Le prix Nobel - Oscar Lafuente - E-Book

Le prix Nobel E-Book

Oscar Lafuente

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Beschreibung

Le prix Nobel relate une histoire qui se déroule en Occitanie, une région que l’auteur aime, et à Paris, ville connue pour sa diversité touristique. C’est le vécu d’un jeune entrepreneur qui, parti de rien, devient président d’une multinationale. Sa constance à aider les peuples défavorisés pousse la Mairie de Paris à le recommander pour le prix Nobel… seulement, tout ne se passera pas comme prévu.


À PROPOS DE L'AUTEUR


Au départ, Oscar Lafuente avait pour intention d’élaborer des scénarii. Ensuite, l’intrigue autour de Le prix Nobel lui donna envie d’en faire un roman. Ayez le même plaisir à le lire qu’il a eu à l’écrire.

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Oscar Lafuente

Le prix Nobel

Roman

© Lys Bleu Éditions – Oscar Lafuente

ISBN : 979-10-377-7935-9

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivante du Code de la propriété intellectuelle.

Au cinquante-quatrième étage de son immeuble, Monsieur Marchand s’attardait à regarder la magnifique vue qu’il avait à Paris. C’était si rare.

Paris était plongé constamment dans une épaisse brume de pollution au point que la tour Eiffel n’était presque plus visible, on la devinait.

Paris était polluée autant que les autres grandes métropoles, Pékin, Rio, Tokyo… et pourtant depuis vingt ans, que d’efforts. Les voitures (numéros pairs ou impairs) roulaient à tour de rôle, on conseillait d’utiliser les moyens de transport électriques, d’interdire les voitures au centre de la ville et pour cela, de nombreux parkings souterrains avaient été construits, mais rien n’y faisait.

Aujourd’hui, c’était le troisième jour sans voiture et on s’en rendait bien compte, Monsieur Marchand pouvait voir la tour Eiffel entièrement et il était toujours impressionné par sa structure. Elle avait été construite par Gustave Eiffel pour l’exposition universelle de 1889, et devait être démontée après l’exposition ; quel dommage ; elle est devenue le symbole de la capitale française. Il aimait la regarder.

À sa droite, il voyait la colline de Montmartre, où se dressait le Sacré-Cœur. Il aimait bien ce quartier, il y allait quelquefois incognito, déambuler dans les rues où les peintres exposaient. Quelle vue !

Il fallait en profiter car demain, les voitures circuleraient et la pollution reprendrait le dessus.

Il se retourna, car il fut interpellé par une voix qu’il connaissait bien.

— Monsieur, le courrier est arrivé.

Il se dirigea vers son bureau où l’attendait son majordome Henri avec une pile de dossiers.

Mathieu Marchand était le PDG de la société ECM (Expertise en Communication Marchand). Il réfléchit un moment et se demanda comment il en était arrivé là. Certains disaient qu’il avait bossé durement, d’autres qu’il avait eu de la chance, d’autres, que sans l’argent de sa femme, il ne serait rien.

Il venait d’une famille modeste, ses parents avaient une petite exploitation agricole dans le sud-ouest, exactement dans le Tarn, c’était dur, mais ils arrivaient à s’en sortir. Ils avaient deux enfants, deux garçons, qu’ils espéraient voir reprendre l’exploitation. Les parents faisaient le maximum pour bien les élever, ils étaient demi-pensionnaires au Lycée Jean Jaurès à Castres. Mais cette perspective de reprendre l’exploitation n’emballait pas Mathieu.

Titulaire du BEPC, pour le récompenser, son père, qui avait l’habitude de monter à Paris pour le salon de l’agriculture, lui proposa de l’accompagner.

Aller au Salon, voir encore des vaches… des animaux, il en voyait toute l’année, ça ne l’enchantait pas trop… mais monter à Paris, c’était quelque chose.

C’est ainsi qu’il prit le train. Sa mère leur avait préparé le panier, il fallait manger nature.

Lorsqu’ils arrivèrent devant le Salon, il remarqua plusieurs affiches publicitaires, dont l’une attira son attention, Concours Lépine, il demanda à son père ce que c’était.

