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Résidant seule dans une maison isolée en pleine forêt, Mélodie Beker, écrivaine, chérit sa liberté. Cependant, un matin, sa tranquillité se trouve perturbée par l’arrivée soudaine de quelques flocons de neige. Cette rencontre avec l’imprévu promet de bouleverser sa journée, peut-être même sa vie tout entière.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Patrick Costin a découvert la littérature par un cheminement progressif, chaque lecture ouvrant la voie à une autre. Soudain, une phrase a surgi, évoluant en un flux continu de mots, qui a finalement abouti à l’écriture du roman "Besoin de personne".
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Seitenzahl: 74
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Patrick Costin
Besoin de personne
Roman
© Lys Bleu Éditions – Patrick Costin
ISBN : 979-10-422-3574-1
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Je dédie ce livre
À ma chère et tendre Sophie
À mes enfants et petits-enfants
Damien
Alexia
Éléonore
Coralie
J’espère que vous aurez autant d’émotion à lire cet ouvrage que j’en ai eu à l’écrire.
Le chemin serpente, j’avance, le soleil est ras à l’horizon, il se couche.
Il est temps de rentrer, à l’approche de la maison, je vois la fumée sortir de la cheminée. C’est le signe d’un bon feu.
C’est la perspective d’une soirée bien douillette, dans le canapé, sous la couverture avec un bon bouquin.
Je me déchausse, les chaussures sont crottées, marcher dans la boue a quelques inconvénients, ça laisse des traces.
Mais la terre, la boue, n’est-ce pas ce qui nous rapproche de la nature ?
Les chaussures, le manteau, le bonnet, les gants, tout est désormais rangé dans le placard.
C’est pratique d’avoir un garage attenant à la maison, où ranger ses affaires. La maison reste clean.
Il ne fait pas chaud dehors, un thé bien chaud, bien fumant, avec des épices, ça requinque.
Je suis prête à faire ce que je me suis promis, à savoir : canapé, couverture et un bon bouquin.
La soirée est déjà bien avancée. Je me prépare un dîner léger et je la (la soirée) finis au lit.
Avant de m’endormir, je me demande parfois ce que je fous là au milieu des bois ?
Alors qu’il y a tant de vie en ville ! Justement, je n’aime pas la vie en ville.
On me dit, pourquoi tu restes seule, tu as tout pour toi ! tu es jolie !
Alors, je me regarde dans la glace, on dit que les hommes regardent en premier les fesses, je n’ai pas de fesses, je n’ai pas de cul !
Je suis blonde, taille 1 m 75, à peine 60 kg, donc longiligne. Un de mes mecs, oui, j’ai eu des aventures amoureuses, a qualifié mes seins de deux olives sur un plateau d’argent !
Je crois qu’il pensait me faire un compliment, alors qu’il voulait tout simplement dire que j’étais plate comme une limande, une planche à pain, quoi ! Pas de quoi pavoiser.
Et on me dit que je suis belle ! Je ne connais pas vraiment les critères de la beauté, mais je me demande si on me dit toujours la vérité, peut-être qu’ils ont peur que la vérité me pousse au suicide !
Je m’endors là-dessus, sur cette image !
Voilà de quoi faire de beaux cauchemars !
Si je crie, si je pleure, personne pour me consoler, c’est peut-être l’occasion de réfléchir à ce qui me semble une nécessité de rester seule ?
Non, je n’ai besoin de personne, besoin de personne, définitivement !
Alors les mecs, voir les nanas ; qui serait tenté par une planche à pain, qu’ils passent leur chemin, surtout les nanas à gros nénés. Avec une nana, déjà, ce n’est pas le genre de la maison, mais en plus, si c’est pour passer les soirées ou les week-ends à faire un concours des plus gros seins, là pour le coup, le suicide pourrait devenir une option !
Merci, maman, de m’avoir légué les bons gènes !
Maman, taille moyenne comme moi, des seins, un beau 95 B. De qui je tiens alors, eh bien, je n’sais pas ! Normalement, les seins ce n’est pas un problème dans la famille, il y a ce qu’il faut ! Les seins, la blondeur, peut-être une aïeule suédoise, parce que maman était châtain clair et papa brun ! Un atavisme quoi ! Il fallait que ça tombe sur moi !
Mais oui ! Tu es belle, ma fille ! Mouais !
Mes parents, ah, mes parents ! Mon père notaire qui avait pignon sur rue, ma mère comptable : beau mariage, mais mon père était de la génération « maman à la maison à élever les mouflets et papa au bureau ».
Évidemment, il voulait un fils pour reprendre son étude, il a eu une fille.
