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Alfred, jeune adolescent en quête de repères, s’embarque dans une nouvelle aventure pour se défaire des souvenirs de Christine, son amourette passée. C’est Sylvia, sa professeure au charisme envoûtant, qui capture son cœur avec une aisance déconcertante, touchée par la profondeur de ses vers. Alors que leur amour évolue dans une symphonie passionnée, emportés par la fougue de leurs émotions, parviendront-ils à préserver leur raison et à naviguer habilement à traverser les eaux troubles de leur relation incertaine ?
À PROPOS DE L'AUTEUR
Guidé par le désir de se connecter avec autrui à travers les mots,
Fred Éric s’initie à l’écriture. Après plusieurs textes personnels, l’idée de diffuser ses œuvres à un public plus large prend forme. Son rêve se concrétise avec la publication de
Belle plume, un roman qui respire la sensibilité et l’espoir.
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Seitenzahl: 82
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Fred Éric
Belle plume
Roman
© Lys Bleu Éditions – Fred Éric
ISBN : 979-10-377-9813-8
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Préface
Si la vie n’est faite que de rencontres, celle-ci s’est avérée enrichissante, avec un personnage hors du commun qui s’est dévoilé au fil du temps, jusqu’à réaliser son rêve de voir publier ses écrits.
Que le succès soit au rendez-vous de ce premier roman et de son jeune auteur.
Tout a commencé avec cette fille, dans un univers de répression sentimentale, un univers de pudeur et de silence, où les sentiments n’étaient que choses abjectes et méconnues. Assimilables à des éphémères, ces petits insectes ne vivent qu’un temps et sont oubliés du jour au lendemain. C’était là-bas, sur une terre perdue d’Afrique, sur la terre des mille principes et de la pudeur démesurée, la terre des coutumes, en plein début d’harmattan où le froid ne se ménageait guère dans les foyers au matin comme dans la nuit.
Ils étaient tous deux jeunes lycéens. Alfred devait avoir autour des seize ans et elle dix-huit. Les hormones de l’adolescence dans le corps du jeune homme lui faisaient sentir le besoin incessant de cette chose, désir ou amour, peu importe… la caresser du creux de la paume, la toucher et attribuer un nom à ce sentiment. Jeune adolescent amoureux, son esprit laissait place à l’imagination et au script surréaliste que l’on se répétait avant le grand jour, le jour du premier pas comme on avait l’habitude de dire. Il se demandait comment aborder la jeune femme.
Alfred était très timide à cette époque, mais il devait se présenter à la belle Christine, cette jeune brune pour qui son cœur se remplissait d’un amour idyllique, ô qu’elle était belle. Chaque matin, sur le chemin de l’école, il se répétait une liste de phrases toutes faites pour vaincre son trac. Mais quand vint le moment de se prononcer, il avait la langue qui se nouait dans la bouche.
Christine était une belle femme, calme et un peu réservée, mais elle souriait beaucoup. Chaque fois qu’il posait discrètement ses yeux dévorateurs sur la jeune femme, dans sa robe d’écolière qui moulait ses hanches minces et son bassin en forme de guitare, il en restait ébahi au point d’en avoir parfois de la salive qui s’échappait de ses lèvres et ses yeux ne cessaient de rayonner d’admiration ; il ne pouvait s’empêcher de contempler son sourire hypnotisant, il ne manquait plus que sa bouche se délie pour enfin lui avouer ses sentiments. Il paniquait au point d’en devenir muet, Christine l’intimidait… jusqu’au jour où il fit fi de ses craintes pour enfin se livrer à sa dulcinée.
Une longue semaine de cours et d’interrogations surprises s’achevait lorsqu’Alfred se décida à lui laisser une petite lettre dans laquelle il se dévoilait enfin. C’était un vendredi, dans l’après-midi de ce jour ensoleillé et chargé, le week-end était attendu comme un messie. Juste avant de partir de l’école, Alfred glissa entre les paumes de Christine une petite enveloppe pliée en quatre comme s’il ne souhaitait pas qu’elle puisse l’ouvrir facilement. Et ils allèrent en week-end chacun de son côté.
