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"La comtesse Edwige de Mont-Sorel" explore avec finesse une symphonie complexe d’amour et de duplicité intentionnelle. À travers les méandres tortueux de l’ennui qui accable une existence trop ordinaire se déploie une réflexion sur la nature duale du désir. L’amour ardemment recherché s’égare parfois dans les dédales d’un érotisme empreint de perversité insouciante. Le mensonge, tel un catalyseur, incite les protagonistes à embrasser des audaces périlleuses, oscillant sans cesse entre rêves chimériques et ambitions dévorantes. Cependant, le bonheur demeure introuvable pour ceux qui érigent le mensonge en doctrine de vie...
À PROPOS DE L'AUTEUR
Artiste insatiable,
Claude Duberseuil est toujours en activité littéraire. Ses œuvres, notamment "La comtesse Edwige de Mont-Sorel", se distinguent par une attention particulière portée aux femmes, mettant en avant leurs complexités et leur profondeur avec une sensibilité remarquable.
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Claude Duberseuil
La comtesse Edwige
de Mont-Sorel
Roman
© Lys Bleu Éditions – Claude Duberseuil
ISBN : 979-10-422-3956-5
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce livre est un roman. Les personnages et les situations décrites sont purement imaginaires. Toute ressemblance avec des personnes ou des évènements existants ou ayant existé, ne serait que pure coïncidence et fortuite.
Ce vendredi 17 décembre 2015, une pluie glaciale ne cessait de tomber depuis deux jours sur le village d’Onvillers. Un crachin qui vous mine le moral et vous retient bien au chaud. Je me dois d’assister à une réunion où j’ai été convié. Cette réunion est suivie d’un dîner offert par l’Office de Tourisme de Montdidier pour tous les membres de l’Office. Je n’ai aucune envie d’y aller. Je suis collé à mon fauteuil et je ne trouve pas le ressenti d’une nécessité. Pourtant, Madame la Présidente avait insisté sur ma présence, mais je ne ressentais aucun lien. Je n’éprouvais aucune sympathie et je me reformulais toujours la même question : que fais-je dans cette association, pourtant extrêmement convoitée, avec tout le travail qui m’accable ?
Subitement, après avoir consulté ma montre : 18 h 45, la réunion est à 19 h. Alors d’un sursaut, je décidais de m’y rendre.
Arrivé à la salle « Caron », exiguë, en centre-ville, près de l’Hôtel de Ville et après avoir garé ma voiture, je poussais la lourde porte battante. J’entrais et paraphais le registre de présences. Je serrais plusieurs poignées de main, sans oublier la Présidente et la secrétaire et supposais une place libre en bout de la vaste table de l’assemblée.
L’ordre du jour fut lu par la secrétaire et les articles ébauchés un à un. De brefs consentements et des désaccords interminables animaient le climat de la présente réunion. Ces derniers apportaient, ainsi, un enthousiasme ardent et une énergie bien réelle. Sinon, celle-ci deviendrait une litanie qui assoupirait les présents.
Avec les derniers votes, les indifférents se résignant à se rattacher aux décisions des « forts en gueule », la Présidente leva la séance. Elle invita l’assemblée à rejoindre le restaurant le Dijon à cinq minutes de la salle pour le repas de fin d’année.
Dans le brouhaha de cette fin de réunion avec les bruits de chaises et de paroles sans retenue, j’aperçus une remarquable femme séduisante se lever. Que peut-elle réellement éprouver là cette dame si élégante dans cet environnement de ruralité picarde ? Où le vestimentaire n’est que le prolongement d’une ferme de village ou d’un atelier ? Qu’est-ce qu’elle peut réellement éprouver là ? Elle m’apparut très avenante, d’une coiffure si bien apprêtée. Je me rapprochais d’elle après quelques jeux de coudes pour me frayer un passage. Le teint de son visage et son agréable sourire exprimaient une divergence dans cet environnement. Je ne voyais plus qu’elle. Tout devenait trouble autour d’elle. Je m’imaginais comme dans West Side Story, apercevoir Maria. Il faut que je me joigne à elle à tout prix pour la connaître, me dis-je ! Et, de mon intention, après l’avoir approchée, j’usais alors des charmes de l’homme expérimenté que je fus. Avec un sourire qui m’enluminait et une tenue en élégance, je l’abordais ainsi dans les meilleures conditions :
Je regagnais ma voiture avec empressement. La pluie fine et le froid de la soirée n’avaient plus de conséquence pour moi. Mon moral tournait au beau fixe, empressé de retrouver cette dame. Je ne connaissais pas son prénom, mais son visage maintenait un sourire en moi avec une ample sensation.
