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Comment un jeune adolescent de seize ans peut-il naviguer dans d’extraordinaires voyages à travers le temps et l’espace ? Syrus, emporté malgré lui dans des mondes inconnus, doit lutter pour sa survie tout en déchiffrant les énigmes de ces périples. Sa quête prend une tournure fascinante lorsqu’il rencontre non seulement ses doubles, mais aussi ceux de la fille qui hante ses rêves. Un récit virevoltant de destinées entrelacées et de mystères à résoudre.
À PROPOS DE L'AUTRICE
Clara Vieira, enseignante de français en Savoie, a été inspirée par les goûts littéraires de ses élèves pour écrire une trilogie de romans de science-fiction destinée à un public varié, des jeunes aux adultes. Fortement encouragée par ses élèves, elle est fière de présenter le premier tome de cette série.
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Seitenzahl: 131
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Clara Vieira
Chronos
Tome I
Éternité
Roman
© Lys Bleu Éditions – Clara Vieira
ISBN : 979-10-422-3298-6
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
À Christine et à Loulou
qui m’ont soutenue dans cette aventure ;
ainsi qu’à mes élèves de troisième.
J’ai vu, et regardez ! un cheval pâle, et son cavalier s’appelait, la Mort. Et le tombeau le suivait de près. Et on leur a donné pouvoir sur le quart de la terre, pour tuer par une épée, et par la famine, et par des épidémies, et par les bêtes sauvages de la terre.
Apocalypse 6 : 8
La mort est entrée dans la maison ! La douleur est intense. La fièvre est élevée. C’était hier, les symptômes ont commencé tard dans la soirée. Celle-ci avait pourtant bien débuté. Bien qu’ayant peu d’appétit, il venait de terminer son repas, en compagnie de son épouse et soudain le mal s’est invité dans son corps. Et ce matin, il ne lui reste désormais que très peu de temps à vivre. C’est trop tard. Allongé dans son vieux lit, il regrette. Non, pas le fait de mourir, mais celui d’avoir été impuissant. C’est un sentiment d’incapacité, d’inutilité de ne pas avoir pu protéger les êtres qu’il aime. Même s’il n’est pas responsable.
Il a vomi du sang toute la nuit. Ses poumons vont exploser. Il sait qu’il va mourir. Déjà, la flamme vive de ses beaux yeux noirs commence à s’éteindre. Les gens qui, autour de lui, ont attrapé ce mal sont tous morts. Il les avait accompagnés jusqu’au bout. Il est médecin, a prêté le serment d’Hippocrate et a été donc le premier exposé au mal. Il avait pourtant pris toutes les précautions possibles. Le pire pour lui, c’est de l’avoir transmis à sa chère épouse, Aliénor. Elle ne lui a pas encore dit, mais il le sait. Il l’a entendue ce matin. Cette toux grasse, ce râlement au niveau des bronches, autant de symptômes qui lui indiquent que sa femme allait très vite le rejoindre.
Le Malin l’a piégé, sans doute lorsqu’il a soigné un de ses malades. Est-ce une sentence de Dieu afin de punir les hommes de leur stupide arrogance ? S’agit-il d’une manipulation scientifique qui aurait mal tourné ? Un virus agressif échappé d’un labo obscur ? D’où vient ce mal ? Les hommes, dans leur orgueil démesuré, ne seraient-ils pas allés trop loin ? Ou est-ce tout simplement un caprice de mère Nature ?
Personne n’est capable d’apporter une réponse à ces questions. Une seule chose terrorise le Docteur Isius : une espèce de sentiment profond de fin du monde. Les dinosaures ont disparu très vite. Eux aussi régnaient en maître sur terre. Puissantes et magnifiques bêtes imposantes et cela ne les a pas empêchées de disparaître subitement. Un gros caillou venu de l’espace et tout était joué. Absolument tout ! Aucune chance pour ces splendides souverains de la planète. Mais les hommes à cette époque ne dominaient pas en maîtres suprêmes et n’auraient pas pu survivre avec de tels prédateurs. Leur extinction était obligatoire pour que l’homme puisse avoir une chance de dominer la terre. La destruction et la mort pour la vie, le renouveau. Mais aujourd’hui la donne est différente. L’humanité est en péril. Est-ce nécessaire pour un nouveau départ ? Isius ne le sait pas. Il ne sera plus là pour le voir.
Aujourd’hui, l’ennemi est une espèce de virus infiniment plus petit, invisible, mais tellement plus destructeur. On ne le voit pas, on ne devine pas qu’il est là, autour de nous rôdant tel un prédateur sournois, intelligent à l’affût d’un hôte. Il est peut-être autrement plus puissant que l’astéroïde qui a détruit tout un monde, car il est indétectable. Un simple postillon échangé au hasard suffit à contaminer sa proie. Il y avait déjà pourtant eu des pandémies dans le monde, mais les humains n’en ont tiré aucune leçon. Celle de 1919 et ses différentes vagues toutes plus mortelles les unes que les autres a cumulé un nombre incroyable de morts.
