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"La dépression, un espoir de guérison" est un cœur à cœur qui vise à briser les tabous entourant la dépression. Cet ouvrage explore les combats de l’auteure, évoquant sans détour des comportements inadaptés comme l’automutilation. À travers un récit poignant et authentique, elle montre que la guérison est en cours pour elle-même, offrant ainsi un message d’espoir et de résilience à tous ceux et celles qui traversent des épreuves similaires.
À PROPOS DE L'AUTRICE
À la suite de l’annonce d’une dépression liée à un état de stress post-traumatique, l’idée d’écrire une autobiographie a germé en
Céline Philippe. Son but, en prenant la plume, est de partager son quotidien avec les aléas de cette maladie, de se libérer, de progresser et éventuellement d’aider d’autres personnes dans la même situation.
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Céline Philippe
La dépression,
un espoir de guérison
© Lys Bleu Éditions – Céline Philippe
ISBN : 979-10-422-4086-8
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Comme promis, je vous ai écrit la suite de mon évolution et l’avancée dans mon combat contre la dépression.
J’espère vous partager des bonnes nouvelles, plus que dans le livre précédent.
Pour moi, je n’avance pas parce que je ne vois pas d’amélioration dans mon état. Je me scarifie encore, j’ai toujours mes troubles de l’alimentation et j’ai encore des moments de tristesse intense avec des idées de mort.
Là où je vois mon avancé, c’est le fait d’être allé porter plainte parce que je sais que beaucoup de personnes qui se font agresser ne portent pas plainte pour quelques raisons que ce soit. Moi j’ai réussi à le faire et je pense que je peux être fière de moi de l’avoir fait.
Pour commencer, je vais parler de ce dont j’ai oublié de partager dans mon premier ouvrage.
Je n’ai pas fait part de la jument que je me suis offerte il y a maintenant deux ans. C’est une jument selle français, robe alezane de 28 ans. Je ne l’ai encore jamais montée parce qu’elle était dans un champ avec une autre jument et elle stressait lorsqu’on l’a sortait sans sa congénère.
Pour reprendre sur mon état de santé, aujourd’hui jeudi, je me suis scarifié plusieurs fois sur le bras droit. Je me sens vide, il y a tout qui se mélange dans ma tête. Le fait de ne pas trouver du travail, d’avoir que des réponses négatives ou des réponses en suspens, puis il y a mes envies de scarifications et le fait d’être perdue sentimentalement.
Je peine à trouver un emploi, c’est dur pour moi parce que je culpabilise de rien faire de mes journées alors que mes parents travaillent toute la journée.
Je fais des démarches en postulant à des offres, envoyer mes CV, mais rien n’y fait, je n’ai que des réponses négatives, tout du moins quand j’ai une réponse.
De plus je suis perdue sentimentalement. Je pense régulièrement à mon ex, celui qui m’a menti, et je ne sais pas quoi faire. Une partie de moi a envie de se remettre en couple avec lui, mais il y a une petite voix dans ma tête qui me dit qu’il faut pas parce que je vais le regretter. Je suis littéralement perdue…
En plus, il insiste pour qu’on se revoie ou pour m’appeler et je ne sais pas si je suis prête pour ça, mais en même temps c’est dur de lui refuser parce que j’ai pas envie de le blesser en n’acceptant pas ses demandes.
Je pense qu’on m’entendrait, on me dirait de me laisser du temps. Il faut que je me laisse du temps pour toute réflexion !! Je sais que ce n’est pas la chose la plus importante, mais j’ai besoin d’avoir des réponses à mes questions pour pouvoir être fixée et avancer sans le regretter en faisant le mauvais choix. Lorsque je suis confrontée à un dilemme, je suis toujours indécise et ne sais pas quoi faire parce que j’ai peur de faire le mauvais choix et le regretter après.
Cela fait maintenant une semaine que les réveils sont durs pour moi. J’ai des difficultés pour me réveiller, j’ai besoin de prendre plusieurs minutes pour pouvoir me lever. Ça fait partie, malheureusement, d’une conséquence de la dépression.
On m’a expliqué que cela pouvait s’expliquer par le fait que la dépression entraînait une perte d’intérêt pour toutes choses de la vie quotidienne y compris pour se réveiller. Le sommeil peut être, je pense, un refuge pour la personne en état dépressif pour surmonter sa souffrance.
Je viens de penser… je ne vous ai pas beaucoup parlé de mon alimentation.
