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À la suite d’un incident de santé, Mercier se voit contraint d’interrompre sa campagne pour la Présidence de la République. La question de son remplacement provoque un débat passionné et controversé à travers tout le pays. Pourquoi ce candidat provoque-t-il tant de réactions vives ? Est-ce que son éventuelle victoire sera bien reçue par le peuple ?
À PROPOS DE L'AUTEUR
Dans son livre
L'improbable président,
Oscar Lafuente nous emmène dans un voyage entre le Pays basque et Paris, dépeignant une situation qui est à la fois innovante et novatrice.
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Seitenzahl: 108
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Oscar Lafuente
L’improbable président
Roman
© Lys Bleu Éditions – Oscar Lafuente
ISBN : 979-10-377-9675-2
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Michel Mercier, député en Occitanie, s’était éloigné de ses invités, car tous les soirs il fumait son cigare cubain.
C’était son péché mignon ; il le gardait dans la poche de sa veste. Il avait plaisir à le couper, puis l’allumer en le faisant pivoter sur lui-même jusqu’à embrasement. Il aspirait la fumée qu’il gardait dans la bouche pour la rejeter en petits ronds qui s’envolaient harmonieusement.
Il toussota plusieurs fois. Son ami médecin lui avait dit d’arrêter, suite à plusieurs alertes cardiaques.
— Michel, tu vas crever si tu continues. Tes poumons sont…
— Stop : je fume depuis l’âge de quatorze ans, ce n’est pas maintenant que je vais arrêter !
De la gloriette où il était assis, il voyait la plupart des invités qui festoyaient. L’ambiance était conviviale, une bonne centaine de personnes étaient encore là, malgré l’heure tardive, vingt-trois heures. Il tira quelques bouffées, toussota encore, cracha par terre.
Il vit venir à sa rencontre sa fille Alice.
— Papa, tu fumes trop ; viens, les invités t’attendent, on ouvre une dernière bouteille de champagne.
Il la regarda, lui sourit, écrasa son cigare dans le cendrier rempli d’anciens mégots ; j’arrive, répondit-il.
Alice lui prit le bras ; ils se dirigèrent vers la terrasse encore pleine de monde. On leur présenta une coupe de champagne que tous levèrent en s’écriant : « Mercier Président, Mercier Président » suivi d’un tonnerre d’applaudissements.
La soirée n’était pas finie, chacun félicitait vivement, à tour de rôle, Mercier pour sa décision : se présenter à l’élection de la Présidence de la République.
La journée avait été bien remplie. Le matin préparation du congrès, l’après-midi, devant une assistance de plus de cinq mille personnes, il avait annoncé sa décision d’être candidat à l’élection présidentielle ; l’assemblée l’acclama longuement. Laissant cette foule enthousiaste, il s’était éclipsé pour se retrouver chez lui en petit comité, soit une centaine de personnes. Après maintes hésitations, sa décision étant prise, il se sentait soulagé. Et puis, en avant toute.
Son équipe était réunie chez lui et déjà on pressentait la réussite.
Sa fille Alice s’occupait de l’organisation des meetings.
Hamed, diplômé de l’ENA, la quarantaine, écrivait la plupart des discours et informait Mercier de toute l’actualité politique et économique, il était son assistant dévoué.
Durantone, avocat, bientôt à la retraite, ami de longue date, vérifiait le sérieux des discours et le réel des mesures à prendre.
Ligonier, Général à la retraite s’occupait de la sécurité.
Bruno, polytechnicien, ami d’enfance d’Hamed, essayait de tout coordonner.
Et tous les autres, prêts pour la campagne.
Au bureau, dans la salle de réunion, ils étaient tous là pour préparer cette élection.
Le temps, on l’avait. Les urnes dans treize mois, mais la confirmation de la déclaration nécessitait certains points à affiner. D’abord, obtenir les cinq cents parrainages dans trente départements différents. De ce côté, sa fille Alice ne se faisait pas de souci et espérait les avoir sans problème.
Autour de la table, une trentaine de personnes bougeaient dans tous les sens, impatientes de commencer cette réunion. Ça papotait, on se serait cru dans une cour de récréation.
Mercier, assis en bout de table, contemplait toute cette agitation. Il regarda Hamed, son bras droit, et lui fit un signe de la main. Hamed se leva, demanda la parole… silence immédiat.
Il hésita un moment, car après tout ce brouhaha, il fut surpris par ce calme obtenu si rapidement.
— Mesdames, Messieurs, nous sommes ici pour confirmer la candidature de notre député à l’élection Présidentielle.
— Notre parti est-il capable de l’emmener jusqu’au bout ?
— Avons-nous le poids, les garanties, l’assurance d’entamer ce délicat chemin ?
— Notre programme peut-il faire la différence ?
— Est-il le meilleur pour notre pays, la France ?