— C’est le concours des nouvelles inventions, si tu veux, tu pourras y aller, ce n’est pas très loin et lui indiqua le lieu.

C’est ce qu’il fit, y passa toute la journée du samedi. Certaines créations n’étaient pas crédibles, un peu farfelues, d’autres, tout à fait réalisables (le souci était de trouver un partenaire pour financer la découverte).

Il avait eu le déclic. Le soir, à la brasserie, lorsque son père lui demanda ce qu’il avait vu, enthousiaste, presque passionné, il lui dit :

— Papa, tous ces jeunes inventeurs, il faut les aider, leur trouver le moyen de réaliser leur projet.

— Les découvertes crédibles sont primées et trouvent preneur.

— Pas toutes, certaines méritent mieux.

— Tu sais mon fils, c’est comme à l’école, il y a les bons élèves et les moins bons, il faut se battre pour être parmi les premiers.

— Là, Papa, ce n’est pas le cas, je crois qu’il y a du favoritisme et c’est bien dommage.

Quelques années plus tard, après sa réussite à l’école de commerce, il n’avait pas oublié cette idée. Avec deux collègues, il s’engagea dans cette voie qui n’avait pas été facile.

Il fallait trouver l’invention exceptionnelle et attirer des capitaux pour la mise en route. Ça nécessitait beaucoup de temps et ses deux associés se fatiguèrent et abandonnèrent. Il se retrouva seul et il végétait.

Mais un jour, l’avenir lui sourit. Michel et Jean, ses deux anciens partenaires, l’invitèrent à la soirée de fin d’année des grandes écoles.

Il accepta l’invitation, car en ce moment, il avait besoin de se changer les idées, les propositions se faisaient rares bien qu’il se démenait comme un beau diable.

Il savait qu’un jour ça tomberait, la bonne affaire, la super affaire, il y croyait fermement.

Le soir en question, il les retrouva devant leur ancienne école de commerce ; cette année, c’était elle qui organisait la soirée. En tant qu’anciens élèves, Michel et Jean avaient obtenu des entrées. Malgré l’étroitesse des locaux, il y avait bien un millier de personnes, et peut-être bien plus. Connaissant les lieux, ils n’eurent pas de problème pour se diriger et trouver une table.

La musique était à fond, le DJ se démenait, criait, et entraînait la foule dans ses élucubrations. La piste était bondée, ça sautait, les bras en l’air… une vraie folie.

Plus d’une heure du matin, la boisson aidant, tout le monde parlait davantage et fort. Ils avaient bu plus que d’habitude et les dialogues devenaient incohérents.

Le regard de Mathieu s’attarda sur une fille, proche, qui se déhanchait sur la piste. Jean voyait le regard insistant de Mathieu…

— Laisse tomber Mathieu, ce n’est pas une fille pour nous, c’est Claé De Vinchy, la fille de…

— Qui ! une parente à Léonard…

— Arrête de déconner, ça ne s’écrit pas pareil, De Vinchy la fille de…

Il n’entendit pas la suite, il se leva tant bien que mal, se dirigea vers la piste, mais s’étala de tout son long et atterrit aux pieds de la demoiselle. Du sol, il ne voyait que ses longues jambes, elle paraissait très grande, elle se baissa et lui dit :

— Vous êtes qui, jeune voltigeur…

Il ne voyait que ses yeux bleus et ses cheveux blonds en désordre. Il mit un certain temps à lui répondre :

— Mathieu, expert en communication, je peux vous aider à financer un projet. Il lui donna sa carte… venez me voir…

Elle le regarda, souriante, prit sa carte et s’en alla.

Tout s’était passé si vite… il était toujours allongé au sol et Michel et Jean eurent du mal à le relever. Il baragouinait…

— Je viens de voir un ange, un ange blond aux yeux bleus, mon ange… mon ange à moi…

— Il est fou, il ne sait plus ce qu’il raconte.

— Il n’est pas fou, il est saoul, il faut le ramener chez lui.