Au restaurant, je l’attendais dans le hall. Elle ne tarda pas à arriver. Dès qu’elle franchit la porte d’entrée, je m’empressais à sa rencontre. Aussi, devant le vestiaire, je l’aidais à se dévêtir de son manteau élégant en peau retournée avec le col de fourrure. Elle maintint un petit foulard de soie craignant une fraîcheur dans la salle et également, pour se préserver des regards sur son décolleté et masquer avec discrétion sa poitrine généreuse.
Au passage de la Présidente, je lui demandais comment se placer ! Avec un regard réjoui, elle me répondit :
Deux places, isolées, face à face, dans un coin de la salle spacieuse du restaurant, se présentaient à nous. Deux places, où la plupart des convives nous tournaient le dos. Nous nous retrouvions à notre convenance pour parler avec discrétion. Je n’osais pas aborder un premier questionnaire de curiosité. Elle restait en attente, tournant la tête de gauche à droite, dissimulant un empressement pour éprouver celui qui avait osé l’aborder. Je me trouvais subitement envahi d’une timidité extrême, ne sachant pas comment débuter mon approche de séduction. C’est elle qui brisa la glace :
Je me trouvais soudainement anéanti pour satisfaire la curiosité de mon mariage. Avantageusement, le kir d’accueil qui précédait le repas me laissa le temps d’ébaucher une réponse. Celle-ci devait être très nuancée pour ne pas compromettre l’empressement de mes intentions.
Nous levions notre verre en même temps que les autres convives et je lui dis :
Je me trouvais gêné pour répondre à cette question. Il me fallait contourner la réponse pour ne pas compromettre la relation que j’escomptais. Et, promptement, je n’avais qu’une issue :
Edwige et moi étions épris l’un de l’autre. Je lui servis un peu de vin qu’elle apprécia avec empressement pour apaiser son attente. Je revivais en sa présence. J’avais contourné le piège de mon mariage.
Nous poursuivions durant tout le repas nos chassés-croisés de curiosités pour mieux faire connaissance :
L’assistance évacua la salle du restaurant, chacun mettait fin à sa conversation debout, jusqu’au vestiaire. Peu avaient obliqué vers nous, ce qui exprimait le désintérêt de notre présence. Je raccompagnais Madame la Comtesse jusqu’à son véhicule : une Mini Cooper, intérieur cuir. Nous nous serrions une longue poignée de mains qui laissait sous-entendre un lien d’affection.
Je rentrai chez moi et n’avais de cesse de penser à celle qui pour moi représentait une référence. Je gardais en mémoire la beauté de son visage et ses cheveux méchés.
Le lendemain matin, dès mon petit-déjeuner avalé, tel un homme pressé, avec des obligations quotidiennes à achever pour mon bureau d’études, je rassemblais quelques volumes de mes romans. Je préparais une douzaine d’exemplaires de mon petit dernier. La presse locale, le Courrier Picard, avait mentionné dans sa diffusion du jour un article avec photo pour annoncer ma venue à Roye.
Je restais concentré. Madame de Mont-Sorel n’était pas très loin dans mes pensées, mais je me devais d’être présent avec raison pour exposer mon stand à la Maison de la Presse. Je rassemblais quelques éléments d’illustration pour relater mon professionnalisme littéraire. Je n’étais pas certain que celle que j’avais rencontrée la veille à l’Office, suivi du restaurant, serait présente pour ma signature. Je me jugeais comme un « paillon » qui avait flambé une nouvelle fois, pour une rencontre que je ne reverrais plus. Qu’importe, me dis-je, j’ai passé une soirée délicieuse avec elle, ce fut une belle rencontre qui m’échappe de la banalité de mon quotidien.
À la Maison de la Presse, la patronne m’avait réservé un emplacement de choix bien en vue dès l’entrée de la boutique. J’y installais mon présentoir et m’apprêtais à accueillir mes premiers visiteurs dans les meilleures conditions. Pour chacun, je me devais de répondre à leur curiosité par les explications fournies qu’exigeait mon dernier roman. J’étais fier de cet entourage, je dégageais un semblant de notoriété. Je ne pensais plus à Madame de Mont-Sorel, elle s’était gommée de mon esprit qui avait été embrasé comme souvent dans mes débordements avec la gent féminine.
Onze heures trente sonnaient au campanile de l’Hôtel de Ville. J’avais signé sept livres, avec, pour chacun, une appréciation personnalisée. Puis, levant la tête vers l’entrée, là : ce ne fut pas la vierge qui m’apparût, mais Madame de Mont-Sorel en personne, encore plus belle qu’hier soir.
Elle était en pantalon avec une jolie veste de cuir. Un nouveau foulard d’une étoffe très colorée contrastait avec sa veste noire. Elle arborait de larges lunettes de soleil qui masquaient une partie de son visage. Je lâchais ma cliente pour aller vers elle avec empressement. À son approche, je lui tendis une main bien droite pour la saluer et aussitôt, elle releva ses lunettes dans ses cheveux, un immense sourire vint m’éblouir.