En effet, ça fait depuis ma sortie d’hôpital, il y a un mois, que je n’ai pas mangé un repas complet. Je m’alimente très peu et très mal. Je mange un gâteau ou un yaourt une fois de temps en temps.
Parfois, je bois en grande quantité pour faire disparaître la sensation, de faim.
Il m’arrive également de manger, mais de me faire vomir ensuite, notamment quand je mange en quantité plus importante que d’habitude.
Je m’alimente peu parce que je me trouve grosse et donc je veux à tout prix maigrir. Je ne fais que 55 kilos, mais c’est trop pour moi. J’ai une image de moi et de mon corps très négative, je ne m’aime pas et n’accepte pas mon corps.
Aujourd’hui, je suis allée voir ma grand-mère, chez qui j’ai replanté des fleurs. Elle était contente de nous revoir, parce qu’il est vrai que ça faisait plusieurs jours que nous n’y étions pas allés, ma sœur et moi.
En fin d’après-midi, je suis allée aider mon père pour appointir des piquets. Ça m’a fait du bien de voir ma grand-mère et de sortir un peu de la maison.
En ce samedi, mon père, mon beau-frère et moi-même sommes allés scier du bois chez un particulier.
Le bois est une chose que j’aime faire, c’est comme une passion pour moi. Je sais que c’est difficile, mais j’aime le travail physique et j’aime la nature.
Je me suis, malheureusement, une nouvelle fois, scarifiée à plusieurs reprises sur les avant-bras.
Mon père et moi avons également appointi des piquets, une cinquantaine de piquets.
Dimanche 16 avril, j’ai commencé ma journée en faisant un travail. Il s’agissait de faire une frise chronologique en écrivant tous les événements dont je me souviens. Cela pouvait m’aider à me remémorer des événements, mais jusqu’à ce jour je n’ai aucun souvenir à part des souvenirs traumatisants ou marquants.
Voilà une semaine que je ne vous ai pas écrit. Pour la simple et bonne raison que je n’allais pas bien. Je ne vais pas totalement mieux aujourd’hui, malheureusement pour moi. Ça fait également une semaine que je me scarifie tous les jours. Les bras et les cuisses principalement. Au début je me scarifiais à l’aide d’un cutter, mais depuis deux-trois jours je le fais avec un morceau d’un verre que j’ai cassé maladroitement dernièrement.
J’ai rendez-vous demain avec un médecin psychiatre.
Je me réveille ce matin difficilement, comme tous les matins depuis maintenant plus d’une semaine. Je me suis endormie, la veille, avec des pensées de mort qui sont apparues d’un seul coup. Heureusement, je me suis endormie assez rapidement, ce qui m’a évité d’y penser trop.
Je ne vous ai pas dit non plus, ma sœur, la mère de mon filleul, est de nouveau enceinte. On vient d’apprendre qu’il s’agit encore d’un petit bonhomme. Ça me donne davantage envie d’avoir un enfant également. Ça fait quelques mois que j’y pense, j’ai envie d’être maman. Mais avant ça il faut que je trouve un emploi fixe et une maison dans laquelle je pourrai habiter rapidement.
Je vous ai un peu laissé de côté ces derniers temps. En effet en ce jour nous sommes le samedi 6 mai, cela fait donc plus de deux semaines que je ne vous ai pas partagé mon quotidien. Je ne vous ai pas oublié, certainement pas, mais je n’ai pas pris le temps de vous écrire. Ces deux dernières semaines, je me suis mise à tricoter tous les jours souvent enfermée dans ma chambre. Je ne voulais voir personne, ne plus parler. J’ai quand même échangé un peu avec mes parents et ma petite sœur, mais si je pouvais éviter je le faisais. J’ai beaucoup tricoté de tour de cou, des bonnets de différentes tailles que j’ai partagé sur la page Facebook « les ouvrages de Céline » que j’ai créée pour partager mes créations ainsi que pour me faire connaître parce que c’est des créations que je vends. Dernièrement j’ai également réalisé une salopette de couleur marron de naissance pour le futur bébé de ma sœur.
D’ailleurs ma sœur m’a donné l’idée de faire les marchés pour me faire connaître davantage et vendre mes ouvrages, ce qui me paraît une bonne idée.
Je ne sais plus si je ne vous en avais parlé, mais je me suis remise en couple avec Thomas, celui qui nous avait en quelque sorte caché la vérité sur son travail. J’ai décidé de lui pardonner parce que je l’aime encore et que certes il a en quelque sorte menti, mais il y a plus grave. On ne s’est pas revu depuis qu’on s’est remis ensemble, mais on s’appelle régulièrement et échangeons des messages. On était censé passer d’hier à aujourd’hui ensemble, mais ça ne s’est pas fait. On parle de faire un enfant et de louer une maison avec au minimum 3 chambres sachant qu’il a déjà une petite fille de bientôt 1 an.
