Eden Springs - Laura Kasischke - E-Book

Eden Springs E-Book

Laura Kasischke

0,0

Beschreibung

Un pasteur promet à sa communauté de jeunes filles une vie éternelle, mais, un jour, on découvre qu'une jeune fille a été enterrée...

Au printemps 1903, une communauté religieuse du Michigan éveille la curiosité avec ses maisons victoriennes, son verger luxuriant et son parc d’attractions ouvert à tous.
Benjamin Purnell, le charismatique leader, promet la vie éternelle à ses adorateurs, en particulier aux belles jeunes filles. Comment expliquer alors qu’une adolescente ait été enterrée ?
Basé sur une histoire vraie, Eden Springs aborde de façon singulière les fondamentaux kasischkiens : l’étrangeté, la sexualité ensorcelante, la frontière ténue entre la vie et la mort.

Découvrez sans plus attendre ce roman tiré d'une histoire vraie et enrichi de photos d'époques, sélectionnées par l'auteur ! Une immersion au sein d'une communauté religieuse bien étrange...

EXTRAIT

Quand Lena fut assez près, d’un bras elle attrapa Estelle par la taille et mit son autre main sur la petite bouche surprise. Estelle cessa très vite de siffler.
« Ne crie pas, dit Lena d’une voix grave qui voulait imiter celle de Benjamin, ou je te retrousse les jupes et te prends ici et maintenant.
— Lena ! » la coupa Estelle quand elle réussit à se dégager de son étreinte.
Non sans mal.
Lena avait plus de force qu’Estelle qui était aussi petite qu’une poupée – dix-sept ans qui en paraissaient douze. Sous l’effet de la colère et de la gêne, un rose vif monta aux joues d’Estelle. Elle était essoufflée et la farine qui s’était trouvée sur ses mains s’étalait désormais sur le jaune de sa robe.
« Mon Dieu. Seigneur. Tu es folle à lier, Lena ! Tu m’as fichu une peur bleue, et regarde – tu as arraché un bouton de mon chemisier. »

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

La fascination d’une auteure talentueuse du Midwest pour les émotions que font remonter à la surface de la vie de tels sujets permet de faire resurgir à la lumière cette secte, avant de marquer sa fin. - Chicago Tribune

Laura Kasischke nous livre un formidable récit féministe et politique ! - Baz'Art

À PROPOS DE L'AUTEUR

Reconnue pour son oeuvre romanesque et poétique, distinguée par de nombreux prix, Laura Kasischke vit dans le Michigan. Elle y enseigne l’art de l’écriture à l’université. Sa poésie et ses nouvelles sont publiées aux éditions Page à Page.
Eden Springs est son dixième roman traduit en français.

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern
Kindle™-E-Readern
(für ausgewählte Pakete)

Seitenzahl: 128

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



Couverture

Table des matières
Couverture
Page de titre
Un mot sur la Maison de David
Prologue
Première partie
Deuxième partie
Troisième partie
Épilogue
Illustrations sélectionnées par l’auteure
Postface de Lola Lafon
Remerciements
Copyright

Bien que les citations soient tirées de véritables documents et rapports, et bien que les images soient authentiques, ce texte est une recréation fictionnelle des événements inspirée par des recherches. L’auteure ne revendique aucune vérité historique et a pris de grandes libertés pour écrire son récit.

Page de titre

Pour Ed et June Kasischke

Un mot sur la Maison de David

Au printemps 1903, un prédicateur nommé Benjamin Purnell et cinq de ses fidèles arrivèrent à Benton Harbor, Michigan. Ils « suivaient une étoile » et cherchaient à échapper au scandale. En quelques années seulement, leur message se répandit à travers le monde et mille adeptes du « Roi Ben » rejoignirent les cinq premiers dans la colonie qu’il appela la Maison de David.

Benjamin Purnell naquit en 1861 à Greenup, Kentucky, où, selon ses dires, Dieu lui souffla l’idée de réunir des ouailles pour attendre la fin du monde qui ferait d’eux les derniers humains sur Terre. Le Second Avènement leur accorderait la « vie éternelle du corps » et ils vivraient ensemble à jamais dans ce même corps de chair et d’os.

Pendant des années, la Maison de David dut ressembler à un genre de paradis. Ses membres, pour la plupart jeunes et en bonne santé, construisirent des demeures aux plans anarchiques dans lesquelles ils s’installèrent. On racontait que les briques de ces maisons avaient du sable dans leur mortier. Qu’elles brillaient à la lumière du soleil. La proximité du lac Michigan rendant le climat propice à la culture fruitière, la colonie s’entoura de vergers et de vignobles. À l’époque, Benton Harbor exportait trois millions de caisses de fruits à travers le monde chaque année. De nouveaux colons arrivaient tous les mois – par bateau, en buggy ou en train.

