Erhalten Sie Zugang zu diesem und mehr als 300000 Büchern ab EUR 5,99 monatlich.
Après avoir perdu son âme sœur, Emma Jensen, jeune créatrice de bijoux de luxe, entame un voyage introspectif. Dans cette quête de soi, elle rencontre l’énigmatique Tommaso, déclenchant un maelström de désir et de conflits intérieurs. Ce roman tisse une toile envoûtante où passion, mystère et rédemption s’entremêlent, explorant les profondeurs de l’esprit humain avec émotion et secrets révélés.
À PROPOS DE L'AUTRICE
Inspirée par ses propres épreuves, dont le harcèlement scolaire,
Flora Sirvent a transformé ses sentiments en art, créant un roman poignant sur le refoulement émotionnel. Toujours avide de découvertes, elle est à la fois curieuse et résiliente. Pour elle, l’écriture est plus qu’un refuge : c’est un moyen de détente et de libération.
Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:
Seitenzahl: 239
Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:
Flora Sirvent
L’éclat de mes ombres
Tome I
Un tourbillon émotionnel,
entre désir, mystère et combat intérieur
Roman
© Lys Bleu Éditions – Flora Sirvent
ISBN : 979-10-422-3484-3
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Au cœur de l’éclatante Milan, Emma Jensen, créatrice de bijoux de renom, entreprend un voyage introspectif pour fuir les ombres de son passé. Alors qu’elle déambule dans les rues pavées de la ville, entre l’ombre des monuments et la lumière des vitrines, elle croise le regard envoûtant d’un homme mystérieux. Un éphèbe italien au charisme magnétique, dont les yeux bleus semblent percer les profondeurs de son âme tourmentée.
La rencontre fortuite avec cet apollon milanais, dont le nom reste insaisissable, ébranle les fondations émotionnelles d’Emma. La tension palpable entre eux devient le fil conducteur d’une histoire où les émotions refoulées surgissent, laissant place à un maelström de désir et de lutte intérieure. Entre les ruelles médiévales de Milan et les échos de la Dolce Vita moderne, l’attraction entre Emma et cet homme au mystère palpable devient le catalyseur d’un voyage aussi tumultueux qu’ensorcelant.
Le départ
Quatre heures et demie, le réveil me tire de mes songes. Un soupir s’échappe de mes lèvres alors que je devrais être emplie d’excitation à l’idée de ce voyage à venir. Pourtant, la simple perspective de quitter mon lit et d’affronter une nouvelle journée me plonge dans une mélancolie profonde. Depuis quelque temps déjà, l’émerveillement devant les plaisirs simples de la vie m’échappe, et cela devrait pourtant être une source de réjouissance. Les moments qui autrefois m’auraient remplie d’une joie débordante et d’une impatience insatiable semblent désormais lointains. Autrefois, je n’aurais pas fermé l’œil de la nuit précédant un départ, restant éveillée devant ma porte, les valises prêtes à être saisies.
Peut-être qu’aujourd’hui, au détour d’un chemin, je trouverai la clé pour libérer mon esprit de cette torpeur persistante. Ou peut-être suis-je destinée à errer sans but, à la recherche d’une lueur d’enthousiasme qui semble s’être éteinte en moi.
Bip… bip…
Le son du téléphone me tire de mes pensées. Sur l’écran s’affiche le prénom « Maud », et ce simple affichage suffit à illuminer ma matinée. Maud, bien plus qu’une amie, elle est mon âme sœur. Nous partageons une connexion unique, une relation si profonde que chaque émotion, chaque pensée semble se transmettre entre nous. Dans les moments de bonheur comme dans les épreuves, elle est toujours là, une présence inébranlable, un soutien inestimable. Comparée à elle, je me sens parfois comme à l’ombre d’un rayon de soleil.
Le message réconfortant de Maud apaise mon esprit. Il est vrai que les jours à venir pourraient comporter leur lot de défis, mais il est temps de reprendre le contrôle de ma vie. Son soutien inébranlable me donne la force nécessaire.