Depuis la dernière fois que je vous ai écrit, j’ai vu pour la première fois le médecin psychiatre avec qui j’ai eu un peu de mal à parler. J’ai quand même réussi, avec difficultés à lui faire part des agressions subies. Il a fallu qu’il me demande ce qui a provoqué mon état actuel pour lui dire. À cette période, je me scarifiais tous les jours sur les deux bras que j’ai dû lui montrer. Il a alors appelé l’infirmière qui me suit pour que je lui montre et qu’on en discute les trois.
J’ai, après hésitation, montré mes cicatrices à l’infirmière qui n’était pas au courant, car j’avais omis de lui dire la première fois qu’on s’était rencontrée.
Le médecin m’a alors prescrit du prazépam pour calmer mes angoisses. Je le prenais et je le prends toujours trois fois par jour. Mais je peux en prendre un si l’angoisse est trop importante en le laissant fondre sous la langue pour qu’il fasse effet plus rapidement.
J’ai ensuite revu l’infirmière ce jeudi dernier, soit une semaine après avoir vu le médecin. Entre ces deux rendez-vous, je ne m’étais pas scarifiée. J’étais assez contente de moi de ne pas m’être scarifiée même si l’envie ne manquait pas quand je regardais mes cicatrices. On a un peu parlé de sujets assez positifs tels que la remise en couple, le fait de ne pas m’être scarifié.
En ce jour, j’ai été prise d’une violente crise d’angoisse, de nerfs, d’hystérie que je ne saurai expliquée. Je me suis de nouveau scarifié sur l’avant-bras gauche. Malgré le fait que j’avais pris plusieurs anxiolytiques, la crise ne passait pas, je hurlais des injures, à m’en casser la voix. Je ne comprends pas mon état d’hystérie tel que ça s’est passé. J’ai donc décidé de vous écrire pour essayer de m’apaiser. Ça a mis un peu de temps, mais je commence doucement à m’apaiser, sous l’effet de tous les anxiolytiques que j’ai pris, je pense. Je vais pas dire que j’en ai pris énormément, mais j’en ai pris trois à faire fondre et deux autres anxiolytiques en plus.
Ce soir j’ai un bal country, obligée de mettre une chemise à manches longue. J’espère que ça me permettra de me faire penser à autre chose. En attendant, je ne sais pas ce que je vais faire pour faire passer le temps, sûrement tricoter.
Ça fait quelque jours également que je pense à la mort, pas dans le but de mourir définitivement, mais dans le but de faire mettre fin à mes souffrances, mettre fin à me faire du mal et mettre fin à l’inquiétude de mes proches. Même si je sais que ce n’est pas la solution parce que je sais très bien que la perte sera plus douloureuse que d’être en vie et d’être dans la souffrance.
Vous voyez on ne guérit pas tout de suite et il y a, dans la plupart des cas, des rechutes possibles qui sont, on va dire « normales ». Une guérison prend du temps et la fin des souffrances aussi. Il faut les accepter, et se laisser du temps. Surtout se laisser du temps. Je sais que c’est facile de dire ça, mais même pour moi c’est dur.
Un moyen qui peut permettre de ne pas rechuter sur certaines choses c’est d’essayer de repérer les signes avant-coureurs, les situations qui peuvent nous angoisser ou donner l’envie de se faire du mal par exemple.
Bien sûr quand je vous parle de ça, c’est en comparaison à la dépression, un état de stress post-traumatique et/ou d’automutilation. À ce que je vis moi.
Ce n’est que ma vision des choses, mais je pense que cela peut être une bonne solution. Par exemple, si vous angoissez lorsqu’il y a trop de monde autour de vous, vous allez essayer de vous mettre à l’écart ou d’éviter ces situations. C’est la même chose pour tout.
Ça fait maintenant 5 ans que je suis mal dans ma peau, que j’ai commencé à me scarifier et que tout a commencé.
J’ai envie d’aller mieux et plus le temps avance et plus j’ai l’impression que je ne me sortirai jamais de ce gouffre parce que j’ai l’impression de m’enfoncer chaque jour un peu plus. Et oui c’est dur, pour ma part je suis dans une souffrance quasi constante, j’ai de moins en moins envie de parler à mon entourage, je me mets tout le temps à l’écart, je m’isole beaucoup et je ne dis rien de ce que je ressens. Je fais en sorte de montrer que ça va bien, je souris et je fais comme si tout était normal alors que souvent j’ai qu’une envie c’est de m’effondrer, mais je retiens mes larmes.