Ce ne sera pas une mince affaire, il faudra se battre sans arrêt, nous serons attaqués de toutes parts.
Si nous continuons, nous devrons être forts, unis, solidaires.
Tous ensemble, nous réussirons.
IL y eut un silence, assez long… puis Ligonier, le Général se leva et s’écria :
— Ensemble nous vaincrons : Mercier Président, Mercier Président. Mercier Président…
Et tout le bureau repris en cœur : Mercier Président. Mercier Président.
Mercier, malgré l’enthousiasme de son équipe, n’écoutait pas. Il était ailleurs, pensait au Président Actuel qui terminait son deuxième mandat, mais, fatigué par d’innombrables attaques et un parti qui s’effilochait avait décidé de ne pas se représenter.
Emmanuel Macron, ministre sous le mandat de Hollande, avait fait fort. Il avait créé un nouveau parti, la République en Marche qui avait contrarié toute la Gauche complètement déstabilisée et il s’était rapproché d’une Droite qui elle aussi était partagée et éclatée.
Il avait ainsi fondé son parti avec un peu de Gauche et de Droite. Sa jeunesse ainsi que ses nouvelles idées lui avaient permis d’être élu sans problème face à Marine Le Pen.
La France avait besoin de changement, elle en avait assez de ces vieux technocrates qui n’avançaient pas. Des promesses, toujours avant les élections, qui n’étaient jamais concrétisées par la suite.
Cette fois les citoyens y croyaient. Ce jeune Président plein d’allant portait l’espoir du renouveau.
Mais la France, ce si beau pays, le pays des droits de l’homme, était difficile à gérer car n’aimant pas être bousculé dans ses habitudes.
Ces Français, cultivés, raffinés, gourmands mais aussi râleurs, chauvins, arrogants quelquefois et surtout critiques de tout et prêts à manifester à la première occasion.
C’est ce qui était arrivé avec « les gilets jaunes » qui s’insurgeaient contre :
– la hausse des carburants à la pompe ;
– s’opposaient aux mesures défavorables aux automobilistes ;
– demandaient la reconnaissance du vote blanc ;
– demandaient l’augmentation du SMIC ;
– demandaient le rétablissement de l’ISF ;
– demandaient l’augmentation des retraites… dossier épineux et difficile à réaliser.
Ce mouvement perturba la France entière, et le Président dû revoir sa copie après plusieurs samedis de manifestation.
Alors que le mouvement se relâchait, un autre problème intervint beaucoup plus grave, un problème que personne n’avait vu venir, un problème qui toucha le pays, l’Europe, la planète entière.
Un virus, le Covid 19, frappa la planète. Venant de Chine, l’Europe fut touchée de plein fouet début 2020 (même peut-être avant), l’Italie, l’Espagne, le Royaume-Uni, la France, furent les plus impactés.
Au commencement, ce n’était qu’un état grippal, puis une épidémie et en trois mois une pandémie.
Malgré un confinement de deux mois, la France dénombra des milliers de morts : fermetures des écoles, des collèges… beaucoup d’entreprises, de commerces : soit la paralysie du pays.
Puis la pandémie déclina et devant la population qui s’impatientait, le gouvernement décréta le « déconfinement » progressif. D’abord les écoles, pour permettre aux parents de reprendre le travail, un peu plus tard les entreprises, puis les bars, les restaurants, les salles de spectacles, de sport.
Juin 2020, en respectant les gestes barrières (masques, lavage des mains et la distanciation), la pandémie semblait s’éloigner, ou du moins on le croyait.
L’été était là, et tout le monde attendait les vacances. Il s’en suivit une vague de touristes vers les plages, en particulier. En juillet, peu de contamination, peut-être grâce à la chaleur ? On ouvrit les frontières aériennes en août.
Après huit mois, la pandémie, c’était déjà loin, on n’avait pas encore trouvé de vaccin, mais on avait résisté à ce virus.
La rentrée des classes effectuée, de belles journées automnales profitaient encore aux derniers concerts, aux fêtes de village ; on rattrapait le temps perdu. On essayait d’oublier ce qui était arrivé quelques mois avant ; ce n’était plus qu’un mauvais souvenir et on laissa tomber petit à petit les gestes barrières (presque plus de masques et beaucoup moins de distanciation), les stades se remplissaient à nouveau et la fête reprit.
À tel point que le Premier Ministre, Jean Castex, qui avait remplacé Edouard Philippe, décréta que le week-end du 10 octobre, on fêterait la fin de la Pandémie. Les festivités du 14 juillet avaient été reportées à cette date. Ce fut un véritable feu d’artifice, la France festoyait, on se serait cru au lendemain de la Libération. Et pourtant les instances médicales demandaient de la prudence ; d’observer les gestes barrières ; difficile à appliquer. Beaucoup de citoyens étaient convaincus que le virus était éradiqué et que, tout compte fait, on avait eu affaire à une grippe comme chaque année, bien sûr cette fois-ci, un peu plus virulente, mais on s’en était sorti.