Afin de préparer leur corps au Second Avènement, on demandait aux fidèles de ne pas se couper les cheveux, de ne pas manger de viande et de ne pas avoir de rapports sexuels. Les récits sur la colonie n’évoquent pourtant pas un mode de vie sinistre ou chaste. Ceux concernant Purnell parlent d’un homme charismatique d’une beauté envoûtante. On raconte que si vous aviez un dollar en poche au moment de rencontrer le Roi Ben, celui-ci vous l’extorquait à force de charme avant que vous vous sépariez. Il aimait la musique, la danse et les bonnes blagues. On raconte qu’il portait un costume blanc, montait un cheval blanc, et qu’on le voyait souvent en compagnie de très belles jeunes filles toutes de blanc vêtues. Il avait un rubis en médaillon autour du cou. Bien que marié (à deux femmes, selon certains récits), il se montrait très affectueux avec ses jeunes disciples de sexe féminin. Apparemment, elles le lui rendaient bien et la fervente loyauté des hommes à l’égard du Roi Ben semble lui avoir également octroyé la compagnie de leurs femmes, sœurs et filles.

Afin de créer à Benton Harbor un « Paradis sur Terre » qui corresponde à sa vision, Benjamin Purnell imagina un parc d’attractions. En 1908, Eden Springs ouvrit ses portes. Les décennies passant, ce parc devint une attraction touristique majeure dans le Midwest, avec son zoo, sa volière, son train miniature, sa brasserie de plein air, ses concerts et ses vaudevilles joués dans l’amphithéâtre. L’équipe de baseball de la Maison de David, quant à elle, se rendit célèbre dans le monde entier autant par ses singeries et la barbe des joueurs que par son talent.

Les contradictions entre les prêches et le mode de vie de la colonie ne passèrent pas inaperçues. Nous avions affaire à un groupe chrétien prônant soi-disant le célibat, installé dans le Midwest au milieu des fermiers et des entrepreneurs, et qui gérait l’un des parcs de loisirs les plus populaires et lucratifs du pays. Ils avaient peut-être juré de servir une philosophie austère, mais celle-ci semblait secrètement traversée de joie et de contentement. Les gens disaient que les colons étaient séduisants, pleins de vie, qu’ils avaient le rire facile. Les hommes étaient beaux en plus d’être d’excellents artisans, forts, travaillant dur. Les femmes quant à elles étaient d’une beauté renversante, et leur leader, Benjamin Purnell, semblait les trouver à ravir. Les colons de la Maison de David préparaient peut-être leur corps pour le Second Avènement, mais en attendant, ils en usaient avec délectation, de même qu’ils profitaient de la richesse et du succès d’Eden Springs.

Finalement, cette histoire n’est pas si différente de celle du jardin d’Éden. Pendant un temps, il y eut du plaisir et de la perfection, de la joie sur Terre et dans la chair, de la liberté et peut-être même une espèce d’innocence alimentée par l’isolement et la foi aveugle.

Puis vint la chute – d’autant plus terrible qu’elle touchait le Paradis –, si pétrie de sexe et de scandale qu’on aurait pu croire que la mort était son invention.

Une poignée de ces vieux colons vit encore à Benton Harbor. La plupart des demeures sont debout. Le parc d’attractions, fermé, se dresse toujours là où il a été construit – même si le temps, la nature et le délabrement y ont repris leurs droits. Après sa mort en 1927, le corps de Benjamin Purnell a été embaumé et a reposé dans un cercueil de verre fermé hermétiquement pendant des décennies au sein de la Maison de Diamant où il avait longtemps vécu avec son « harem », et puis un jour, des adolescents ont vandalisé les lieux et brisé le sceau du cercueil pour voler le médaillon de rubis. Les fidèles du Roi Ben, ses jeunes filles, ses persécuteurs, ses défenseurs et les touristes qui avaient autrefois visité le parc d’attractions se sont dispersés, sont morts.

Mais des centaines de vieilles cartes postales ont subsisté, adressées par ces mêmes touristes depuis longtemps disparus à des amis, à de la famille. Ces cartes postales arborent des messages excités d’avoir aperçu Benjamin Purnell se promenant, tel un dieu, dans Eden Springs par une journée ensoleillée.

On raconte que de temps en temps, une dame s’évanouissait à son passage.

On sait aussi qu’il lui arrivait de s’arrêter pour faire le baisemain à une touriste particulièrement jolie.