Après je suis bien consciente que mon état est tout à fait « normal » de par tout ce que j’ai vécu au fil de ces dernières années. D’abord il y a eu l’abandon de mes grands-parents maternels, ensuite les trois violences sexuelles, la confrontation avec ma mère quand elle a été informée que j’allais mal, le suicide de ma coéquipière de foot, le décès brutal d’Olivier, ainsi que les différentes hospitalisations qui ont été assez éprouvantes surtout la dernière qui a duré un mois.
Cela explique que je sois mal et ce qui est très dur pour moi c’est que j’encaisse et j’enfouis chaque événement, je n’en parle pas et donc à un certain moment ça craque soit en me faisant du mal soit en m’effondrant, mais la plupart du temps je me scarifie.
Il m’arrive aussi de surdoser des antipsychotiques, pour me mettre dans un état second, chose que je ne devrais pas faire, je le sais.
Chose que je fais aussi, c’est de boire du café tard le soir pour dormir le moins possible. Vous vous demandez sûrement pourquoi je fais ça. Tout simplement parce que la nuit m’angoisse, plus particulièrement le fait de dormir. Ça m’angoisse parce que j’anticipe beaucoup les choses et je sais que je vais faire des cauchemars ou me réveiller dans la nuit donc ça ne sert à rien de dormir. C’est aussi parce que je sais que le matin, j’ai des difficultés à ma réveiller parce que je me sens toujours fatiguée quand je me réveille donc je me dis c’est pas la peine de dormir.
Sous l’effet des multiples anxiolytiques absorbés en début d’après-midi, j’ai pas mal dormi cet après-midi. Malgré ça mes angoisses sont toujours présentes.
Journée dure pour moi aujourd’hui, je pense également beaucoup au suicide. J’ai pas envie d’y penser, mais c’est plus fort que moi et ça me fait beaucoup de peine. Tellement de peine que j’ai envie de pleurer. C’est une chose qui m’angoisse particulièrement parce que je sais qu’il faut pas que je le fasse, mais en même temps je suis tellement à bout que je pense que c’est la seule solution pour moi, mais ça serait trop égoïste et j’ai pas envie de faire souffrir mon entourage. Je ne peux plus prendre de traitement pour l’instant j’en ai déjà trop pris, je dois attendre plus ou moins une heure avant de pouvoir prendre mon traitement habituel.
Je pense être angoissée parce que j’étais censé voir mon copain ce week-end et on ne s’est pas vu, hier parce qu’il travaillait trop tard et aujourd’hui parce que je n’allais pas bien.
J’ai également très envie de me scarifier, je ne sais pas si je vais pouvoir résister à la tentation. C’est très dur pour moi, je suis vraiment dans un cercle vicieux par rapport à l’automutilation. Plus j’ai envie de le faire et j’essaie de résister, plus je vais me faire du mal.
J’ai fini par me scarifier malheureusement.
Je suis à bout, j’en peux plus de constamment me faire du mal. Je ne trouve rien qui ne peut m’empêcher de le faire, je ne sais pas comment faire pour ne plus me scarifier. J’ai quand même pris un anxiolytique pour essayer de m’apaiser et me faire passer l’envie de me scarifier, mais je ne sais pas si ça va faire effet.
Je vais bientôt me préparer pour aller à la danse country, il faut vite que la soirée arrive pour me faire penser à autre chose et essayer de m’amuser comme je le fais sur les pistes de danse, seulement quand il s’agit de danse country. Je vais également retrouver ma maman de cœur qui fait partie de notre groupe avec qui je vais essayer de parler pour me libérer et qu’elle puisse me conseiller et m’apaiser. Je vais également pouvoir passer de très bons moments avec d’autres personnes des autres clubs de danse que j’apprécie et que je porte dans mon cœur.
Je vous laisse sur ces écritures pour aujourd’hui, mais je vous promets de vous écrire très prochainement. Je vais me préparer et aller à ma soirée country.
Concernant ma soirée country d’hier, ça s’est bien passé, mais soirée difficile pour moi. Je n’ai pas réussi à m’amuser autant que je le fais en temps normal. J’ai souvent pensé au suicide et un peu anxieuse. J’ai alors pris un anxiolytique, mais ça n’a pas fait effet. Je me suis donc forcée à passer un bon moment.