Il passa tout le dimanche à dormir, enfin plutôt à « décuver ».

En fin d’après-midi, Michel et Jean le retrouvèrent chez lui, encore vaseux, mal à la tête, mais persista dans ses réflexions :

— Cette fille n’était pas mal, n’est-ce pas !

— Arrête Mathieu, cette fille n’est pas pour toi. C’est la fille de De Vinchy, l’architecte qui a construit les principaux bâtiments de Paris et il est mondialement connu.

— Quand je pense que je lui ai proposé de l’aider à financer un projet… j’ai dû passer pour une gourde… quel imbécile… elle doit bien rire maintenant… mais quand même, elle a pris ma carte.

On en resta là.

Quelques jours plus tard, il réfléchissait dans son bureau : ça ne pouvait pas durer, à vingt-cinq ans il était grand temps qu’il se réveille un peu, il vivotait, il avait du travail, des projets en pagaille qui ne trouvaient pas preneur, ou qui rapportaient peu.

La semaine finissait comme les autres, lorsqu’à seize heures trente, ce vendredi, se présenta une dame… lunettes noires, coiffée d’un canotier, un deux-pièces beige clair, un sac croco en bandoulière… la classe.

Il se leva et lui présenta un siège, elle s’assit et enleva un gant, ôta ses lunettes et le regarda fixement.

Il fut gêné par ses yeux bleus qui… il se reprit rapidement.

— Que puis-je pour votre service ?

Il se dit : encore une femme qui a besoin d’argent et qui doit vivre au-dessus de ses moyens.

— Je n’ai besoin de rien. Elle sortit une carte de son sac et… je crois que vous m’avez invité à venir vous voir.

Il ne l’avait pas reconnu tout de suite. Entre la jeune fille d’un soir de gala et la femme qu’il avait devant lui…

Avec son maquillage très fin, sa tenue très classe, c’était une autre personne. Il ne se démonta pas, il alla au but directement, il n’avait rien à perdre.

— Je comprends que vous n’avez pas besoin de mes services. Alors, pourquoi êtes-vous venue ?

— J’ai retrouvé votre carte dans mon sac et comme je suis curieuse de nature, je tenais à vous rencontrer, car vous avez une drôle de façon de vous présenter, ça m’a fait rire.

— Oui, je reconnais que c’était inattendu.

— Vous pourriez m’inviter un soir d’une manière plus solennelle !

Il rougit un peu et répondit en riant simplement : entendu, à condition de vous habiller plus…

Elle se leva et lui dit en partant.

— Je vous rappelle, en attendant trouvez-nous un endroit… insolite.

Elle s’en alla, la visite avait duré à peine une demi-heure.

À peine sorti, il cherchait déjà sur son ordinateur le moyen de l’épater. Il sifflotait de bonheur, il ne s’attendait pas à cette visite, bien qu’il l’espérât. Après une heure de recherche, il pensa que cette fille avait tout ce qu’elle voulait, les moyens de se payer des endroits extraordinaires, alors il s’arrêta et se dit qu’il aviserait sur le moment ; surtout que ses finances n’étaient pas au top. Il fallait d’abord qu’elle rappelle.

Une semaine passa, puis deux, rien ; il ne savait pas comment la contacter. Bien qu’il connaisse son nom, pas de carte de visite pour la rappeler. Il attendait son appel impatiemment.

Chaque semaine, le mercredi soir, les trois compères se retrouvaient à la brasserie du coin et se remémoraient des souvenirs d’étudiants. Il leur parla de cette visite et Michel lui rappela :

— Laisse tomber Mathieu, cette fille n’est pas pour toi, elle te balade.

— Eh ! Si elle s’est manifestée, peut-être qu’elle a le béguin pour toi, Mathieu, tu as un ticket, dit Jean en riant.

— Avec vous, on ne peut pas parler sérieusement.

Le lendemain, il était sur le point de fermer son bureau, lorsqu’il la vit arriver, vêtue un corsaire bleu, des chaussures assorties, un chemisier blanc noué au ventre, et un foulard sur ses cheveux blonds, un sac en bandoulière. Tout de suite, en faisant un tour sur elle-même, lui demanda :

— Est-ce que ma tenue vous convient aujourd’hui !