Prologue

UN HOMME AFFIRME AVOIR ENTERRÉ UNE JEUNE FILLE SUR LE TERRAIN DE LA SECTE

Suite à une enquête menée par le shérif Bridgeman de Benton Harbor, Michigan, un fossoyeur a raconté avoir réceptionné un petit cercueil sans ornement, à enterrer avec pour seule information qu’il s’agissait d’une fidèle du « Roi Benjamin » Purnell, morte à 68 ans d’une crise d’apoplexie. En descendant le cercueil dans la tombe, le couvercle s’est ouvert, révélant le corps d’une adolescente d’environ 16 ans, enveloppé dans du vieux papier.

(The New York Times, 29 avril 1923)

*

Tu creuses un trou dans la terre sablonneuse, tu abaisses le cercueil dedans. Tu mets des pelletées de terre et de sable par-dessus.

Et pendant tout ce temps tu penses au soleil sur ton dos, à la pluie. La sueur qui tache ta chemise, le son des quelques corbeaux qui croassent dans la brise, ou tu penses à une jeune fille – celle que tu fréquentes ou celle d’un autre – nue, en train de poser, comme sur une carte postale. Ou tu sifflotes la dernière chanson entendue, quelle qu’elle soit.

Mais il y a une odeur.

Un silence, et un poids.

Ce silence est un poids, et tu ne peux pas faire comme si tu ne le sentais pas.

Alors il détourna le regard, en colère contre tous ces fanatiques de la Maison de David qui faisaient enterrer cette vieille dame comme un chien, dans un cercueil au bois épais comme une feuille de papier à cigarette, et sans personne d’autre que lui pour prononcer quelques mots.

Personne d’autre que lui et la vieille dame et la terre, aussi loin que portaient l’ouïe et le regard. Quand il poussa le cercueil dans le trou, le corps en sortit…

… du papier kraft se déchira et il ne put s’empêcher de la regarder en face puisqu’elle-même le regardait.

On lui avait dit qu’elle avait soixante-huit ans. Que les siens étaient en Angleterre ou en Allemagne. Apoplexie, un vaisseau de sang qui éclatait dans le cerveau, à ce qu’il en avait compris.

Mais ce n’était pas une vieille dame qui le dévisageait. C’était une jeune fille, pas plus de seize ans. Deux tresses souples de cheveux blond vénitien ; ses lèvres entrouvertes qui lui permirent d’apercevoir ses dents, blanches et sèches. En dehors des marques noires laissées autour de son cou par l’objet ou la personne inconnue qui l’avait tuée, on aurait pu la croire en vie.

Des yeux bleu-gris.

Il attrapa la pelle et se mit à jeter du sable sur le cercueil ouvert – sur la jeune fille avec les tresses blond vénitien, le papier kraft déchiré – et durant tout ce temps, il s’entendit émettre des bruits comme s’il étouffait.

Il craignait de voir quelqu’un arriver.

Il était fossoyeur.

Personne ne s’attend à ce qu’un fossoyeur s’étrangle au-dessus d’une tombe.

Il partit en hâte, et quand il croisa un garçon occupé à désherber près du portail, aucun d’eux ne dit un mot.

Première partie

ILS ARRIVENT D’AUSTRALIE, D’ANGLETERRE, D’IRLANDE ET D’ÉCOSSE PAR FAMILLES ENTIÈRES

Vous satisferez-vous de devenir un esprit – un ange – à votre mort ou souhaiteriez-vous garder un corps de chair et de sang ? Les membres de la « Maison de David » qui ont installé leur colonie à Benton Harbor, Michigan, sur une belle ferme fruitière de 400 hectares et qui voyagent de par le monde pour recruter des adeptes, vous instruiront sur ce choix.

La caravane numéro 5 menée par Lulu, Grace, Frank, Myrtle et John est passée dans la région à l’occasion d’une tournée visant à évangéliser l’Ohio et la Pennsylvanie. La phrase qui illustre le mieux leur foi : « La fin du monde est proche. » Ils affirment par ailleurs qu’en laissant son corps être porté à la tombe, on ne peut espérer guère mieux qu’une éternité sous forme d’esprit flottant alors que les élus encore de ce monde pour le Second Avènement « retrouveront la jeunesse et une peau plus fraîche que celle d’un enfant ».

(Cleveland Press, 21 mai 1922)

*

C’était toujours compliqué, savoir quoi faire d’un corps. Cora Moon se chargea des formalités même si cela lui fatiguait les yeux. Le stylo tremblait dans sa main et faisait des pâtés d’encre sur la page. Cora avait un problème, un problème récent, très certainement lié à l’âge (tout le monde se rendait compte qu’elle avait changé ne serait-ce que par rapport à l’été précédent : elle avait entendu les jeunes filles glousser ce matin quand, en se servant du thé, elle en avait versé sur la table), et cela ne devrait pas la surprendre. Impossible de boire même un verre de lait laissé à son chevet. Ou de manger un œuf. Les denrées se perdent. Pourrissent.

