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Notre étude examine l'intégration des technologies de l'information et de la communication – TIC – à l'Agence congolaise pour l'emploi – ACPE– à Brazzaville. Malgré des efforts significatifs, l'environnement technologique reste peu développé et les ajustements organisationnels n'ont pas encore provoqué de révolution. Cependant, l'utilisation des TIC crée de nouveaux espaces de communication et influence le lien social pour les chercheurs d'emploi. Comment ces espaces peuvent-ils être optimisés ? Quelles autres organisations pourraient bénéficier des TIC ? "Bouleversement digital" ouvre des perspectives pour de futures recherches sur d'autres territoires.
À PROPOS DE L'AUTRICE
Avec une riche expérience en science de la communication ainsi qu’en journalisme,
Lili-Stephanie Ngatse écrit pour apporter sa contribution aux interrogations sur l’appropriation des TIC dans les organisations en République du Congo. Cet ouvrage constitue la première phase d’une série de réponses pratiques.
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Lili-Stephanie Ngatse
Bouleversement digital
La jeunesse congolaise et les TIC
Essai
© Lys Bleu Éditions – Lili-Stephanie Ngatse
ISBN : 979-10-422-3124-8
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Les mutations en cours dans les différentes entreprises relèvent d’une part de certaines dynamiques sociales et d’autre part de l’émergence des dispositifs socionumériques et de la numérisation généralisée. Comme le souligne Christian Le Moënne dans le cadre de certaines dynamiques sociales :
« Les évolutions profondes qui ont affecté depuis trente ans l’ensemble des entreprises et des grandes organisations sociales, ne résultent pas d’abord de l’explosion des dispositifs numériques et de la numérisation généralisée, mais de processus et d’événements qui ont précédé et accompagné cette émergence, et en ont peut-être accéléré la diffusion. Ces tendances sociétales ont accompagné, à partir du milieu des années soixante-dix, une profonde crise du management et des modèles, conceptions et pratiques antérieures de structuration des formes organisationnelles. Ceci est intervenu dans un contexte de dislocation des frontières des firmes et des grandes institutions sociales, de recomposition des temporalités dominantes et de bouleversement des normes d’efficacité et d’évaluation des résultats »1.
Ainsi, au nombre des tendances sociétales et managériales lourdes qui ont précédé la mutation numérique, il y a premièrement la tendance à la dislocation des formes antérieures d’entreprises et de travail puis la crise managériale. Deuxièmement, la tendance de la reprise du pouvoir par les actionnaires ou la révolte capitaliste des années quatre-vingt2. On note également la tendance à l’explosion des normes techniques et la bureaucratisation libérale du monde3. Enfin, la crise des relations entre producteurs et clients et l’émergence ambivalente du client entrepreneur.
C’est à la suite de ces tendances sociétales qu’émergent la mutation numérique et la recomposition profonde des communications organisationnelles. Ces mutations se traduisent par la radicalisation des formes organisationnelles dissipatives, les logiques financières et normalisations algorithmiques, le big data et le profilage généralisé. Ainsi, l’avènement des technologies de l’information et de la communication caractérisé par l’intégration des télécommunications, de l’informatique, de l’audiovisuel et la numérisation généralisée des données constitue une véritable révolution dans tous les secteurs d’activités dans le monde.
Plusieurs chercheurs se questionnent sur le rôle des TIC dans les différents secteurs d’activités. Comme le souligne Bernard Miège :
« Le rôle de la technique fait problème dans le vaste secteur de l’information-communication : soit elle est essentialisée et tenue pour l’origine unique des changements, mutations et innovations, soit plus rarement elle est dissimulée, voire ignorée »4.
Abordant les usages et enjeux des technologies de communication, Francis Jauréguiberry et Serge Proulx font observer qu’« avec la diffusion massive de l’Internet – qu’on peut situer autour de 1995-et, en parallèle, la diffusion extraordinaire du téléphone portable dont le nombre d’unités dépasse aujourd’hui le nombre d’individus composant les populations de plusieurs pays occidentaux, nous n’avons plus affaire à un simple ajout technologique de communication qui s’additionneraient dans la liste déjà longue d’inventions en matière de diffusion culturelle. Le phénomène est d’un autre ordre : nous sommes devant un mouvement de transformations qualitatives dans l’organisation même du monde industriel. Les technologies agissent comme levier économique »5.
Au niveau du continent africain, la question des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) revient de façon lancinante dans les préoccupations officielles6.
Ce constat a été établi dans les années 2010 par Annie Lenoble-Bart et Annie Chéneau-Loquay
« En janvier 2010 a eu lieu le 14e sommet ordinaire de l’Union africaine, à Addis Abeba. Le thème en était : Technologies de l’Information et de la Communication en Afrique : Défis et perspectives pour le développement »7.
