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Les personnages se dévoilent avec délicatesse, révélant peu à peu leurs vérités les plus intimes. D’autres auraient préféré rester dans l’ombre de leur quotidien, mais le destin en a décidé autrement. Leurs récits invitent au voyage, à l’amour, à la tendresse, au partage et à la famille. Les histoires se croisent, se mêlent, pour que finalement chacun en ressorte grandi, plus audacieux, prêt à prendre des risques. "Eux aussi ont droit à une seconde chance" vous livre une leçon de vie et vous convie à regarder vers autrui pour découvrir qui vous êtes.
À PROPOS DE L'AUTRICE
La littérature s’est imposée à
Nina Bouin comme une évidence à un moment où elle s’apprêtait à vivre un nouveau départ. En nouant des liens particuliers avec ses personnages, elle exulte en eux et dans ses histoires l’ensemble des maux de la vie. Elle souhaite partager avec vous les mêmes sentiments qui l’ont traversée dans ses instants d’écriture et qui ont eu sur elle l’effet d’une thérapie.
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Nina Bouin
Eux aussi ont droit
à une seconde chance
Roman
© Lys Bleu Éditions – Nina Bouin
ISBN : 979-10-422-3114-9
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Je suis responsable de moi-même ; j’ai tout ce qu’il me faut ici et maintenant pour vivre pleinement.
Cap’taine de mon âme
Cadeau de la vie, merci
Sagesse du présent.
Je m’appelle Louise !
Et je suis née déracinée.
Depuis toujours, j’ai en moi ce sentiment d’être déracinée. Mon identité est basée sur des silences, des non-dits ou des vérités dissimulées. Mon cœur et mon âme sont déséquilibrés.
J’ai l’impression tenace de venir d’ailleurs. Ma peau est claire, mes cheveux ni crépus ni frisés, mais mon sang est bien celui d’une métisse.
Je puise ma nature dans mes racines berrichonnes et bretonnes par mes grands-parents maternels. En revanche, celles du côté de mon père sont plus floues.
Mon paternel n’évoquait jamais son pays, au grand jamais. Je sais seulement qu’il venait de Tunisie, où il naquit vingt ans plus tôt. Mais comment est-il arrivé en cette terre promise, nul ne le sait. Mon imagination fertile envisage une traversée sur le radeau de la méduse, ou à bord d’un zodiaque surchargé affrontant les caprices de la mer, ainsi que ceux des passeurs malhonnêtes. Et combien n’ont pas survécu à cette épopée ?
Sans doute a-t-il tout fait, volontairement, pour effacer toutes les traces de sa propre identité, créant ainsi un secret de famille lourd à porter pour une petite fille et bien davantage encore, une fois devenue femme.
Peut-être par peur du racisme, et du rejet. Il porta même son deuxième prénom André, car le premier Amédée ne lui convenait guère. Encore moins celui d’Ulysse imposé en troisième position. Ne rien dire, ne pas faire de vague. Je ne l’ai jamais entendu s’exprimer dans une autre langue que le français, pourtant je sais qu’il comprenait l’arabe. Était-ce un exil, une volonté de sa famille de venir vivre en France ? Il a toujours été difficile à décoder. Il parlait peu, en homme dur. Bel homme, belle prestance, mais sévère, froid.
Cette part de moi-même recèle une énigme, disparue à son décès.
J’ai de rares souvenirs de sa famille. Ma grand-mère paternelle, dont le prénom s’égara au fil des années, cuisinait beaucoup de desserts du Maghreb comme les cornes de gazelles, les nids d’oiseaux, baklavas ou autres loukoums. Josépha remonte à la surface de ma mémoire à cet instant.
J’adorais toutes ses pâtisseries, trop sucrées à mon goût. Je me régalais en dégustant ses plats de couscous ou tajines toujours bien dosés en épices. J’eus l’occasion depuis, lors de visites de marchés, de salons gastronomiques ou même de foires expo de repérer les stands de ces aromates par leurs odeurs qui venaient me chatouiller les narines.
Cette grand-mère s’enduisait les cheveux et les mains de henné. Lorsqu’elle s’appliquait, je trouvais le résultat joli. Mais il faut bien avouer que ce n’était pas toujours le cas.
Je suis donc née amputée d’une partie de mes origines, pourtant bien présentes, mais dont j’ignore la provenance. Je ressemble à ces plantes dont les souches poussent hors de leur terre. Je me sens la fille illégitime d’ancêtres nomades, comme les Touareg, d’Afrique du Nord et d’Afrique du Sud, ou d’Inde avec Gandhi. Également des Amériques ou plus précisément ce lien avec les Amérindiens et toutes les tribus chassées de leurs territoires. Peut-être un peu geishas, aussi !
