Je suis l’histoire de cette femme, je suis femme sans histoire - Valérie Danièle - E-Book

Je suis l’histoire de cette femme, je suis femme sans histoire E-Book

Valérie Danièle

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Beschreibung

Prisonnière d’une existence qui lui échappait, piégée dans un mariage violent où chaque jour mettait sa vie en péril, cette femme voit son destin bouleversé par un e-mail longuement espéré. Cette simple notification ouvre la voie à des rencontres inattendues, déclenchant une série d’événements qui vont transformer radicalement sa vie, jusque-là suspendue à un fil fragile…

À PROPOS DE L'AUTRICE

Valérie Danièle publie cet ouvrage après cinq années de violences conjugales qui auraient pu la mener à une issue fatale. Elle partage son parcours vers la justice et la résilience, soutenue notamment par une association et un combat quotidien.

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Valérie Danièle

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je suis l’histoire de cette femme,

je suis femme sans histoire

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

© Lys Bleu Éditions – Valérie Danièle

ISBN : 979-10-422-4044-8

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122 – 5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122 – 4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335 – 2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

 

 

 

 

 

 

Un jour de plus…

 

 

 

Il est 7 heures, le soleil se lève sur une nouvelle journée, seule dans cette maison froide.

Une nouvelle journée où il ne va pas falloir craquer…

Une nouvelle journée de combat…

Une nouvelle journée à réapprendre à vivre ou à exister…

 

Vivre est la chose la plus rare du monde. La plupart des gens ne font qu’exister.

Oscar Wilde

 

Facile vous me direz, oui ! pour une personne qui n’a jamais été sous l’emprise d’une autre personne, à ne plus savoir qui l’on est, à ne plus savoir discerner le vrai du faux, à ne plus savoir prendre une décision par soi-même pendant des jours, des semaines, des mois allant jusqu’à des années… Mais malheureusement on n’en est pas conscient et par définition : « La personne sous emprise est dépendante du manipulateur et en a peur. Elle lui obéit notamment pour éviter de se confronter à sa colère ou bien à ce qu’elle craint chez lui. Elle constitue une effraction psychique conduisant un lien toxique et déséquilibré du type dominant/dominé qui perturbe par manipulation psychique. »

 

C’est ce que j’ai vécu pendant cinq ans. Cela a été progressif dans notre relation, car oui, un jour vous pensez rencontrer le « Prince charmant », il est attentionné, gentil, serviable, à votre écoute, il vous couvre de fleurs, de cadeaux, il vous emmène en week-end et cela vous fait du bien, car après avoir vécu un divorce difficile vous êtes seule avec trois enfants (une fille de dix ans, un fils aîné de huit ans et un fils cadet de cinq ans).

Divorce que j’ai demandé lors d’une journée pas comme les autres, car j’ai eu le malheur de répondre à une insulte qu’il avait l’habitude de me faire, il était alcoolisé. Je me souviendrais toujours de cette scène, scène où j’ai vu Bertrand, le père de mes enfants, bondir sur le lit où j’étais en train de regarder la télévision avec mes enfants, j’ai eu juste le temps de mettre mon petit dernier de côté et d’un seul coup j’ai senti une grande douleur, du sang giclait de tous les côtés, car je venais de prendre trois coups de poing, un sur l’arcade sourcilière et deux sur la bouche.

J’entendis mes enfants pleurer et crier, mais moi je ne pensais qu’à une chose, aller dans la salle de bain prendre un gant de toilette pour me cacher le visage.

Terrorisée et sous le choc, j’ai pris la voiture pour me rendre aux urgences de l’hôpital le plus proche. Une très longue attente commence pour moi.

Ça y est c’est mon tour, on me fait entrer dans une salle de soin, un médecin s’approche de moi et me demande :

 

LE MÉDECIN : Que vous est-il arrivé, madame ?

MOI : J’ai reçu trois coups de poing dans le visage par mon mari, car j’ai répondu à une insulte de trop et il était alcoolisé.

LE MÉDECIN : Vous l’avez sûrement mis en colère et il faut comprendre qu’il est fatigué après une journée de travail.

MOI : Mais…

Je n’ai su que répondre à ce médecin qui donnait raison à la violence que j’avais subie. Pour lui j’étais fautive de ces trois coups de poing. Il me recousus la bouche avec trois points de suture et je repris la voiture pour rentrer auprès de mes enfants.

Le lendemain en emmenant mes enfants à l’école, je croise ma meilleure amie Mimi, ma sœur de cœur qui me dit :

MIMI : Que t’est-il arrivé ?

MOI : Rien de grave, je n’ai pas fait attention et je me suis pris le coin de la porte.

Trop honte d’avouer que Bertrand, mon mari, sous l’emprise de l’alcool m’avait frappée et que c’était à ses dires de ma faute.

L’alcoolisme de Bertrand s’était intensifié au fil des années, il m’avait aussi éloigné de ma famille, de mes amies. Le soir, il posait sa bouteille de vin parterre pendant qu’il regardait la télévision, et avant chaque repas il prenait en apéritif un ou plusieurs verres de rhum, j’achetais par semaine sept bouteilles de vin et une bouteille de rhum. Son alcoolisme et ses violences sont survenus quelque temps après la naissance de nos trois enfants, enfants que soi-disant médicalement je ne pouvais pas avoir ce qui m’a value des semaines, des mois de traitement, de nombreuses échographies vaginales jusqu’au jour où j’ai décidé de tout arrêter, car les traitements étaient trop lourds et de reprendre le travail. Quelques semaines après qu’elle fut mon étonnement quand je découvris que j’étais enceinte de ma fille, le laboratoire a refait trois fois l’analyse pour en être sûr, car il connaissait ma situation, il ne voulait pas me faire de fausse joie.

Cet étonnement fut vite remplacé par une grande joie, j’allais être « Maman » pour la première fois.

Comment les médecins avaient pu me dire que je n’aurais jamais d’enfants, comment ? Heureusement pour moi ils s’étaient trompés, je pense qu’à cette époque je voulais tellement des enfants que j’en ai fait une fixation et quand j’ai décidé de passer à autre chose c’est là que tout s’est débloqué.

C’est à la naissance de mon fils cadet que tout a basculé, Bertrand n’a pas supporté l’accouchement, cet accouchement je l’ai vécu sans péridurale, avec de douloureuses contractions, je ne pouvais m’empêcher de crier, ce que Bertrand n’a pas supporté, ce qui a provoqué chez lui un rejet de notre fils cadet.

Je reprends le cours de ma vie avec cette phrase qui tourne dans ma tête et me persuade qu’il a sûrement raison et que je n’avais pas à lui répondre. Mais les insultes et les bousculades reprennent, alors je décide de demander le divorce, car je ne me voyais pas finir mes vieux jours auprès de Bertrand et accepte de vivre en collocation avec lui le temps qu’il trouve un logement. Colocation très difficile, je ne vous le cache pas ! Logement qu’il trouva assez rapidement avec l’aide de son employeur qui à l’époque était la mairie.

Ce logement se trouvait au-dessus d’une école maternelle, il y avait deux chambres pour pouvoir accueillir les enfants lors de ses semaines de garde.

