Flash-photos en eaux troubles - Georges Gérard - E-Book

Flash-photos en eaux troubles E-Book

Georges Gérard

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Beschreibung

Pierre, un professeur d’astrologie, est persuadé d’être contacté par l’au-delà pour retrouver des personnes disparues. Cette conviction le propulse au cœur d’un jeu de piste dangereux, entraînant des conséquences tragiques non seulement pour lui, mais aussi pour ses proches.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Du fait de ses expériences liées au Vécu Subjectif de Contact avec un Vivant/Défunt – V.S.C.V./D., Georges Gérard fait face au scepticisme et à l’incompréhension de son entourage. En quête d’une thérapie permettant de trouver des réponses aux traumatismes qui déchirent son âme, il se plonge dans l’écriture. "Flash-photos en eaux troubles" est son premier roman.

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Couverture

Page de titre

Georges Gérard

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Flash-photos en eaux troubles

Roman

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Copyright

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

© Lys Bleu Éditions – Georges Gérard

ISBN : 979-10-422-2586-5

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles

Flash-photos en eaux troubles

 

 

 

 

 

Au salon, comme tous les matins, depuis près de trois longues années, en peignoir et pantoufles, Pierre mélange inlassablement avec sa petite cuillère le café qui se trouve dans la tasse que lui a déposée son épouse. Celle-ci est au téléphone avec sa mère qui prend régulièrement des nouvelles de l’état de santé de son beau-fils.

« Pour te dire, rien, c’est toujours pareil, aucun entrain, aucune envie. »

Après avoir raccroché, elle se dirige dans le salon.

« Pierre, j’ai réservé un resto pour ce samedi Chez CHEN. Je crois que cela te fera du bien. »

Pas de réponse, sans plus, opine-t-il de la tête.

Il faut savoir que Pierre reste sur plusieurs semi-échecs qui pourtant n’ont rien de professionnel…

Pierre est occupé au collège du Sacré-Cœur en tant que professeur d’astrologie. Il étudie avec ses élèves les « Révolutions solaires », leur démontre de multiples combinaisons et en analyse avec eux les résultats. De là, ils établissent des prévisions astrologiques et l’intérêt que l’on puisse y tirer.

Ses cours débordent quelque peu sur des thèmes astrologiques à base de date de naissance, l’heure et le lieu et invitent les élèves à interpréter leur propre identité, les élèves en raffolent.

Les astrologues se défendent souvent de faire de la voyance. Dans la mesure où l’astrologie est un art soumis à l’interprétation de celui qui la pratique et qui travaille avec sa sensibilité, rares sont les astrologues qui n’utilisent pas leurs capacités intuitives. Dès lors et pour éviter tout dérapage, Pierre limite l’expérience à quelques petits travaux.

En activité complémentaire du soir, Pierre propose un cours d’approche différente de la voyance. Ce cours est réservé aux adultes.

Il s’y présente plus comme coach intuitif que comme professeur. Il a suivi des cours de formation, d’aides et d’accompagnements thérapeutiques, ce qui lui permet d’orienter ses cours vers le développement personnel.

Mais Pierre a une passion marquée pour communiquer avec l’au-delà et plus spécialement, Pierre se passionne pour la recherche de personnes disparues, mortes ou vivantes. Il se targue de capter les appels de souffrance de personnes détenues contre leur gré ou de personnes dont personne n’a pu, faute de retrouvailles, en faire le deuil.

Certains succès l’ont encouragé à persévérer dans cette voie et il ne peut s’empêcher de communiquer cette passion à ses étudiants.

Force de travail, de surmenages, semi-échecs, Pierre ne pouvant plus assumer ses cours a fini par donner sa démission.

Son médecin soigne son « burn-out » depuis plus de deux ans et peut à présent rassurer la famille. Le pic de la crise est derrière lui, son état de santé va s’améliorer au fil du temps et le médecin compte fortement sur le support de son entourage pour lui apporter les attentions nécessaires à sa guérison.

Ce samedi soir, le couple traverse la rue. De leur domicile au restaurant, il n’y a que la place communale à traverser. C’est la place de tous les commerces, boucheries, boulangeries, prêts-à-porter et forcément une agence bancaire. Fabienne y exerce, directrice occupant l’immeuble.

