose à voir avec la politique. C’est un art de vivre. C’est de l’humanisme. Je crois que le seul moyen d’y arriver dans la vie, c’est l’effort collectif. Il faut que chacun soit prêt à travailler pour l’autre, que chacun retire les bénéfices de l’action commune au bout du compte. J’en demande peut-être beaucoup, mais c’est la façon dont je vois le football et dont je vois la vie.
Bill Shankly1
Le foot reste avant tout une passion, une passion qui s’accompagne forcément d’excès.
Ces excès existent et on les dénonce régulièrement, mais ils ne représentent que la marge d’une passion au combien créatrice de joie, de valeurs collectives (solidarité, assistance, réconfort) … voir de bonheur.
Après, c’est à chacun de poser les limites de sa passion.
Le football, ce n’est pas une question de vie ou de mort. C’est bien plus important que cela.
Bill Shankly
La salle d’examen en décembre était bien austère avec ses quelques chaises et tables nues ainsi que ses murs un peu défraîchis et recouverts d’affiches des stades de la coupe du monde 1998.
Un terrain synthétique jouxtant le bâtiment était lui recouvert d’une couche de givre et n’incitait pas à y traîner trop longtemps.
Car, ça commence ainsi : après avoir donné son accord à son dirigeant, on se retrouve convoqué pour deux week-ends de formation, formation qui se déroule sur le site de la ligue, en rase campagne Seine et Marnaise, à Montry. Et ce matin-là, il faisait froid, bien froid.
En théorie, tout un chacun peut se présenter de lui-même à la formation pour devenir arbitre. En pratique, la très grande majorité des aspirants est présentée par un club, club qui en assume le coût financier (140 € en 2020) en contrepartie d’un engagement à arbitrer comme arbitre officiel de ce club pendant plusieurs années.
Un café d’accueil, quelques présentations et c’est parti… je vais devenir arbitre si tout se passe bien.
Au programme de ce stage :
Par définition, un arbitre de football est un sportif qui participe au déroulement d’une rencontre de ce sport. La même définition précise qu’il est un spécialiste des Lois du jeu, chargé de veiller à leur application et qu’il doit assurer la sécurité des joueurs et la régularité de la compétition.
Un arbitre de football est donc un sportif et je dois dire que les contrôles médicaux pour arbitrer sont bien plus exigeants que pour jouer : ECG (Électrocardiogramme) et épreuve d’effort me sont obligatoires, vu mon âge, alors que pour taper dans le ballon en club, un simple certificat médical me suffisait.
À vrai dire, avec les premiers matchs, on se rend vite compte que cette capacité physique minimale est indispensable pour être « crédible » et si l’on ne s’en rend pas compte par soi-même, les joueurs eux, vous le font bien comprendre.
La décision prise à 50 mètres de l’action : « ça ne le fait pas » et entraîne de la contestation puis une remise en cause de toutes les décisions qui suivront amenant à un arbitrage conflictuel et insatisfaisant.
Il faut être près, très près de l’action pour juger et même dans ce cas vous entendrez toujours le contestataire à 100 mètres qui a mieux vu que vous… sauf que les joueurs eux ne sont pas dupes et acceptent vos décisions si vous êtes bien placés. On est loin du bénévole qui s’installe dans le rond central et juge les actions de ce rond-point, rond-point qui est d’ailleurs une zone que l’on nous conseille d’éviter au vu de la densité de joueurs s’y trouvant.
Il faut noter qu’il n’existe plus de limite d’âge ou de restriction de durée au sein de l’arbitrage français, y compris à haut niveau. Un arbitre continue donc à officier à son niveau tant qu’il réussit les contrôles imposés et tant qu’il n’est pas rétrogradé. La seule limite restante est celle d’un âge maximum pour être nommé arbitre fédéral pour la première fois.
L’arbitre se doit d’appliquer certains principes de placement pour juger correctement. Regardez sa position sur le terrain et son déplacement pour être toujours en prise visuelle avec son assistant (juge de touche), regardez sa position sur les corners, sur les six mètres… vous verrez que, quel que soit le niveau, ce positionnement est le même car le plus adapté à un bon angle de vision.
Tout cela s’apprend et c’est une des étapes de cette formation sur ce terrain venté, dans ce froid hivernal.
Être placé à gauche du ballon, deux à trois mètres en arrière du ballon (comme sur une ligne allant du ballon à l’arbitre-assistant que l’on garde ainsi en contact visuel), tout en recherchant le meilleur angle de vision…
On rigole, on se moque pour finalement comprendre que de notre placement dépendra la qualité de notre jugement et, en conséquence, la manière dont se déroulera la rencontre.
Et que dire du maniement du drapeau, de l’apprentissage du coup de sifflet et de ses variations selon ce que l’on veut indiquer ?
Prenez un sifflet et par ce seul instrument essayez de vous faire comprendre en jouant sur les intonations, la durée, la puissance.
Ce n’est pas aussi évident qu’on pourrait le penser et de fait, cela s’apprend et s’améliore avec la pratique
On apprend les 17 règles du football et là, c’est la surprise. On pourrait penser qu’en pratiquant ce sport depuis le plus jeune âge, en ne ratant pas un match de foot à la télé cela va être facile… et bien non, car finalement on ne les connaît pas si bien que ça ces règles ou alors seulement dans les grandes lignes.
C’est là que je me rends compte que pas un de mes ex-clubs n’a pris le temps de me les apprendre ces fichues règles et qu’il me faut maintenant les potasser.
En commençant par la loi 5 du football qui régit l’arbitre
Cette loi 5 stipule :
Autorité de l’arbitre
Qu’un match se dispute sous le contrôle d’un arbitre disposant de toute l’autorité nécessaire pour veiller à l’application des Lois du Jeu.
Décisions de l’arbitre
Que l’arbitre prend des décisions au mieux de ses capacités, conformément aux Lois du jeu et dans l’esprit du jeu.
Que les décisions arbitrales reposent sur l’opinion de l’arbitre qui décide de prendre les mesures appropriées dans le cadre des Lois du jeu.
Que les décisions de l’arbitre sur des faits en relation avec le jeu sont définitives, y compris la validation d’un but et le résultat du match.
Que l’arbitre ne peut plus changer sa décision une fois que le jeu a repris.
Pouvoirs et devoirs de l’arbitre
Avantage
L’arbitre laisse le jeu se poursuivre lorsqu’une infraction ou une faute est commise et que l’équipe non fautive se retrouve en situation avantageuse, mais sanctionne l’infraction ou la faute commise si l’avantage escompté n’intervient pas immédiatement ou en quelques secondes à la différence du Rugby où le jeu se poursuit beaucoup plus longtemps avant de revenir à la faute
Approche disciplinaire
L’arbitre a autorité pour imposer des sanctions disciplinaires à partir du moment où il pénètre sur le terrain pour l’inspection d’avant-match et jusqu’à ce qu’il le quitte après la fin du match (séance de tirs au but comprise). Si, avant de pénétrer sur le terrain au début du match, un joueur commet une faute passible d’exclusion, l’arbitre a autorité pour empêcher le joueur de disputer le match
Blessure
L’arbitre va arrêter le jeu en cas de blessure grave, mais pas chaque fois qu’un joueur est à terre (sauf le gardien de but) !
Interférence extérieure
L’arbitre peut interrompre le jeu, suspendre le match ou l’arrêter définitivement en raison d’une infraction aux lois du Jeu ou d’une quelconque interférence extérieure, par exemple si : l’éclairage est inadéquat ; si un arbitre, un joueur ou un officiel d’équipe est touché par un objet lancé par un spectateur…