Mais Benjamin ne voulait rien entendre à ce sujet et les autres n’écoutaient que Benjamin, si bien que le corps était encore dans le verger et que Benjamin interdisait à quiconque de s’en approcher.

« Que les morts enterrent les morts », répétait-il à l’envi, prenant la mort de ses fidèles comme un affront personnel.

Mais il n’expliquait jamais comment les morts pouvaient bien enterrer les morts.

Ils étaient censés connaître la vie éternelle.

Après tout, c’était son paradis. Il avait fait des promesses d’immortalité et les avait même couchées sur le papier.

Quand un garçon revint à la maison en racontant qu’il avait vu « un ciel si encombré de vautours au-dessus du verger que la nuit semblait être tombée », Cora déclara qu’il fallait prendre des mesures s’ils ne voulaient pas avoir d’ennuis avec les autorités, alors Benjamin répondit : « C’est bon, l’ancêtre, d’accord », et finit par envoyer Paul Baushke là-bas avec une charrette, des planches en pin et une poignée de clous.

Baushke construisit le cercueil autour du corps qu’il emporta ensuite au cimetière afin de le remettre au fossoyeur.

Mais, Cora s’en doutait, les choses n’en resteraient pas là. Il y aurait des questions, des formulaires, Dieu sait quoi encore, et ce serait à elle de s’en inquiéter.

Du coin de l’œil, Lena McFarlane regarda la main de Cora trembler sur le papier, éclabousser le bord de la page d’encre et même la table.

« Qu’est-ce que vous allez mettre, là, pour la cause du décès ? » demanda Lena en essayant de faire croire que tout ça lui était bien égal, à elle.

Cora ne répondit rien, alors Lena se leva et regarda par-dessus l’épaule de la vieille femme.

« Frappée par la foudre ! » Lena claqua une main sur sa bouche et rit tout haut.

Cora posa le stylo et serra le poing – de colère mais aussi à cause de la fatigue. Elle éprouvait une douleur sourde au milieu de la paume. Elle se tourna vers Lena en fronçant les sourcils, mais la jeune fille était déjà partie. Seul s’entendait le frou-frou de ses longues jupes tandis qu’elle sortait précipitamment du bureau pour rejoindre le couloir.

Benjamin est de taille moyenne, plutôt mince, avec un visage extrêmement fin. Ses cheveux lui tombent sur les épaules en longues boucles soyeuses… Ses traits sont aquilins et bien dessinés. De la douceur se dégage de lui. Ses mains sont blanches. Ses mouvements sont ceux d’un homme en paix avec lui-même et le reste du monde. Il enseigne et prêche la douceur. Ses fidèles l’écoutent comme si sa voix était celle d’une divinité…

(The Detroit News, 2 avril 1905)

*

Myrtle Sassman cousait à l’ombre un bonnet pour bébé quand Lena passa devant elle en courant, prise d’un fou rire, les jupes levées au-dessus des chevilles.

C’était le printemps, cette période où tout fleurissait d’un coup – les lilas, les cornouillers, les vergers.

Les vergers !

Des hectares de parfum et de lumière.

Bientôt, il y aurait beaucoup de travail – de longs après-midi grimpés sur des échelles en plein soleil – mais pour l’instant, les choses renaissaient tout juste, renaissaient dans la lenteur et la lumière, comme elles renaissaient toujours.

Myrtle s’aperçut que Lena ne portait pas de chaussures, qu’elle courait dans l’herbe bas aux pieds.

Ces derniers temps, Lena riait pour un oui ou pour un non. De petits rires narquois. Des caquètements aigus et courts. C’était la plus jolie fille de la colonie à ce moment-là (et qu’ils étaient fugaces, ces moments – la croissance des enfants, le printemps, les chiens au fond de la cuisine qui dévoraient les restes comme des loups, les plus jolies filles vieillissant à chaque journée qui passait), et Lena le savait. Ses cheveux brillants. Sa peau pâle.

C’était une surprise, tant de beauté. La plupart d’entre eux se souvenaient de sa naissance, bleu foncé et puant le vin. Ils avaient enfermé la mère de Lena dans le grenier pendant les mois de sa grossesse pour l’empêcher de boire ou de tomber dans les escaliers, mais elle s’était quand même débrouillée pour mettre la main sur de l’alcool.

Peu après, elle mourut et tout le monde crut que le bébé ne survivrait pas parce qu’elle refusait le sein d’une autre et était trop têtue pour boire au biberon ou à la cuiller.

« Elle s’est habituée au goût de l’alcool dans le lait de sa mère… » finit par comprendre Cora et ils mélangèrent un peu de vin de communion à son lait ou du vin dilué d’eau dans un gruau léger et sucré.

Elle ne mourut pas.

À cinq ans, elle ne louchait même pas.