« Bonjour monsieur Pierre, et comment va Fabienne ? » s’empresse à dire le patron du restaurant.

Cela fait grand plaisir de vous revoir, ceci sans reproche !

— Un kir et une triple d’abbaye, tempérée, s’il te plaît ! » rétorque Fabienne.

Pierre, pour vous dire, capte en journée des flashs qu’il aime à nommer « photos » et qu’il définit ainsi comme étant plus « temporelles » dans le sens d’une plus longue pérennité de captation. Autrement dit, un flash, c’est bref, c’est court. Qui pourrait définir ce qu’il contient ?

La photo, on la regarde d’abord dans son ensemble et puis on s’attarde sur des détails, la chemise, le nœud de cravate, la pochette, le décor ; assis, debout, cela amène des réflexions, des commentaires, ça ravive des souvenirs.

Mentalement, on peut faire pareil, la parcourir en partant du haut et par petites tranches de gauche à droite et de bas en haut, visualiser le moindre espace afin d’y déceler le moindre indice.

Au début, comme tout un chacun, Pierre n’y prenait pas attention, mais à force de répétitions, disons, « ces photos » vous interpellent. Inconsciemment, Pierre finit par s’y intéresser.

Sa première expérience, au départ d’un flash d’une personne d’une vingtaine d’années, souriante, sans plus. Et puis peu après, ce même flash suivi d’un second dont il ne peut en définir les contours. Dès ce moment, Pierre prend conscience du fait qu’il se passe quelque chose et croit sincèrement avoir été contacté par une personne en errance. Est-elle en souffrance ? Est-ce un appel désespéré ? Une personne accidentée ? Disparue ? Ou un simple signe, un petit bonjour ?

Pierre se trouve dans une situation un peu particulière, néanmoins excitante. Explorer l’inconnu, quoi de plus captivant, d’exaltant, de passionnant. C’est aussi connaître des moments de panique, vivre des instants poignants, plonger dans de l’inquiétude. Mais comment ne pas vivre ces moments incroyables, tout simplement ?

Souviens-toi, Fabienne.

« Je ne suis ni gourou ni guérisseur ni ne détiens aucun don, je suis une personne normale et comme vous, nous sommes sans doute des milliers à recevoir de tels flashs, faites-y attention, des vies en dépendent, du moins c’est mon avis. »

Souviens-toi, Fabienne.

« De t’avoir fait la promesse de laisser faire les choses et de ne faire aucune recherche, aucun travail, ni scénario, ni aucune conclusion et, s’il se doit, s’il y a lieu d’en référer à la police et y remettre mon dossier, sans plus. »

 

Souviens-toi, Fabienne, « de cette dame et des trois flashs successifs. Une dame assez jeune – ce qui ressemble à une prairie – un panneau indicateur. Un panneau indicateur, vu sa forme et sa grandeur, je crois qu’il s’agit d’une entrée de localité, mais laquelle ? Et la prairie ? Où trouver mieux un panneau indicateur qu’à proximité d’une prairie. »

Souviens-toi, Fabienne.

« J’ai consigné toutes ces données en informatique et je dois t’avouer avoir pris quelques distances par rapport à la déontologie que j’avais juré de respecter. »

Pierre s’interrompt quelques instants et reste songeur pendant une trentaine de secondes. Je suis allé sur les sites internet. Ce panneau m’interpellait par sa forme et sa consistance. C’est du béton peint en blanc plutôt à la chaux vive et ce nom de village en bleu sur fond blanc. Diable, impossible d’en déchiffrer les lettres « Am… Le ».

Ce genre de panneau, j’en ai croisé dans ma vie, mais oui ! En France ! Pas en ville, bien dans la campagne. Ces bons vieux panneaux indicateurs. En béton – béton ! Ouh là là ! Ouh là là !

Pierre reprend sa conversation.

« Et comme promis, souviens-toi, je suis allé voir Henri, mon ami d’enfance et d’adolescence, commissaire de police et de gendarmerie. »

Le patron du restaurant nous interrompt, non pas pour nous déposer nos verres, ce qu’il a fait depuis quelque temps ainsi que nos plats, mais…

« Excusez-moi ! J’ai un étudiant qui souhaite manger vite, vite, il a un bus dans vingt minutes ! Et là, pour l’instant, je suis un peu juste pour l’installer ! Est-ce que cela vous dérangerait si je le place à votre table, un dérangement de quelques dizaines de minutes ? »

« Oui, bien sûr, faites, il y a de la place et de toute façon, nous allons bientôt partir ! »

ÉTUDIANT : Bonjour Sieur – dame et encore merci de m’accepter à votre table.