Le jour du déménagement de Bertrand arrive enfin, cela s’est passé pendant ma journée de travail, en rentrant j’ai eu la bonne surprise d’une maison presque vide, car il me restait une table avec quatre chaises et trois lits, mais cela n’était pas important l’essentiel était qu’il était parti et que maintenant il fallait que je m’organise seule avec mes trois enfants. Étant pragmatique j’avais acheté un peu tous les mois des meubles, une télévision et bien d’autres choses encore sachant qu’il partirait avec une grande partie de la maison lors de son déménagement, je les avais stockés chez mes parents et aussi chez Mimi, mes parents qui sont venus le soir même pour me ramener tout cela et récupérer le reste chez Mimi, m’ont aidé à monter les meubles, installer la télévision, pour que cela ne fasse pas un choc aux enfants de rentrer et de voir la maison vide.

J’avais retrouvé ma liberté, repris contact avec mes amies. J’avais repris contact plus particulièrement avec « ma seconde maman » comme j’aimais l’appeler, elle se prénommait Maria, je l’ai connu quand j’ai commencé ma vie professionnelle, lors d’une mission d’intérim. Entre nous une grande amitié s’est très vite installée, elle été présente lors de mon mariage avec Bertrand, elle était la marraine de mon fils aîné. Un jour sans savoir pourquoi, je n’ai plus eu de nouvelles de Maria, elle ne répondait plus à mes appels téléphoniques, ne me rappelais pas quand je lui laissais des messages sur son répondeur, je ne comprenais pas ce que j’avais fait de mal pour qu’elle ne veuille plus me parler. Plusieurs années se sont écoulées dans un très grand silence jusqu’au jour, n’étant plus avec Bertrand, je prends mon téléphone et l’appelle, je tombe sur sa messagerie, commence à lui laisser un message, elle décroche !

Mon cœur s’emballe, je suis heureuse de l’avoir au téléphone, je lui explique que je me suis séparée de Bertrand, et là ! J’apprends qu’il y a quelques années, Bertrand l’avait insulté au téléphone et comme elle ne voulait pas faire d’histoire entre Bertrand, elle et moi, elle a décidé de couper tous contacts avec moi sans me donner aucune explication. Peu importe ce qu’il s’est vraiment passé, l’essentiel était que maintenant nous allions pouvoir nous revoir.

Peu de temps après nos retrouvailles, Maria apprit qu’elle avait un cancer, cancer qui fut foudroyant et l’emporta quelques mois après. J’étais dépitée, je venais de la retrouver quand soudain elle partit à tout jamais. J’étais tellement triste que je n’ai pu me rendre à ses funérailles, je n’en avais pas la force.

Reprenant ma vie sans peur ni crainte, j’étais loin de m’imaginer que malheureusement c’était le début d’une bataille qu’il a mis en œuvre pour me faire payer ce divorce dans tous les sens du terme.

Bertrand a commencé par me réclamer la moitié de mon aide au logement, ses parents m’ont demandé de rembourser la moitié des dettes qu’il avait contractée auprès d’eux sans me demander mon avis (j’ai été invité au restaurant par mon ex-belle-mère pour que je lui fasse des chèques, ce jour-là j’ai rempli un chéquier entier que je lui ai remis pour le remboursement de la moitié des dettes que Bertrand avait fait auprès d’elle, chèques qu’elle encaissa tous les mois sans se poser la question si réellement je pouvais payer) et à me mettre les enfants à dos, car il avait réclamé la garde alternée pour ne pas payer de pension alimentaire.

Dès qu’il récupérait les enfants le dimanche soir pour sa semaine de garde, il m’appelait et me faisait reproche sur reproche sur ma manière dont je m’occupais des enfants, sur la manière dont je les nourrissais, allant jusqu’à vouloir me retirer leur garde. Il a commencé par ma fille en lui faisant écrire un courrier pour le juge contre moi.

Ma fille était jeune ne s’est pas rendu compte de ce que son père lui faisait faire et un beau matin pendant que les enfants étaient avec moi j’ai reçu un courrier du juge pour une convocation, afin me retirer la garde de ma fille en premier lieu, après cela aurait été au tour de mes fils. Quand j’ai vu la lettre, je me suis assise, à l’ouverture du courrier, ma fille voyait qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas, j’étais blême, j’étais abasourdie par ce que je lisais. Quand je lui ai expliqué ce qu’il se passait, elle comprit que la lettre que son père lui avait dictée allait avoir de très lourdes conséquences, elle en pleura pendant tout le week-end. Mais ce n’est rien à côté de ce que j’appris, quelques mois plus tard de la bouche de mes enfants. La violence que Bertrand me faisait subir il l’a transféré sur nos trois enfants, il a commencé à être violent avec eux, des claques par-ci, des claques par-là, mais un jour il s’est muni du tube de l’aspirateur, a voulu frapper le plus jeune des mes fils, heureusement qu’il y avait un ventilateur qui était dans leur chambre, c’est le ventilateur qui a pris le coup à la place de la tête de mon fils cadet. Ma fille, ce jour-là, s’était fait pipi dessus de peur, alors que mon fils aîné s’est pris un coup de poing.

Apprenant toutes ces violences envers mes enfants, je décide d’aller à la gendarmerie déposer une main courante et là ce que j’étendis me fit froid dans le dos.

J’explique la situation que m’avaient décrite mes enfants et le gendarme me regarde et me dit : « Madame, tant que vos enfants ne baigneront pas dans le sang, on ne peut rien faire ! » Je restai sans voix, tourna les talons et reparti de la gendarmerie effarée de ce que je venais d’entendre. Il ne me restait plus qu’une chose à faire « retirer la garde des enfants à leur père en demandant une garde exclusive. »

Je fis appel à un avocat et me rendit à l’audience. Audience pendant laquelle j’entendis que j’étais une mauvaise mère, que j’étais une mère irresponsable, que j’étais une menteuse et que lui était un père modèle, eh oui ! modèle, car il avait demandé à son pharmacien, sa boulangère et le patron de la brasserie des attestations précisant qu’il était un « bon père » et que je mentais parce que je voulais retirer le père à mes enfants. Pour contrer ces attestations mensongères, j’ai fait une demande au juge : « Puisque je mens, je vous demande de recevoir mes enfants et de les entendre. »

Le juge accepta. Mes enfants donnèrent tous les trois la même version sur les violences qu’ils recevaient de leur père et j’ai eu gain de cause pour la garde exclusive de mes trois enfants, avec un week-end sur deux chez leur père ainsi que la moitié des vacances scolaires. Ce fut le début d’une longue descente aux enfers pour Bertrand, car étant seul, il se mit à consommer de plus en plus d’alcool, il faisait des mélanges de médicaments ce qui l’emmena une dizaine de fois en cure de désintoxication pour faire suite à différentes tentatives de suicide, mais en vain cela continuait. Ma fille ne voulait même plus aller un week-end sur deux chez son père et mes fils acceptaient d’y aller par compassion et surtout ils ne voulaient pas laisser leur père seul.

