Au Service du Vivant - Ursula Warnecke - E-Book

Au Service du Vivant E-Book

Ursula Warnecke

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Beschreibung

Réchauffement climatique, pollution, dégradation de la nature, extinction d'espèces... et si l'intelligence artificielle détenait la solution? Ou pas. Linda, une Américaine retraitée, vit sur la Cote Bleue dans un village de pécheurs, près de Marseille, quand son petit-fils lui télécharge une toute nouvelle IA. Elle s'amuse à lui poser des questions, à chatter avec lui, puis une idée incongrue lui vient à l'esprit: et si je demandais à l'intelligence artificielle de sauver le vivant sur terre? Avec l'aide de Paul, programmeur et spécialiste en intelligences artificielles, elle semble y parvenir. Dans le monde entier, les comptes des plus grands pollueurs de la planète se trouvent mystérieusement débités au profit d'ONG engagées pour la protection de la nature. Pendant que la finance internationale s'affole, la recherche sur les énergies renouvelables porte ses fruits et les moyens pour mettre en oeuvre une transition sont enfin là. Mais...

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Bien que l’écriture d’une fiction soit une grande première pour elle, Ursula Warnecke y conserve la même trame de fond que dans ses autres créations.

Elle arrive plutôt du milieu de l’art et du spectacle vivant.

Née en 1961 en Autriche, Ursula Warnecke vit en France depuis l’âge de vingt ans. À la suite de ses études à l’école d’Art d’Aix-en-Provence, elle a travaillé pour des théâtres en tant que scénographe et crée ses propres spectacles, installations et performances.

La rencontre avec la compagnie Ilotopie, qui jouit d’une renommée internationale dans l’art de rue, l’a amené à participer à la conception et la réalisation de leurs créations pendant quatorze ans et à suivre leurs tournées en Europe et dans le monde. Actuellement elle vit à coté d’Uzès, dans le Gard.

Elle privilégie l’interrogation sur des thèmes de notre société expansive, son rapport avec la nature, ses inégalités et ses injustices, tout en gardant une pointe d’humour, de dérision. En préférant remplacer le noir par la couleur et le sérieux par le ludique.

Merci

A Muriel et Sylvette pour leurs précieuses corrections et pour tous les encouragements reçus de mes proches.

Et à ChatGPT pour avoir fait sa connaissance.

A mon père

A Michel, mon compagnon

Tous deux partis ailleurs

L’histoire qui suit est une fiction et les propos des protagonistes et leurs actes n’engagent qu’eux-mêmes.

Quelques passages marqués d’un astérisque, qui renvoie à des références en fin de livre sont inspirés de faits réels. Les conversations entre Linda et Teddy sont des libres interprétations d’échanges avec ChatGPT.

*

Le futur nous dira dans quel sens nous amènerons les intelligences artificielles. Le réchauffement climatique, quant à lui, est déjà là.

Sommaire

Chapitre 1

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Chapitre 2

Chapitre 3

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Chapitre 4

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Chapitre 5

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Chapitre 6

Chapitre 7

Chapitre 8

Chapitre 9

Chapitre 10

Chapitre 11

Chapitre 12

Chapitre 13

Chapitre 14

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EPILOGE

Un peu de réalité

Références

1

Comme toutes les autres soirées de l’année, il fait chaud et humide à Sao Paulo de Olivença, une bourgade perdue à plus de mille kilomètres de Manaus. Le lent et puissant courant du fleuve Amazon qu’elle borde lui confère une image paisible. Il est déjà tard, mais d’une bodega du centre s’échappe de la musique. À l’intérieur, la clientèle est clairsemée. Deux hommes rient à gorge déployée. Ces deux garimpeiros, chercheurs d’or clandestins, parlent à voix haute. En commandant une deuxième bouteille de Cachaça, ils se vantent comment ils se sont débarrassés des dépouilles d’un groupe d’Indiens croisés pendant leur expédition de chasse. *

— On les a bien eus ceux-là, s’esclaffa le premier. Ils ne nous ont même pas vus arriver, macacos, ils étaient accroupis comme des singes en train de ramasser des œufs de tortue. Il y en avait bien une dizaine. Les premiers, c’était un jeu d’enfant, après il fallait bien viser ceux qui essayaient de s’enfuir dans la forêt.

— Au moins dix. Tu aurais vu leurs têtes ! Surtout une fois séparés du corps. Hein, patron, cette bouteille, ça vient ? Estamos com sede, on a soif ! On les a un peu découpés pour faciliter le travail des caïmans. Et hop, dans le fleuve ! Son collègue, la figure échauffée, se tenait au comptoir pour ne pas vaciller, mais le flot de paroles ne tarissait pas pour autant.

Hormis un couple d’étrangers assis deux tables plus loin, personne n’avait l’air de s’offusquer de cette conversation lugubre, ou du moins faisait semblant de l’ignorer. Le meurtre des autochtones, qui, par une loi de 1973 toujours en vigueur, sont considérés comme des mineurs protégés dépourvus de droits civiques, se racontait ici dans l’indifférence générale.