L’étudiant mange, nous salue et part prendre son bus dans le temps imparti. Entre-temps, nous avions demandé l’addition.

« Chen ! Chen ! venez voir ! Vous me comptez trois repas alors que nous ne sommes que deux !

— Oui ! Bien évidemment ! L’étudiant m’a dit que vous prenez son repas en compte !

— Oh là ! Quel culot !

— Notez qu’il ne doit pas être bien loin puisqu’il doit prendre le bus. »

Nous quittons le restaurant après avoir réglé, Fabienne me dit de laisser passer, c’est un étudiant, mais par contre je suis bien décidé à rejoindre l’arrêt de bus et si je le vois, le sermonner sur sa légèreté et sa façon d’agir.

Effectivement, l’étudiant se trouve à l’arrêt du bus, son sac aux pieds dans l’attente du prochain bus. Aucune frayeur à nous voir arriver, bien du contraire, il nous dit calmement qu’il nous attendait et qu’il va nous payer le temps de faire la monnaie sur un billet de cinquante euros qu’il exhibe et disparaît en quête d’échange. Le bus est parti, nous pourrions rester dans l’attente du suivant et même d’un troisième. Il nous a bernés. Son sac est resté sur le trottoir.

« Pierre, tu ne vas quand même pas le fouiller sur le trottoir ! Emporte-le et tu verras au domicile ! »

Pierre s’exécute et ramène le sac à l’appartement. Rien de bien particulier dans ce sac, un pull, un pantalon, bizarrement pas d’effets scolaires, ni cahiers, ni livres, bizarre pour un étudiant qui rentre chez lui le week-end. Ah si ! Dans le fond du sac, une boîte, ou plutôt un écrin, c’est un écrin à bijoux noir de belle facture et de bonne taille et qui renferme un bijou, un bracelet finement ciselé sans doute de plusieurs émeraudes ou diamants. Le bracelet est délicatement déposé sur un papier de soie feuilleté de couronnes de tournesol.

« Fabienne, c’est un bijou volé, il ne peut en être autrement. Un bijou de grande valeur, sinon il eût été emballé, je ne sais pas, dans du papier ou du plastique. »

Oh là, là ! Quelle affaire, j’appelle la police !

« Pierre, s’il te plaît, tu as vu l’heure ! Il sera encore temps demain matin, le bijou ne va pas s’envoler d’ici là ! Et allons nous coucher ! »

Pierre s’exécute non sans regarder de nouveau ce bijou : un écrin numéroté, un billet plié, ce qui semble être un certificat d’authenticité, bracelet poinçonné ! Bijou de valeur ! Oui ! « De valeur ».

Pierre s’endort, non sans penser à ce bijou qu’il connaît, qu’il a vu, mais où l’ai-je vu ?

Documentation ? Catalogue ? Vente aux enchères ? Expositions ?

Exposition ! Exposition internationale de ZURICH, l’an passé, au courant du mois de mai. Mais pour quelle collection et à qui s’adressait-elle ?

Pierre s’endort en se promettant de visionner le catalogue qu’il a sans doute ramené de cette exposition et qui doit être classé dans sa bibliothèque, rayon « voyages et expositions ».

Le lendemain, Pierre se lève tôt et comme et il se l’était promis, il s’est mis à la recherche du catalogue relatif à cette exposition.

Mais avant, téléphonons à CHEN ; l’étudiant s’est peut-être manifesté.

Il téléphone à CHEN.

« CHEN, c’est Pierre ! » L’étudiant d’hier a oublié son sac sur le trottoir en attente du bus… Oui ! Je l’ai chez moi ! S’il te recontacte, envoie-le chez moi et qu’il se rassure, on lui offre le resto !

Ah ! Bon ! … Il t’a déjà contacté, croyant qu’il l’avait oublié chez toi ! D’accord, tu lui as dit que tu ne l’avais pas et il t’a répondu que c’était fichu et qu’il ne le retrouvera jamais. »

Pierre, à peine eût-il raccroché, regagne son bureau, se dirige vers sa bibliothèque et y ressort le fameux catalogue de l’exposition de Zurich.