Bertrand faisait tellement de mélange alcool médicaments qu’un jour il s’est évanoui en conduisant, mais malheureusement il n’était pas seul dans la voiture, mes fils y étaient aussi. Mon fils aîné a eu le réflexe de stopper la voiture, de descendre de voiture et de demander de l’aide. Aide qu’il finit par obtenir, les pompiers arrivèrent sur place accompagnés de deux motards. Au même moment, j’étais en train de faire mes courses tranquillement avec ma fille au supermarché quand mon téléphone se mis à sonner, au bout du fil, mon fils aîné qui me relate ce qu’il vient de se passer, me passe le pompier qui m’explique en détail et surtout me rassure sur l’état de santé de mes deux fils, m’indique le lieu où se trouve mes fils pour que je puisse venir les récupérer. Ni une ni deux, je lâche mon caddie en plein milieu du supermarché et pars au lieu indiqué.

Arrivée sur place, j’enlace mes deux garçons, rassurée qu’ils n’aient rien, et commence à me diriger vers le camion des pompiers ou Bertrand était allongé. L’un des motards qui me virent me diriger comme une furie vers le camion des pompiers me stoppa net et m’empêcha d’y entrer, je ne vous cache pas qu’il aurait passé un mauvais moment du fait qu’il ait mis la vie de mes garçons en danger. Déçue, j’opérai un demi-tour, fit monter mes trois enfants dans ma voiture et les ramena chez moi.

Quelques semaines plus tard, un soir de janvier, je vivais avec Christophe et mes enfants, Christophe mon troisième conjoint, nous étions en dispute ce jour-là, il était parti s’alcooliser, mon ex-beau-père m’appelle en me disant qu’il était inquiet, car il n’arrivait pas à contacter son fils depuis plusieurs jours, Bertrand n’avait pas pour habitude de ne pas répondre quand ses parents l’appelaient, qu’il n’avait pas été à son travail depuis deux jours, il me demanda si je pouvais faire un saut chez lui, car mon fils aîné avait un double des clés de sa maison. Excédée par une énième demande de mon ex-beau-père pour aller chez son fils, je refusais.

Mon fils aîné apprenant l’appel de son grand-père insista pour que je l’emmène, ce que je finis par faire… Il arrive à me convaincre, nous prenons la route et arrivons devant la maison de mon ex-mari ou il y avait de la lumière, il y avait une silhouette dans l’entrebâillement de la porte, car la voisine venait de frapper et c’est son colocataire qui avait ouvert.

Co-locataire qui soi-disant ne s’était rendu compte de rien, cela restera un mystère pour nous, comment ne pas se rendre compte que Bertrand était allongé sur le sol de la cuisine, gazinière allumée. Excédée de voir qu’il y avait une personne dans l’entrebâillement de la porte, mais ne voyant pas exactement qui c’était, je dis à mon fils : « Voilà, je me suis encore déplacé pour rien ! » J’ai eu juste le temps de me garer que mon fils aîné descendit précipitamment de la voiture et couru dans la maison en poussant la voisine et le co-locataire de mon ex-mari qui était devant la porte. Il se précipita dans la cuisine, je le suivis rapidement et on trouva Bertrand allongé par terre dans la cuisine devant la gazinière allumée, rapidement je dis à mon fils de le mettre en PLS (Position Latérale de Sécurité), mais c’était trop tard, il était décédé.

Effondrée, je pris mon fils dans mes bras, nous sortons de la maison et laissons la voisine qui était venue prendre des nouvelles de Bertrand appeler la police. Une longue nuit d’attente commença, car il fallait attendre pour qu’ils viennent chercher le corps, une enquête et une autopsie allaient être faites pour connaître les causes de la mort de Bertrand. Moi les causes malheureusement je les connaissais, car j’avais vu dans la cuisine un verre rempli d’un très grand nombre de médicaments avec un peu d’eau.

Causes confirmées quelques mois plus tard avec la conclusion du Tribunal de Grande Instance dont en voici le récit : Les analyses toxicologiques pratiquées sur le sang, les urines, le contenu gastrique et l’humeur vitrée de Bertrand ont révélé la présence dans les différents milieux : d’oxazépam, benzodiazépine anxiolytique, à la concentration sanguine très élevée de 6300 ng/mL ; de zopiclone, hypnotique apparenté aux benzodiazépines, à la concentration sanguine élevée de 410 ng/mL ; de quétiapine, neuroleptique, à la concentration sanguine thérapeutique de 50 ng/mL ; d’alimémazine, neuroleptique, à la concertation sanguine légèrement élevée de 518 ng/mL ; d’acide valproïde, anticonvulsivant et médicament des troubles de l’humeur, à la concentration sanguine faible de 16 µg/mL ; une carboxyhémoglobine normale ; l’absence de cyanures ; l’absence de méthanol, d’isopropanol et d’acétone ; la présence d’éthanol à la concentration sanguine relativement faible de 0,33 g/L.

Au total, l’analyse toxicologique a révélé la présence de sept produits psychotropes dépresseurs du système nerveux central (oxazépam et alimémazine à fortes concentrations, zopiclone, quétiapine, prométhazine, acide valproïque et alcool) dans le sang de Bertrand.

L’association de ces différents produits aux concentrations retrouvées dans son sang était compatible avec la survenue d’effets toxiques majeurs tel qu’un mécanisme asphyxique par dépression des voies respiratoires et/ou troubles de la conscience avec abolition des réflexes de déglutition et risque de syndrome de Mendelson (encombrement bronchique à la suite de régurgitation), en mesure de mettre en jeu le pronostic vital en l’absence de prise en charge médicale.

Toute la famille de Bertrand et plus particulièrement ses parents fut sous le choc, ils n’acceptèrent jamais le fait que leur fils se soit suicidé, il préférait se dire que la cause de sa mort était un arrêt cardiaque, un fait était sûr, mon ex-belle-mère précisa que tout cela était ma faute, si je n’avais pas divorcé son fils serait toujours en vie. Je culpabilisai…

Avant ma rencontre avec Christophe, mon troisième conjoint, j’ai fait la rencontre de Nicolas deux ans après ma séparation avec Bertrand. Nicolas, prénom sous lequel il s’était présenté, ou Bruno, son prénom de naissance, que j’appris bien plus tard, dû à son adoption, détails de sa jeunesse que je n’ai jamais sus, cela restera un mystère pour moi. Nicolas que j’ai rencontré grâce à internet et qui s’est avéré être un « pervers », car il passait son temps à contacter et à rencontrer des femmes, femmes qui se sentaient seules, femmes qui avaient besoin d’attention (il était inscrit sur plusieurs sites de rencontre, sur certain site il mettait qu’il était en couple et sur d’autres sites qu’il était célibataire) et de leur demander de se filmer dans des situations pas très valorisantes pour la femme, en s’introduisant des objets ou des légumes dans leur corps et lui en retour, leur envoyait des photos de son anatomie, photo de son sexe qui a été vu sur son portable par ma fille le jour de l’anniversaire de son frère aîné que l’on fêtait ensemble au restaurant.

Rentrant à la maison, choquée et en colère, je lui demande une explication de cette photo vue par ma fille sur son portable, en réponse, il m’accusa d’avoir fouillé dans son portable et décida de faire chambre à part et d’aller dormir sur le canapé.

Après quelques jours de chambre à part, il me fit croire qu’il allait tout arrêter avec ces femmes et qu’on pourrait éventuellement reprendre notre relation.

Pensant en sa bonne foi, je décide de nous organiser un petit week-end au Futuroscope pour que l’on puisse se retrouver tous les deux sans les enfants et surtout sans ses « nanas ».

Chose faite, nous partons en direction de Poitiers, pendant le trajet, j’entendis son portable vibrer à plusieurs reprises.