Début novembre, il y eut un cas, puis deux, dix, une centaine… on demanda à la population d’appliquer les gestes barrières, c’était dur car, par manque de civisme et incapable de respecter les consignes, les choses s’aggravèrent rapidement.
À la fin de l’année, un tiers de la population était touché. Au printemps 2021, la moitié de la France était contaminée, et on annonça plus de 80 000 morts, malgré un « reconfinement » réglementé.
La France, les Français étaient au bord du gouffre, on n’arrivait pas à remonter la pente. Par manque de civisme, on en était arrivé là.
Personne n’osait sortir, les commerces fermés, les industries au plus bas… le pays coulait comme un navire face à un tsunami.
L’Europe était touchée également malgré quelques cellules qui résistaient à cette nouvelle pandémie, on ne savait pas pourquoi.
Le reste du monde comptait aussi ses victimes, même l’Afrique avait été sérieusement touchée malgré le climat ?
Les pays asiatiques, entre autres la Chine (nous disait-on), paraissaient moins touchés car continuant à appliquer les gestes barrières… et tout particulièrement le port du masque.
Et puis « miracle » « en avril, un laboratoire annonça la bonne nouvelle ; il avait obtenu de bons effets sur un traitement et qu’un vaccin était en phase d’être testé. Celui-ci donna des résultats impressionnants et en juin des milliards de doses furent distribuées dans le monde entier.
La pandémie diminua fortement, mais on se garda bien de jubiler, car le monde entier avait été « secoué ».
La France était affaiblie, mais malgré ça, Macron remporta son deuxième mandat face une nouvelle fois à Marine Le Pen.
Ces cinq ans furent difficiles, très difficiles à gérer. La pandémie avait épuisé le pays : les grèves nombreuses et le redressement compliqué à venir ; son équipe était divisée, la droite dispersée, la gauche désunie ; seuls les extrêmes continuaient à manifester. La France était au plus bas, c’est pourquoi le Président Macron décida, de ne pas rester en politique après 2027.
— Mercier Président, Mercier Président…
Il entendait mais n’écoutait pas, c’est sa fille qui le rappela :
— Papa. Papa, c’est à toi… Papa.
Mercier se leva, encore dans ses pensées, regarda son équipe, une trentaine de personnes.
— Mes amis, je vous vois enthousiasmés, et vous remercie. Ce n’est pas une mince affaire que de se lancer dans cette campagne, qui sera longue, difficile et pleine d’embûches. Nous ne sommes pas seuls à briguer ce mandat, nous devons rester solidaires dans cette épreuve qui va être éprouvante et va exiger des efforts importants.
Est-ce que notre Pays, dans sa situation actuelle, pourra ou voudra les faire ?
Nous devons convaincre le peuple Français que notre programme rigoureux peut les sortir de la crise.
Mes amis, je vous remercie de votre fidélité, continuons nos efforts, la victoire nous attend. Vive la France.
Et ils reprirent tous en cœur : vive la France.
Depuis plus de deux mois, l’équipe de Mercier s’activait. Son parti « PFPF » (Pour une France Plus Forte) préparait les affiches, on affinait le programme, on prospectait les parrainages, quelques meetings en petit comité eurent lieu.
Il restait dix mois avant les inscriptions officielles, on avait encore du temps, mais il ne fallait pas traîner en route, et être prêt pour octobre, six mois avant l’élection d’avril 2027.
Dans la salle de réunion du parti où se trouvaient les principaux responsables, Alice, Hamed, Durantone, Ligonier, Bruno, Mercier après une discussion animée, soudain, eut un malaise, suivi d’une forte quinte de toux qui persistait ; Alice appela le SAMU.
Aux urgences, les médecins recommandèrent, après des examens poussés, du repos, obligatoire, après toutes ces manifestations stressantes et surtout d’arrêter de fumer. Il promit à contrecœur.
Une semaine plus tard, chez lui, il élaborait les plans de campagne, comme si de rien n’était.
Trois mois plus tard, quatre meetings avaient été organisés ; chaque fois, il y avait davantage de monde. Les sondages progressaient. Huit encore étaient prévus avant l’élection.
Le cinquième devait avoir lieu en Occitanie chez lui, plus précisément à Toulouse. Très important, car on allait annoncer les grandes lignes du plan… c’était le test. Celui qui confortera la crédibilité des projets.
Un engagement forcené s’était manifesté. L’enfant du pays venait ici, chez lui, annoncer son programme. Toute la ville était en effervescence, on placardait les affiches, au milieu des drapeaux tricolores, on associait la croix occitane.