Cette exposition-vente a trait aux bijoux indiens de la période coloniale anglaise en Inde et a eu lieu en mai de l’an dernier. Pierre se souvient, c’était au moment où les Américains, Chinois et autres présentaient des velléités à vouloir de nouveau conquérir l’espace et de s’installer de façon durable sur la lune et sur mars.

Il se souvient de son coup de gueule de l’époque qui disait à peu près ceci : MARS, MARS…

Ces Christophe COLOMB des temps modernes. En débarquant aux Amériques, COLOMB ne savait pas que les maladies et virus apportés par ses troupes décimeraient les peuples autochtones bien plus que ses différents combats.

Mais lui ne savait pas.

Et voilà qu’on débarque sur Mars.

… Et nous, on sait.

Je lis de nouveau dans la presse, c’est véridique, « les astronautes ont apporté la vie vers Mars. »

Trop tard, le mal est fait, qu’on le veuille ou non, l’atmosphère sur MARS ne sera plus jamais la même.

Qu’on s’en approche, en fasse le tour et encore, mais de grâce, s’y poser…

Quel organisme international a-t-il pu autoriser, mandater une telle entreprise ? Et de quel droit universel ces Christophe Colomb modernes ont-ils pu s’affranchir pour passer le pas ?

Bientôt, les hôpitaux du monde entier se rempliront de patients atteints d’un virus inconnu, particulièrement virulent et contagieux, ramené, ça, C’EST sûr, par des astronautes américains, russes et autres français, chinois, indiens, voyageurs de l’espace à la recherche de nouveaux créneaux écologistes.

 

« Il faut croire que la plus grande inconscience de l’homme, c’est celle de sa propre vie. »

Marc LÉVY – architecte et écrivain

 

Bref, que nous dévoile ce catalogue ?

Je lis : L’exposition « Des grands Moghols aux maharadjahs » dévoile l’univers du bijou indien et son histoire de la période moghole à nos jours. Les pièces de la collection retracent, à travers ces périodes, leur goût pour les bijoux et le travail des pierres précieuses. Des diamants indiens chargés d’histoire côtoient de spectaculaires objets d’art et des bijoux légendaires. À découvrir dès le 1er mai au Grand Palais.

 

Effectivement, je suis sur la bonne piste. Voyons maintenant s’il y a des photos et plus particulièrement des photos de bracelet.

« Fabienne, viens vite. J’ai découvert l’origine du bijou ! Et tu vas être surprise. Regarde cette photo et lis sa légende : "Bazuband". Un bracelet traditionnel de la dynastie moghole dont la particularité est d’être porté haut sur le bras, à la manière d’un brassard.

« Sans doute, Pierre, mais encore ? Ce bracelet vaut une fortune. Qui peut se permettre un tel bijou et comment serait-il tombé dans les mains de cet étudiant ? En connaissait-il la valeur pour en faire si peu de cas ? Ou alors, est-ce une copie ? Tu as sûrement raison d’être prudente, je vais appeler Jeannot le bijoutier pour en avoir le cœur net et lui demander son avis. »

Sans hésiter, Pierre compose le numéro de la bijouterie.

« Allô ! Jean, c’est Pierre ! Oui, merci, je vais mieux ! Dis-moi, le Bazuband, cela te dit quelque chose !

— Attends, Jean, quelqu’un sonne à notre porte !

— Fabienne, on sonne à la porte !

— Excuse-moi, Jean, tu disais… il faut voir le bijou… si l’écrin est numéroté ? Oui ! Tu as raison, je te l’apporte dans l’après-midi. Quoi ? De nombreuses copies qui sont vendues de mille à quinze cents euros ! Je comprends ! À tout à l’heure. »

Pierre interpelle son épouse :

« Fabienne qui c’était ?

— Souviens-toi, le dépanneur pour la porte du frigo !

— Ah bon ! Et il est déjà parti ! »

 

Quelques minutes plus tard

 

« Fabienne, Fabienne, tu as touché au bijou, je l’avais laissé dans la cuisine près du sac de l’étudiant ! Tu l’as déplacé !

— Mais non, mais non, je te jure !