C’est dans ce contexte que nous avons voulu questionner la relation TIC et entreprise. Il s’agit de mettre en chantier les usages des TIC dans le management, la communication interne et externe dans le cadre d’une entreprise publique, notamment l’Agence congolaise pour l’emploi (ACPE-Ex ONEMO).
Aujourd’hui, l’intensification et la diversification des formes de concurrence poussent les entreprises à rechercher des modèles d’organisation plus efficaces et adaptés aux enjeux actuels. Aussi, les technologies de l’information et de la communication bousculent les conditions de transmissions des informations et les relations hiérarchiques des entreprises.
« On est ainsi en droit de se demander si, au travers de leur impact sur les mécanismes de coordination, les TIC ne sont pas devenues non seulement un support, mais aussi un facteur important du changement organisationnel et, au-delà, de l’efficacité des organisations »8.
La question est tout aussi discutée sur le plan empirique. Il est difficile de dégager des conclusions claires des nombreuses études de cas menées sur ce sujet si ce n’est que les effets de l’informatisation apparaissent indissociables des transformations de l’organisation9. Quant aux études statistiques, elles ont jusqu’ici peu porté sur le lien entre TIC et organisation, compte tenu de la difficulté à traduire le caractère multiforme des organisations en variables pertinentes et à quantifier celles-ci10.
L’Afrique en général et le Congo en particulier ne sont pas restés en marge de ce débat. L’intérêt pour les chercheurs sur les Technologies de l’information et de la communication et les entreprises reste grandissant. Comme le rappelle Bertrand Cabedoche :
« La recherche en Afrique, par l’Afrique, sur l’Afrique, se révèle de plus en plus structurante, au-delà des premières approches monographiques que dépassent déjà certaines contributions, même si ces dernières se présentent encore trop rares, embryonnaires et encore insuffisamment référencées. Cette production de connaissance doit donc travailler à affirmer davantage sa visibilité »11.
Les questionnements s’inscrivent dans divers champs des Sciences de l’information et de la communication. Ils portent sur la presse écrite avec les travaux des chercheurs comme Giles Alain Diamouangana12, Léon Mbemba13, Jean-Claude Gakosso14, et Jean-Chrétien Ekambo15. Ils abordent la relation mass-media et politique comme ceux de Joseph Bitala-Bitemo16, de Marie-Soleil Frère17, de Babacar Gueye18 et Jean-Chrétien Ékambo19.
Pour le secteur audiovisuel en général et la télévision en particulier, on enregistre les travaux de Lotfi Madani20, Larbi Chouikha21, Tidiane Dioh22, Abdoul Ba23, Missè24 et Aïda Fitouri25, Marcy Delsione Ovoundaga26, Marina Matsanga Nziengui27, Simon Ngono28, Jonas, Charles Ndeke29…
Quelques travaux ont été consacrés à la thématique des technologies de l’information et de la communication, notamment ceux de Daniel Obilangounda30, Milie Théodora Miéré31, Pierre Minkala-Ntadi32, Alain Kiyindou33, Kouméalo Anaté, Alain Capo-Chichi, Jacques Bonjawo34, Christian le Moënne, Béatrice Vacher35, Ahmed Dahmani36, GadoAlzouma37, Najar Sihem38, Kossi Amessinou39, Déborah Bodiong, Thomas Temadjo40, Bertrand Cabedoche41, Delcia Mboumba Ndembi42.
Ainsi, bien que pertinents et importants, les travaux relatifs aux technologies de l’information et de la communication ne peuvent à eux seuls couvrir l’ensemble du champ. Les problématiques en lien avec les technologies de l’information et de la communication étant complexes, elles méritent d’être abordées sous différents angles avec le maximum de regards possibles.
Pour notre part, nous avons voulu construire un objet de recherche qui étudie le lien entre les TIC et la communication des organisations. Il s’agit de mettre en chantier les usages des TIC dans le management, la communication interne, externe et la construction du lien social entre différents acteurs dans le cadre d’une entreprise publique, notamment l’Agence congolaise pour l’emploi (ACPE-Ex ONEMO). L’Agence congolaise pour l’emploi (ACPE-Ex ONEMO) est une entreprise publique chargée de la régulation du marché du travail et de l’insertion professionnelle.
Notre choix du sujet se justifie par plusieurs paramètres. Premièrement, l’état des lieux de la recherche en contexte congolais laisse percevoir l’absence des travaux spécifiques en sciences de l’information et de la communication sur le rôle des technologies de l’information et de la communication dans les organisations. La présente contribution s’inscrit dans la complémentarité de ces premières études africaines et se propose de pallier ce manquement au niveau congolais.