Même si je ne suis pas une personne facile à s’attacher, Maud occupe une place spéciale dans mon cœur. Mon approche distante envers l’amitié et les relations en général ne m’a pas empêchée de forger des liens forts avec elle. Elle connaît mes réserves envers les autres, mais elle reste inquiète à l’idée de me voir partir seule cette année. Cependant, cette décision était nécessaire. Ce mois en solitaire me permettra de me retrouver, et la perspective de découvrir la Triennale à Milan, passionnée d’art, de design et d’architecture que je suis, ne pouvait être ignorée.
D’un pas résolu, je me redresse, prenant place au bord de mon lit. Mes paupières, lourdes de sommeil, peinent à s’ouvrir complètement. Un bâillement involontaire trahit ma fatigue, mais je me surprends à reconnaître la qualité de ma nuit, largement favorisée par la présence rassurante des anxiolytiques.
Un sourire fugace se dessine sur mes lèvres. Allons, un peu d’énergie ! Je me donne un coup de pied symbolique aux fesses et me dirige rapidement vers la salle de bain. Le rituel matinal débute par le retrait de mes vêtements, laissant la chaleur de la douche chasser les derniers vestiges du sommeil. L’avion n’attendra pas, et je suis déterminée à ne pas le faire attendre davantage.
Une fois fraîche et revigorée sous la douche, je me confronte à l’énigme de ma penderie. Pendant au moins cinq minutes, je reste plantée là, devant un choix crucial. L’opposition entre le confort absolu, synonyme de pièces peu flatteuses, et l’option casual, plus soignée, m’embarrasse. Un dilemme cornélien.
Je pèse le pour et le contre. D’un côté, l’envie irrésistible de me glisser dans quelque chose d’extrêmement confortable, au risque de sacrifier l’esthétique. De l’autre, la nécessité de rester fidèle à mon image. Même si la vie m’a chahutée ces dernières années et que je porte cette souffrance en moi, je tiens à préserver une apparence soignée. Sortir mal habillée, même en ces temps difficiles, m’est insupportable. Mes proches le savent bien.
Pourtant, en dépit de mes tourments, je n’oublie pas que je demeure une femme d’affaires. À la tête d’une entreprise spécialisée dans la confection de bijoux de luxe, je ne peux me permettre de négliger mon apparence. C’est aussi une manière de perpétuer cette image de femme forte et déterminée, même lorsque les épreuves malmènent mon quotidien.
Pendant ces deux dernières années, j’ai choisi de m’immerger complètement dans le développement fulgurant de ma marque.
Je n’ai pas pris de vacances depuis cette époque. La réalité, c’est que je redoutais de me retrouver seule. Je n’étais pas prête, et même aujourd’hui, je ne suis pas certaine de l’être. C’est un nouveau défi qui se profile, et me voilà de nouveau en train de tergiverser, de ressentir une certaine appréhension.
Je me dis à voix haute, presque comme un avertissement personnel : « Mets-toi un coup de pied au cul, Emma, et avance, bon sang. » Une injonction qui résonne comme un rappel à ma propre détermination, un encouragement à surmonter mes peurs et à embrasser ce nouveau défi qui se présente à moi.
Enfilant le jean qui épouse délicatement mes formes, je constate dans le miroir comment il met en valeur mes courbes féminines. Le t-shirt blanc, sobre et élégant, complète parfaitement le look. La dentelle blanche de mon ensemble de lingerie fine se devine à travers les contours du t-shirt, ajoutant une touche de sensualité discrète. Mon allure, à la fois décontractée et raffinée, me donne une confiance naissante pour affronter cette nouvelle journée.
Je scrute ma penderie avec attention, vérifiant consciencieusement si je n’ai pas négligé d’emporter quelques robes de soirée. Même en vacances, l’entrepreneure en moi reste vigilante, prête à saisir toutes les opportunités qui se présentent. Les robes, symboles de sophistication et de professionnalisme, pourraient être des atouts précieux pour d’éventuelles rencontres d’affaires ou événements sociaux. Après tout, on ne sait jamais quand une occasion se présentera pour briller, que ce soit en affaires ou dans la vie mondaine.