— Le réparateur, oui ! Le technicien pour le frigo ! Tu le connais !

— M’enfin ! C’est le réparateur qui nous est envoyé par la firme.

— Vite ! Donne-moi le numéro, je les appelle ! »

Excité, énervé, Pierre appelle la firme.

« Oui, bonjour ! Pourriez-vous me donner le nom du technicien qui est venu chez moi ? Chez moi… Pierre WUYNANT.

— Alors, monsieur, je consulte les agendas des différents techniciens et vous me dites vers… Dix heures ! Non ! Non ! Aucun rendez-vous à votre nom ou à cette adresse ! Ah si ! Une annulation, oui, une annulation, mais sans report de date, désolé, Monsieur, et bonne journée. »

Les bras lui en tombent ! Qu’est-ce qui se passe ? Que faire ?

Quelques jours passent, non sans que Pierre ne s’inquiète de ce qui vient de se passer. Il lui est bien évident que sans indices, il ne pourra remonter la filière de l’étudiant. Il se résout donc à reprendre l’étude et l’examen complet de ses dossiers.

Il ne peut se passer de relire celui pour lequel il avait avoué à Fabienne et contre sa propre éthique qu’il s’était servi quelque peu de son ordinateur.

Sous les rubriques « localités françaises » « panneaux de signalisation » « béton ».

Après de nombreuses recherches focalisées sur les noms de localités françaises, son attention s’arrête sur l’indication d’un hameau : AMEVILLE – CÔTE D’OR – France. Et dans la – vue photos - je vois le panneau et la prairie et rien d’autre. … et en pivotant… de l’autre côté de la route… Face au panneau… Ce qui semble être… un fossé. C’est ça, la personne se trouve dans le fossé de l’autre côté de la route, face au panneau routier. Du moins, c’est ce que j’en déduis.

Dans l’après-midi, Pierre fait un saut jusqu’au poste de gendarmerie où l’attend Henri, dit Fufu, son ami d’enfance et d’adolescence, commissaire de police depuis de nombreuses années, surnommé Fufu à la brigade compte tenu de sa petite taille et de sa ressemblance avec un gendarme du mythique film des gendarmes de Saint-Tropez.

— Fufu, tu me connais, tu sais que tu peux me faire confiance ; tu connais mon sérieux, voilà, je t’explique le dossier. Pierre donne ses explications, multiplie les détails de ses recherches et finit par convaincre son interlocuteur.

« Bien sûr, Pierre, je vais t’aider ! Donne-moi le dossier et je me charge de le faire suivre à qui de droit ! »

Comme convenu, Fufu a pris en charge les éléments de son dossier. Il l’a volontiers transmis à ses homologues français. L’enquête ne fut pas facile, il a fallu recourir et consulter l’annuaire des communes, visionner les cadastres, s’assurer de la conformité des panneaux ; visiter plusieurs communes et y comparer non seulement les panneaux d’entrée et de sortie de localité, mais aussi leur orientation ainsi que l’environnement dans lequel ils se trouvaient.

Enfin, après quelques mois, Fufu l’appelle. Cette jeune fille était disparue depuis deux ans, son corps a été retrouvé. Pierre est fou de joie, mais ne peut s’empêcher d’avoir une pensée émue pour la famille qui peut à présent faire son deuil.

Les heures passent ainsi que le temps.

Dans une autre affaire, celle des jeunes randonneuses disparues, Pierre s’est rendu en visite à Lille dans le cadre d’une exposition.

Rétromobile années 50 – Lille nord. Exposition inédite des véhicules artisanaux et de la gendarmerie

 

Mais comme il se l’avoue, il visite cette exposition non pas pour admirer les voitures, mais bien pour y repérer des véhicules de couleur bleue, d’un bleu tapant, avec l’espoir secret d’y découvrir… En voici un, une estafette avec un gyrophare, difficile de croire que ce véhicule eut pu servir à un rapt de jeunes filles ; du rouge, du jaune, un autre qui pourrait y ressembler, bleu, utilitaire pouvant convenir à un artisan. Personne aux alentours, je me mets au volant. Tableau de bord sans attrait particulier, levier de vitesse à l’horizontale, vide pochette à gauche… à l’intérieur, un papier, non, une feuille de journal, voyons ça. « Deux jeunes randonneuses