Deuxièmement, ce choix se fonde sur les enjeux autour des TIC. Ils sont souvent présentés comme la « solution miracle à la plupart des handicaps »43. Nous nous appuierons sur l’expérience de l’Agence congolaise pour l’emploi (ACPE – Ex ONEMO) pour évaluer l’impact des TIC sur l’organisation du travail et les pratiques communicationnelles. Ce choix de cette entreprise publique l’Agence congolaise pour l’emploi (ACPE-Ex ONEMO) s’explique par le fait que cette entreprise est chargée de la régulation du marché du travail depuis la décennie 1980. Au regard du taux élevé du chômage dans le pays, nous avons souhaité questionner l’impact des TIC sur la problématique de l’emploi au Congo.
Notre recherche débutera sur les TIC en général avant de se resserrer progressivement sur la mobilisation de trois catégories d’outils. Ce qui nous amène à rappeler succinctement une classification des TIC par catégorie. La première catégorie est constituée des outils de communication. Il s’agit d’outils permettant des échanges entre individus sans codage particulier : téléphone, smartphone, tablette, courrier électronique, chats, forums et autres. La deuxième catégorie est composée des outils de consultation et de partage de l’information. Il s’agit des outils permettant aux individus de communiquer entre eux, mais non directement. C’est le rapport homme/machine qui est ici dominant : les individus peuvent déposer des documents à destination d’autres ou consulter des documents déposés par d’autres : bases de données, espace de stockage, bureau virtuel, etc. Enfin, la troisième catégorie est celle constituée des outils d’automatisation de la coordination. Il s’agit des outils (logiciels pour la plupart) qui permettent de coordonner le travail des salariés. Il s’agit également d’une communication indirecte entre salariés, mais très formalisée.
L’étude des usages des TIC dans les organisations professionnelles implique de prendre en compte les caractéristiques intrinsèques de l’outil, les pratiques existantes des utilisateurs, les conditions de réalisation de l’activité elle-même et la nature de cette dernière. On peut affirmer que les usages des TIC configurent autrement l’accomplissement d’une activité, quelle qu’elle soit. En effet, cette forme de travail médiatisé possède différentes caractéristiques organisationnelles et communicationnelles qui diffèrent de celles habituellement existant dans le cadre d’une activité professionnelle « traditionnelle », c’est-à-dire supposant un travail en face à face. Dès lors, il est primordial de comprendre dans quelle mesure les usages de ces TIC transforment l’organisation individuelle et collective d’une activité plurielle, puisque celle-ci est désormais médiatisée. Plus précisément, il s’agit de comprendre comment ces usages des TIC modifient le processus communicationnel grâce auquel des acteurs travaillent ensemble.
L’idée de départ est que la communication effective des acteurs au sein d’une activité médiatisée semble impliquer une reconfiguration des liens sociaux habituels. Il s’agit de prendre en compte la plus ou moins grande synergie autorisée par les dispositifs et les variables de la situation.
La question des technologies de l’information et de la communication renouvelle un certain nombre de questionnements. La vision d’une évolution générale de la société sous-tendue par les TIC a induit, au niveau des organisations, une dynamique développementale basée sur l’usage d’Internet dans les activités managériales, de production et de diffusion de l’information. Il est désormais question de l’informatisation des tâches des entreprises. Cette informatisation vise la réalisation des écrits d’écran et leur diffusion sur Internet, cela apparaît comme la norme universelle de développement des entreprises à l’heure actuelle.
S’inscrivant clairement dans la durée, notre recherche aborde l’appropriation des TIC dans les organisations. Cette étude se resserre sur l’expérience de l’appropriation des TIC par l’Agence congolaise de l’emploi (ACPE) de la période 1990 à 2020.
Notre propos est donc de poser dans un premier temps une approche communicationnelle des relations entre TIC et organisations dans une entreprise publique en tenant compte du développement des TIC en contexte congolais. Il est question de prendre en compte l’action sociale dans la mesure où l’on traite des acteurs situés dans des espaces d’actions structurés44. C’est pourquoi il est pertinent de traiter la question des usages des outils technologiques en considérant l’environnement dans lequel est réalisée l’activité via le dispositif sociotechnique. Nous convoquerons l’analyse sociohistorique qui nous permettra d’identifier les politiques en faveur des technologies de l’information et de la communication. Aussi, il sera question de tenter de mesurer l’impact de ces politiques sur le management et la communication de l’Agence congolaise pour l’emploi (ACPE).