Ce métissage, même caché et inavoué a fait de moi quelqu’un d’ouvert, curieuse de toutes les cultures.
Je me perçois pareillement à une femme de couleur. Je réagis aux odeurs de cuisine, de tanin, de cuir, aussi. Je bouge, je vibre lorsque j’entends ces musiques aux sonorités de l’Orient, portées par les voix des femmes1, ou les trompettes comme celle d’Ibrahim Maalouf. Elles résonnent en moi. Je les ressens au plus profond de moi et me voilà alors transportée vers ces horizons où un lien, indéniable, viscéral demeure.
Je peine à arrimer mon identité à un seul port d’attache, alors, je me suis trouvé ce terme, pour me définir.
— Je suis une beurette salée !
Je surnomme maman en permanence Mamouna, par connotation orientale, elle aime bien, je le sais, selon elle donc, elle connut mon père vivant dans un camp de réfugiés, où il arriva quelques semaines auparavant.
Un jour, elle céda à ses avances, et devant la pression de ses parents, ils durent se marier. La cérémonie eut lieu en novembre et moi, petite Louise, je pointai mon nez un mois après. Mamouna avait dû faire un déni de grossesse, car rien ne laissait présumer d’un petit être sous son joli tailleur jupe, de couleur blanche.
Que dire de mon père qui me revient à présent ? Il arborait une attitude machiste, et antiféministe, cela va de soi. Il ne se prêtait à aucune tâche ménagère, regardant cela du haut de sa superbe, cela eut été pour lui, dégradant et humiliant. Et quand il s’agissait de s’occuper de sa fille, il n’était que reproche à son égard, maniant plus que de raison les coups de règles sur le bout des doigts, je m’en souviens encore.
Il se comportait violemment également avec Mamouna. Je garde en mémoire des brides de querelles, des scènes de ménage, d’objets balancés avec vigueur dans sa direction.
Je me rappelle un soir, fort tard, réveillée par leurs disputes et les cris de ma mère, je me suis levée et cachée derrière la porte de ma chambre. Je l’ai entendu lui dire qu’il finirait par la dresser. Je tus en moi longtemps cette souffrance2.
Je suis née avec cette fragilité, qui à la longue s’est transformée en sensibilité. J’en pris conscience voici quelque temps. Je travaille sur ces ressentis au quotidien et j’y puise ma force. Je confiais toutes mes peines, sans exception, à Gilles, mon amoureux, mon mari, mon confident.
Il m’a écouté, entendu, prise dans ses bras.
***
Les douleurs se transforment en joies et d’autant plus quand je les partage.
Nos routes se croisèrent, et nous sûmes de suite que nous étions faits l’un pour l’autre, comme une évidence. Deux âmes sœurs qui se trouvaient enfin3.
Nous étions déjà en couple l’un et l’autre, chacun de notre côté, et donc pas libre. De plus, Gilles était déjà papa d’un petit garçon. Notre histoire évolua, avança avec toute la patience possible, pour ne pas trop déchirer nos conjoints respectifs.
La création, que j’exprime par le dessin, voire la peinture quelquefois, ressemble pour moi à une thérapie, sur mon chemin de vie. Une réconciliation avec moi, et les autres, le monde, et même ceux qui me blessèrent d’une manière ou d’une autre. Surtout, ça permet d’explorer ma fragilité, ma sensibilité, de les maîtriser. De transformer toutes ces sources de violence, et de les convertir en une paix intérieure. Je m’affranchis aujourd’hui de ce manque. Le puzzle de mes ancêtres restera incomplet, et j’assume davantage les difficultés que cela représente.
Je n’ai jamais senti le besoin de retranscrire mon arbre généalogique. Je sais pertinemment que les branches paternelles et maternelles resteront scellées. C’est ainsi, ce n’est pas grave ! J’apprends à avancer sur mon chemin, avec les miens. Je me sens d’ici, aussi. Être née quelque part4, d’ailleurs et de partout. Et cela façonne une grande ouverture d’esprit, il me semble.
Mon amoureux, lui, donne libre cours à l’écriture, à la musique sous toutes ses formes. Un jour peut-être arrivera-t-il à écrire sur toutes mes déchirures, mes failles, ou mettre en scène ou en chanson tous ces morceaux de vies ?
Loin de moi l’idée de juger mes parents. Je comprends que leur histoire leur appartient.
Avec le recul, je constate que ma mère fut réellement amoureuse de l’homme qui partagea sa vie, mais que lui en retour n’a peut-être jamais compris la signification du mot Amour.
Il y a peu de temps, Gilles partit en mission, pour son travail, en Tunisie, à Sfax.
Il me raconta, me montra des photos et en un sens la boucle se referma. À travers lui, je trouve mon ancrage. Mon amoureux est mon arbre, et sans doute, moi je suis le sien, je peux m’appuyer sur lui, tout contre lui.