Il se dépêcha de s’en aller avant qu’elle n’eût le temps de découvrir le contenu de l’enveloppe. Il n’eut pas le courage de rester et l’observer lire la lettre, alors aussitôt, il prit la poudre d’escampette. Cinq cents mètres plus loin, il était tout de même ému et excité. Bien qu’il ne soit pas resté pour la voir ouvrir l’enveloppe, il était convaincu qu’elle le ferait et lirait la lettre dès qu’il lui aurait donné le dos ; il n’avait pas eu tort, ce fut ce qu’elle fit.
Fier de cet exploit, sur le chemin du retour de l’école, ses chaussures touchaient à peine le sol qu’elles rebondissaient aussitôt vers le ciel. Autrement dit, il ne marchait plus, il se laissait porter par le sol, il planait. Fallait-il le voir sautiller comme un petit écolier à qui le maître avait offert un bonbon, rire.
Le week-end passa et le lundi matin, sous un temps sordide et agaçant, le froid se faisant sentir dans les os, le brouillard brouillait toute visibilité à l’horizon. Et des traces fines de rosée bordaient le chemin de l’école. Mais Alfred était tout joyeux et impatient de regagner la salle de classe, pour enfin retrouver la belle Christine après ce long week-end qui, pour lui, avait paru une éternité.
Surexcité de son geste qu’il trouvait héroïque, bien que médiocre, il était à la fois soucieux et impatient d’entendre la jeune demoiselle lui donner sa réponse. En vérité, il ne souhaitait entendre qu’une seule chose, qu’elle lui dise qu’elle partageait ses sentiments.
Il jouait dans son esprit, comme un film, la version de la scène qu’il s’était imaginée. Il se représentait Christine arriver vers lui en courant, elle sauterait sur lui et l’enlacerait dans ses bras, le serrerait si fort contre sa poitrine bien garnie que, les yeux fermés, contre sa joue, il sentirait dans la brume de son doux parfum la douceur de ses seins.
Lacets bien noués sur une paire de baskets de couleur blanche et semelles noirâtres, son visage, luisant d’huile de karité, s’efforçait de cacher ce petit sourire hautain et vantard qu’il éprouvait lorsqu’il repensait à la sélection des mots qu’il utilisât dans sa lettre. Fallait-il le voir se déhancher devant la salle de classe, on aurait dit un chasseur qui venait d’abattre un lion. Il brillait d’élégance.
Jules poussa un soupir et s’en alla, dégoûté de cette mauvaise blague. Levant la tête en direction du portail principal de l’école, Alfred aperçut Christine et Ornella qui arrivaient à leur tour.
Dans sa tête, il affinait son feuilleton, s’attendant à ce que d’un bond, Christine se suspende à son cou, le couvrant de baisers et lui disant « Alfred je t’aime ! ».
Rire. Si seulement la vie pouvait être aussi facile !
Ornella était l’une de ces filles de riche qui n’avaient pas beaucoup d’amis au lycée, Christine était sa seule et véritable amie, elle était comme sa sœur.
Les deux amies se quittèrent sur ces mots et Ornella se dirigea vers sa salle de classe dans le bâtiment A, situé à l’opposé. Christine arrivait au niveau d’Alfred.
En prononçant ces mots, on aurait pu dire qu’Alfred suait du front.
Alfred venait ainsi de perdre ses mots à la suite de cette question. Alors Christine de continuer en lui disant :
Avec les yeux à moitié larmoyants et d’un air pathétique et stupéfait, il répondit : « non, mais… mais… ». Et se tut sans pouvoir terminer sa phrase.
En entendant ces mots, l’agacement et la honte d’Alfred venaient ainsi d’atteindre l’extase. Il ne put contenir ses larmes cette fois. Dès qu’elles se mirent à dévaler ses joues, il s’empressa de partir sans même dire un mot d’au revoir à Christine. Il se sentait nul et honteux, à la fois en colère et enragé. Il alla se mettre au fond de la salle et y resta silencieux durant toute la journée. Et aussi les jours suivants.