— Eh ! Oui… tout à fait.

— Alors, on peut la faire cette sortie ! Vous avez sûrement une idée !

— Oui, bien sûr, j’ai réservé, mentit-il.

— Bien (elle hésita un moment puis se lança), mes parents partent ce week-end en Sologne et comme je n’ai pas envie de les accompagner, nous pouvons nous voir samedi ?

— Samedi, c’est d’accord, s’empressa-t-il de dire.

— Je passerai vous prendre samedi vers dix-neuf heures avec la voiture de mon père, mon chauffeur nous emmènera à l’adresse que vous lui indiquerez. Et elle s’en alla, sans plus.

Samedi, c’était après-demain et c’est là qu’il réalisa qu’il n’avait rien préparé. Il fallait aller vite pour réserver. Il était agacé de n’avoir pas persisté dans ses recherches et maintenant il était coincé.

Il appela plusieurs restaurants, tous étaient complets. Il commençait à désespérer. Puis il se dit : cette fille a tout vu, tout fait… alors, restons simples. Le but ce n’est pas de l’épater, mais d’être « avec elle ». Il trouva l’endroit, de toute façon, il ne pouvait pas faire de folies, ses finances étaient toujours au ras des pâquerettes.

Michel et Jean lui proposèrent de l’aider et apprenant où il voulait l’emmener, ils se regardèrent et se demandèrent si ça allait plaire. Mais bon, c’est lui qui avait choisi et ils approuvèrent le déroulement de la soirée.

Samedi, le bureau était fermé et ça lui parut drôle de s’y retrouver seul sans bruit. Il était là depuis dix-huit heures. Il portait un pantalon noir, une chemise blanche et un pull gris clair sur les épaules.

Vers dix-neuf heures trente, une voiture noire, une Mercedes classe A, aux vitres teintées s’arrêta devant le bureau. Un homme d’un certain âge sortit du véhicule et alla ouvrir la porte arrière.

— Monsieur. (Le chauffeur lui indiquait qu’il pouvait monter.) Une voix féminine qu’il connaissait l’interpella.

— Allez, montez.

Il s’assit à côté d’elle. Elle avait un deux-pièces couleur turquoise, un mini turban sur la tête. Elle enleva ses lunettes dévoilant ses yeux bleus irrésistibles.

— Indiquez l’adresse à Gaston.

Subjugué par sa présence, il hésita un instant, puis

— 7 rue du Faubourg Montmartre.

— Bien Monsieur.

Ce n’était pas si loin de là où ils étaient, ils restèrent silencieux pendant le trajet. Arrivés sur place, elle dit à Hubert :

— Vous pouvez disposer, si j’ai besoin de vous, je vous rappellerai.

Devant le restaurant, il y avait foule et la plupart repartaient déçus de ne pas avoir réservé.

— Ce soir, c’est une soirée privée et si vous n’avez pas retenu votre table… je suis désolé.

— J’ai réservé, Marchand…

Le portier regarda sa liste.

— C’est bon, vous pouvez rentrer.

Une hôtesse, par le tourniquet, les fit rentrer dans l’immense salle de style Belle Époque classée aux monuments historiques en 1989. Le décor, depuis la dernière fois où il était venu, n’avait pas changé, mais… il y avait cependant quelque chose de différent.

L’hôtesse après avoir vérifié son plan de tables, les accompagna en leur disant :

— Ce soir, c’est l’anniversaire du Chef. On fête ses vingt-cinq ans de boîte et il a concocté un menu unique. Voilà, ici vous allez être très bien.

Effectivement, placés quelques marches plus haut, ils pouvaient admirer toute la majestueuse salle, où au centre on avait retiré quelques tables pour laisser la place à une estrade où était installé un piano.

Mathieu prit la parole :

— Alors ça vous plaît !

— Il faut reconnaître que c’est surprenant, je n’ai pas l’habitude de ce genre d’endroit, mais ce n’est pas désagréable.