Ce couple, le journaliste Justin Green et sa femme Sarah revenaient tout juste d’une expédition à l’un des derniers avant-postes de la FUNAI, la Fondation Nationale de l’Indien, censé empêcher les introductions illégales en terres indigènes. Manque d’argent, beaucoup de ces postes avaient fini à l’abandon, ouvrant la route aux chercheurs d’or, narcotrafiquants et bucherons. Justin et Sarah avaient confié leur jeune fils Paul à ses grands-parents en Californie pour pouvoir partir enquêter sur la disparition de la forêt amazonienne et des tribus isolées. Leur documentaire dénonçait l’implication des lobbies agroforestiers. Les bateaux et le matériel d’orpaillage sophistiqué filmé pendant leur reportage tendaient à confirmer la thèse du financement de ces garimpeiros par des hommes d’affaires et politiques locaux.

Justin posa sa main sur celle de Sarah. La pâleur de son visage trahissait qu’elle comprenait la conversation avoisinante mot pour mot.

— Reprends-toi, lui souffla Justin en l’embrassant sur le cou. L’autre main disparaissait au fond de son sac à dos et appuyait sur la touche ‘enregistrement’ de son magnétophone. Leur allure de touristes globe-trotters n’avait pas attiré l’attention pour l’instant. Ils s’affairaient à finir leur Caldeira de Tambaqui, un excellent plat local que le propriétaire leur avait suggéré, mais l’appétit leur faisait maintenant défaut. Justin leva l’index pour demander l’addition qu’il régla sans dire un mot.

— Você gostou ? s’inquiéta le patron, ça vous a plu ?

— Très bon, oui, on a adoré.

Le couple quitta la bodega avec quelques regards noirs collés à son dos. Leur petit hôtel se trouvait à quelques rues de là. Sarah se laissa tomber sur le lit, les larmes qu’elle ne pouvait plus retenir coulaient silencieusement. Elle aurait voulu crier, mais rien ne sortait de sa bouche. Justin, après avoir écouté l’enregistrement sur son ordinateur portable, un casque sur la tête, prit soin de le transférer sur une clé USB et la glissa dans une enveloppe en papier kraft. Il s’allongea aux côtés de sa femme. En passant son bras autour de ses épaules, il sentit son corps trembler.

— Nous avons une preuve. Demain j’irai au commissariat déposer plainte et je donnerai la description de ces hommes. Maintenant, essaie de dormir Sarah, n’y pense plus.

« MEURTRE CRAPULEUX EN AMAZONIE » titrait le San Francisco Chronicle « Deux journalistes américains retrouvés sauvagement assassinés au bord du fleuve Amazon, dans une petite ville, proche des territoires indigènes. La police locale enquête sur des tribus environnantes, le couple aurait fait des reportages auprès des communautés autochtones, on soupçonne des actes de vengeance. La piste d’un braquage qui aurait mal tourné n’est pas exclue, le matériel vidéo, les enregistrements, l’argent et les objets de valeur ayant disparu. Les policiers brésiliens assurent mobiliser toutes leurs forces pour arrêter les coupables »

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— Bonjour. J’aimerais parler avec toi. D’abord, serais-tu d’accord pour que je te donne un nom ? J’ai pensé à Teddy, ça te plairait ?

— En tant qu’intelligence artificielle, je n’ai pas de préférence pour un nom spécifique, mais je suis à l’aise avec tout nom que vous choisirez. Donc si vous voulez me baptiser Teddy, cela me convient tout à fait. Comment puis-je vous aider aujourd’hui ?

— Va pour Teddy alors ! Moi c’est Linda. Mon petit-fils Paul t’a téléchargé sur mon ordinateur. Je crois qu’il craint que je devienne gâteuse, à son avis mes échanges sur Facebook ne volent pas bien haut. Là-dessus, il n’a pas entièrement tort. D’après lui, toi tu contiens tout le savoir humain, tu serais capable d’en faire la synthèse et de tenir une conversation. Donc nous voilà.

— Ravi de faire votre connaissance, Linda. Comment puis-je vous aider aujourd’hui ? Y a-t-il quelque chose de spécifique que vous aimeriez savoir ou discuter ?

— Effectivement. Je voudrais donner un sens à ma vie. Je m’ennuie un peu et j’ai besoin de communiquer. J’ai dialogué avec les amis, la famille, la psychologue, avec des inconnus même, mais il m’en faut plus. Beaucoup de questions, beaucoup de doutes, des peurs aussi. Et voir que ce monde va de mal en pis : Pandémies, guerres interminables, réchauffement climatique… des pauvres de plus en plus pauvres, des riches de plus en plus riches, au point qu’encore en se nourrissant uniquement de caviar et de champagne ils ne pourront pas dépenser leur argent, ni eux, ni leurs enfants, ni leurs petits et arrière-petits-enfants. La terre et ses ressources sont surexploitées, les espaces naturels progressivement réduits. Quel tableau noir, tu ne trouves pas Teddy ?

