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"Celle qui réussit et celle qui échoue" nous plonge dans la vie de deux femmes aux rêves ardents et aux ambitions sans limites, mais constamment en lutte avec leurs démons intérieurs. Leurs chemins, tracés dès l’enfance, se heurtent à une réalité imprévisible, les confrontant à des épreuves de motivation, de détermination et aux pièges de la procrastination. Ce récit explore leur quête de succès et les défis universels auxquels nous sommes tous confrontés. Une histoire inspirante de courage et de résilience qui résonne avec le quotidien de chacun de nous et que l’auteure nous invite à savourer.
À PROPOS DE L'AUTRICE
Certifiée comme coach en développement personnel,
Sandrine Talbot ne laisse jamais passer une occasion d’encourager ceux qu’elle rencontre. Sa devise : « La vie peut être un kif, mais cela ne dépend que de nous. » Dans son premier roman, elle invite à réfléchir sur la perception de la réussite et de l’échec.
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Seitenzahl: 149
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Sandrine Talbot
Celle qui réussit
et celle qui échoue
Roman
© Lys Bleu Éditions – Sandrine Talbot
ISBN : 979-10-422-4222-0
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
À toutes celles qui ont juste envie d’autre chose.
À toutes celles qui ont déjà renoncé.
À toutes celles qui savent qu’au fond elles méritent mieux.
À toutes celles qui sont prêtes à oser franchir le pas.
À toutes celles qui ont peur du changement.
À toutes celles qui se disent : « Pourquoi pas moi ? »
À toutes celles qui se disent : « Ce n’est pas pour moi ».
À chacune de vous… À chacune de nous…
Vous souvenez-vous de cette fille ? « Comment ça, quelle fille ? »
Vous savez… cette fille à qui tout réussit.
Celle qui, sur la chaîne de montage, a tout reçu. À commencer par la beauté, des cheveux magnifiques, des yeux à tomber, une symétrie du visage à en faire pâlir un professeur de géométrie, des lèvres parfaites, une voix de sirène… bref… on n’en est qu’au visage qu’elle est déjà énervante. Grrrrr… !
Ensuite, son corps… une poitrine pulpeuse, des hanches sublimes, pas de cellulite ni de vergetures. Les seules lignes qu’elle a sont dans ses paumes de mains et je n’ose imaginer ce que diraient les professionnels de la lecture des lignes de la main, car ils risqueraient de nous donner le coup de grâce. Au dos de ces paumes parfaites, on trouve des mains fines et magnifiques qui semblent avoir été dessinées par Léonard de Vinci (et non pas Leonardo Di Caprio dans Titanic, qui se pourrait même être son premier amour en plus). Ça y est, elle commence à vous énerver ?
Ce n’est qu’un début…
Le jour de sa naissance, lorsque les fées sont venues pour finir le travail (elles se sont bien gardées de penser aux autres celles-là… grrrr… !), elles lui ont donné l’intelligence, la douceur, la gentillesse et ont fini par lui renverser sur la tête le bocal de qualités tout entier. Ces trois gourdes (oui parce que les fées marchent toujours par trois) lui ont tout filé. Et les autres alors… on y pense aux autres ?
Et bien évidemment cette fille, qui répond à un prénom juste merveilleux (à croire qu’à chaque fois qu’on l’appelle Dieu envoie une chorale d’anges pour chanter son prénom), est née dans une famille parfaite. Un père encore plus canon que Richard Gere ou Denzel Washington et une mère aussi belle que Lady Diana ou Angela Bassett (comme ça tout le monde y trouve son compte). Elle a bien sûr un grand frère protecteur et aimant répondant au doux prénom de Brandon (désolée, je suis née dans les années 80 et ma seule référence c’était la série « Beverly Hills 90210 »…).
Bref… la jauge de la colère (ou de la jalousie selon le nom que vous voulez lui donner) commence à monter ?
Mais oui, souvenez-vous ! Vous connaissez cette fille. Puisqu’elle était dans votre classe depuis la maternelle et comme un chewing-gum sous votre semelle, elle avait fait toute sa scolarité avec vous. Le jour du BAC elle était assise juste devant vous, car, comme un fait exprès, non seulement vous aviez choisi le même cursus, mais en plus la première lettre de son nom de famille (parfait) était juste avant le vôtre dans la liste.