Je pare mes poignets de bijoux, reprenant possession de ma montre laissée sur la table de chevet. D’un pas assuré, je me dirige vers mon placard à chaussures, le regard fixé sur les paires alignées. Après un court moment d’hésitation, je choisis mes Vans, privilégiant le confort pour la journée qui s’annonce.
De retour dans l’appartement, un dernier coup d’œil s’impose. Je vérifie consciencieusement ma liste mentale.
Chargeur, check.
Anxiolytiques, check.
iPad, check.
Et surtout, billets d’avion, check.
Satisfaite de ma préparation, je m’apprête à franchir le seuil de mon appartement, prête à entamer cette nouvelle aventure.
C’est le grand jour, l’excitation mêlée à une pointe de nervosité me parcourt. Mon téléphone émet la sonnerie caractéristique du chauffeur Uber qui m’attend. Dans une hâte maîtrisée, je quitte mon appartement, décidée à ne pas perdre de temps avec les escaliers. L’ascenseur sera mon allié pour descendre rapidement avec mes nombreuses valises.
À l’extérieur, une pause s’impose. Un moment de contemplation face à cette aventure en solitaire qui s’annonce. L’idée de quitter mon cocon habituel pour un mois me traverse l’esprit, mais je chasse rapidement ces pensées. Je suis forte, prête à affronter toutes les émotions qui se présenteront à moi.
Une bouffée d’air frais remplit mes poumons. L’atmosphère tranquille de cette heure matinale, où le soleil commence à percer l’horizon, me permet de savourer le calme de la rue qui s’éveille. Les oiseaux, perchés dans les platanes voisins, entament une symphonie douce. La brume matinale caresse délicatement mon visage, et les senteurs de feuilles, d’herbes, et de bitume humide imprègnent l’air.
C’est à cet instant que le chauffeur Uber m’interpelle, me ramenant brusquement à la réalité du temps qui s’écoule.
Je m’installe à l’arrière de la voiture, le chauffeur ajuste son rétroviseur intérieur, semblant vouloir me garder sous son regard vigilant. Nous sommes déjà familiers l’un de l’autre, ce n’est pas la première fois que je fais appel à ses services. Bien sûr, je possède le permis et des voitures, mais celles-ci sont bien trop « précieuses » pour que je prenne le risque de les laisser dans un parking d’aéroport.
Avec les années et grâce à ma société, j’ai pu me permettre quelques petits plaisirs assez onéreux, comme ce voyage à Milan où j’ai décidé de profiter de ma petite fortune et de faire un voyage All Inclusive.
Pour seule réponse, je lève les épaules et soupire. Je pose ma tête contre mon siège et ferme les yeux, j’ai 30 min pour me reposer avant d’arriver et de prendre un énorme bain de foule à l’aéroport, autant en profiter.
La voiture s’arrête, ce qui me sort de ma micro-sieste.
Je pouffe alors de rire et lui réponds qu’il n’a pas à s’en faire et que je rentrerais bien à la date et l’heure que je lui ai communiquées antérieurement.
Je me tourne pour être face aux gigantesques portes en verres du Terminal 3 de l’aéroport, inspire fort et mets un pied devant l’autre.
L’atmosphère est calme et apaisante. Les lumières intérieures sont tamisées, créant une ambiance paisible. Les couloirs spacieux qui sont souvent bordés de boutiques et de comptoirs de services sont encore fermés, mais les employés commencent à s’activer pour préparer la journée.
Les guichets d’enregistrement, éclairés par des néons doux, sont en train de s’ouvrir, accueillant les premiers voyageurs matinaux. Les annonces intercom résonnent doucement, annonçant les départs et les arrivées. Les écrans d’information affichent les horaires des vols, les portes d’embarquement et d’autres informations essentielles.