Certains virus ont été enfermés dans des fioles, elles-mêmes protégées dans des labos pour que d’éminents savants puissent les manipuler. Étudier l’ennemi, l’invisible, le sournois pour le combattre. Ils ont parfois trouvé un vaccin pour le contenir, pour d’autres, non. Mais le mal qui touche le monde aujourd’hui est si rapide et si foudroyant qu’ils n’ont eu pas le temps d’aboutir à des résultats. Si Pasteur était encore vivant, peut-être aurait-il pu trouver le vaccin ?
Ce mal s’installe dans les familles tel un voleur qu’on n’attend pas et s’en prend à tout le monde. On voulait l’égalité, on l’a gagnée ! Le virus ne connaît pas de différences sociales, de richesse, d’intelligence. Il touche tout le monde du plus jeune au plus âgé, hommes, femmes, enfants, blancs, noirs. Malgré les mesures prises par les gouvernements, rien n’a l’air de fonctionner. L’humanité a déjà perdu la moitié de sa population. On a enfermé les gens chez eux, personne dehors. Au début, ils pouvaient faire leurs courses, mais tout était totalement contrôlé. Cependant, certains n’ont pas compris la nécessité de rester cloîtrés et sont sortis, ont rencontré d’autres personnes et la contamination s’est accélérée. Ils ont vécu comme s’ils vivaient leurs derniers jours, mangeant, buvant et faisant l’amour avec frénésie. Tous ces contacts intimes favorisant inéluctablement la propagation du mal. Au bout de quelques mois, les denrées diminuèrent et les émeutes commencèrent. Les scientifiques se mirent très vite à la recherche d’un antidote ou d’un vaccin, mais ils échouèrent. La course à la recherche du Saint Graal a bien occupé la planète entière, les gouvernements étant prêts à dépenser des milliards de dollars. Aujourd’hui, la situation est hors de contrôle. Le personnel de santé est dépassé et se raréfie lui aussi. Le nombre de malades augmente inexorablement, indubitablement, cruellement.
Le médecin se résigne, demain ou même peut-être avant, il sera mort. Une fois les symptômes apparus, il tue en moins de trois jours dans d’atroces souffrances. Il prie Dieu. Pas pour lui, non, c’est trop tard, mais pour l’humanité. « Seigneur, sauve-les. Pardonne-leur et protège-les. » Il a pourtant bien travaillé pour contrer ce mal et a tout consigné dans ses cahiers, mais malheureusement, inutilement. C’est un mal nouveau, personne ne le connaît. Les scientifiques sont dépassés devant ce monstre minuscule, dévastateur et impitoyable. Certains d’entre eux, encore fous, travaillent encore jour et nuit inlassablement, pour trouver un remède.
Mais l’espoir, l’unique viendra d’ailleurs. Un jeune garçon ! Un parchemin ! Une rencontre surnaturelle, irréelle ! Tout est confus. La marque ! Le symbole !
Ce sauveur, peu de gens vont le reconnaître. Ils le combattront, vont tenter de le tuer. Et pourtant, lui seul mènera la lutte. Uniquement la marque révélera son identité. Il y aura évidemment des « antéchrists », des sorciers, qui proclameront leurs promesses de délivrance, mais qui finiront par accélérer le processus destructeur.
C’est pourquoi le temps est compté. Le compte à rebours a commencé. Il y a peu, il a communiqué avec le « contact ». Celui-ci ressemblait étrangement à feu son grand-père. Le lendemain, il trouvait sur sa table de nuit un parchemin et un coffret. Il n’a pas compris grand-chose, mais il avait la certitude que ce document et le contenu du petit coffre sauveront la vie de millions de personnes. Il a bien tenté de déchiffrer le document, mais c’était impossible. Normal, le vieil homme qui lui a laissé, lui a bien signifié que ce n’était pas à lui de le faire. Que seul le sauveur pourrait peut-être résoudre l’énigme.
Hier, son messager est revenu. Le protecteur, l’élu ne va pas tarder. Il est l’heure ! Mais le médecin était dans un demi-sommeil ou dans un état d’hypnose, ou était-il déjà bien malade et l’avait-il seulement imaginé ?