Au début je n’y prêtai pas attention, mais au bout d’une heure de route je finis par lui demander qui lui envoyer ces messages, il me répondit que c’était des erreurs.

Erreur qui n’en était pas puisque c’étaient « ses nanas » (comme ils les appelaient) qui n’arrêtait pas de lui envoyer des messages, des vidéos et des photos d’elles nues, dans des positions explicites.

Voilà mon week-end était gâché, car pendant tout le séjour il n’arrêtât pas de répondre à « ses nanas » sans se cacher.

Au retour de ce week-end, il refit chambre à part, il dormait sur le canapé du salon et un jeudi soir il m’annonce qu’il va partir en week-end chez son fils pour réfléchir sur notre situation et qu’à son retour nous en discuterons et nous verrons si l’on reprend une vie de couple ou non. Il s’est avéré que le week-end chez son fils était un week-end chez une femme (qu’il avait contacté sur internet), car quand il m’a envoyé un message via Facebook me disant qu’il était bien arrivé, il n’avait pas retiré la géolocalisation de son portable, c’est comme cela que je vis qu’il n’était pas dans la ville où habitait son fils.

Énervée de ce énième mensonge, je me rendis compte qu’il me prenait pour une imbécile depuis bien longtemps. Très en colère, je mis toutes ses affaires dans des sacs poubelles, mis les sacs poubelles dans le garage et appela mon père pour qu’il vienne changer la serrure de ma porte d’entrée pour plus qu’il n’ait accès à la maison, mais seulement au garage ou il pourrait récupérer ses affaires et sa moto.

De son retour de week-end, il essaya d’entrer dans la maison, se rendit compte qu’il ne pouvait plus, alla chez nos voisins amis et m’appela. Je lui fis par de ma décision en lui expliquant tout ce que je savais sur ses relations avec ses « nanas », lui précisa qu’il pouvait garder la voiture, car c’est lui qui payait le crédit, sa moto, que toutes ses affaires étaient dans des sacs poubelle dans le garage et surtout qu’il les récupère le plus rapidement possible.

Sa réaction fut violente au téléphone, il m’insulta et me menaça.

J’appris quelque temps après qu’il s’était trouvé une nouvelle compagne et qu’il vivait en colocation non loin de la maison.

Ce fut la fin de ma relation avec Nicolas.

 

 

 

 

 

Retour vers le passé

 

 

 

Mais j’aurais dû m’en apercevoir bien avant de l’infidélité de Nicolas, car lors d’un voyage en Allemagne pour aller voir mon frère aîné qui venait de se séparer de sa femme à la suite de violences qu’elle lui faisait subir, nous avons participé à une fête médiévale en costume d’époque avec sa nouvelle compagne. Nous dormions dans une tente d’époque, nous mangions grâce à des tickets-repas dans les écuelles avec les ustensiles d’époque, nous participions à des reconstitutions de combats médiévaux, nous prenions des douches froides qui se trouvaient avec les toilettes à l’entrée du campement. Mais un soir, ma belle-sœur propose à Nicolas de prendre un bain nu dans une grande bassine avec d’autres personnes étrangères (cela se fait beaucoup en Allemagne). Je fus choquée, mais ne dit rien pensant qu’il refuserait, mais non…

Quelques mois après notre séparation, je fus contactée par une femme que je ne connaissais pas via Messenger, elle m’avait envoyé un message, car elle avait vu que Nicolas allait voir mon Facebook et elle se posait des questions sur sa sincérité, elle avait peur, car elle lui avait confié les clés de chez elle, elle n’était pas rassurée et surtout elle voulait vérifier les dires de Nicolas sur moi, car il lui avait raconté que je lui avais pris tout son argent, mis dehors sans raison, et bien d’autres choses.

En colère, car il me faisait passer pour la personne que je ne suis pas et surtout par solidarité féminine, je lui racontai toute notre histoire en lui précisant pourquoi j’avais mis fin à notre relation, et surtout en précisant qu’après mon récit, elle pourrait d’elle-même prendre sa décision vis-à-vis de Nicolas.

Elle me remercia d’avoir répondu à son message, car elle n’était pas sûre d’avoir une réponse de ma part et notre discussion prit fin, je n’ai plus jamais eu de nouvelles de cette femme.

Après ma séparation d’avec Bertrand, le père de mes enfants, je m’étais inscrite sur différents sites de rencontre, dont un plus particulièrement, qui s’appelle « Ronde & Jolie ». Sur les autres sites, ne rentrant pas dans les carcans de la maigreur et de la femme mannequin, je n’y trouvai aucun succès, tandis que sur le site de Ronde & Jolie, j’étais à ma place en tant que femme ronde dont je vais vous expliquer le concept : « Le site Ronde & Jolie est un site de rencontre dédié aux personnes rondes, mais aussi un comparatif de site de rencontres pour les hommes et les femmes qui aiment les personnes avec des formes. Mais la principale activité du site est de démocratiser les femmes qui ont des rondeurs. Pour cela, nous proposons un endroit pour faire des rencontres sérieuses et nous mettons à votre disposition divers outils tel le tchat ainsi que la possibilité de faire des rencontres amicales. En tant que site de rencontre, “ronde et jolie” a été créé dans le but de satisfaire les femmes avec des formes généreuses.

Maintenant, “Ronde et jolie rencontre” permet aux femmes rondes de ne plus être complexées par leurs kilos en trop. Le site ne fait pas de distinction sur le poids de ses membres ni leur tour de taille. Pour nous, vous n’êtes pas grosses ni en surpoids.

Cependant, nous vous trouvons jolies, plantureuses et pulpeuses ».

En tant que site de rencontre, « ronde et jolie » a été créé dans le but de satisfaire les femmes avec des formes généreuses.

Ces genres de plateformes mettent généralement en avant les femmes minces ou athlétiques.

Ronde et jolie c’est aussi être une femme pulpeuse.

Une femme pulpeuse est une femme qui est belle comme tous les autres types de femmes dites rondes, minces ou grosses. Les gens croient à tort que les femmes pulpeuses sont des femmes rondes sans formes, mais il existe aussi des femmes pulpeuses qui sont plus ou moins minces.

Alors une femme ronde n’est-elle pas pulpeuse ? Oui et non ! On peut dire qu’une femme est pulpeuse qu’elle soit grosse ou mince si elle possède des courbes sensuelles et des formes marquées. Bref, une femme pulpeuse est une femme ni trop grosse ni trop maigre, mais une femme avec des formes en valeur.

Les femmes pulpeuses ont des caractéristiques spécifiques différentes des autres types :

La bouche : une des caractéristiques de la femme pulpeuse est évidemment la bouche pulpeuse. Elle est de forme adaptée au visage de sa propriétaire et est généralement charnue et équilibrée.

Le physique les femmes pulpeuses à un physique caractéristique. Ces critères incluent : une poitrine bien marquée, une taille marquée à cause de hanches larges et des fesses rebondies.

L’attitude : Être pulpeuse inclut aussi l’attitude sexy. Même si vous l’êtes déjà, vous devez le sentir et cela se traduit par la psychologie, le comportement et l’habillage.

Sur Ronde et jolie, nous vous proposons des profils de femmes rondes variées. Ce qui rend ces filles attirantes n’est pas seulement leur couleur de cheveux, mais aussi leur génétique exceptionnelle.