Les sièges dans les zones d’attente sont souvent encore vides, mais les premiers voyageurs commencent à s’installer, lisant des journaux ou consultant leurs appareils électroniques. Le personnel de nettoyage s’affaire à maintenir la propreté des espaces communs.
L’odeur du café fraîchement moulu émane des cafés ouverts tôt pour accueillir les passagers avides d’une boisson chaude. Les employés des boutiques de souvenirs commencent à disposer leurs marchandises, tandis que les restaurants préparent leurs cuisines pour les premiers repas de la journée.
Dans l’ensemble, l’intérieur de l’aéroport au petit matin offre une atmosphère tranquille et anticipatrice, avec une pointe d’excitation alors que les premiers vols de la journée se préparent à décoller.
Je m’avance au premier guichet de l’accueil afin d’y déposer mes bagages puis prends l’escalator pour rejoindre ma porte d’embarquement.
Il n’y a pas foule, mais je décide quand même de mettre mes écouteurs et d’écouter un peu de musique, ça me détend. Sans m’en rendre compte, j’arrive face à l’hôtesse qui me sourit en me demandant ma carte d’embarquement, elle me fait signe d’aller sur la droite pour m’indiquer l’entrée des secondes places.
Oui je sais, j’ai dit que j’avais les moyens, mais pour un vol si court je n’ai pas éprouvé le besoin de prendre une première classe. Bien que je n’aime pas le monde l’ambiance dans les classes éco ou seconde classe sont généralement caractérisée par un mélange de convivialité et efficacité, l’éclairage est doux et crée cette atmosphère relaxante qui me permet, une fois installée à mon siège, de fermer les yeux et attendre que le vol se passe.
***
Une heure plus tard, me voilà sur le sol italien. En sortant de l’aéroport, je rigole intérieurement toute seule, car il s’avère que je ne sais pas parler un mot d’italien, enfin je sais dire bonjour et merci.
J’interpelle un taxi, un blanc et je vérifie que ce ne soit pas une arnaque. Je suis déjà partie en Italie, à Rome très exactement et les livres touristiques nous conseillaient de prendre des taxis blancs, car ceux-ci n’allaient pas essayer de nous arnaquer alors je suppose qu’à Milan ils ont la même politique.
Je dois me dépêcher, j’ai un planning chargé aujourd’hui.
Je dois déposer mes valises dans mon superbe loft loué pour le mois, manger un bout, m’inscrire dans un club de sport UP et ensuite partir dans une superbe clinique de beauté pour qu’on prenne soin de moi. Je pense qu’après j’irais faire une séance de sport et un petit plongeon dans leur sublime piscine d’ailleurs.
Fais chier
J’ai enfin récupéré mes codes et déposé mes valises.
Maintenant, je vais me chercher quelque chose à manger, car la faim se fait sentir. Je déambule dans le centre-ville de Milan, en profitant de l’occasion pour faire du lèche-vitrine. Je scrute attentivement les tenues des Italiennes et les tendances en vogue dans ce pays. Eh oui, je n’oublie jamais le travail. Je suis constamment à la recherche de nouveautés, c’est ce qui me permet de faire évoluer mes produits et ma marque, surtout lorsque l’on envisage de s’étendre à l’international.
Une délicieuse fragrance titille mes narines, une symphonie olfactive qui éveille mes papilles affamées. L’arôme alléchant de pizzas fraîchement préparées flotte dans l’air, m’enveloppant comme une caresse gourmande. Cette exquise odeur émane du petit fast-food devant moi, où les clients sortent avec enthousiasme, dégustant des parts de pizza pliées en deux. La tentation devient irrésistible, et je décide d’entrer dans le restaurant, mes lunettes de soleil remontant délicatement sur le haut de ma tête, prête à savourer ce festin culinaire.
Face à l’étalage, une variété de pizzas m’invite visuellement et fait frémir mes papilles. Un homme pointe du doigt une Margherita parmi les délices exposés et me conseille avec enthousiasme :
Je me retourne, surprise qu’un inconnu ose m’adresser la parole.