Bien entendu cette fille en question était la première de la classe, tous les professeurs l’adoraient et ils la choisissaient toujours pour tout. Même le hasard venait s’en mêler. Vous vous souvenez qui avait gagné la bicyclette rose de la tombola de la fête de l’école ? Ce vélo pour lequel vous croisiez les doigts tellement fort que vous aviez fini par avoir des crampes.
Elle était toujours bien habillée et ne parlons même pas des photos de classe (c’est un sujet bien trop sensible).
Comble de tout, elle avait un tas de copines et les garçons du lycée voulaient tous sortir avec elle.
Et quand elle refusait poliment, Jordan (il y avait de beaux Jordan à mon époque) et les autres continuaient à lui faire les yeux doux dans les couloirs et venaient parler avec elle pendant des heures en salle de permanence.
À la sortie du lycée, vous vous êtes un peu perdues de vue, mais vous aviez toujours des « news » parce que votre copine Christelle (on a toujours une Christelle dans notre entourage…) connaissait quelqu’un qui connaissait quelqu’un qui avait eu des nouvelles de cette fille. Apparemment, après le BAC, elle était allée un an aux États-Unis en tant que fille au pair et avait fait le tour du monde avec deux copines. Par la même occasion elle avait appris à parler anglais, espagnol, italien, créole, arabe et russe.
À son retour en France, elle avait décroché le job de ses rêves dans une grande société de cosmétiques et avait très rapidement été promue. Lors d’un de ses voyages d’affaires, elle avait rencontré l’homme parfait, plein aux as qui lui avait fait la cour comme un gentleman.
Pas de relations sexuelles avant le mariage, car il préférait attendre et respecter son vœu de chasteté.
Et sous un ciel illuminé d’étoiles au pied de la tour Eiffel, il posa un genou à terre et lui demanda sa main.
Son mariage fut relayé par tous les « médias commérages » jusqu’à atteindre vos oreilles.
Par la suite vous appreniez qu’elle avait eu des enfants, un garçon et une fille, mais qu’elle était très discrète. Vous aviez beau taper son nom sur Facebook et Instagram, vous ne trouviez rien.
« Pour être heureux, vivons cachés. »
De temps en temps, il vous arrivait d’avoir des échos de sa vie qui semblait toujours être aussi parfaite.
Le pire dans tout ça c’est que vous auriez aimé détester cette fille, mais vous n’y parveniez pas parce qu’elle n’avait rien de détestable.
Oh, la pauvre… ! À chaque fois que vous repensez à elle, c’est cette expression qui vous vient à l’esprit : « Oh, la pauvre… ! ».
Vous vous souvenez de cette autre fille ?
Celle-là même qui était sur la chaîne de montage au moment du gros bug.
À commencer par ses cheveux en épi de maïs, à croire que la chaîne de montage était à court de cheveux humains et qu’on s’était précipité dans le champ d’à côté pour finir cette partie-là. Ses paupières tombantes et ses yeux cernés donnaient l’impression qu’elle ne dormait jamais, l’asymétrie de son visage faisait penser à un tableau de Pablo Picasso (ou qu’une Citroën Picasso lui avait roulé dessus), « Oh, la pauvre… ! ». Sa voix était nasillarde et elle mesurait à peine un mètre cinquante. Elle avait le teint terne et durant les années de collège et de lycée, elle portait un appareil dentaire horrible. Ses tenues étaient… originales… dirons-nous… !
Son corps était marqué par de larges hanches. Cellulite et vergetures étaient devenues ses compagnons de route.
Les fées ? Si, si, elles étaient bien là. Elles n’étaient que deux cette fois-ci, la troisième avait la flemme de faire le déplacement. Elles avaient rapidement regardé dans le berceau et avaient pris la pipette de qualités, estimant qu’il ne fallait pas faire de gaspillage. Elles avaient récupéré le reste d’une potion sur une étagère poussiéreuse au fond d’un placard. Le sérum dans une main et son smartphone dans l’autre, la fée était bien trop occupée à regarder les derniers posts de ses copines sur Instagram et avait oublié de compter le nombre de gouttes versées sur sa tête. Par chance, elle en avait mis dix de plus… ouf, c’était de la gentillesse en bouteille.
Ses parents étaient des gens adorables, gauches, mais adorables. Son père travaillait à l’usine et sa mère était femme au foyer. Son père portait toujours des mocassins avec son bas de jogging Wanabee1. Mocassins et jogging… Aïe… dur… dur… ! Il venait souvent la chercher après les cours dans ce mini Van Volkswagen multicolore. Parfois, il arrivait qu’on croise sa mère au Leclerc du coin avec ses 4 petits frères et sœurs. Ses parents lui avaient donné le nom de son arrière-grand-mère. Le seul prénom qui, lorsqu’on faisait l’appel en classe, vous rappelait le nom de votre grand-mère ou votre grand-tante.
