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La vivacité du récit du sergent Frémaudeau vous permet de participer activement aux opérations militaires de sa campagne en Argonne. Les circonstances des combats sont décrites avec minutie et une sensibilité d’homme face aux brutalités des assauts. Il décrit aussi ses périodes de convalescence après avoir été blessé et sa découverte de Paris. Le jour de l’Armistice tant souhaité annonce un retour au pays après des épreuves qui ont modifié son existence.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Écrivain public,
Florence Clerjeaud a saisi l'importance du témoignage et de la transmission. Parce que les paroles s'envolent mais les écrits demeurent, elle a jugé nécessaire et utile de consigner sur papier les mémoires du sergent Frémaudeau, un homme marqué par la guerre.
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Seitenzahl: 71
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Florence Clerjeaud
Carnet de guerre
du sergent Frémaudeau
1914-1918
© Lys Bleu Éditions – Florence Clerjeaud
ISBN : 979-10-422-2916-0
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À Louty
Sans le savoir Louty, chien adopté en 2018 grâce à la BAB1, a mis ses pattes dans les pas du sergent Frémaudeau…
C’est au cours de nos balades dans cette partie du bois de Boulogne que l’idée de ce livre est née et que nous avons su qu’il s’y était promené… un siècle plus tôt.
Crédit photo : Temps de Paws
Sergent Frémaudeau
Né le 30 octobre 1882 et décédé le 11 février 1972
à Mareuil-sur-Lay (Vendée)
Matricule 27 128
Ces carnets écrits pendant la guerre de 1914-1918 illustrent une période sanglante de notre histoire. Les batailles concentrées dans l’est du pays sont révélées à chaque étape et on en mesure l’importance. L’adaptation des troupes face à l’ennemi évolue dans des conditions vitales sordides. Le sergent Frémaudeau arrivant de sa Vendée natale découvre la vie en retranchements avec ses hommes et leur difficulté à vivre au quotidien sous les bombardements et les décombres. Le Boche est présent en permanence. La résistance est soutenue et décrite par Antonin Frémaudeau avec respect et humanité. Sa mission de soldat est vécue pas à pas chaque jour avec autorité au rythme de la cadence des opérations, des ordres de déplacements, des combats. La période de convalescence est reçue comme un réconfort et un hymne à la vie. Antonin Frémaudeau apprécie ces moments où il peut visiter Paris. On comprend son regard et sa curiosité après ces mois de lutte pour remporter la victoire et être fier d’y avoir participé.
Marie-France Sardain
Docteur en Histoire
Les mondes dépourvus de mémoire sont condamnés à être des mondes sans avenirs.
Samuel Pisar
C’était en juillet 1914, j’avais alors trente-deux ans.
Depuis une quinzaine de jours, de forts bruits de guerre étaient répétés sur les journaux mais quoi qu’on en dît, peu de personnes y croyaient.
Enfin, chaque jour, les nouvelles étant de plus en plus alarmantes, la déclaration de guerre éclata le 3 août 1914 ; alors que depuis cinq jours l’Autriche-Hongrie avait fait sa déclaration à la Serbie, notre vaillante alliée.
Avant d’entrer dans ma période de campagne, je veux dès à présent rappeler les dates d’entrée en scène des puissances de l’Europe :
La mobilisation générale fut annoncée le 2 août vers les seize heures au son des cloches et des tambours ; ce fut un émoi sans pareil ; de tous les côtés les femmes, les enfants pleuraient, allaient et venaient, faisant leur possible à reconsoler chacun leur famille et, le cœur serré, se groupaient autour des nouvelles affiches placardées à chaque coin de rue.
C’en était fait, tous nous étions bien fixés sur cet état de guerre que nul de nous croyait. Ayant fait mes trois années de service actif au 65e Régiment d’Infanterie à Nantes et mes périodes de 23 et 17 jours à mon régiment de subdivision de La Roche-sur-Yon, je reçus mon changement de fascicule de mobilisation six mois avant cette date tant maudite. Étant affecté dès lors au 123e d’Infanterie de La Rochelle, ma feuille de route m’annonçait mon départ au 2e jour, donc nul doute c’était bien le 4 août avant midi qu’il me fallait être présent à ma gare la plus rapprochée qui pour moi était la Bretonnière.
Les deux jours qui me restaient furent promptement occupés au dernier rassemblement de mes principales choses traînantes et à la visite familiale et aux voisins ; heures bien poignantes ; mais il fallait s’y résoudre ; inutile de dire que lorsqu’il fallut embrasser ma femme et mes enfants, les yeux se remplirent de larmes malgré tout mon effort à dissimuler le moment d’émotion qu’un mari et père éprouve en de telles circonstances.
J’avoue que mon patriotisme était fort et que, d’une façon, je partais de bon cœur défendre le sol de notre patrie que ces maudits Allemands devaient ruiner, souiller quelques jours plus tard, par la violation des droits internationaux sur le petit pays de Belgique.
Donc le 4 au matin, à l’heure dite, j’étais prêt, attendant mes camarades pour faire ensemble en voiture les quelques kilomètres qui nous séparent de la gare et c’est en plaisantant, en rigolant et en prenant quelques bons verres de vin que nous arrivâmes à destination. Le train arrive ; alors un échange de poignée de mains entre tous qui furent pour plusieurs le dernier acte d’amis.
Arrivé à La Rochelle, après avoir parcouru les tableaux indicateurs des classes, je n’étais pas du nombre ; voulant savoir à quoi m’en tenir de suite, je grimpe au bureau du major, de là le commandant se trouvant à son travail, après examen de mon livret et confrontation, reconnaît qu’il y avait eu erreur, je ne devais être mobilisé que le dixième jour de la mobilisation. Alors le soir même, je prends le premier train qui me reconduit chez moi.
C’est-il avec grande surprise que ma femme et mes voisins constatèrent mon retour mais il me fallait repréparer le second départ que tout me portait à croire qu’il n’irait pas mieux que le premier.
Le douze juillet, je repartis pour mon régiment. Cette fois-ci, je fus accepté à la caserne Renaudin et versé à la 30e compagnie. J’y fus huit jours. Certaines compagnies n’ayant pas leur cadre complet, je fus changé et affecté à la 25e caserne Sainte-Claire ; faisant exercice ou corvées d’habillement pour les classes appelées et les territoriaux attendant mon départ pour le front. Ce départ fut le 23 septembre 1914 et nous allions rejoindre le département de l’Aisne. Après trente-six heures de chemin de fer, nous arrivâmes le 25 au matin en gare destinatrice de Fismes (Marne) à environ une quinzaine de kilomètres des lignes de feu. De là au petit jour, nous entendions le canon gronder, ce devait être le commencement de ce bruit qui nous quitteraient que plusieurs années après. Nous descendons de train et formons les faisceaux sur le quai, une heure après l’ordre de rompre étant donné, nous nous mettons en route pour les bois de Beaux-Marais ; nous fîmes ce jour-là une très longue étape, prenant des chemins souvent des fois détournés pour nous masquer à la vue de l’ennemi ; après de rudes fatigues, nos havresacs étant très chargés, nous rejoignons la partie restante du 123e épuisée des fameuses journées de la bataille de la Marne.
Notre renfort comportait un bataillon complet, soit 1 000 hommes, le rassemblement et la répartition des hommes se firent en plein bois non loin des lignes, le colonel en personne s’occupa de ce travail.
Je fus versé au 3e bataillon et 9e