À la suite de ces premières investigations, nous convoquerons l’examen des usages des technologies de l’information et de la communication par les différents acteurs concernés. Nous questionnerons à travers une démarche d’observation empirique l’organisation du travail, les problèmes de participation, de démocratie, de représentations dans les entreprises. Elle met en évidence des mouvements contradictoires, relève l’implication managériale qui préside dans la mise en œuvre des TIC liées aux processus de communication en s’attachant à montrer les démarches de recomposition, de détournement des vocations participatives. Josiane Jouët nous ouvre la piste de réflexion :
« […] l’appropriation est un procès, elle est l’acte de se constituer un “soi”. En réfutant le paradigme techniciste, les recherches sur les usages s’accordent en effet pour rompre avec le modèle de consommation. L’usager n’est plus un simple consommateur passif de produits et services qui lui sont offerts, même s’il garde bien évidemment sa qualité d’agent économique ; il devient un acteur. L’usage social des moyens de communication (médias de masse, nouvelles technologies) repose toujours sur une forme d’appropriation, l’usager construisant ses usages selon ses sources d’intérêts, mais la polyvalence des TIC se prête davantage à des applications multiformes (ludiques, professionnelles, fonctionnelles) »45.
Enfin, nous insisterons sur une approche socio technique qui se heurte à l’imbrication de la technique et du social et les modalités et discours qui se forgent dans les organisations. Le construit technico-social est indissociable d’une dimension symbolique qui est issue des relations entre acteurs et des conceptions qui se complètent ou s’opposent.
Notre questionnement se construira à travers les questions suivantes : Quel est l’environnement de développement des TIC au Congo ? Peut-on dire que les TIC allègent les difficultés de management de l’ACPE ? Est-ce que les TIC entraînent à l’ACPE une véritable révolution communicationnelle ? Quels sont les types d’usages auxquels les différents acteurs font recours ? Peut-on dire en contexte congolais que la communication affective médiée par les TIC favorise une communication de type fusionnelle ?
Pour tenter de répondre à ce questionnement, nous formulons trois hypothèses.
Notre première hypothèse forme le présupposé selon lequel, au-delà de la volonté de l’Agence congolaise pour l’emploi (ACPE) de placer les Technologies de l’information et de la communication (TIC) au cœur de ses actions, l’environnement des Technologies de l’information et de la communication au Congo est encore moins développé.
Notre deuxième hypothèse qui est la conséquence de la première forme le présupposé selon lequel dans un contexte moins développé des Technologies de l’Information et de la communication (TIC) à l’Agence congolaise pour l’emploi (ACPE), il se déploie des nouveaux usages, des ajustements organisationnels qui restent loin d’une véritable « révolution » managériale et communicationnelle.
Notre troisième hypothèse se fonde sur le fait que la communication affective médiée par les Technologies de l’Information et de la Communication favorise une communication de type fusionnelle qui donne l’impression d’une parfaite concordance avec la culture congolaise, mais qui, reste problématique parce qu’elle ne remplit pas toujours la qualité d’une relation communautaire en présentielle.
Nous allons construire notre questionnement et conceptuellement structurer notre réflexion à partir principalement de la théorie des usages. Cette première approche théorique sera secondée par celle de penser la communication affective médiée par les TIC dans les organisations.
Les recherches sur les usages sont loin d’être un fait nouveau.
« […] Ces approches ont suscité et continuent d’engendrer une littérature foisonnante, et ont acquis une énorme popularité auprès des chercheurs […]. Pourtant le recours systématique à la notion d’usage crée un flou conceptuel […] »46.
Plusieurs auteurs ont tenté de donner du sens à la notion des usages. Ces différentes approches des usages sont loin de faire l’unanimité. Nous tenterons dans le cadre de ce travail de recherche de mettre en exergue ce champ des usages. Il sera question d’essayer d’articuler l’usage, la pratique et même l’utilisation ? « Est-il question des mêmes réalités, hâtivement qualifiées sous ce vocable très commode d’études d’usages »47? Il s’agira pour nous de tenter d’examiner sous quel angle seront abordés l’usage et la pratique en lien avec les TIC dans les organisations à partir du cas congolais.
Si on constate aujourd’hui une abondante littérature des études sur la question des usages dans le courant francophone, c’est bien aux États-Unis qu’ont vu le jour les premières recherches sur les usages. En effet « L’un des premiers emplois de la notion d’usage en sociologie des médias provient du courant fonctionnaliste américain des Uses and gratifications, associé à l’école de Columbia, l’une des traditions de recherche ayant participé, à compter des années 40, à la constitution du domaine d’étude des communications de masse en Amérique du Nord »48.
La théorie des usages trouve ses origines dans l’École de Columbia dans les années soixante avant qu’elle ne se développe en France dans les années soixante-dix, avec des paradigmes et postures théoriques différentes comme le constate Josiane Jouët49. Elle permet de comprendre le rôle et la place de la communication de masse dans le changement des attitudes des utilisateurs des médias. Deux approches contradictoires s’affrontent. D’un côté, les chercheurs comme Paul Lazarsfeld50 et Elihu Katz élaborent la théorie de la communication à deux étages (two step flow of communication