Une anecdote vous revient tout à coup, ce jour où la malheureuse était tombée et s’était cassé la jambe. Tout le monde s’était moqué, mais personne ne l’avait aidé. Ça vous avait arraché le cœur, mais vous non plus n’aviez rien fait. Alors quand vous la croisiez dans les couloirs, vous esquissiez un petit sourire et un « ça va » rapide, histoire d’être peut-être la seule personne du collège à la « calculer ». Souvent seule, plongée dans ses bouquins, vous l’observiez du coin de l’œil. Oh, la pauvre… !
Elle était loin d’être la meilleure de la classe, mais elle s’accrochait et ne se décourageait jamais. D’ailleurs vous admiriez en secret ce tempérament.
Elle aussi était là le jour du BAC. Celle qui transpirait à grosses gouttes et qui gesticulait parce qu’elle avait oublié de passer aux toilettes avant l’épreuve. Mais au final, elle avait fini par l’avoir. Ce jour-là, devant l’affichage du lycée, sa mère et ses quatre frères et sœurs l’avaient accompagné. Elle était tellement étonnée qu’elle pleura dans les bras des siens. Pas de fiesta avec les copains, elle n’en avait pas, pas de saut de joie avec les copines, les filles n’avaient que faire d’elle. Juste un petit mousseux en famille pour marquer l’évènement. C’était la première bachelière de sa famille.
Après le BAC, elle décrocha un petit boulot de caissière chez Carrefour. Vous aviez entendu dire qu’elle s’était mariée avec Florian, le geek de service. Ensemble ils avaient eu deux enfants, mais Florian avait fini par la quitter pour une autre femme. Puis elle rencontra un certain Marc-Olivier, il était garagiste. Elle succomba à son charme et, ensemble, ils eurent trois bambins. Mais lui aussi avait fini par partir… Il menait une double vie et elle n’y avait vu que du feu…
Aujourd’hui encore, il vous arrive de penser à elle… et de vous dire… Oh la pauvre… !
Revenons à notre miss parfaite. Ah ça y est ! Ça vous revient. Le sentiment est encore bien frais ? Tant mieux…
Revoyons son parcours avec un nouveau filtre, celui de sa réalité.
Toute son enfance elle entendait ces mots : « Tu es parfaite, tu es belle, tu es intelligente ». Ce qui pouvait sembler très encourageant et agréable pour un enfant était pour elle un vrai fardeau.
Avoir son physique avantageux l’obligeait à toujours être tirée à quatre épingles, elle n’avait pas droit à l’erreur, car la patrouille de la mode et de la bonne conduite rôdait autour d’elle comme un loup affamé. Elle était une jeune fille de bonne famille et devait être parfaite en société. « Tiens-toi droite, sois belle et tais-toi… ».
Sa beauté devenait au fil des années un joug, parce qu’elle aurait tant aimé elle aussi porter des baggys comme ses copines pour jouer les Spice Girls ou les TLC2. Mais son « statut » le lui interdisait. Elle aurait tant aimé se tresser ou encore se couper les cheveux en dégradé, mais elle n’y songeait même pas. Quant à la chance… ras-le-bol… cette chose qui était sensée la réjouir n’était propice qu’à attirer les pique-assiette et les arrivistes dans son entourage. Sa gentillesse était telle (les fées… encore elles…) qu’elle ne parvenait pas à envoyer balader tous ces parasites.
Elle était aussi secrètement amoureuse de Matthieu. Un bellâtre, qui portait toujours un jean troué, avait une coupe en brosse et un sac à dos « Eastpack » tagué. Il la faisait littéralement fondre. Mais jamais elle n’osa lui adresser le moindre mot.
Elle s’imaginait rire, voyager, s’envoler aux côtés de son prince charmant. Mais la réalité était claire. Ce n’était pas un garçon pour elle. Elle savait pertinemment qu’elle ne pourrait jamais présenter à ses parents un jeune homme issu de la classe moyenne, élevé par une mère divorcée et vivant dans un HLM.