Les muscles du corps de ces femmes rondes et jolies sont aussi naturellement tonifiés et les rendent plus sexy. À cela s’ajoutent aussi de gros seins et des membres bien équilibrés (bras et jambes proportionnels).

Dans notre page dédiée à femme ronde sexy, on met en avant les atouts de la femme ronde. Mais comment ? Nous vous montrons ce qui fait son charme et ses atouts.

Si vous faites partie de ces personnes, nous vous proposons également de porter des tenues qui accentueront vos courbes préférées telles : les fesses rebondies et les jolies épaules. Cela vous avantagera par rapport à vos concurrentes et attirera plus d’hommes intéressés.

Sachez cependant que votre attitude jouera un grand rôle. Les vêtements jouent aussi un grand rôle, mais faites attention de ne pas trop vous dévoiler au risque de devenir vulgaire. Voici quelques conseils : ne portez jamais des tenues serrées, moulantes ou très courtes, évitez aussi le décolleté plongeant. De ce fait, portez ce qui rend vos formes naturelles et agréables à voir sinon vous serez mal à l’aise et cela se saura même lors de vos échanges sur la plateforme. Sachez que les tenues simples sont les plus fiables, vous n’avez donc pas avoir trop de mal à choisir quoi porter.

Voyant que j’avais un petit succès sur ce site (restons modestes !), j’ai commencé à rencontrer des hommes, beaucoup d’hommes, à les contrôler, à me servir d’eux, à les utiliser comme objet sexuel, je les appelais mes « Amis/Amants », j’en étais arrivé à six amis/amants. Cela était facile pour moi, car avec Bertrand nous avions la garde alternée au début de notre divorce, j’avais une semaine « MAMAN » et une semaine « FEMME ». Pendant ma semaine « MAMAN », je ne voyais personne et pendant ma semaine « FEMME » c’est là que je rencontrais tous ces hommes. Tous ces « hommes » autour de moi m’ont permis de reprendre confiance en moi, Bertrand m’avait beaucoup dénigrée sur mon poids, lui et sa famille me parlaient quotidiennement de mon poids, de ma surcharge pondérale, de mon obésité à en devenir méchant.

Quelle jouissance de jouer avec les hommes, je me sens exister, je me sentais femme, je me sentais désirée, je me sentais libre et surtout je ne voulais aucune attache. Mimi, ma « sœur de cœur » me disait : « Mais comment tu fais ? un jour un homme, un autre jour un autre homme, un troisième jour un troisième homme, etc. Moi je ne pourrais pas faire ce que tu fais ! » Oui je comprenais qu’elle me pose ce genre de questions, mais pour moi je ne m’en posais pas des questions à l’époque, je profitais, je n’y voyais aucun mal !

Aujourd’hui, après en avoir échangé avec Sophie la psychothérapeute de la Maison de Soie, je prends conscience que je suis rentrée dans le « Triangle de Karpman », j’ai été victime de plusieurs « hommes violents », j’ai utilisé les « hommes » pour mon plaisir, je voulais sauver les « hommes » de leur violence ou de leurs actes pervers envers les femmes.

Cela va probablement choquer certains, mais, à moins de pratiquer couramment l’assertivité, il y a de fortes chances que vous vous retrouviez dans ce qu’on appelle le triangle de Karpman.

Le triangle de Karpman ? Mais de quoi s’agit-il ?

Le triangle dramatique développé par le psychologue américain Stephen Karpman représente un modèle social d’interactions humaines dans lequel trois rôles s’affichent :

 

La victime 

:

celui qui se sent persécuté ;

Le sauveteur 

:

celui qui vous vient en aide (vous veut du bien) ;

Le persécuteur 

:

celui qui prend pour cible la future victime.

Il est difficile d’échapper à ce rôle, car très souvent nous jouons dans cette pièce (inconsciemment), et nous en tirons profit.

 

 

Chacun des trois acteurs trouvera une réponse à ses propres attentes en jouant son rôle.

Ces rôles peuvent être mis en relation avec ce qu’Eric Berne appelle les « quatre mythes » :

 

J’ai le pouvoir de rendre les autres heureux (Sauveteur en recherche d’une Victime) ;

Les autres ont le pouvoir de me rendre heureux (Victime en attente d’un Sauveteur) ;

J’ai le pouvoir de rendre les autres malheureux (Persécuteur en attente d’une Victime) ;

Les autres ont le pouvoir de me rendre malheureux (Victime en attente d’un Persécuteur).

Le triangle de Karpman offrirait donc à chacun une sorte de solution de nature à combler ses besoins ou attentes.

Quel rôle adoptez-vous généralement dans ce triangle infernal :

Celle ou celui qui veut contrôler et qui sait ce qui est bon pour l’autre… ?

Celle ou celui qui vient en « aide aux autres » ?

Ou la victime qui subit les choses se sent persécutée ?

 

Zoom sur la victime

Ne sommes-nous pas tous un peu la victime de quelqu’un, ce père trop exigeant, cette administration qui ne veut rien entendre, ces personnes qui nous manquent de respect, ce collègue qui ne fait pas sa part de boulot, ce patron trop sévère …

Lorsque nous sommes face à une difficulté, ou que nous devons assumer un mauvais choix, trouver un coupable est plus aisé que de se remettre en question.

La victime ne cherchera pas réellement à sortir de son rôle, car elle reçoit attention, aide ou l’assistance et se sent aimée.

Le sauveteur aidera la victime, mais sans vraiment la rendre autonome. Dans son rôle, il sera apprécié, reconnu, voire aimé.

Chacun garde son rôle dans ce jeu de dupes tout en tirant profit des bénéfices secondaires qui en découlent (avantages souvent cachés).

La « victime » attirera l’attention sur elle, et en particulier celle du sauveteur.

Se plaindre est en réalité la présentation d’une demande cachée, un moyen pour que l’on s’occupe d’elle.

Être une victime signifie aussi que toutes les difficultés rencontrées et le mal qui survient sont la faute du système, des autres… Des persécuteurs.

C’est donc une bonne excuse pour ne pas reconnaître ses responsabilités, et ne pas modifier ses habitudes.

À quoi bon essayer de changer, vu que tous les problèmes viennent des autres ? En fait, la victime n’a pas toujours envie que la situation s’arrange, même si elle souffre ! Que ferait-elle si on ne s’occupait plus d’elle ?

Vous venez de prendre conscience que vous jouez parfois ce rôle de victime ? Ne le renforcez pas par la culpabilité ! Nous vivons dans une société qui alimente la victimisation en déresponsabilisant les gens et en alimentant l’assistanat. Plus une personne est autonome, plus l’indépendance et la liberté deviennent ses moteurs. L’aider sans favoriser son autonomie, c’est au contraire la réduire au silence.

N’espérez pas que les autres agissent à votre place, vous risquez d’attendre longtemps !

Cessez de croire en la transformation de votre environnement, que les autres vont changer. Le changement commence par vous. Certes, il faudra prendre certains risques, entre autres ceux des confrontations et du positionnement.

Mais si ce rôle de victime vous dérange dans votre épanouissement personnel, peut-être serait-il temps de commencer à examiner les possibilités pour vous prendre en main ?