Prête à esquisser une grimace en signe d’incompréhension, je me retourne lentement. Cependant, une fois face à son visage, l’apollon devant moi captive mon attention. Ses yeux d’un bleu profond plongent dans les miens, engourdissant mes sens. Les bruits ambiants s’estompent, laissant place à un silence enveloppant, et je me retrouve captivée par son regard envoûtant. Face à cet Adonis, ma bouche reste entrouverte, figée par sa beauté qui vient de me gifler.
Aucun homme n’avait réussi à susciter une telle réaction en moi au cours des deux dernières années ; je me sens troublée. Un sourire amusé prend place sur son visage, accompagné d’un léger ricanement, ramenant peu à peu ma conscience à la réalité. Secouant la tête pour reprendre mes esprits, je lui explique en anglais que je ne parle pas italien.
Surprise qu’il m’adresse la parole en français, j’en reste encore plus interloquée. Cependant, j’arrive à reprendre mes esprits pour lui répondre.
En interrompant notre échange, le vendeur a capté mon attention.
Je me suis tournée vers lui, faisant dos à cet inconnu. Suivant ses recommandations, j’ai opté pour celle qu’il m’avait suggérée. En lui adressant un signe de tête de remerciement, il m’a répondu par un sourire chaleureux au loin.
Quittant le restaurant, je me suis dirigée vers un petit parc paisible pour savourer ma pizza-sandwich. Cependant, je ne parviens pas à chasser de ma tête ce regard, ces yeux, ce sourire et cet accent envoûtant… Un sentiment de culpabilité m’envahit, une bouffée de chaleur surgit, ma gorge se serre, une boule se forme dans mon ventre, et mes mains tremblent.
Retenir mon souffle semble impossible.
Il est impératif que j’appelle Maud.
Absolument.
Je ne lui réponds pas, elle entend ma respiration accélérée, elle comprend.
Mettant du temps à répondre, Maud s’excite.
À l’évocation du fait qu’elle a failli mentionner son nom, je fonds en larmes. Elle est consciente que je ne suis pas prête à aborder ce sujet. Je n’ai plus articulé son nom à voix haute depuis l’accident, et je ne me le permets que dans mes pensées. Cependant, il va falloir que je trouve le courage de le dire un jour pour pouvoir me libérer de ce fardeau. Je ne devrais pas me laisser affecter à ce point par une simple rencontre avec un homme. Je ne devrais pas m’abstenir ni ressentir de culpabilité pour un échange, si on peut même appeler cela ainsi, mais malgré tout, j’y échoue.
Je doute de ma capacité à aimer à nouveau, pour être honnête, je suis même certaine de ne plus en être capable. À la mort de Damien, je me suis convaincu que je ne devrais plus jamais laisser place à l’amour pour un autre homme.
Depuis, je les évite, me consacrant entièrement à ma marque. Aucune relation n’a pris forme depuis sa disparition. Toutefois, cet inconnu a éveillé en moi des émotions que je voulais maintenir enfouies au plus profond de moi. J’avais décidé que je pouvais être heureuse sans ressentir d’attachement. Je m’en persuade, croyant fermement en cette possibilité.
J’y suis toujours parvenue en amitié. J’ai toujours su mettre mes sentiments de côté lorsque je rencontrais de nouvelles personnes.
Je n’avais aucune confiance en elles, car trop souvent, j’avais partagé, donné de moi-même, pour finir par souffrir. Cela m’est arrivé bien trop tôt dans ma jeunesse, faisant disparaître en moi tout sentiment d’empathie. Alors, je dois me reprendre en main et suivre la même voie. Ne laisser passer aucune émotion, aucune.
Je m’apprête à raccrocher, et j’entends Maud prononcer mon prénom, mais je choisis de raccrocher. Je sais qu’elle ne m’en voudra pas.
Toutes ces émotions m’ont coupé l’appétit, alors je décide de donner ma pizza à un SDF assis sur le trottoir d’en face. Il me remercie en italien, et je lui réponds par un sourire poli. En marchant en direction du club, j’essaie d’enterrer autant d’émotions que possible, comme je l’ai toujours fait pour survivre.