Les années et la déception passées, peut-être qu’il s’est dit : « Ma fille n’a pas de seins », c’est donc comme un garçon, ça fera l’affaire. Il m’a donc inculqué toute la philosophie du notariat.
Est-ce que c’est de voir ma mère soumise à ce point qui a décidé de ma carrière et de mon envie de liberté ?
Peut-être ! Toujours est-il que lorsque j’ai demandé à faire des études littéraires pour devenir écrivaine, à leurs yeux, vu que ma mère disait amen à tout ce que disait mon père, je suis tombée du côté obscur.
Papa a bien essayé de me détourner de mon projet, mais, avec une tête brûlée, il a fini par capituler, tout y est passé : couper les vivres, priver d’héritage… Là, ma mère a quand même réagi, on ne touche pas à ma fille !
Jusqu’au jour où un de mes romans a eu un tel succès, que je suis devenue la fierté de la famille.
Elle n’est pas vénale, ma famille ! Et, surtout, ils n’ont jamais douté de mon succès !
Maintenant, ils sont loin, je suis sûre qu’ils veillent sur moi, même si papa je l’ai un peu déçu, il me regarde avec fierté.
À la retraite, il a vendu, contre son gré, son étude, et a vécu une vie calme et paisible avec maman.
Je pense de temps en temps à les remercier de m’avoir laissé suivre mon chemin ! Merci, papa ! Merci, maman !
Je me réveille avec cette image de femme à gros nénés, histoire de me foutre le bourdon pour la journée, mais non ! La journée est trop belle pour déprimer, en plus ce n’est pas mon genre de déprimer.
Je n’ai pas de réveil, je laisse mon horloge biologique faire le boulot. Oui ! Il m’arrive qu’elle me réveille aux alentours de midi ! Qu’importe, je n’attends personne et personne ne m’attend.
Je me lève, j’aime bien cette routine : réveil, premier café, petit déjeuner, toilette.
À présent, je suis prête, dans mon fauteuil, à écrire l’histoire d’une vie.
Quoiqu’il en soit, je sens cette obligation d’écrire.
Je suis devant ma page blanche.
Le chemin serpente, elle avance, le soleil est bas sur l’horizon, il se couche.
Tiens ! Ce ne serait pas ma vie que je tente de romancer ?
C’est ce que veut mon cerveau, alors, allons-y, je te suis.
Autour de moi, c’est la forêt, non ! Ce n’est pas mon roman, c’est moi qui divague ? Manifestement, mon cerveau n’en est pas au même niveau que moi, il dort encore. Je connais ces petits matins brumeux, où on distingue ces animaux à la recherche de nourriture ou de partenaire ? C’est un moment paisible comme on aimerait l’avoir partout dans le monde.
Soit, il faut accepter que mon paradis ne soit pas généralisé sur toute la surface de la planète.
Alors, je profite de cet éden.
Je suis devant un feu de cheminée, il crépite, il chante, je crois qu’il tente, lui aussi, de me raconter une histoire, de me bercer.
Ma page blanche se noircit peu à peu. Ça y est, il est parti, c’est le moment où mon cerveau est en pleine créativité.
Va-t-il me sortir une histoire, une belle histoire, une histoire de campagne ?
Attention, quand on parle de campagne, il y a eu la campagne de Russie, elle ne nous a pas bien réussi. Alors, s’il te plaît, dicte-moi une belle histoire.
On est bien là, tous les deux, au chaud, profites-en.
Je ne sens pas le froid du dehors, il fait bon !
Ça commence bien, mon histoire est toute de miel et de sucre, la journée, je ne pense à rien d’autre qu’à écrire.
Le téléphone est coupé, il n’y a plus rien autour de moi, le monde n’existe plus.
Je suis seule, je vis seule. Aventures amoureuses, j’en ai eu ? Oui ! Mais pas convaincantes, j’ai laissé tomber pour la vie, la mienne ! Pas en coloc sentimentale !
Je souhaite vivre ma vie, pas celle des autres. Pourtant, j’en ai rêvé, mari, enfants, fonder une famille, comme papa et maman, avec tout ce que ça comporte de pièces rapportées. Mais, de déceptions en déchirements, qui se terminent par des larmes, je me suis promis de ne plus pleurer.
C’est comme un sevrage, c’est long, mais ça laisse des traces à vie ; on n’en guérit pas totalement.
Mais, on trouve son bonheur.
J’écris peut-être un best-seller, qui sait ?
Mon cerveau me sort des phrases, j’ai l’impression d’être prise à son piège, il me dicte ce que je dois écrire.