Nous ne prétendons pas que le chemin est facile. Il prend souvent, prend du temps, comme toute véritable transformation. Ici, le passage de la victimisation à la responsabilisation et à l’autonomie.

Concrètement, il faudra agir, faire preuve de patience et de persévérance.

Mais les bénéfices qui vous attendent n’en valent-ils pas la chandelle ?

Et pour faciliter ce chemin vers plus de liberté, tout en étant rassuré et en prenant du plaisir, le coaching est un véritable atout.

 

Zoom sur le persécuteur

Souvent les personnes qui ont une tendance de persécuteurs ont eu beaucoup de frustrations dans leur enfance et essaient de le faire payer (inconsciemment) aux autres.

Vous vous sentez « un peu » dans cette catégorie ? Parfois « critiqueur » ou « persécuteur » ? Il serait intéressant de vérifier ce que cela réveille chez vous :

Notamment, les reproches faits à l’autre, que réveillent-ils chez vous ?

Qu’est-ce qui n’a pas (encore) été solutionné dans votre vie ?

Qu’est-ce que vous autorisez ou, au contraire, vous interdisez ?

Le persécuteur est prisonnier de son propre contrôle !

Il pourrait être intéressant de s’interroger sur vos réels choix de vie.

Par exemple se poser ces quelques questions sur votre perfectionnisme :

« En quoi est-ce important pour vous d’être parfait(e) ? »

« La perfection existe-t-elle et à quel prix ? »

« Que se passerait-il si vous n’étiez pas parfait(e) ? »

Sortir du triangle de Karpman, pour un persécuteur, passe souvent par le lâcher-prise.

 

Zoom sur le sauveteur

Son obsession est de vous aider… sans même demander si vous avez besoin d’aide !

Il vous cajole, vous prodigue de bons conseils (les siens), vous réconforte, fait même les choses à votre place… au point de devenir parfois envahissant et d’être perçu alors comme un persécuteur.

Si la victime se plaint de l’intervention inopinée du sauveteur, celui-ci rumine ce type de phrase : « Après tout ce que j’ai fait pour toi… »

Dans ce triangle infernal, le rôle de sauveteur est parfois une fuite. S’occuper des problèmes d’autrui est parfois le moyen de ne pas s’occuper des siens. L’intervention du sauveteur n’est-elle pas, parfois, une façon de nier ses propres besoins ?

Questions à vous poser si vous avez une tendance à jouer les sauveteurs :

« En quoi est-ce important pour moi de vouloir à tout prix sauver l’autre ? »

« Que se passerait-il si je ne le faisais pas ? »

« Qu’est-ce qui me fait peur à mon bout de la relation (voir les trois composantes de la communication ajouter lien) pour vouloir absolument m’occuper des autres ? »

« Est-ce le seul moyen que j’ai trouvé pour nourrir mon ego ? »

 

Comment sortir de ce rôle de sauveteur ?

Commencer par demander si l’autre souhaite être aidé ;

Cette aide devra être cadrée dans son contenu et dans le temps ;

Elle devra avoir une contrepartie pour éviter à l’autre d’être en dette… ;

L’aide doit permettre à la personne aidée de faire sa part du chemin (il faudra qu’elle se responsabilise) ;

L’aide doit permettre à la personne d’aller vers son autonomie.

Rappelez-vous le dicton : « Ne lui donnez pas du poisson, apprenez-lui plutôt à pêcher ! »

 

 

 

 

 

Le seul et l’unique

 

 

 

Lassée de toutes ces rencontres qui, au fil du temps, ne me mèneraient à rien, je me dis qu’il était temps pour moi de trouver un seul et unique homme, homme qui m’apporterait beaucoup plus que tous ces Amis/Amants, homme avec qui je pourrais partir en week-end, sortir et profiter de la vie. Cette prise de conscience mit la fin à toutes ces rencontres malsaines, et avec le recul j’ai dû faire souffrir certains de ces hommes qui eut étaient là pour des rencontres sérieuses, certains étaient même tombés amoureux, ce que j’appris bien longtemps après.

De nouveau seule avec mes enfants, je me dis que je ne me laisserais plus jamais prendre… que je serais vigilante, que les sites de rencontre ne permettaient pas dans tous les cas de rencontrer une personne « saine et bien sous tous rapports » et surtout j’avais arrêté de jouer avec les hommes, car ça ne menait à rien.

Alors un matin, je décide de me désinscrire de tous ces différents sites quand je vis sur un site qu’un homme m’avait laissé un message : « Bonjour, moi c’est Christophe ! », je décide de le lire et bien sûr d’y répondre par politesse ! Ce fut le commencement d’une discussion par messages et après par téléphone à échanger sur notre façon de voir la vie, sur l’éducation des enfants (car il a trois enfants aussi presque du même âge que les miens), sur nos désirs, nos envies.

J’étais sous le charme de cet homme, il avait les mêmes idées que moi, les mêmes façons d’éduquer les enfants, la même vision de la vie, les mêmes envies, alors on finit par s’organiser un week-end pour notre première rencontre à Honfleur, Honfleur ville que j’affectionne par sa beauté, son port, ses marchés, ses plages.

Il réserva un hôtel à Honfleur sans me prévenir, car moi j’avais décidé d’y passer que la journée, mes finances ne me permettaient pas de réserver un hôtel, nous décidâmes de partir le samedi matin après que j’ai déposé mes enfants chez leur père pour le week-end (mes enfants avaient décidé de reprendre contact avec leur père par pitié, car il le savait seul). Rendez-vous devant la gare de la ville où habitait Bertrand. Avec une heure de retard, il arrive au point de rendez-vous que l’on s’était fixé sur le parking de la gare du lieu d’habitation de Bertrand. Je décide de prendre ma voiture, on ne sait jamais, je venais de faire sa connaissance seulement par téléphone, j’étais méfiante, nous prenons la route en direction de Honfleur. Nous discuterons pendant tout le trajet.

Arrivée à Honfleur, il me dit qu’il a réservé un hôtel pour qu’on puisse y rester deux jours et rentrer tranquillement dimanche, jour où je dois récupérer mes enfants chez leur père. J’accepte et nous nous dirigeons vers l’hôtel.

Arrivés à l’hôtel, nous allons voir notre chambre et décidons de partir faire des courses pour nous faire un petit pique-nique dans la chambre avant d’aller nous promener. Au moment de payer les courses et la chambre d’hôtel, premier faux pas, il avait oublié son portefeuille chez lui et c’est moi qui dois tout payer (ce que je n’avais pas prévu dans mon budget, budget serré étant seule avec mes trois enfants, moi je ne voulais y passer que la journée et rentrer le soir, mais il avait pris la décision de réserver un hôtel), mais pour me rassurer il me dit qu’il me ferait un virement pour me rembourser, mais le virement dimanche soir n’est jamais arrivé jusqu’à mon compte.

À ce moment-là, j’ai commencé à me poser des questions, mais je finis par me dire que cela pouvait arriver d’oublier son portefeuille et rapidement je passai à autre chose. Nous passons un excellent week-end, mais maintenant il était l’heure de reprendre la route tranquillement, car je dois récupérer mes enfants et reprendre le travail le lendemain matin !