Arrivée devant la porte majestueuse, sculptée avec une précision exceptionnelle, je suis émerveillée par les détails artistiques. Les motifs complexes et les ornements élaborés créent une aura de luxe et d’exclusivité. La couleur du bois, d’un acajou sombre ou d’un chêne élégant, accentue la qualité haut de gamme de la structure, me laissant penser que je suis potentiellement au bon endroit.
Un vigile est posé devant, il me fait signe de reculer, c’est à ce moment que je comprends que l’élite de Milan se retrouve dans ce club et j’avoue que l’idée de traîner avec les gros bonnets de cette ville m’excite.
Je montre donc à ce cher monsieur que j’ai bien une invitation pour entrer et m’ouvre la porte, je suis restée bouche bée devant autant de luxe, je découvre l’intérieur somptueux. Une atmosphère feutrée et accueillante m’enveloppe, éclairée par un éclairage subtilement tamisé. Les murs sont ornés de panneaux en bois assortis à cette porte, créant une ambiance chaleureuse et élégante.
À l’intérieur, je découvre un club de sport VIP luxueux. Des équipements de pointe se déploient devant moi, avec des machines d’entraînement dernier cri, un sol recouvert de revêtements haut de gamme et des miroirs encadrés de dorures qui ajoutent une touche supplémentaire d’élégance. Des coachs personnels attentifs circulent entre les membres, offrant un service personnalisé et des conseils experts.
L’espace est agrémenté de touches sophistiquées, comme des tapis moelleux, des vestiaires privés et des fontaines d’eau infusée. Les membres du club peuvent profiter de l’intimité et du confort tout en s’engageant dans des entraînements exclusifs.
Je suis quelqu’un de plutôt simple et je ne me suis jamais permis ce genre d’extra ou bien même de traîner dans ce genre d’endroit. Non pas que je ne puisse pas, mais plus par convictions, car je pense que je n’ai pas besoin d’exposer mon argent pour être heureuse, je préfère en faire profiter mes amis et ma famille.
Je suis accueillie par deux superbes femmes, de vraies mannequins, une silhouette élancée et je ne vais pas parler de leurs jambes qui sont à couper le souffle, j’en suis d’ailleurs jalouse.
Une d’elles prend ma carte d’identité et d’autres informations pour compléter mon dossier, pendant que la seconde prépare un verre de champagne pour me l’amener quelques instants plus tard, la première me tend la facture pour le mois de septembre, je lui tends ma carte, elle procède alors au paiement et me donne en retour ma carte de membre. Je les remercie d’avoir été aux petits soins et m’en vais.
Jette un œil à ma montre et m’aperçois qu’il est l’heure d’aller à mon rendez-vous bien-être. J’appelle un taxi au loin en levant le bras et lui demande de m’y amener.
Je continue de contempler cette ville merveilleuse par la fenêtre de la voiture, sa végétation, ses odeurs, c’est fou comme les habitudes changent d’un pays à un autre, je trouve ça merveilleux, les traditions comme on dit. Les Italiens sont toutefois un peu agaçants, ce n’est pas un mythe les hommes là-bas sont vraiment beaux, le souci c’est leur langue, ils parlent vraiment fort, mais leur accent est tellement sexy…
Pas le temps de rêvasser que nous sommes déjà arrivés. Je remercie le chauffeur, mais suis contente d’avoir enfin les pieds au sol, je ne sais pas si c’est propre à cette ville, mais tous les taxis roulent comme des fous, ils doublent même par la droite. Je commence à me dire que j’aurais mieux fait de venir seule en voiture.
J’arrive devant la clinique, la devanture ne paie pas de mine, mais je m’attends à être époustouflée en entrant et effectivement je ne suis pas déçue. Je n’ai pas les mots, c’est magnifique, le sol en parquet d’époque, les murs ornés de moulures et le mobilier à la fois moderne et ancien. Cette clinique a été faite avec goût, je suis accueilli comme une reine ou du moins princesse, on vient récupérer mes affaires et m’installer dans la salle d’attente en me demandant ce que je désire boire. Le fauteuil sur lequel j’attends est un fauteuil chauffant et massant, mais quel bonheur !
