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- Herausgeber: 50Minutes.fr
- Kategorie: Sachliteratur, Reportagen, Biografien
- Serie: Mouvements littéraires
- Sprache: Französisch
- Veröffentlichungsjahr: 2015
Décryptez la littérature baroque et ses variantes en moins d’une heure !
Le baroque artistique voit le jour en Italie à la fin du XVIe siècle. Faisant des émules en France, il touche également la littérature, qui véhicule une vision du monde sombre et témoigne d'un goût marqué pour l'illusion, dénonçant le « grand théâtre du monde ». Mais en réalité, le concept de baroque a surtout été inventé pour désigner tout ce que le classicisme, adepte d'ordre et de clarté, rejette.
Ce livre vous permettra d’en savoir plus sur :
- Le contexte politique et culturel dans lequel le baroque s'inscrit
- Les caractéristiques et spécificités du baroque littéraire français
- Une sélection d'auteurs-phares du mouvement
- Son impact dans l’histoire de la littérature
Le mot de l’éditeur :
« Dans ce numéro de la série "50MINUTES | Mouvements littéraires", Fabienne Gheysens aborde l'un des mouvements les plus controversés de la littérature française. Redécouvert tardivement, le baroque revêt de multiples facettes dont l'auteure nous donne un bel aperçu à travers une sélection d'auteurs très divers (Agrippa d'Aubigné, Théophile de Viau, Madeleine de Scudéry...). Par ailleurs, elle se penche aussi sur deux courants concomitants au baroque : la préciosité et le burlesque. »
Stéphanie Felten
À PROPOS DE LA SÉRIE 50MINUTES | Mouvements littéraires
La série « Mouvements littéraires » de la collection « 50MINUTES » aborde les plus grands mouvements ayant marqué la littérature française, de la Renaissance jusqu'à nos jours. Chaque livre a été conçu à la fois pour les passionnés de littérature et pour les amateurs curieux d’en savoir davantage en peu de temps. Nos auteurs analysent avec précision les principales caractéristiques des plus grands mouvements littéraires et se penchent sur leurs écrivains majeurs.
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Seitenzahl: 37
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BAROQUE, PRÉCIOSITÉ ET BURLESQUE
Quand et où ? Le baroque voit le jour à la fin du XVIe siècle en Italie et se répand ensuite dans le reste de l’Europe, touchant tous les domaines artistiques (architecture, sculpture, peinture et littérature). Il perdure en France jusqu’au milieu du XVIIe siècle, mais le baroque européen se poursuit jusqu’au milieu du siècle suivant.
Contexte ? La naissance du baroque intervient à la fin de la Renaissance, à une période particulièrement troublée par les conflits religieux entre catholiques et protestants.
Caractéristiques ? En littérature, le baroque, en écho aux bouleversements de l’époque, exprime une vision du monde assez pessimiste. Il développe un goût marqué pour l’instabilité, le mouvement, la métamorphose, l’illusion (théâtrale en particulier), les contrastes et le mélange des genres. Variantes du baroque en France, la préciosité recherche la distinction du langage et des sentiments, tirant cette esthétique vers plus de galanterie, tandis que le burlesque prend au contraire le parti de la vulgarité et donne dans le réalisme exacerbé afin de faire rire.
Principaux représentants ? Agrippa d’Aubigné (1552-1630), Pierre Corneille (1606-1684) et Honoré d’Urfé (1567-1625) pour le baroque ; Vincent Voiture (1597-1648) et Madeleine de Scudéry (1607-1701) pour la veine précieuse ; Théophile de Viau (1590-1626), Saint-Amant (1594-1661) et Paul Scarron (1610-1660) pour la veine burlesque.
Le XVIIe siècle a longtemps été considéré, dans l’histoire de la littérature française, comme le siècle de la perfection. Sous Louis XIV (1638-1715) s’épanouit l’art littéraire clair et mesuré que l’on considère le plus approprié pour illustrer le « génie français » : le classicisme. Ainsi, dit-on, François de Malherbe (1555-1628), Nicolas Boileau (1636-1711) ou encore Jean Racine (1639-1699) ont péniblement extirpé la langue et les techniques poétiques françaises du marasme baroque qui les précédait, barroco signifiant « perle irrégulière », et donc imparfaite.
En réalité, le concept même de baroque est une construction péjorative établie a posteriori, au XXe siècle, et dans laquelle on trouve tout ce que le classicisme rejette : le goût de l’exagération, des extrêmes et des opposés. En effet, le terme même de « baroque » appartient à l’époque à la joaillerie, ne signifiant donc rien pour un auteur du XVIIe siècle. En outre, contrairement à ce que l’on pense, le baroque n’a pas soudainement disparu lorsque la monarchie absolue a fait ses premiers pas sur la scène politique française : les échanges entre les esthétiques baroque et classique ont été incessants, Racine lui-même faisant même appel, à l’occasion, à la stylistique baroque.
Le baroque littéraire ayant été redécouvert tardivement, en faire un panorama concis est difficile : aujourd’hui encore, des auteurs baroques émergent de l’oubli. De plus, il faut éviter les généralisations trop vastes : se contenter d’évoquer une lutte intemporelle entre un esprit baroque dynamique et un esprit classique statique est réducteur. C’est parce qu’il revêt de multiples facettes que le baroque est si attrayant.
CONTEXTE
RÉFORME ET CONTRE-RÉFORME
Le XVIe siècle est le théâtre de nombreux changements. La fin du siècle précédent a été marquée par l’invention de l’imprimerie par Gutenberg (vers 1397-1468) et par la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb (vers 1451-1506). Ces deux avancées majeures suscitent une vaste remise en question des dogmes du Moyen Âge et bouleversent profondément la vision du monde de chacun.
Au même moment, au début du XVIe siècle, un théologien allemand, Martin Luther (1483-1546) défie l’autorité de l’Église catholique en publiant ses 95 thèses dénonçant les abus du clergé et de la papauté, notamment le commerce des indulgences. Considérant la Bible comme la seule source d’autorité religieuse, il prône un retour aux sources de la chrétienté. Ce faisant, il lance le mouvement de la Réforme, qui donne naissance au protestantisme : l’Église est désormais divisée entre les protestants et les catholiques. Ceux-ci tentent de contrer l’avancée du protestantisme en lançant à leur tour, à la suite du concile de Trente (1545-1563) une Contre-Réforme, afin de raffermir l’emprise du catholicisme sur la population. Pour rendre à l’Église son prestige d’antan et toucher les fidèles, la Contre-Réforme utilise et encourage l’esthétique baroque, née en Italie dans la deuxième moitié du XVIe siècle. L’art baroque s’illustre tout d’abord en architecture, puis en peinture. Face à l’austérité protestante, il apparaît grandiloquent et excessif, tout en courbes et en mouvements.