Je récupère les enfants qui avaient passé le week-end chez leur père, contente de les retrouver, rentre à la maison avec eux et aussitôt arrivée mon téléphone sonne, c’était Christophe qui m’appelait pour me dire qu’il avait passé un excellent week-end avec moi et qu’il souhaitait qu’on se revoie le lendemain soir pour dîner, qu’après on reste ensemble pour la nuit à l’hôtel qui se situe non loin du restaurant, pour que je ne sois pas loin de mes enfants qui dormiraient à la maison.

J’accepte « contente et surtout sous son charme », car moi aussi j’avais passé un très bon week-end à Honfleur. Nous restons au téléphone toute la soirée et une bonne partie de la nuit jusqu’au lendemain matin, moment où je pars pour le travail. Arrive le soir, il est, une fois de plus en retard, car son travail de responsable d’agence immobilière lui prend beaucoup de temps, mais fini par arriver pour passer me prendre et nous nous dirigeons vers le restaurant. Nous passons un très agréable dîner, passons la nuit ensemble à l’hôtel.

Le lendemain matin il me ramène chez moi pour que je récupère ma voiture pour aller sur mon lieu de travail. Nous parlons au téléphone pendant tout le trajet qui me même au travail, et on décide de se revoir le soir même, mais cette fois-ci se sera chez moi en présence de mes trois enfants.

À partir de cette soirée-là il ne partira plus de chez-moi, nous commençons une vie ensemble avec mes enfants, enfants que je n’avais pas pris le soin de prévenir et que j’ai mis devant le fait accompli ce qui fut très compliqué pour la suite de notre relation.

« La vie est un long chemin, à quoi bon marcher seul, quand on peut le parcourir main dans la main. »

La soirée avec Christophe et mes enfants se passe tranquillement, pour le lendemain matin il me propose de m’emmener en voiture sur mon lieu de travail, car lui ne travaille pas le lundi. Quelques jours se passent, et un soir il m’annonce qu’il a donné sa démission de son travail de directeur d’agence, car lors de nos différentes discussions je lui avais dit que je souhaite refaire ma vie avec une personne disponible pour que l’on puisse partir en week-end lorsque mes enfants étaient chez leur père, lui comme il travaillait le samedi et que ses jours de repos étaient le dimanche et le lundi et moi mes jours de repos étaient le samedi et le dimanche, cela ne concordait pas pour que l’on puisse partir ensemble en week-end.Je fus choquée par cette décision qu’il avait prise sans m’en parler, mais il trouva comme argument les propos que j’avais tenus sur les week-ends lors de notre rencontre.

Chose faite, du jour au lendemain il ne va plus travailler, il m’emmène, vient me chercher tous les jours de la semaine sur mon lieu de travail et repart à la maison le reste de la journée en présence de mes enfants quand ils n’ont pas cours. C’est là que tout a commencé… Le matin lorsqu’il m’emmenait et le soir quand il revenait me chercher, il passait son temps à me parler de mes enfants, de ce qu’ils avaient fait dans la journée pour que quand je rentre le soir je passe mon temps à leur faire des remarques ou des réprimandes sur leur comportement et surtout lui donner raison à « lui » vis-à-vis de mes enfants. Situation qui finit par me mettre très mal à l’aise, car je me retrouvais entre les deux, d’un côté mes enfants et de l’autre côté « lui » surtout ce qu’il ne supportait pas que je défende mes enfants, il me disait souvent :

« Tu ne prends jamais parti pour moi ! »

« Tes enfants ont toujours une bonne raison de faire les choses ! »

« Je ne suis pas légitime dans cette famille ! »

« Je n’ai pas ma place dans cette famille ! »

« Il n’y en a que pour tes enfants ! »

Normal pour moi que je réagisse comme cela, avec ce que mes enfants avaient vécu avec Bertrand, leur père, normal que je prenne leur défense et de plus je n’aimais pas qu’il me fasse des remarques sur mes enfants sachant que lui ne s’est jamais occupé de ses propres enfants, car son ex-femme refusait qu’ils les voient.

Son ex-femme ne voulait pas que ses enfants soient en contact avec leur père, car elle avait subi des violences conjugales avec Christophe et sa manière de se venger était que Christophe ne voit plus ses enfants.

C’est à ce moment-là qu’il a commencé à me montrer ses colères, ses insultes, que les premiers coups sont tombés, car je n’allais pas dans son sens, que je défendais mes enfants sans prendre parti pour « lui ».

En même temps que ses colères sont intervenues ses alcoolisations, et c’est à partir de ce jour-là que la manipulation a débuté.

Je ne vous cache pas que quand Christophe était en colère et alcoolisé il ne voulait pas venir me rechercher à mon travail le soir et donc j’étais dans la rue seule à trouver une solution pour rentrer, ou s’il décidait de venir me chercher avec un taux d’alcool très avancé, il roulait comme un fou sur la route à me faire peur. Plus j’avais peur, plus il roulait vite et dangereusement. Une fois qu’il m’avait déposé chez moi, il repartait s’alcooliser pour la nuit.

Peu de temps après, il a voulu (plutôt imposé) que je quitte mon travail pour que l’on travaille ensemble dans l’immobilier en tant qu’indépendant, car Christophe est très possessif et jaloux. Je n’étais pas d’accord avec cette décision, car j’aimais le travail que je faisais (dans une société qui fait des études de marché pour la grande distribution) et je m’entendais bien avec mes collègues de travail. Je ne voulais pas laisser un poste fixe pour un statut d’autoentrepreneur ou l’on ne sait pas combien on va gagner par mois, je préférais la sécurité, mais en vain.

Il insista très longtemps en y ajoutant des colères, car soi-disant il avait quitté son travail pour moi, au bout d’un an, je finis par démissionner, car je n’ai pas obtenu de ma société une rupture de convention et m’inscrire en tant qu’autoentrepreneur pour exercer le métier d’agent immobilier indépendant rattaché à une structure nommée SAFTI. Je fis les formations nécessaires pour devenir mandataire SAFTI et pouvoir rentrer mes premiers mandats, mais ce n’était sans compter que Christophe lui qui avait exercé la fonction de directeur d’agence immobilière me formait en parallèle et à sa façon bien sûr. La formation que me faisait Christophe était très difficile, je n’étais pas toujours en accord avec ce qu’il me disait, j’avais mes propres idées sur la manière dont je voulais exercer ce métier, mais non, il fallait faire comme lui l’avait décidé, c’était lui le professionnel de l’immobilier.

Quand je n’étais pas d’accord avec Christophe, cela déclenchait très souvent des disputes alcoolisées et je me retrouvais seule à honorer les rendez-vous, rendez-vous ou parfois je devais me rendre à pied, car Christophe était en train de s’alcooliser dans la voiture, je ne vous cache pas que j’en ai fait des kilomètres à pied pour aller faire des visites de maisons et d’appartements !

Un jour, son fils aîné (oui il avait pu reprendre contact avec ses enfants), apprenant que nous venions de nous « lancer » dans le métier d’agent immobilier indépendant, a voulu nous rejoindre. Christophe accepta, prit son fils aîné sous son aile et commença aussi à le former pour qu’il devienne « auto-entrepreneur » dans l’immobilier.

Ce fût un calvaire pour moi, son fils aîné venait quand il voulait, il avait toujours de bonnes excuses pour ne pas venir, un coup il est malade, un coup il doit aller chercher sa femme au travail, un coup il est trop fatigué et quand il était décidé à venir, il passait son temps à fumer nos cigarettes bien sûr, à manger avec nous, sans faire quoi que ce soit.