Toute cette atmosphère m’apaise et réussi à enlever cette boule que je mettais faite au ventre.
Je profite de ce temps pour regarder mon téléphone, j’avais presque oublié que je l’avais avec moi et pourtant ce n’est pas à mon habitude, je suis accrochée à lui en permanence.
En l’ouvrant je vois des tonnes de messages de ma famille, mais oui comme une bécasse j’ai oublié de les prévenir de mon arrivée sur le sol italien, bon je ne vais pas les appeler tout de suite, je vais seulement leurs dire que je suis dans une clinique de beauté pour me faire masser et que quand j’aurais le temps je les appellerais pour leur raconter mon arrivée et pour les rassurer.
Une voix douce m’appelle, c’est le signe que c’est à mon tour, je m’avance alors jusqu’à cette superbe jeune femme et la suis jusqu’à la salle de massage. J’ai lu sur le site de la clinique que leur massage améliorait la perception de notre corps en stimulant la circulation sanguine de celui-ci et donc la libération des énergies grâce à la production d’endorphines qui aident à ralentir le processus dégénératif bla bla bla.
Je vais surtout passer un super moment détente dans les mains des meilleurs de cette ville. Une bonne demi-heure passe, c’est en règle générale le maximum pour cette prestation et ça me va parfaitement, j’aime quand les choses sont bonnes, mais rapides alors ça ne pouvait pas plus me plaire, la jeune femme me raccompagne alors à l’entrée et me propose un nouveau rendez-vous tout en me rendant mes affaires.
Je lui réponds alors que ce serait avec grand plaisir, nous cherchons alors un rendez-vous, voulant prendre mon téléphone dans mon sac pour noter la date comme convenu, ma maladresse me fait tomber mes lunettes sur le sol, c’est sans compter la poise qui me suis à chaque coin de rue. Ne me précipitant pas dessus et prenant le temps de noter le rendez-vous dans le planning de mon téléphone, un petit temps s’écoule.
Je pose mon téléphone sur le comptoir pour me baisser afin de récupérer mes lunettes, un homme rentre au même moment dans l’institut, malencontreusement poussé par une cliente qui sortait, il me tombe dessus marchant par la même occasion sur ma paire de lunettes.
Après avoir vécu un moment merveilleux, je flottais dans un état de bien-être intérieur, me sentant détendue, molle comme un marshmallow, et complètement bien. Puis, sans crier gare, ma paire de lunettes de soleil, qui coûte une petite fortune, a été brisée, anéantissant toutes les ondes positives qui me traversaient.
Je poursuis malgré tout ma descente pour récupérer mes lunettes, mais l’homme qui les a écrasées tente également de les ramasser au même moment.
Comme dans les scènes de films romantiques, nos mains se frôlent et nos regards se croisent. Je reste là stupéfaite. Ces yeux, ce regard, je les ai vus plus tôt dans la journée. C’est ce maudit homme qui m’avait hypnotisée avec son accent italien. Comme prévu, je reste figée, plantée là comme une idiote.
Cette fois-ci, je ne suis pas la seule surprise. Il me fixe sans dire un mot, puis un petit sourire coquin se dessine sur le coin de ses lèvres. Je ne sais plus où me mettre, mes joues s’empourprent, mais je ne peux pas paniquer, je ne dois surtout rien laisser paraître. C’est hors de question.
Pardon monsieur ? Pardonner, mais il a perdu la tête, mon sang fait un tour, je sens la colère monter en moi.
Maman, quel sourire ravageur… Il est grand, brun, bronzé, une mâchoire carrée comme je les aime, vêtu d’une chemise qu’il a pris le soin de laisser ouverte laissant passer le tracer bien muscler de son corps d’Apollon, je sens que mes jambes vont me lâcher.