Ces fées « reloues » en avaient fait un peu trop et elle se retrouvait coincée dans cet étau de miss parfaite. Pas le droit à l’erreur sinon…
Oui elle était intelligente et elle le savait, mais au fond elle rêvait d’art, de musique, d’évasion. Alors quelle aubaine pour elle de partir à New York pour être fille au pair, elle pourrait peut-être enfin toucher son rêve du bout des doigts et peut-être enfin se libérer de ses chaînes.
Malheureusement, cette opportunité n’était autre qu’un des nombreux contacts de son père qui cherchait une jeune fille française de bonne famille pouvant veiller sur sa progéniture. Sortir d’une cage dorée pour une autre, quelle triste ironie !
Son frère, avant elle, avait fait le tour du monde. Elle se souvenait des récits de ses aventures « Tuk-tuk et sac à dos ». Elle attendait son tour avec impatience. Cet appel à la liberté devenait insoutenable.
L’Australie, l’Amérique du Sud, l’Afrique, l’Europe, l’Asie, elle mit le pied sur chaque continent. Ce tour du monde aurait pu être extraordinaire si seulement les copines en question n’avaient pas été des filles à papa, pédantes, hautaines et juste invivables.
À son retour, son père lui trouva un travail dans une de ses filiales. Elle travaillait dur et bien. Mais avait-elle vraiment le choix ? Elle était la fille de…
C’est d’ailleurs à cette occasion qu’elle rencontra William de quelque chose, fils de… et hériter de…
Il était bel homme et semblait être le gendre idéal pour ses parents. Elle l’aimait bien, c’était un gentil garçon, romantique, intelligent et était, sans l’ombre d’un doute, un bon parti.
Mais voilà la suite de l’histoire…
Après son deuxième enfant, elle plongea dans une profonde dépression. Elle ne dormait pas et elle pleurait beaucoup. Elle était incapable de mettre des mots sur ses maux.
Son mari était désemparé, il avait beau faire de son mieux, il ne parvenait pas à aider sa femme. Ses enfants étaient son réconfort. Il lui arrivait parfois de s’endormir le soir à leurs côtés après leur avoir lu une petite histoire. Ces contes de fées (encore elles…) l’aidaient un peu à s’évader. Mais la réalité la rattrapait toujours et elle replongeait.
Avait-elle vraiment de quoi se plaindre ? Beaucoup auraient aimé avoir ne serait-ce qu’un dixième de ce qu’elle avait.
Parfois, elle rêvait qu’elle s’endormait et qu’elle ne se réveillait pas. Elle s’envolait et ne souffrait plus.
C’était sa vie, un plan d’action bien huilé et bien rodé. Une opération marketing qui avait eu un brillant succès.
C’était beau, parfait, mais ce n’était pas pour elle.
Un jour d’automne, le téléphone sonna, c’était son frère. D’un ton très solennel, il lui annonça que ses parents venaient de décéder dans un accident de voiture. Les funérailles furent très protocolaires, son frère lui avait fait promettre de ne pas pleurer, car cela faisait mauvais genre. Une tragédie qui la fit sombrer encore plus.
Bien que réfractaire à tout ce qui a trait aux réseaux sociaux, elle finit par s’aventurer sur le web dans le but de découvrir ce monde qui jusqu’ici lui était totalement inconnu. Maladroite au départ, elle finit par enfin se créer une page Facebook. Elle tapait dans la barre de recherche quelques noms de ses anciens camarades et fut ravie de recevoir des invitations de vieux amis.
Elle y retrouva, Jordan, ses copines Muriel, Christelle, Caroline, Stéphanie, mais aussi Matthieu. Elle souriait à chaque nouvelle invitation, c’était sa petite évasion journalière.
Elle échangeait en message privé avec ses vieilles copines et se remémorait quelques vieilles anecdotes.
Elle reprit contact notamment avec sa copine Christelle. Comme une bouffée d’air frais, ses échanges avec Christelle étaient profonds. Elle aimait parler avec elle et laissait parfois échapper quelques confidences ici et là. Finalement, Christelle lui proposa qu’elles se retrouvent autour d’un verre…
Bien que réticente au début, elle finit par accepter. Les échanges virtuels étaient si intéressants qu’elle ne voulait pas se limiter à cette relation par écrans interposés. Ces heures passées derrière son clavier lui permettaient de s’ouvrir petit à petit. D’autant qu’à l’époque, Christelle était une très bonne amie.
Oh la pauvre… ! Vous vous souvenez ? Celle qui vous tirait la larme : « Miss pas de bol ».
Allez maintenant, enfilons avec elle les lunettes 3D pour découvrir sa vie avec ses yeux.