Il s’est même permis un jour de dire à son père que je n’étais pas capable d’être « agent immobilier », que je ne faisais que le côté administratif du métier. Cette formation à trois ne durait pas bien longtemps, son fils ne sachant pas vendre une simple maison ou un appartement voulait se lancer dans l’immobilier de luxe.

Comme lui a dit son père : « avant de te lancer dans la vente des villas de luxe, commence par vendre des appartements et des maisons, prends de l’expérience et après tu pourras vendre des villas de luxe ! », il n’avait pas tort, mais vous savez bien que nos jeunes, ont tout vu, tout fait et qu’ils savent mieux que les parents ! Ce fut la fin du projet pour son fils.

Dans ce même temps, il décide de changer de région, la manipulation continue ! la région parisienne ne lui plaisait plus, donc il décide un bon matin de déménager en Bretagne et comme arguments il m’indique que cela me permettrait de ma rapprocher de ma meilleure amie Mimi.

Cela fait beaucoup pour moi, changer de travail, maintenant changer de région et m’éloigner de mes deux enfants (mes deux aînés faisant leurs études en région parisienne, ils ne voulaient pas nous suivre, car ils avaient pris une colocation ensemble avec un ami de mon fils aîné pour fuir la maison, ils en avaient assez des colères et des alcoolisations de Christophe), sachant que mon dernier fils qui lui est encore mineur, va venir avec nous et faire son entrée au Lycée en Bretagne.

Une fois de plus, je finis par céder à sa demande en me disant que peut-être le fait de changer de région cela atténuera ses colères, ses alcoolisations et donc nous déménageons en Bretagne, sachant que le métier de mandataire SAFTI on peut l’exercer dans toutes les régions de France.

Avant d’arriver définitivement en Bretagne, nous devons passer récupérer nos affaires qui se trouvent dans notre Mobil-home que nous avions en Normandie. Ce Mobil-home nous l’avions acheté quand nous vivions en région parisienne pour aller passer tous nos week-ends en Normandie, car les enfants étant grands, ils pouvaient rester à la maison s’il ne voulait pas venir avec nous. Christophe venait me chercher après mon travail le vendredi et on prenait directement la route. Le dimanche on reprenait la route pour retrouver les enfants à la maison et préparer la semaine qui allait arriver.

Arrivée en Bretagne, nous aménageons dans une petite maison ancienne, à deux pas de la mer, j’effectue mes changements auprès de SAFTI, je modifie mon extrait Kbis, je fais les démarches pour inscrire mon fils cadet au lycée. Nous sommes dans un très bel endroit, ça change de la région Parisienne, notre activité professionnelle fonctionne, les Bretons sont charmants et accueillants, tout pour être bien, mais en vain, ses colères sont toujours présentes vis-à-vis de mon fils cadet qui ne veut pas travailler à l’école, vis-à-vis de moi, car je ne fais jamais les choses bien, il faut toujours que Christophe surveille ce que je fais et comment je le fais tout en me disant que ce n’est pas comme cela qu’on fait.

Christophe, qui est une personne qui a besoin de nouveaux projets sans cesse, décide de faire de l’achat/revente de véhicules d’occasion (plus précisément les véhicules MINI Cooper) et me demande d’ouvrir une nouvelle entité en tant qu’autoentrepreneur, sachant que l’on peut avoir plusieurs corps de métiers sous un même numéro de SIRET. Il décide alors de s’associer avec un mécanicien qu’il avait rencontré via « Le Bon Coin », débute alors notre nouvelle activité d’achat/revente dans un petit local qu’on loue à la mairie, près de chez nous. Activité qui le mènera un jour à me dire que c’est lui le patron ! il me laisser gérer seule la partie « immobilier » et en parallèle je dois m’occuper de l’administratif du garage, des rendez-vous avec le banquier, des rendez-vous avec le comptable, etc.

Ses colères continuent…

Lors d’une colère avec alcoolisation, Christophe a mis mon fils cadet dehors en me précisant que si je voulais je pouvais le suivre. Oui, je vais suivre mon fils dehors, il est hors de question que je laisse mon enfant mineur dehors tout seul. Nous prenons nos valises et nous partons sans savoir où aller. Nous finissons avec mon fils par nous réfugier dans le garage, il y a un matelas pour que mon fils puisse dormir, moi je resterais assise sur une chaise toute la nuit à répondre à ses appels, à ses messages. Le lendemain, la colère de Christophe n’étant pas terminée, mon fils ne pouvant pas dormir plusieurs nuits dans le garage, je regarde sur le « Bon Coin » si je ne peux pas trouver une location. Bingo ! je trouve un studio meublé à louer à la semaine, non loin de la maison. Je téléphone, trouve une bonne excuse pour louer ce studio, les propriétaires acceptent, j’ai rendez-vous dans une heure pour visiter et signer le contrat de location.

Rassurée que l’on ne fera pas une nuit de plus dans le garage, je prends nos valises et direction le studio. Semaine très difficile seule avec mon fils cadet dans le studio, il n’est pas très sympa avec moi, il est très moralisateur et surtout il est très exigeant. Pendant la semaine, Christophe continue à m’appeler, à me faire avouer qu’une fois de plus tout est ma faute, si mon fils est comme ça c’est ma faute, car je l’ai trop couvé, que je n’ai aucune autorité sur lui, etc.

Aveux que je finis par faire, lors d’un dîner auquel Christophe m’avait invité, ce qui mit fin à notre séparation. Nous réintégrerons la maison avec mon fils en fin de semaine.

Pendant toute leur jeunesse, leur adolescence, mes trois enfants ont connu la violence : violences qu’ils ont subies de leur père et violences que j’ai subi de mes conjoints. Il faut savoir que la violence conjugale est une maltraitance pour l’enfant…

 

Peu d’adultes ont conscience que la violence conjugale atteint l’enfant même s’il n’en est pas le destinataire direct. Or, qu’il s’agisse de coups ou de mots, la clinique montre que l’enfant qui vit dans un environnement de violence conjugale est en grande souffrance. Exposé malgré lui à un processus d’intériorisation de la violence, il est mis en difficulté dans son développement.

 

L’enfant se construit en référence au modèle adulte

 

Les enfants se développent à partir de ce que nous, adultes leur transmettons. La valeur du modèle familial d’abord ; social ensuite participe à socialiser l’enfant, à le civiliser. L’enfant qui apprend la loi du plus fort n’apprend pas à intégrer les limites, à différer son besoin, à tolérer la frustration pour accéder à des expériences relationnelles positives.

La violence comme modèle relationnel bannit le respect de l’autre dans sa différence et se fonde sur le passage à l’acte au détriment de la parole. Dans ce modèle, l’enfant n’apprend pas à mettre de la distance entre ses émotions et leur expression.

À l’inverse, faire l’exercice de la frustration nécessite de mettre des mots et un cadre éducatif structurant, cohérent et continu. La qualité des relations affectives, solides, soutient l’apprentissage de cette capacité.

 

L’impact de la violence conjugale est dommageable pour l’enfant de tout âge

 

Dès le plus jeune âge, des traumatismes relationnels découlent d’un attachement précoce défaillant, désorganisé et à forte composante de stress.