Moi, je suis l’érable chargé de feuilles aux cinq doigts, tout comme notre petite famille.
Et il me promet, que nous irons en vacances tous les cinq, découvrir la mer à Sfax, ainsi qu’à Djerba, si le temps nous le permet. Admirer toutes ces maisons blanches, aux grandes portes bleues, typiques de l’architecture mauresque, recouvertes de laurier rose de part et d’autre. Traverser les rues aux senteurs de jasmin. Et une randonnée dans le désert, à l’entrée du Sahara, serait-ce possible ? Un peu comme La nuit de feu5, ce récit que je relis régulièrement et qui me touche au plus profond de mon être.
***
Depuis quelque temps, je pratique la méditation6, au moins chaque semaine, en groupe.
Et au quotidien, dès que le moment semble propice.
J’apprends régulièrement plusieurs techniques pour ne plus ressasser les angoisses de la journée, pour mieux m’endormir le soir. Outre la cohérence cardiaque, désormais en me couchant, je ferme les yeux, et prends une profonde inspiration. Puis je pense à trois moments positifs de ma journée et invite l’émotion de la gratitude, car il est primordial de remercier, et convoque chaque phase du lendemain avec bienveillance et m’endors quelques instants plus tard, apaisée.
Le réveil, au petit matin, devient plus facile. Tout juste si je ne me lève pas en chantant. Le stress s’accroche de moins en moins sur moi.
Mais il n’empêche que je suis née mal ancrée, à cette terre.
Mal enracinée, illégitime et tellement triste. Depuis toujours, je sens en moi, ces sentiments. Mon identité est basée sur des silences, des non-dits ou des vérités dissimulées. Mon cœur et mon âme paraissent déséquilibrés.
Je sais en moi que les origines floues de mon père ne sont pas les seules à me perturber. Quelque chose de plus profond me ronge dans ma chair, de l’intérieur.
Je ne sais pas comment questionner ma mère !
Je perçois bien sa douleur d’avoir quitté mon père. Elle essaie de la cacher, mais le lien qui nous unit toutes les deux est très fort. Mon sixième sens se révèle en émoi.
Je voudrais savoir pourquoi cette tristesse s’incruste au plus profond de moi. De quelle source provient ce manque ? De quelle façon l’identifier ?
Je vais finir par comprendre, je me le promets !
Je m’appelle Gilles7 !
Et je suis l’heureux mari de Louise.
Très tôt, je ressens l’envie d’écrire, un besoin absolu pour sortir les mots qui s’entrechoquent dans ma tête.
Mon désir d’écrire naît de mon amour des livres. De leurs histoires, de leurs personnages, de l’évasion que la lecture procure dans un autre univers que le sien.
Aussi loin que remontent mes souvenirs, j’aimais lire. Ma mère me transmit son virus, lui-même reçu de son père.
Enfant, elle me contait beaucoup d’histoires, souvent d’une fois à l’autre, l’intrigue ou le dénouement changeait, se transformait. Elle y mettait sa touche personnelle, avec tellement d’imagination, de créativité. Je la voyais se métamorphoser en un claquement de doigts en Marianne dans « Robin des Bois » ou changer sa voix pour faire vivre tous les enfants dans « Peter Pan ».
Elle tomba vite malade, un « crabe » lui rongeait les reins, et l’a emporté par un matin pluvieux de Pâques.
Papa, pour assumer son rôle de père et de mère à la fois, a repris à son compte notre cérémonial, mais cela restait une lecture ordinaire, classique, sans conviction ni intonation.
Je sentais bien qu’il voulait me faire plaisir, mais le cœur n’y était pas, je dirai même un vrai calvaire pour lui.
Je grandis vite et lus moi-même toutes les séries pour enfants telles que les aventures de Tom Sawyer, celles de Robinson Crusoé, Ivanhoé, Jonas et la Baleine. Puis les romans pour ados de Daniel Pennac subjuguèrent le petit garçon que j’étais.
À l’école, j’adorais les rédactions. Pouvoir poser des mots sur des pages blanches était pour moi chose facile. Après quelques instants de réflexions, mon stylo parcourait les lignes bleues d’une traite et nul besoin de remplacer une virgule, ou un synonyme, uniquement de revoir les accords ou les fautes d’orthographe.
Plus tard, avec les copains, nous montâmes une troupe de théâtre au collège.
J’écrivais le soir des histoires de chevaliers, de princesses à secourir. Je répartissais les rôles, confectionnais les décors, imaginais chaque saynète. Je leur présentais mes croquis. Je pouvais toucher à tout, mes fonctions très variées me ravissaient. Je distribuais les costumes découverts dans une malle de la salle d’animation, certainement d’une ancienne troupe amateur, attendant patiemment d’avoir une seconde vie.