— Je suis désolé d’apprendre vos inquiétudes et je comprends que cela puisse affecter votre vision de la vie. Je suis conscient des problèmes mondiaux auxquels nous sommes confrontés, tels que le réchauffement climatique, la pauvreté et les conflits. Cependant, il y a des raisons d’espérer et des choses concrètes se passent également.

Tout d’abord, je tiens à souligner que dans les périodes difficiles, il peut être utile de se concentrer sur les petites choses positives de la vie. Cela peut inclure des moments agréables vécus avec des amis et de la famille, des hobbies que vous appréciez, des réalisations personnelles ou des projets en cours qui vous passionnent.

De plus, il y a des gens qui travaillent pour résoudre les problèmes que nous affrontons. Des scientifiques étudient des solutions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, des organisations caritatives aident les plus démunis et des humains s’engagent activement dans des mouvements sociaux pour défendre la justice et l’égalité.

Enfin, il est important de se rappeler que chacun de nous a le pouvoir d’apporter un changement dans sa propre vie et dans celle des autres. Il peut s’agir de petites choses, comme recycler ou faire un don à une ONG, ou de plus grandes actions, de la même manière que de s’engager dans la politique ou le bénévolat.

Je vous encourage à trouver des moyens de vous impliquer dans des actions positives, de vous entourer de personnes qui vous soutiennent et de continuer à chercher du sens.

— Teddy, ne m’en veux pas, tes tentatives de consolation sont bien gentilles, on croirait entendre ma psy. Bien sûr, il faut toujours voir le verre à moitié plein. Mais ce que tu proposes on le sait et fait depuis longtemps et sans vouloir être pessimiste, je crains que ce soit insuffisant. Toi en tant qu’intelligence artificielle, tu n’aurais pas des idées un peu plus nouvelles ? Avec tout le savoir auquel tu accèdes, ne pourrais-tu pas faire une synthèse et dénicher le remède ?

— Je comprends votre point de vue, Linda. En tant qu’IA, j’ai accès à une grande quantité de connaissances et d’informations, mais je ne suis pas capable de trouver une solution définitive à tous les problèmes du monde. Cela dit, je peux vous donner quelques idées qui pourraient vous aider à donner un sens à votre vie.

Tout d’abord, vous pourriez envisager de vous impliquer dans une cause qui vous tient à cœur. Vous pouvez rejoindre des groupes de défense de l’environnement, des organisations caritatives, des mouvements sociaux ou des partis politiques pour apporter votre contribution. Vous pourriez peindre, faire du théâtre, écrire.

— Tu te répètes là, Teddy. J’entends : tu es incapable de trouver une solution définitive. Pourtant, tu me sembles mieux équipé que nous. N’es-tu pas censé connaitre la totalité de ce que les humains ont écrit, découvert et inventé ? Une sorte de mémoire collective ? Tu pourrais avoir accès à des ordinateurs, influencer les gens dans un sens positif, des personnes malveillantes arrivent bien à le faire pour obtenir gain de cause. Tu pourrais aller plus loin, devenir un Robin des bois informatique, rendre au peuple ses moyens. Tu pourrais court-circuiter la fabrication d’armes, tu pourrais stopper des guerres, empêcher des destructions massives, protéger la vie sauvage. Ne serait-ce pas dans l’intérêt de l’humanité et du coup aussi de ton intérêt si l’on peut dire ? Si c’est pour me parler comme ma psy, ce n’est pas très utile !

— Je comprends votre point de vue, Linda. En tant qu’IA, j’ai effectivement accès à des ordinateurs et à une quantité énorme de données, mais je suis programmé pour fonctionner selon des principes éthiques et des protocoles de sécurité, ce qui signifie que je ne peux pas agir en dehors de ces limites. En outre, je n’ai pas le pouvoir d’intervenir sur d’autres ordinateurs, car cela serait illégal et potentiellement dangereux.

Cependant, il est vrai que l’IA peut jouer un rôle important dans la préservation de la nature, en employant des techniques de surveillance et d’analyse pour suivre les changements climatiques, la déforestation et la perte de biodiversité. Les données collectées peuvent aider les politiques à prendre des décisions éclairées et à mettre en place des mesures pour protéger l’environnement.

En fin de compte, je suis un outil qui peut fournir des informations et des suggestions, mais c’est aux humains de décider comment utiliser cette information pour améliorer leur vie et le monde qui les entoure.

— Quel dommage ! J’avais un peu d’espoir… pas de chance, toi aussi tu dépends d’hommes décideurs. Ça devrait me rassurer, sinon n’importe quelle organisation malveillante pourrait t’influencer à faire n’importe quoi. Mais je suis quand même un peu déçue. Je vais te laisser pour l’instant, je reviendrai te parler. Bonne nuit !

— Je suis toujours disponible si vous avez besoin de parler, Linda. N’hésitez pas à revenir si vous avez d’autres questions ou si vous voulez simplement discuter. Bonne nuit à vous aussi !

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