Mon Amour,
Tes voyages dans tes différentes vies nous ont séparés. Aujourd’hui, je suis tellement heureuse de te retrouver et de passer ces instants avec toi. Enfin ! Je n’oublierai jamais ces moments de plénitude. J’ai tant besoin de toi et de ton amour. Tu es si amoureux ! Tu me traites comme une véritable reine. Tu me rends heureuse. Je me sens choyée, désirée et gâtée. J’adore lorsque ton regard se pose sur moi. Cela m’a tellement manqué. Nous n’étions pas sûrs de pouvoir nous retrouver. Ces interminables voyages dans le passé auraient pu nous donner le doute. Sommes-nous destinés l’un à l’autre ? J’en ai pourtant la certitude tout au fond de mon cœur. Enfin, tu me prends dans tes bras, tu m’embrasses. Je peux sentir ton odeur, la caresse de ton souffle sur mon visage. Ton amour pour moi est tellement fort ! Je suis sur le piédestal. Nous avons passé une nuit pleine d’amour, sous le regard bienveillant de la lune. Ces instants ont été merveilleux. Je me réveille le matin dans tes bras, repue d’amour. L’odeur de ton parfum, la chaleur de tes baisers sur ma peau, la douceur de tes yeux lorsque tu me regardes, j’aime tout chez toi. La façon dont ton regard couvre mon corps me comble. Tes mots d’amour me ravissent. Je sais que tu m’aimeras toute ta vie. J’adore me sentir protégée par l’intensité de tes sentiments. J’adore t’entendre me susurrer des mots doux à l’oreille. Je sais que je suis la femme de ta vie. J’aime la caresse de tes mains chaudes sur mon corps. Contre tous les périls, tu m’as recherchée à travers le temps. Tu m’as cherchée dans tous ces mondes. Tu m’as trouvée parfois, puis perdue. C’est une quête permanente pour toi. Tu as mis ta vie en danger pour moi. N’est-ce pas une véritable preuve de l’intensité de tes sentiments ? Je suis la femme de ta vie, ton trésor, ton âme sœur. Ces instants, passés avec toi, ont été merveilleux. Ton regard, constamment posé sur moi, me comble de bonheur. Nous pouvons continuer à nous rechercher à travers tes vies, car nous savons tous les deux que nous sommes destinés l’un à l’autre. Tu m’as sauvé la vie à plusieurs reprises et je t’ai aussi secouru. Nous ne formons qu’un seul corps, une seule âme. Nous combattons tous les deux pour une même mission. Nous devons sauver le monde, mais aussi notre amour. L’un sans l’autre, nous ne sommes rien. Je suis à toi et tu es à moi, dans cette éternité et dans toutes les autres. Je suis tellement heureuse et je me sens tellement gâtée d’avoir une relation aussi exceptionnelle. Chronos a voulu nous séparer et nous avons vaincu tant d’adversités. Nous sommes vainqueurs, car l’amour sera toujours plus fort que tout ! Aujourd’hui, nous sommes réunis par un lien éternel. Tu es resté maître de ton destin et tu as combattu contre les dieux. Nous sommes réunis en ce moment, mais nous devons continuer le combat pour être définitivement ensemble. Tout n’est pas encore accompli, mais nous serons bientôt ensemble, réunis au-delà de tout. J’aime quand tu recherches constamment à être en ma compagnie. J’adore réaliser tout ce que je désire. Car je te désire et tu me désires dix fois plus. Je te veux, mais tu me veux encore plus.
Merci, mon amour, de m’aimer et de m’adorer.
Fais-toi une arche en bois de cyprès. Tu la diviseras en cellules et tu l’enduiras de bitume à l’intérieur et à l’extérieur.
Genèse 6 : 14
Ysius, le grand sage assis en face du jeune homme, prit la parole :
Syrus dévisage l’homme placé devant lui, un vieillard un peu ridicule avec une longue queue tressée de cheveux blancs attachés à l’Oriental avec un cordon de cuir. Mais il n’ose pas l’interrompre.
Le jeune garçon l’appelle maître bien que ce vieillard soit son grand-père. Au vingtième siècle, c’est surprenant, peut-être même risible.
Le jeune homme, perplexe, contemple le vieil homme. Il a perdu la tête, se dit-il. Le regard bleu clair du vieil homme dont il avait hérité le fixait avec intensité. Sa mère n’aimait pas trop qu’il aille voir le grand-père paternel, mais Syrus se sentait toujours poussé vers lui par une force irrésistible, magnétique. Ce vieillard le fascine malgré lui. De quoi parle-t-il ? Qu’est-ce que l’Antériarche ? Partir pour aller dans quel endroit ? Il se sent trop jeune pour perdre la vie. Mais son grand-père le regarde avec une telle intensité qu’il ne peut douter de ses paroles.
Le soleil illumine les traits fatigués du vieil homme, il semble surnaturel. Si Syrus ne le connaissait pas, il aurait juré qu’il était un envoyé du ciel, ange ou démon. Les personnes se moquent de lui, le nommant méchamment « l’excentrique au regard fou ». Et sa longue tresse blanche, qui lui donne un faux-semblant de sage asiatique, n’arrange pas les choses.
Syrus ne comprend pas ses paroles, mais devine que son message est précieux. Depuis des années, son maître s’enferme des jours, des nuits dans son atelier, refusant de parler à quiconque de ses travaux. Il parle peu, mange peu et même, en oublie de se laver. C’est pourquoi les gens s’en méfient, ce qui ne déplaît pas au vieil homme. Il n’aime pas les curieux et ses recherches sont trop précieuses. Même le jeune garçon n’a aucune idée de ce qu’il peut fabriquer dans cet endroit où règne un véritable capharnaüm. Des objets d’un autre temps jonchent pêle-mêle le sol crasseux.
Le vieil homme se lève subitement avec difficulté et se met à chercher quelque chose dans des cartons aussi périmés que lui. Soudain, son visage s’illumine et son sourire édenté fait frissonner Syrus. Il saisit un parchemin qu’il tend à son élève.