Je façonnais des décors en cartons, quelques fois dans la sobriété, et à d’autres moments dans l’outrance, suivant les pièces, mais toujours en harmonie. Je prenais plaisir à tout faire. Des compositions, des bouquets de fleurs, des plantes posées négligemment, mes créations se multipliaient à l’infini, à l’instar de mes idées. Je menais la troupe d’une main de maître. Je mettais beaucoup de motivation durant ces moments récréatifs. Je pensais à ma mère, et le blues s’envolait. Je voulais tant qu’elle soit fière de moi.
La joie qui se lisait sur le visage des acteurs, de notre public, aux répétitions ou lors des représentations en fin d’année, me comblait. Quel bonheur ces instants-là.
Par la suite, je flirtai avec l’une des princesses de mes histoires. Nous nous sommes plu, sans chercher plus loin. Elle m’annonça un jour qu’elle attendait un enfant.
Stupidement, je lui demandais : « de moi ? » Là, je reçus une belle gifle, dans la vraie vie, bien méritée ! Cette amourette prit une ampleur que je n’envisageais à aucun moment. Nous nous mariâmes, jeunes, trop jeunes.
Je rangeais dans un des tiroirs de ma tête toutes mes histoires, enfouis mes idées et mes crayons avec les costumes au fond de la malle. La vie ensemble se passait, simplement, sans plus.
Je plongeais vite dans la vie active. Je pris le chemin de l’usine pour nourrir ma petite famille.
Très vite, j’embauchais à l’EDF. Au début, j’allais chez les particuliers pour relever les compteurs électriques et au bout de quelques mois j’intégrais une de leurs écoles de formation pour travailler comme monteur de réseaux électriques. Le boulot ne me réjouissait pas, mais le salaire tombait tous les mois, et les avantages sociaux intéressants. Rapidement, je militais au sein du groupe et de l’union locale, au grand désaccord de ma femme qui n’appréciait pas mes retards dus aux réunions, de plus en plus fréquentes.
Et puis, arriva cette formation syndicale d’une semaine dans la banlieue proche à laquelle l’on m’inscrit presque d’office et où je pouvais me rendre ; je n’oublierai jamais cette période.
Je remarquais de suite cette jeune femme, arrivée avec quelques minutes de retard à cause de l’oublie de sa sacoche dans la dernière station de métro et dû retourner sur ses pas. Je ne sais par quel miracle elle la récupéra. Elle adressa ses excuses au formateur et aux autres participants et me sourit, en me faisant un léger signe de tête. Une sensation bizarre, une situation de déjà vu, de la connaître depuis longtemps, depuis toujours.
J’écoutais attentivement les présentations individuelles d’usage ainsi que les motivations de notre participation à ce stage. Rien dans l’évocation de sa région ni de son entreprise, ne me donnait d’indice pour me souvenir d’une éventuelle rencontre.
Louise, quel doux prénom !
Instinctivement, nous étions dans les mêmes groupes de travail. J’admirais son implication, ses engagements, sa force. Lors des pauses, nous sortions marcher quelques pas ensemble, discutions à bâtons rompus de notre travail, du syndicat dans nos boîtes respectives, de nos difficultés à rassembler et à bousculer les mentalités. Nous reprenions nos discussions où nous les avions laissées précédemment, souvent autour d’un café.
Le dernier soir, je m’autorisais à rester dîner avec le groupe, et ensuite naturellement nous improvisions un bœuf de chansons populaires que nous connaissions. Je me souviens avoir poussé la chansonnette et impressionné Louise en entamant « l’accordéoniste » de Piaf. Je voulais que le temps s’arrête, mais je devais rentrer chez moi. Les nombreux messages de ma femme sur mon portable se révélaient plein d’agressivités faisant de moi un mauvais père, alors que mon fils transpirait de fièvre. Je compris en arrivant qu’il allait très bien, et dormait comme un bienheureux.
Le lendemain, dernier jour du stage, nous échangions tous nos numéros de téléphone, se promettant de rester en contact, et de se donner rendez-vous pour l’inauguration d’un centre de formation, dans la région de… Louise. Ce futur rencart, cet espoir de la revoir m’insufflait la force de gérer mon quotidien. Je lui proposais de l’accompagner jusqu’à la gare où nous bûmes un café avant l’arrivée de son train annoncé avec du retard. J’ai pris mon courage à deux mains pour la quitter et rentrer chez moi.
Quelle tristesse, ces adieux ! Reprendre le cours de ma vie si routinière, là où je l’avais laissé avant cette parenthèse, comme si rien n’avait existé ; la raison me conseillait de le faire.